Débâcle de l'extrême gauche dans les mouvements séparatistes en Europe
Certains prétendaient que l’extrême gauche était le fer de lance du nationalisme catalan mais l'effondrement de la CUP (Candidature d’Unité Populaire) aux législatives de jeudi dernier a prouvé le contraire. Lors des élections de 2015, cette dernière récoltait 337 794 voix et 10 députés, contre 193 352 avec seulement 4 députés jeudi. La CUP passe de 8% à 4,45%. Les nationalistes catalans ont majoritairement choisi Ensemble pour la Catalogne (centre-droit) et la gauche républicaine ou ERC (centre gauche) pour les représenter au parlement catalan. La CUP et ses méthodes violentes font peur alors que le monde entier a pu constater que l'immense force du mouvement séparatiste en Catalogne était son caractère résolument pacifiste. Les méchants étant la Guardia civil armée de matraques.
Les anticapitalistes qui voient des fascistes et des patrons exploiteurs partout sont rejetés par autonomistes et indépendantistes car potentiellement dangereux pour discréditer l'ensemble d'un mouvement populaire. Pour les indépendantistes en Espagne, l'ennemi est le franquisme constitutionnel comme en France l'ennemi est le jacobinisme républicain. S'en prendre au capitalisme ou au fascisme est un combat du siècle dernier et une diversion des vrais combats à mener pour sauver des peuples séculaires de leur disparition pure et simple. Cela ne veut pas dire que lutter contre le capitalisme financier et les paradis fiscaux n'est pas légitime, mais on ne peut pas mélanger les serviettes et les torchons. Il s'agit de bien définir les priorités et les urgences. De même, il ne s'agit pas d'ignorer les acquis sociaux menés après de durs combats ouvriers au siècle dernier.
En Bretagne, des militants se prétendant à la fois communistes et indépendantistes, dans une confusion des genres la plus totale, font fuir les citoyens bretons légitimement intéressés par une dévolution véritable (voir notre article) et ont même fait capoter la manifestation annuelle pour la réunification. Ils discréditent le mouvement en s'alliant avec le NPA comme autrefois le dernier PNB l'avait fait en collaborant. Le communisme comme le nazisme ont été les deux cauchemars du XXe siècle et même les plus ignorants du passé le savent. Comme on l'a vu lors du premier tour des élections territoriales, le mouvement séparatiste corse n'a, quant à lui, aucune composante d'extrême gauche comme d'ailleurs le mouvement indépendantiste en Écosse. Les partisans de la lutte des classes ont été remis à leur place, c'est-à-dire dans les musées.
En France, Mélenchon qui, oui, représente aujourd'hui l'extrême gauche française, est le seul à avoir eu quelques bons mots sur la Catalogne, mais personne n'est dupe de ses prises de positions politiciennes dans son rôle d'opposition au gouvernement, surtout venant de celui qui a dit que les écoles Diwan étaient une secte (voir notre article).
modifié le 28/12/2017 à 08:20
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