Interpellé aujourd'hui par un sénateur meusien inquiet de ne pas voir venir le développement économique promis pour accompagner CIGÉO, Nicolas Hulot en est venu à défendre un projet auquel il s'opposait voici encore quelques années. Ce nouveau reniement, qui fait suite à son renoncement sur l'échéance de réduction de la part du nucléaire, est insupportable.
Ce jeudi 9 novembre, au Sénat, le sénateur meusien Franck Menonville a interpellé le gouvernement, se plaignant de ne pas voir se concrétiser les créations d'emplois promises dans le cadre de l'implantation de CIGÉO. Alors même que la question était adressée au premier ministre, c'est Nicolas Hulot qui a répondu. Déclarant qu' « on ne pouvait pas laisser les passions et l'irrationnel guider les choix énergétiques, surtout quand il s'agit de nucléaire », celui-ci a affirmé que la solution de l'enfouissement « n'est pas satisfaisante, mais c'est la moins mauvaise à un problème aussi complexe » ; que « [son] choix sur la question des déchets n'est en aucun cas celui de la brutalité, c'est pourquoi la concertation, le dialogue est la clé » et qu'il s'engageait à nommer un garant des règles de concertation et à « travailler avec les collectivités, les territoires locaux, pour préparer le terrain à l'accueil de ce projet ». En se faisant le défenseur, même de mauvais gré, d'un projet aussi catastrophique, Nicolas Hulot ajoute un renoncement de plus à la désormais longue liste de ses convictions oubliées suite à son entrée au gouvernement. Nicolas Hulot a beau jeu de parler de « concertation » et de refus de la « brutalité » au sujet d'un projet qui a été imposé aux populations des départements concernés, qui malgré leurs demandes n'ont jamais pu s'exprimer par référendum. Ce n'est pas sans raison que la quasi-totalité des associations environnementales a boycotté en 2013 un débat public organisé sur un projet déjà décidé. La « brutalité » est bel et bien à l'oeuvre en Meuse et Haute-Marne, à travers l'achat des consciences, le mépris des habitants auxquels on laisse entendre qu'ils n'ont pas le choix, la répression policière, les contrôles policiers quotidiens que subissent les opposants localement, sans compter la condamnation d'agriculteurs qui osent s'opposer ! Nicolas Hulot s'est-il donc fait contaminer par le pouvoir pour considérer à son tour que le projet CIGÉO est « sur les rails » et que les validations successives qu'il doit obtenir ne sont que pure formalité ?
Rappelons que les failles de sûreté de CIGÉO sont dénoncées par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire lui-même et que les financements pour ce projet démesuré sont insuffisants, les provisions existantes couvrant tout juste la construction de la phase pilote ! Les « passions » et « l'irrationnel » sont bien du côté de ceux qui choisissent d'ignorer ces faits, appâtés par de vaines promesses de développement économique à court terme. Rappelons que les déchets destinés à CIGÉO doivent encore refroidir pendant des décennies. L'urgence en la matière n'est pas de se ruer sur un projet catastrophique au motif qu'en raison de choix contestables effectués dans des hémicycles quasi-déserts, il est actuellement le seul sur la table ; c'est bien plutôt de tarir au plus vite la production de ces déchets ingérables. Mais ce n'est pas la voie prise par Nicolas Hulot, qui, renonçant à toute ambition, vient de repousser l'échéance pour la réduction de la part du nucléaire !
Contact presse - 06 86 74 85 11 Pour rappel, Hulot avait assumé publiquement son opposition il y a quelques années :
(voir le site) width='445' height='448' alt="" />
■Tout le système économique actuel fonctionne sans réserve en banque, il n'y a pas de raison que cela soit différent dans le secteur du nucléaire. Vous connaissez le proverbe «si vous devez 10 000 € à la banque, vous avez un problème. Si vous devez 100 milions € à la banque, c'est la banque qui a un problème.»
Ce qui se passe avec le nucléaire est vrai pour n'importe quelle autre filière. Avant que l'homme du quotidien s'aperçoit des problèmes il se passe plusieurs années, pendant ce temps la filières s'installe, et un nombre important d'acteurs en tirent profit. Il est alors trop tard pour faire marche arrière. C'est valable pour le nucléaire, les algues vertes, le trafic routier, les vaccins, les LGVs, le roundup ...
Quant à l'état et les parlementaires, qui a voté pour eux ?
Les lobby c'est nous tous qui les maintenons en achetant leurs produits ou services. Ils servent de boucs émissaires pour que nous n'ayons pas à nous regarder en face dans nos choix de vie et de consommation.
Ce n'est pas le prix de revient du kWh qui importe mais les flux d'énergie et de ressources disponible. Demain, augmentez de 100% le prix de l'électricité ou de l'essence, l'influence ne jouera sur la consommation que de quelques %, diminuez de 50% les flux et très vite vous diminuez de 50% la consommation.
Aujourd'hui ces flux ne peuvent qu'être maintenus que par une énergie fossile ou nucléaire, c'est la bonne nouvelle, le nucléaire disparaîtra avec le fossile parce que reposant sur une société batie sur le pétrole, les «énergies renouvelables» aussi. Pas par choix mais par limites physiques, l'humanité va redevenir humble.
En plus de combien d'€/kWh il faut aussi prendre en compte combien de m²/kWh de surface occupée, combien de m³/kWh de matériaux, combien de pop/kWh... Selon la source d'énergie utilisée les limites sont atteintes par au moins l'un de ces paramètres. Il n'y a pas d'énergie moins chère qu'une autre, il n'y a pas d'énergie propre.
CIGEO peut crever ça ne changera rien. Un autre sigle prendra le relais, ou pire, les déchets iront dans un pays moins regardant parce qu'un pays riche n'assume pas ces choix.