Cybercriminalité, tous concernés ?

Agenda publié le 19/12/17 14:22 dans Media et Internet par René Bantegnie pour René Bantegnie
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Cybercriminalité

Une centrale électrique en Ukraine, une élection aux USA, l’industrie nucléaire en Iran, une banque en France, Yahoo, Orange, Uber... tous ont déjà été piratés ! Partout, la cybercriminalité est entrée dans nos vies. Pourtant, nous ne connaissons pas vraiment ceux qui organisent ces actions. La prise de conscience est lente. Rares sont ceux qui pensent que leurs données pourraient être piratées ou leur identité usurpée.

Demain, vous ne regarderez plus votre carte à puces et votre smartphone de la même façon !

Intervenante : Hélène Le Bouder, docteure en sécurité informatique, maître de conférence et chercheuse à l’IMT Atlantique de Rennes, est spécialisée en cryptologie et en sécurité informatique (matérielle et logicielle).

Pour mieux comprendre les enjeux économiques, sociétaux et militaires, Hélène Le Bouder nous expliquera ce qu’est la cybercriminalité : des objets connectés attaqués à distance par des « « pirates » aux logiciels malveillants bloquant l’accès à nos données sur notre ordinateur (avec paiement d’une rançon). Les pièges comme les risques financiers et stratégiques sont multiples et les solutions difficiles à mettre en place. Ses champs de recherche couvrent la sécurité informatique, comme la vulnérabilité des cartes de paiement (code PIN), et l’étude des mesures pour contrer les logiciels malveillants.

La Bretagne figure parmi les régions les plus dynamiques en matière de recherche en cybercriminalité.

Ensemble, nous essaierons de comprendre et répondre à ces questions :

- Les objets connectés devraient fortement se développer : Quels sont les objets à risque (ex : paiement sans contact, système bluetooth, wifi...) ? Comment limiter les risques ? Les usurpations d’identité se développent elles ?

- 85 % des entreprises (TPE et PME) estiment ne pas être vraiment concernées par la cybercriminalité. Y a-t-il un niveau à risque ou tout le monde peut-il être touché ?

- Qui sont les responsables de cette cybercriminalité ? Comment lutter ? Quelle coordination entre Etats, tout en préservant la défense nationale ?

- Comment concilier lutte contre la cybercriminalité et protection des libertés individuelles ?

Entrée: 8 € - 6€ adhérents - 3 € étudiants et chômeurs


Vos commentaires :
Reunig Kozh
Vendredi 22 novembre 2024
CTB-Locker : arrestation de cinq personnes suspectées d’être liées au ransomware
Numerama / Julien Lausson / 20dec. 2017
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La police a procédé à l’arrestation de cinq soupçonnées d’avoir infecté des systèmes informatiques en propageant le logiciel malveillant CTB-Locker, un rançongiciel qui bloque des fichiers informatiques et réclame une rançon pour les libérer.

Reunig Kozh
Vendredi 22 novembre 2024
WannaCry : les États-Unis accusent la Corée du Nord et appellent au rassemblement
Next Inpact / Par Vincent Hermann / le mardi 19 décembre 2017
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Pour les États-Unis, il ne fait désormais plus aucun doute : la Corée du Nord est officiellement accusée d’être responsable de l’attaque WannaCry(pt). Le gouvernement lance un appel à la communauté internationale pour réduire le potentiel de nuisance du régime totalitaire.

WannaCry restera dans les annales comme l’une des plus fortes attaques informatiques de tous les temps. Ce malware, déguisé sous les traits d’un ransomware, a contaminé des centaines de milliers de machines, tout en provoquant des pannes dans des secteurs aussi sensibles que la santé. Parmi ses mécanismes d’action, WannaCry pouvait notamment exploiter l’une des failles révélées par les Shadow Brokers après son vol de données sur un serveur de la NSA (qui contenaient également le code d’exploitation).

