Tel devrait être, selon la conviction parisienne, l'attitude des territoires !!! Le voyage présidentiel en Corse
l'a conforté.
L'inverse pour Paris, est de la rébellion.
Car pour cet État français, qui n'a de République ”que le nom, nous devons toujours être les obligés de la
Centralité parisienne qui elle, ne se refuse aucune rebuffade. Y compris à l'égard de ses hôtes. Ainsi mardi à
Bastia en pleine visite on ne peut plus officielle, faire fouiller Gilles Simeoni, Jean-Guy Talamoni et les trois
députés nationalistes à l’entrée de la salle où le Président allait donner son discours, relève d'une provocation
ignoble.
Et dans ce contexte cassant, où un minimum d'égards a manqué envers les visités dans le cadre d'une
visite officielle chez eux, les Corses ont été humiliés. Et pour cause : discours condescendants du Président
Macron leur donnant la leçon sur un ton suffisant ! Tandis qu'il n'admet guère beaucoup de dialogues alors que la
main tendue des Îliens, après des années noires de conflits, l'aurait voulu plus fraternelle.
Or, ce territoire corse, où le dernier vote fut sans ambiguïté celui d'une demande de gouvernance par soi-
même, soucieux de sauver langue et culture, a obtenu de l'État d'expérimenter un mode de gestion plus
décentralisé. Toute l'Europe est déjà, ou se dirige vers ce type de gouvernance et de gestion… Or, l'attitude du
président de la République fut de la leur faire payer au prix fort ! Car la France n'y va qu'à pas comptés, un pas en
avant et dix pas en arrière, tant l'habitude de tout régenter domine sa nature qui n'a de républicaine que le nom et
demeure bonne dernière dans ce domaine en Europe… avec la Grèce ?
Il faut reconnaître la spécificité de la Corse dans la Constitution; d'accord. Mais cela ne veut rien
dire tant que l'on ne donne pas de prérogatives et des moyens à cette spécificité alors que Paris ne s'en
prive guère pour elle-même! De plus, quelle garantie ont les citoyens que cette spécificité soit pour autant
respectée à avenir ? Comme celle des autres territoires d'ailleurs qui demandent une reconnaissance à
bonne mesure avec leur entité historique !
Autre réponse forte, très attendue, que les gens voudraient rapide car c'est une des promesses de
campagne de Macron, et qui pesa lourd dans l'élection : la réforme en profondeur de l'État, de nos institutions
après avis de nos concitoyens : or ça traîne, est-ce passé par pertes et profits ?
“ Je crois qu'Emmanuel Macron est favorable au fait que ce soit au plus près du terrain que l'on traite les
problèmes des gens, affirme François de Rugy : on voudrait le croire, lui le Breton de Nantes. Mais quand ? À la
saint Glin-Glin ?
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