L’appel du groupe d’opposition « droite, centre et régionalistes » du Conseil régional de Bretagne, par la voix d’Isabelle Le Bal, a été entendu par le Président Loig Chesnais Girard. Voilà que devrait naître un groupe de travail, nanti d’un budget de 500 000 euro, pour enfin avancer sérieusement sur le projet de réunification de la Bretagne. Notons que le Président de l’Assemblée Nationale François de Rugy, partisan lui aussi de la réunification, serait favorable à cette initiative. Mais il précise, en petit comité, qu’à Paris il vaut mieux employer l’expression « élargissement de la Bretagne », cela heurte moins...
En tout état de cause, ce sont de bonnes nouvelles, mais la fenêtre est réduite. Tout d’abord parce qu’il faut profiter de la révision constitutionnelle annoncée, mais aussi du fait que des édiles de trois des départements des Pays de Loire (Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe) souhaiteraient que leurs territoires rejoignent une région Centre-Val de Loire. Une nouvelle région qui, une fois renforcée, pourrait s’appeler logiquement Région Val de Loire. Le cas de la Vendée semblant pour l’instant irrésolu dans ce projet de redécoupage. Mais la possibilité qu’elle rejoigne la nouvelle Aquitaine serait envisagée.
Un retour à la logique se profilerait donc pour « de trois régions n’en faire que deux » ainsi que le suggère François de Rugy. La nouvelle carte des régions qui verrait alors le jour serait ni plus ni moins celle que propose le mouvement breton depuis une trentaine d’années. Pourquoi avoir tant attendu ?
Parce que rien n’est jamais très cohérent lorsque le pouvoir parisien se mêle de gérer la vie de la « province ». Entre idéologie jacobine inflexible et maintenant méfiance vis-à-vis de tout ce qui pourrait rappeler la Catalogne, l’Ecosse, et même la Corse, nos dirigeants parisiens ne sont pas à un reniement près. On a vu la réforme Balladur, un temps favorable à la réunification, passer à la trappe. On a vu l’opportunité proposée par la réforme de 2015 (loi NOTRE) tomber à l’eau, quand seule la Normandie était réunifiée, que le Bretagne restait amputée alors que l’Alsace sombrait dans un no man’s land absurde. (Nous tenons cependant compte du fait que la loi NOTRE propose des référendums possibles au sein de départements soucieux de changer de régions, le succès de la pétition demandant ce référendum en 44 restant nécessaire en tout état de cause.)
Localement, il faut également noter que le Conseil régional de Bretagne n’a pas eu le temps d’être tout à fait « macronisé », à l’exception notoire de son ancien Président, puisque les élections régionales ont eu lieu deux ans avant le raz de marée LREM. Ainsi, chez les socialistes siégeant à la Région, tout comme pour une partie de la droite régionale, l’avenir politique est incertain à moyen terme. Il se pourrait donc que cette poussée girondine soit un moyen d’exister face au Macron du « voyage en Corse ».
Nous ferons d’abord remarquer à tous les élus bretons qu’après deux siècles de rouleau compresseur unificateur, les Corses viennent de voter majoritairement pour l’autonomie quand, selon un sondage Rece de décembre 2017, 39% des habitants de Bretagne se sentent d’abord Bretons avant d’être Français et, selon tous les sondages sur le sujet, majoritairement pour la réunification. Alors il serait peut-être temps de prendre conscience que la réunification de la Bretagne et un souhait de reconnaissance de l’identité bretonne sont des choses inscrites profondément dans les désirs du peuple breton, qu’elles sont tout simplement naturelles. Il est donc tout à fait contre-productif de continuer à s’y opposer.
Nous invitons par ailleurs les plus rétifs à ces évolutions, les supporters de Macron l’inflexible, à bien relire la parabole du grand Jean de La Fontaine à propos du chêne et du roseau. Car contre la nature, il vaut souvent mieux plier.
