Tribune dans la Revue du Trombinoscope sur la Méthanisation

Excellente étude Mr Molac .
N'oublions pas non plus la plate forme des énergies renouvelables à Brest . Il est absolument affligeant que les élus ne puissent pas donner de calendrier fiable aux industriels qui , comme Sabella, sont prêts à se lancer, avec une longueur d'avance au niveau mondial. Il serait totalement inexcusable que l'hydrolien ne figure pas dans les appels d'offre à venir. Nous serons vigilants.
La méthanisation , de même que le photovoltaique sur les toits agricoles , seraient déjà une réalité si nous avions le moindre pouvoir de décision sur notre économie, faisant de nos agriculteurs les champions de l'efficacité et de la productivité écologiques.
Nous attendons aussi de votre action plus de facilité pour l'enseignement bilingue, et une réelle avancée dans les différentes expérimentations que notre «région » est en droit d'espérer.

Je reposte des remarques faites il y a quelques temps.

Sans qu'on ne sache par quelle mission divine on entend trop souvent de nos agriculteurs dire qu'ils doivent nourrir la planète (à coup de subventions et de chimie), voila maintenant qu'on leur demande de l'éclairer, d'y faire fonctionner les ordinateurs et les smartphones (toujours à coup de subventions sur le kWh cette fois pour un complément de revenu). Pourtant, les paysans ne demandent qu'à vivre de leur métier, que je sache, «produire»* de l'énergie ne l'est pas, sauf sous forme de calorie alimentaire.

Il y a comme un déjà vu, même méthode, même impasse. On ne résoud pas les problèmes avec le système de pensée qui les a créés.

Ainsi pour améliorer les revenus, la méthanisation serait le nouvel Eldorado ? Quel sénario pourrait-on connaître?

Après avoir investi dans un outil de méthanisation, les subventions du kWh seront-elles pérennes ? Suivant les schémas actuels des problèmes de l'agriculture il est fort à parier que l'on va demander de produire plus pour moins cher puisque le marché de l'énergie est lui aussi soumis à la concurrence et à la compétition économique.
Conséquences pour tenter d'être rentable, monoculture et toute la chimie nécessaire.
Dans un autre secteur d'«énergie renouvelable», 2018 sera l'année où la vente de la production se fera, pour les nouvelles installations, à la semaine sur les places boursières, jusqu'à présent la production était obligatoirement achetée par EDF à un prix fixe.

Le Länder de Saxe-Anhalt possède une des plus grandes stations de méthanisation** du monde. Les 30 exploitations agricoles partenaires cultivent du maïs dans un ràyon de 15 km autour de l'usine. Autant dire un désert vert.

Deux petites questions anodines donnent souvent la cohérence du schmilblick.
Les tracteurs, moissonneuses et autres engins fonctionnent avec le «biogaz» produit ? Et bien non, le fioul est meilleur marché, aucun intérêt de faire de l'autoconsommation.

Y a t-il eu un bilan énergétique et environnemental de la filière ? Non plus, juste un bilan économique très bon (grâce au pétrole).

Monoculture, pétrole, finances priment sur tout le reste. Un sentiment de déjà vu.
Tarif d'achat plus élevé que celui du marché, ce qui veut dire subvention. Subventions qui plus tard serviront de chantage pour produire plus pour moins cher, refrain bien connu. Conséquences ? Mono culture offrant la meilleur rentabilité pour la production de gaz. On reprend le cycle infernal pour des décennies.

* dire qu'on produit de l'énergie est incorrecte on ne fait que transformer, j'utilise «produire» pour faciliter la lecture.

** Voir le site