Monsieur le Président de la Région Bretagne,
Nous sollicitons une demande d’audience en votre présence concernant la politique linguistique de la Région Bretagne.
Lors des rencontres de la langue bretonne, organisées par la Région le 15 octobre 2016, vous aviez déclaré, alors en tant que premier vice-président de la région : « « Aujourd'hui, nous avons tracé une nouvelle feuille de route pour le breton, l'objectif de la Région est de prendre en compte les nécessaires évolutions de la société bretonne et les attentes des acteurs du breton. Nous allons continuer le travail engagé aujourd'hui pour voter en 2017 une nouvelle étape de notre politique linguistique. Faisons de notre diversité linguistique une force pour la Bretagne.» (source : communiqué de presse de la région en date du 15 octobre 2016) .
Parmi les pistes d’actions concrètes, vous aviez également évoqué l’aide au développement d’applications et d’outils numériques en breton ou bien encore la mise en valeur de la langue bretonne lors de l’inauguration de la LGV Bretagne.
Or, de tout cela, nous ne voyons aujourd’hui nulle trace : il n’y a pas eu de nouvelle étape de la politique linguistique votée en 2017, la campagne « Passez à l’’Ouest » n’a nullement permis la mise en valeur de la langue bretonne auprès du grand public loin s’en faut car elle a été oubliée dès le départ, il n’y a pas eu de programme d’aide au développement d’applications et d’outils numériques en breton, secteur s’il en est stratégique pour l’avenir de la langue bretonne.
Nous avons en outre repris et durci nos actions à l’encontre de l’Etat sur les voies express par des opérations de démontage de panneaux pour faire pression sur celui-ci afin qu’il respecte la seule promesse concrète (à savoir l’installation progressive d’une signalisation bilingue sur le réseau routier national) concernant le volet « Développer l’usage des langues de Bretagne dans la vie quotidienne et dans l’espace public » de la « convention spécifique pour la transmission des langues de Bretagne et le développement de leur usage dans la vie quotidienne » signée entre la Région et l’Etat en novembre 2015.
Nous ne pouvons que constater que, hormis quelques améliorations timides dans le domaine de l’éducation, mais qui ne sont absolument pas à la hauteur de l’enjeu de survie de la langue bretonne, cette convention a aujourd’hui toute l’apparence d’une coquille vide.
Nous attendons également des avancées réelles en matière audiovisuelle. Après une rencontre en juin 2016 sur cette question avec M. Jean-Michel Le Boulanger, nous sommes toujours dans l’attente de la réunion de suivi promise. Nous ne voyons pas à ce jour en quoi le projet Breizh Creative de web media, dénommé KUB, qui a été porté par la Région, a marqué une quelconque avancée pour la langue bretonne en terme de diffusion. Nous ne pouvons que constater que la langue bretonne a été oubliée en cours de route.
A l’inverse, une collectivité territoriale comme le département du Finistère a pendant ce temps avancé et pris un engagement d’importance en conditionnant les aides du département dans différents domaines à la prise en compte de la langue bretonne dans les demandes de subvention.
Nous demandons un réel acte fort de la région Bretagne, et non plus une « politique de soins palliative », afin de retrouver rapidement une dynamique pour assurer un avenir à la langue bretonne, par un renouvellement de ses locuteurs et retrouver un usage de la langue bretonne dans la vie publique.
Nous demandons très rapidement et a minima une mesure similaire à celle prise par le Conseil départemental du Finistère à savoir la prise en compte de la politique linguistique dans le conventionnement avec la Région de toute structure ou projet structurant au même titre que les autres politiques régionales (aides économiques, tourisme, transport, mer, aides aux territoires, scènes culturelles, sport, enseignement supérieur, recherche...).
Cette mesure nous paraît aujourd’hui comme essentielle à court terme et le marqueur d’une réelle volonté de faire avancer le dossier de la langue bretonne.
Enfin, vous avez fait savoir, après le récent discours du Président de la république française en Corse, que vous alliez proposer prochainement à l’assemblée régionale un travail sur le droit à la différenciation au sein de la République. Nous souhaiterions également que la composante linguistique fasse partie d’un de ces axes de travail.
La langue bretonne joue aujourd’hui son avenir à court terme et le seul levier dont elle peut disposer est l’appui sans faille de la Région. Nous considérons que la langue bretonne est aujourd’hui à la croisée des chemins.
Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la Région Bretagne, en nos sincères salutations.
Le collectif Ai’ta ! Breizh
■il faut le réveiller par une grande manifestation à ces pieds ou la prise de cette Bastille régionale et enfin vous pourrez décider en Bretagne de l'avenir de la langue bretonne que Paris à banni depuis cent ans : Interdite de prêche dans les églises, interdites dans les écoles, interdite dans la vie publique.