Frank Darcel, président de Breizh Europa
■Par contre dire que Paris ou nos élus bretons pourraient se ''rendre à l'évidence'' me semble incorrecte... je m'explique : Pour qui a visionné les débats des sénateurs sur la réunification de la Bretagne le doute ne peut exister sur le fait que cette partition n'a qu'un but parfaitement assumé : priver la Bretagne de sa dimension historique surtout si cela s'accompagne d'un renforcement du pouvoir ''régional'' afin d'éviter de mettre la main et le bras dans un processus mettant fin à la République une et indivisible et à un passé français glorieux....
L'ambition de coloniser la Bretagne ''comme un dû'' est aussi vieux que Clovis... cela à même commencer avec son père... et déjà à l'époque cela ne faisait pas rire les Francs... et ce fantasme ne s'est pas soigné avec les siècles passés comme on le sait que trop bien... et comme ces débats récents des sénateurs le rappelaient clairement...
Courir le risque (même minime) de voir la Bretagne renaître (même à l'état d'autonomie), ce serait pour eux une humiliation bien supérieure à la perte de l'Algérie... pour eux, ce serait un signe de décadence de la toute puissance française (de ce qu'il en reste, et ils en ont conscience), la fin d'une histoire perçue comme glorieuse de conquête de territoires signe de grandeur, de prestige et de tout ce que l'on veut...
Quand les Bretons auront compris cela, on aura fait un grand pas en avant...
=> C'est ce fantasme de grandeur au-travers d'une colonisation qu'il faut avant tout combattre...
Cette initiative du CR B4 de créer un groupe de travail doté de 500000 Euro (reste à définir son utilisation) est à saluer mais surtout à mon sens à surveiller... Personnellement, je me dis que l'échec de ce groupe de travail comme une démonstration faite aux Bretons de la perte d'utilité d'un ''élargissement'' de la Bretagne serait un beau tremplin pour envisager de belles carrières vers Paris...
(A noter que le terme ''élargissement'' inverse l'action coloniale, le colonisé est présenté comme voulant étendre son territoire ce qui est une démarche possiblement répréhensible...)
Je pense que les militants bretons vont célébrer cette initiative comme une victoire, là où les militants Corses se placeraient en observateurs attentifs...!
Avec 500 000€, on finance de l'emploi pour agents teritoriaux bilingues (par exemple en Loire Atlantique)
Avec 500 000€ on systematise la signelatique bilingue en LA
Avec 500 000€ on finance une politique media (tele bretonne) ....
Je suis dubitatif sur la methode; comme si 500k€ etaient la cle de l'efficacite d'un grpe de travail.
Je pense que le probleme est ailleurs....
La politique est certainement le domaine _pour moi absolument_ celui qui remporte la palme de la duplicité des hommes et femmes censés nous représenter et eventuellement "nous servir. Les meilleurs d’entre eux, mais pas obligatoirement les plus offensifs ni bon escient, ni pour la bonne cause, nous démontrent qu’ils sont, et ont été impuissants à faire évoluer, à changer ce qui ne fonctionnait pas ! Ce qui, sous leurs regards, perdait de ce qui reste de vitalité! Ne percevaient pas ce qui se meurt dans quelques convulsions sporadiques ! Ce qui se désagrège au fil du, et des temps transpirant de tristesse.
Ils ont baissé les bras assez vite, sont rentrés dans le rang, et pour beaucoup ont poursuivi des carrières de godillots, complices de fait, de tout ce qu’ils n’ont pu faire évoluer. Les avantages retirés de la situation, pour de pauvres humains, n’étant pas à dédaignés ils sont restés ! Invisibles, inaudibles, totalement inopérants ils hantent les couloirs, discrets mais fières d’être des « élus »…
Monsieur Frank Darcel je demande à voir les nouveaux chemins que ces « groupes d’opposition » de Bretagne, ou des individus vont emprunter, par exemple comme la fille Monsieur Cozan, comme Monsieur Girard, comme Monsieur De Rugy, comme Monsieur Le Fur et toute l’armée des autres Ombres politiques de Bretagne ! L’UDB aussi ? Et qui sont donc ces « régionalistes » dont leur article fait mention ?
Et surtout « réaliser » pour la Bretagne ce qu’ils n’ont pu ni imaginer, ni penser possible dans des décennies passées d'exercice de contorsionnistes.
