40 courriers aux élus bretons, cinq réponses… À quoi sert l'électeur ?

Communiqué de presse publié le 21/12/17 12:11 dans Politique par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme
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Le pouvoir acquis, les urnes rangées, un premier courrier expédié, combien de réponses des élus bretons ? 5 sur 40, un record : Annaïg Le Meur, (Finistère), J-Ch Larsonneur, (Finistère), Gilles Lurton (Ille-et-Vilaine) et Nicole Le Peih, (Morbihan et conseillère régionale)… et François de Rugy ! Ce dernier, avec une réponse sur sa foi en l'unité de la Bretagne qui semble plutôt passée ailleurs !… le perchoir conquis, l'intéresse-t-elle encore ?

Or, à l'heure où en Europe, la révision de la gouvernance administrative des régions bouge et s'adapte à son époque, en Bretagne plus qu'en tout autre “province”,(pro vincia : les vaincus) on attend une vraie décentralisation ! Pas un succédané de démocratie à la française dont l'État central, qui un jour nous a annexé, parle depuis un certain temps. Encore faut-il qu'il décide de réformer et que les élus qui le soutiennent, parviennent à obtenir une réforme digne du 21ème siècle ! Une réforme où les Bretons aient leur mot à dire.

Ceci étant, ces 5 élus bretons qui ont répondu nous assurent de leurs intentions :

“Je suis et serai sensible à toute nouvelle organisation du territoire”, et de l'importance “ de la gestion des territoires au plus proche du citoyen”… que “La France est riche de sa diversité”. Et puis encore : “ Vous soulignez l'intérêt d'une réflexion sur le périmètre et les compétences de la région. J'y suis favorable, convaincu que la vitalité de nos territoires est intimement liée à son appropriation par les citoyens, y compris, grâce à des évolutions institutionnelles quant aux limites administratives… ”. Une autre assure que “nous avons un président de la république soucieux des territoires et de leurs identités !” : au vu de son mépris largement répandu à partir de l'étranger, on peut en douter ! Comme au regard de la suppression des possibilités des élus locaux à lever l'impôt directement afin d'abonder le budget local sans devoir attendre la quote-part chichement décidée pour eux par l'État Central !

Après une campagne hors normes, d'où les territoires étaient absents et un choix de vote limité entre libéralisme international et fascisme, le taux d'abstentions fut un record et le président actuel, élu avec… 12% des votants ?

Mais, la ”mandature” est en place ! Jupiter installé à l'Élysée… Le groupe qui le soutient, - dans ses rangs les députés bretons - s'est fait formater en stage professionnel : “… à la manière des “start up”… Le président du “mouvement” désigné par le président de la république… élu à main levée par ses… pairs. – d'où confusion entre soutien politique et mandat suprême - Un président tout-puissant et plein de mépris pour le bas-peuple… ces “fainéants” qu'il ne connaît guère, car ce n'est pas son monde. Et que l'on voit chaque jour couper les subsides sous les pieds des territoires qui nourrissent scandaleusement la CAPITALE de ses deniers… car il faut bâtir les lieux à la dimension des grands évènements planétaires dont seul Paris tirera bénéfice…

Et, vote massif de “En marche“ à l'appui, Bercy a pu mettre la main sur les budgets des communes : ce dont la Haute administration rêvait depuis des lustres. C'est chose acquise. Les élus territoriaux ont protesté : rien n'a changé ! Qu'attendent-ils pour se révolter ? Cela viendra-t-il ? Cette “noblesse parisienne de gouvernance quelque soit la majorité élue par le peuple, et qui remplace la féodalité d'hier, veillant sur le temple comme le lait sur le feu, permettra-t-elle de réformer le millefeuille d'État qui la nourrit si bien ? ” Où sont passé la démocratie et la voix du peuple ? Nous concèdera-t-on le droit d'une assemblée de Bretagne élue et légiférant sur ses terres comme les autres régions d'Europe. Comme aux Corses qui ont voté et qui ont gagné largement l'élection régionale, ce qui doit les doter d'outils pour s'administrer eux-mêmes.