Il y a quelques mois déjà, la NSA (National Security Agency) avait conclu que l’attaque avait de fortes chances de provenir de la Corée du Nord. On se souvient d’ailleurs que dans un communiqué commun avec le FBI et le département de la Sécurité intérieure, l’agence mettait en garde en particulier contre un groupe de pirates nord-coréens nommé Hidden Cobra.

Mais comme l’a indiqué au Wall Street Journal Thomas Brossert, conseiller de Donald Trump à la sécurité intérieure, il n’y a désormais plus de doute : la Corée du Nord est bien le pays qui a lâché WannaCry sur le monde.

La Corée du Nord, que personne ne prenait au sérieux

Pour les États-Unis, la Corée du Nord avait un objectif affiché de créer autant de pagaille que possible, jusqu’à nier le potentiel néfaste sur la vie humaine, puisque le malware pouvait aussi bien toucher les OIV que les structures plus classiques, comme dans le cas des hôpitaux anglais.

Thomas Bossert, note ainsi que le « le monde est de plus en plus interconnecté avec de nouvelles technologies, appareils, réseaux et systèmes ». Dans le même temps malheureusement, les opportunités pour les acteurs malveillants augmentent, portées par un « espoir d’anonymat ».

Dans ce contexte, la Corée du Nord s’est montrée « particulièrement nuisible » selon Bossert. Il note que le pays est resté sous les radars depuis plus d’une décennie, alors que « son activité malveillante devenait toujours plus flagrante ». WannaCry n’était-il pas d’ailleurs « d’une dangereuse imprudence » ?

Un cas qui en rappelle un autre : début 2015, le FBI affichait sa certitude que le petit pays asiatique était responsable de l’attaque contre Sony Pictures. Il en avait résultat une importante fuite de données.

Les États-Unis appellent à un effort collectif

Bossert évoque également les conséquences, puisque la Maison Blanche est décidée à embrayer sur une modernisation des administrations, particulièrement centrales, afin d’en augmenter la sécurité. Cela étant, ladite Maison Blanche ne fait que réagir à un constat fait depuis déjà un moment sur l’état délabré de bon nombre des infrastructures du pays, notamment celles utilisant des systèmes SCADA chez les OIV américains.

Le gouvernement américain appelle dans tous les cas à un rapprochement entre les acteurs privés et publics, ainsi qu’entre les pays. Car sans donner vraiment plus de détails, l’avis des États-Unis sur la Corée du Nord recouperait celui de nombreux alliés, qui seraient arrivés à la même conclusion sur WannaCry.

On rappellera tout de même que l’intéressé avait démenti formellement être à l’origine de l’attaque en mai dernier. Le gouvernement nord-coréen déclamait alors : « Chaque fois que quelque chose d’étrange se produit, de manière stéréotypée, les États-Unis et les forces hostiles lancent une campagne bruyante contre la Corée du Nord en faisant le lien ».

Une prise de conscience salvatrice

On peut voir toutefois dans l’impact global du malware une occasion pour beaucoup de se réveiller sur la sécurité de leurs infrastructures. Une opportunité de faire un bilan strict des défenses réellement en place et d’implémenter les règles de sécurité les plus élémentaires, comme la maintenance à jour d’un parc informatique, où les correctifs sont installés en temps et heure.

Mais en dépit d’une prise de conscience que d’aucuns jugeront salvatrice, d’autres pointent la prise de décision éminemment politique de Donald Trump sur la Corée du Nord. Comme le signale le Washington Post notamment, des députés démocrates posent la question de la différence de traitement entre la dictature asiatique et la Russie, accusée d’ingérence dans les dernières élections américaines. Elijah E. Cummings, par exemple, ne comprend pas la négation actuelle par le président des sources de renseignement pointant toutes en direction du Kremlin.

On regrettera, comme trop souvent, que des évènements sécuritaires majeurs soient nécessaires pour que les bonnes questions soient enfin posées. La situation est à ce titre compatible au phénomène Mirai qui, après avoir fait des ravages, a braqué une lumière crue sur les trous béants dans la sécurité d’un grand nombre d’objets connectés.


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