«Mais toi de quelle saison es-tu ?»
Ce voyage impressionniste est une fugue. Tout s’échappe et me retrouve, d’un doigt de rose. Chaque saison fuit ou en poursuit une autre. Musicale poésie. Celle de l’enfant poète qui se souvient de la lumière de l’étoile. Celle qui nous souffle en quatre saisons, le désir de la cinquième. Comme échappé d’une douce musicalité, un aperçu de l’absence. Subtile poésie. Plus une avance, originelle.
L’été a la voilure de l’hiver, le printemps danse académique, et c’est l’automne qui se lance pour que l’été soit notre dernier tour avant la grande saison : l’autre, invisible, éternel. La cinquième.
Dans le coin des yeux un regard solitaire, dans le coin des yeux une poussière. La vérité de ce recueil effleure notre présence, et la plume va, aux heures intimes.
Si le poète dans sa fugue quitte, pour un temps plus ou moins long, l’endroit qu’il occupe habituellement, nous sommes secourus. Voilà ce que nous offre la poésie d’Alain Hoareau.
Elle nous plonge ailleurs. Dévoile les images avec une profonde délicatesse. Où veut-il que nous allions ? Il laisse tant d’espace entre les mots et les choses que les notes se colorent de silence.
Lecteur, je me relie à cette écriture. Se laisser découvrir et aimer par ce recueil. (Article Brigitte Maillard)
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CONTREPOINT
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Respire la chevelure
tes fleurs emmêlées
le soleil qui se couche
le corps qui s’incline
tu caresses celle
qui du front capte la lumière
et dans l’ombre repose celle
qui des mains offre l’éclair
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LE FAUX MYSTERE
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Le chant rapporte le chant
la voix rapporte la voix
que disons-nous de plus ?
la blessure est une blessure
l’errance est une errance
sous l’arbre je secoue une chevelure de feuillage
il en tombe des étoiles
ce sont les étoiles du regard
la lune est mouvante et les nuages l’accablent
j’ai mis un miroir de fumée à ces lames coupantes
ce sont les lames du regard et la nuit vers le sang des lunes
exsangues.
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ici je passe comme est le vent sur ton visage
il sait l’empreinte et devient chant
l’odeur et puis la grâce
des bras tenant les jours vivants
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ALAIN HOAREAU « Quatre saisons plus une »
L’Harmattan septembre 2016
Pages 10, 52, 91, 99
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ALAIN HOAREAU est né en 1961. Musicien de formation, il enseigne la guitare classique au Conservatoire des Landes. S’il écrit depuis longtemps,«Quatre saisons plus une» est son premier recueil.
Nouvelles parutions en 2017 :
« Lettre en vacance » 2017
« Ajour » L’Harmattan 2017
Vidéo interview de l’auteur : (voir le site)
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