Oui ! Quelques choses consistantes qui ne soient pas seulement, une fois de plus, de savantes (?) recherches de justifications à la dépense de ces 500 000 euros réduits en fumées résiduelles, une fois bien flambés ! Pour une prochaine élection en arrière plan ?…Morne plaine !
Vous avez certainement compris que je suis perplexe, et sans doute beaucoup d’autres Bretons avec moi, de ces soudaines « conversion, convergence, communion » pour le renflouement et sauvetage de la Bretagne…éternelle, bien plus que la France. Mais les voies du « saigneur » sont impénétrables ! N’est-ce-pas ?
Prions avec nos Druides qu’aux Pâques prochaines, Ar Breizh Spered leur tombe littéralement dessus, les illumine et les transfigure, ou alors qu’ils rejoignent Merlin, dans sa prison aux murs invisibles au fond du Lac, s’ils remettent leurs pouvoirs définitivement, leurs libres arbitres, leurs « libertés » et les nôtres entre les mains de la Viviane parisienne. ( :0)
Ce que j’écris n’est qu’une réflexion rapide sur la problématique que vous exposez, et concernant l’avenir des différents départements qui composent cet assemblage « déshistorisé » nommé, Pays dl Loire.
La question m’a déjà été posée _ au sujet de la Mayenne seulement_ à la suite d’un de mes commentaires exprimés sur le journal de Loire Atlantique, Presse-Océan je crois, sous Sarko 1er en 2008 (?). Le temps passe vite vous ne trouvez pas ? Et la régionalisation hollandaise nous montre toute la déliquescence française et la manière dénuée de scrupules de considérer « leurs » peuples, et même leur propre Histoire…
Aujourd’hui je vais vous faire la même réponse qu’à cette époque et qui n’est que la mienne.
Si les hommes et les femmes d’un ou plusieurs départements de cet « assemblage », dans leur »grande » majorité souhaitent, veulent rejoindre la BRETAGNE et œuvrer avec nous à un véritable avenir commun et plus riche que celui que la France nous a construit, imposé sans respect, ni discussions, ni démocratiquement, Je vous réponds ! D’ACCORD ! Mais…
Pour moi non inféodé à, ni cornaqué par un parti ou une association quelconque, une condition incontournable doit être remplie. Discutable c’est évident, mais sur les modalités de mise en place et d’application.
Cette condition en deux parties c’est :
a) La réunification de la BRETAGNE. Préalable à tout processus d’association. Ou pour le moins des engagements qui autorisent en parallèle, l’enclenchement du processus, à condition que la deuxième partie de ladite condition soit également acceptée et qui est :
b) La reconnaissance de la spécificité culturelle de la BRETAGNE, et l’absence de restrictions financières ou autres portant atteinte son développement le plus large possible…
VAL de LOIRE, je pense que bien des gens des peuples du vieux Maine et de l’Anjou, voire du Poitou ne seraient pas peu fiers de voir se revivifier bien des éléments de leurs vieilles cultures. Non ? Et ce n’est pas les Bretons, les vrais ( ;0) qui trouveraient à redire à ce bonheur ! Mais ici, une fois de plus je ne parle, ou n’écris qu’en « mon nom ».
2) Moi je suis partant pour une région Val de Loire incluant le Maine et Loire Encore faudrait-il expliquer cela aux angevins qui sont TOUS “béats” d’admiration pour vous, que leur avenir est en Val de Loire et non en Bretagne. Il faudrait également demander à ceux qui revendiquent sur leurs bagnoles (et partout) le rattachement de la Loire Atlantique à la Bretagne qu’ils revendiquent aussi la place du 49 en Val de Loire. Idem pour le département 53.
Tous les jours ou presque, cela fusionne de toute part (banque populaire G.O siège Rennes, projets école ESA Angers avec une école de Brest siège Brest etc etc…) comme quoi certains y voient des intérêts (rennais qui “jouent sur plusieurs tableaux”). Que les bretons arrêtent aussi de venir fouiner leur nez dans les affaires ligériennes et peut être les angevins finiront par comprendre….
A force de vouloir être présent et incontournable partout, il faut accepter quelques désagréments…