Rajoy, un politicien machiavélique prêt à tout pour rester au pouvoir

Dépêche publié le 8/11/17 1:34 dans Europe par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
https://abp.bzh/thumbs/43/43513/43513_1.png
photo ambassade de France en Espagne

Mensonge d'État

Le Galicien Mariano Rajoy est d'un cynisme qui fait peur et rappelle celui d'un autre Galicien, Francisco Franco. Machiavel l'aurait cité s'ils avaient été contemporains. En effet, il était le numéro 2 du gouvernement d'Asnar du PP (droite espagnole) quand ceux-ci décidèrent d'accuser les Basques de l'ETA d'avoir fait les attentats de Madrid du 11 mars 2004. Un attentat meurtrier qui fit 270 tués et 1 900 blessés. Tout indiquait un attentat islamiste, y compris une fourgonnette retrouvée abandonnée à une des gares de départ des trains ciblés, avec des corans à l'intérieur, et des sacs à dos retrouvés contenant des explosifs qui avaient foiré -- pas du tout le genre d'équipements des clandestins basques. Asnar et Rajoy ont, cyniquement et sans aucune preuve, accusé ETA en inventant une histoire d'explosifs et de détonateurs provenant de Plévin en Bretagne ! Version reprise d'ailleurs prompto par AFP et Ouest-France. Le but de ce mensonge d'État, était de gagner quand même les élections qui arrivaient quelques jours plus tard en évitant d'être accusés d'avoir failli dans la prévention des menaces islamistes. En accusant les Basques, il s'agissait aussi de mobiliser le patriotisme espagnol comme Rajoy le fait aujourd'hui avec la Catalogne. Mauvais calcul, car si le PP était donné vainqueur pour les élections de 2004, les Espagnols ayant compris la manipulation votèrent pour le PSOE, le parti socialiste espagnol.

Pris dans un scandale de corruption

En tant que dirigeant du PP, il est impossible que Rajoy n'ai pas été au courant des nombreux pots de vins qu'a reçus son parti en échange de juteux contrats. Jeudi dernier il a du venir témoigner à la barre à l'occasion d'un procès où des dirigeants et élus du PP sont mis en cause pour corruption. La Garde civile a arrêté l’ex-président de la région de Madrid, Ignacio González, du Parti populaire, apprend-on. Bien sûr, comme pour l'affaire des comptes de campagnes de Sarkozy, les chefs ne sont jamais au courant et il est quasi impossible pour la justice de prouver le contraire. Dans tous les cas de figure, les leaders ne sont jamais à l'abri de fuites ou d'écoutes téléphoniques même si Sarkozy comme Rajoy ont tous les deux été Ministres de l'intérieur et savent se protéger, car connaissant le fonctionnement du système de intérieur. La stratégie de Rajoy est de provoquer les indépendantistes catalans pour détourner les Espagnols des affaires où trempe son parti et toucher la fibre patriotique espagnole afin de consolider son pouvoir (il est remonté de 3 points dans les sondages) en montrant la plus grande fermeté possible. Ce calcul ne sera pas forcément payant. Il va encore une fois peut-être se retourner contre lui, car si la Constitution espagnole a été transgressée par les indépendantistes catalans, il apparaît de plus en plus, aux yeux des vrais démocrates, que les violences policières du 1er octobre en Catalogne sont des atteintes à la liberté d'expression et à la liberté de rassemblement pacifique -- des droits fondamentaux au dessus de la constitution de l'Espagne. Les accusations de sédition et rébellion envers les dirigeants catalans sont des accusations qui ne peuvent s'appliquer à des personnes élues démocratiquement.


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 0 multiplié par 0 ?