Hommage à la Catalogne ?

Chronique publié le 1/11/17 13:03 dans Cultures par marc Patay Lejean pour marc Patay Lejean

Quoique, à mon avis, 1984 ne soit pas son meilleur ouvrage, George Orwel est un remarquable auteur et témoin de son temps, d'une lucidité et d'une intelligence dont nous n'avions pas l'équivalent en France, à la même époque. Tout ses livres sont intéressants et se lisent avec profit, notamment Hommage à la Catalogne (1), région d'Espagne où il se rendit durant la guerre civile espagnole, en 1936/1937. Il était animé par un très fort idéalisme mais l'expérience catalane lui permit de confronter ses idéaux au réel et de dénoncer les discordes entre staliniens, anarchistes et ce parti ouvrier (Poum) qui avait sa faveur.

Les évènements de Catalogne me font aussi penser à Yann Fouéré, auteur de L'Europe aux Cent Drapeaux, essai qui préconisait «l'organisation de l'Europe sur une base fédérale, fédération basée non plus sur les États-nations historiques … mais sur les communautés humaines fondamentales que sont les régions et les »nations vraies« de notre continent».

Dans l'ensemble j'ai beaucoup d'estime pour tous ces militants bretons, Fouéré ou Hemon, qui eurent à cœur de défendre leur langue et leur culture, sans pour autant me sentir obligé par les détours, les risques et les moyens de leurs engagements.

Ceci dit, l'idée de Fouéré, projet sympathique sans doute, n'en reste pas moins une fausse bonne idée.

Il y a actuellement 197 Etats reconnus dans le monde, si nous devions créer autant d'Etats que de communautés humaines définies par une langue, un territoire et un sentiment d'identité, il faudrait probablement compter en milliers (2000 ethnies en Afrique). En Inde, il y a 723 langues et dialectes…

Pour savoir si un principe est bon, il faut le généraliser. Imaginez-vous une Europe morcelée en communautés comme elle l'était en principautés il y a peu ? Pas moi.

La Bretagne admettons, la Corse ensuite, bien, maintenant l'Occitanie, l'Alsace, le pays basque, ok, la Normandie, la Picardie, à qui le tour, enfin Paris, après tout ce sont les plus riches, ils n'auront guère envie de partager !, un pataquès monumental.

Et je ne vous parle pas du monde. Il faudrait créer un guichet d'admission à l'indépendance, pris d'assaut les heures d'ouverture, les instances internationales ne fonctionneraient plus, à moins d'apposer un code barre à chaque communauté et d'installer des strapontins ! Un super ordinateur Cray tournerait à plein régime pour assurer les traductions simultanées, des conflits naîtraient chaque minute… les frontières seraient aussi embrouillées qu'un réseau neuronal…

Et si la Corse servait d'étalon, pourquoi pas des communautés indépendantes de 324 0000 habitants…

L'histoire du Monde est parfois obscure mais elle développe un principe intangible. Dans la douleur souvent, les peuples s'abordent, se connaissent, se mélangent, s'acculturent, commercent, cessent de se différencier pour partager des valeurs communes, au fil du temps. L'acculturation est massive, dans le temps et l'espace. Faire revivre indépendamment chaque communauté, chaque tribu, chaque clan, serait une régression terrible…

Les Celtes et Gaulois, fascinants par ailleurs, qui portaient à leurs lèvres le crâne de leurs ennemis ! n'ont plus grand-chose à voir avec les Bretons d'aujourd'hui.

En somme, je pense que le romantisme n'a rien donné de brillant en littérature, McGahern est infiniment plus fin que Chateaubriand. En politique non plus, cela ne donne rien de fameux, et la passion fait souvent le lit de la démagogie.

L'indépendance, comme le TNT, doit être maniée avec délicatesse. Ce n'est pas un principe généralisable mais qui se justifie au cas par cas. En Irlande par exemple. Le comportement passé des Anglais vis-à-vis de l'Irlande, la différence des religions, a rendu ces deux peuples irréconciliables. Les beaux principes émoustillent nos intellectuels, et j'ai idée qu'ils se soucient des peuples comme d'une guigne. Je ne me prononce pas sur le cas de l'Ecosse, c'est leur affaire. Ce que je sais c'est que derrière «le peuple écossais», durant les «enclosures» les nobles écossais ont dépossédé le peuple de ses terres et l'a prolétarisé en masse…

Ces peuples du monde ont connu des souffrances atroces dans maints états indépendants gouvernés par des ploutocrates, des voleurs, des rapaces incompétents, je pense à l'Afrique, je pense au Zimbabwe, je pense au Congo «démocratique». Beaucoup de petits Etats vivent d'expédients et de charité internationale. Quelques discours sur le partage des terres assurent à leurs dirigeants l'onction de nos journaux de référence ! J'ai lu récemment une histoire du Congo… atroce, un véritable voyage au bout de la nuit. J'ose le dire, certains Etats seraient mieux gérés par l'ONU, le temps de mettre en place, bourgeoisie, éducation, santé, infrastructures, culture démocratique, élections libres… avec moins de transferts financiers vers la Suisse.

Donc l'indépendance de la Catalogne ne me séduit pas plus que celle de la Corse. Notons que si le referendum catalan fut empêché, Puigdemont n'en déclara pas moins la victoire du OUI à l'indépendance, ce qui est rien moins que démocratique, sachant que la moitié au moins des Catalans n'y sont pas favorables. Non, il n'est plus temps de restaurer les 159 peuples gaulois. Le sens de l'histoire nous commande de nous connaître, de nous unir, de partager des valeurs communes… dans le respect de nos cultures et de nos mœurs.

