L’Europe à la croisée des chemins
Les élections catalanes ont donc confirmé les précédentes, et les indépendantistes devraient à nouveau gouverner la Catalogne dans les semaines à venir. A quoi donc a bien pu servir tout cela ? Le premier ministre Rajoy a montré qu’il était un bien piètre politique, et Carles Puigedemont a lui démontré qu’il avait bien fait de s’exiler en Belgique, échappant ainsi à une incarcération certaine, et mettant la question catalane à l’ordre du jour européen.
Cependant, bien que le résultat de ces élections ne soit pas contestable, le gouvernement de Madrid refuse toujours de dialoguer, et Bruxelles, contraint par les Etats-Nations européens (Espagne et France en tête), rechigne à se saisir du problème.
L’impasse est totale, et la classe médiatique française prouve en parallèle qu’elle n’entend que la voix de son maître, l’État français. Ainsi les interviews d’anti indépendantistes sont toujours bien plus nombreuses que celles issues de l’autre camp sur les ondes hexagonales, et surtout, au supposé Pays des Droits de l’Homme, personne ne s’offusque que des représentants politiques soient emprisonnées en Espagne, à quelques encablures, pour des délits d’opinion.
Tout cela n’augure pas pour l’Europe d’une année 2018 très sereine. Pourtant de la publication de « Du bonheur d’être breton » par Gilles Martin-Chauffier au billet de la politologue Ulrique Guerot dans le Monde du 22/12, qui annonce la fin des Etats Nations, le camp des fédéralistes commence à donner de la voix. Et si l’Europe était arrivée au point de devoir faire de vrais choix ? Celui de choisir entre l’Europe des Régions et celle de Etats. Un choix qui est bien plus fondamental qu’il n’y paraît, parce qu’il revient à décider si cette Europe prendra enfin son envol ou pas.
Frank Darcel, président de Breizh Europa
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