Je ne doute pas que la Bretagne ait la capacité de son indépendance, plus que bon nombre d'Etats actuels. Je ne le souhaite pas pour autant. Je n'ai pas cette vision manichéenne qui consiste à voir notre Bretagne et son peuple intégrés de force et soumis à la France. Car la Bretagne a fait la France d'aujourd'hui, avec son histoire et son génie particulier. De même, je ne crois pas que les Celtes soient venus mourir au bord de l'océan, là y expirant leurs rêves fantasques, je crois au contraire qu'avec les Germains, si proches, ils ont ensemencé l'Europe et en ont fait la première puissance du monde (économie), y créant en prime, un standard culturel mondial sans équivalent.

Confondre autonomie et indépendance est une grave erreur. Personnellement je ne défilerais pas sous le drapeau des seconds. Pour paraphraser Churchill (2), si l'on demande l'autonomie comme étape vers l'indépendance, on risque de n'avoir ni l'une ni l'autre.

Au contraire, l'autonomie des régions et des peuples à forte identité est une idée moderne, démocratique et mise en pratique en Espagne, en Angleterre, en Allemagne… elle a de l'avenir. Je crois même que l'Europe doit se montrer plus ferme vis-à-vis des Etats-nation et exiger d'eux qu'ils permettent aux peuples d'Europe de se penser global, certes, mais aussi d'agir local, tout particulièrement dans un pays centralisé comme la France.

Quant aux Bretons, à l'évidence, l'idée indépendantiste ne les effleure que de façon tout à fait marginale et je m'en réjouis. Ce qui m'inquiète c'est qu'ils font volontiers l'amalgame entre les deux projets et nous avons vu ici pourquoi. A jouer sur les mots, nous risquons de nous fermer bien des portes. Il m'arrive souvent de m'agacer de la velléité des Bretons, peuple pondéré mais sujet aux colères, très capable de briser la volonté des gouvernements sur le prix du lait, les tarifs du rail ou l'écotaxe, mais d'une timidité extrême dès qu'il s'agit de battre le pavé et de défendre des valeurs, des symboles, des idées, pour défendre l'intégrité de leur territoire, parler sa langue au quotidien, lire son histoire, honorer ses grands hommes (et ses femmes). En fait y pensent-ils seulement ? Comment pourrait-il en être autrement quand ils se contentent et supportent «nos» quotidiens fadasses ?

Je crois d'ailleurs que cette colère est une réponse inconsciente des Bretons à cette sujétion, à cette oppression culturelle contre laquelle certaines générations ne savent se défendre autrement.

Ces journaux qui n'abusent pas de la «Liberté de la presse» et n'ont du reste guère besoin de cette loi !, qui s'interdisent piteusement de parler du mouvement breton et de promouvoir une vision globale et intégrée de la Bretagne historique, entretenant dans la tête des gens un trouble et un blanc culturel qu'ils ne savent remplir d'eux-mêmes.

Il m'est arrivé parfois d'aborder ces thèmes dans ma commune rurale du nord Finistère, j'ai senti de la gêne…

Pourtant, d'un autre côté j'apprécie la solidité des Bretons, leur sagesse, leur pondération, ce ne sont ni des extrémistes ni des excités, et dans le fond, sans atteindre aux fièvres catalanes, je regrette qu'ils ne mettent le curseur plus haut, non pour cultiver leur différence mais pour la vivre comme une richesse.

Notes :

1. Hommage à la Catalogne, 1938

2. «Entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.»


Vos commentaires :
Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
Ce qui manque à cet article, c'est la définition d'indépendance. L'indépendance totale, ça n'existe pas.On est toujours dépendant d'une idée, de quelqu'un, du voisin, même de l'ennemi. Attribuer à Yann Fouéré une «fausse bonne idée» en la déformant par de multiples indépendances indépendantes les unes des autres qui, à la limite, pourraient même se transformer en liberté absolue INDIVIDUELLE, c'est «pousser le bouchon» un peu loin. Les Etats fondés sur une fédération consentie de peuples ne sont pas des pétaudières. Cf : USA, Allemagne, Inde, etc. Les exemples actuels de l'Ecosse, de la Catalogne, de ceux en gestation Kurdistan, Lombardie, voire Galice, Flandre, etc.. ne sont ou ne seront que des indépendances basées sur telles ou telles libertés d'action, de pensée, d'alliances, etc. C'est probablement la fin des «Etats-nations» Paul Chérel

P.Argouarch
Dimanche 22 décembre 2024
Le concept d'indépendance qui était basé sur la souveraineté a évolué. Autrefois un état était souverain basé sur quatre critères : il battait monnaie, il envoyait des ambassadeurs et avait sa propre justice et sa propre armée. Ce fut le cas du duché au 15e siècle par exemple (mais il reconnaissait souvent une cour supérieure à Paris quand même qui pouvait trancher en ultime recours). Or deux de ces quatre attributs ont disparus ou ont été chapeautés avec l'euro, la cour Européenne de justice. Donc Paul a raison rien ne sert d'entamer un débat sans au préalable définir les termes. L'autre critique qu'on peut faire au raisonnement de Marc, c'est que les principes démocratiques ne peuvent être limités par les maths ou la géographie mais uniquement pas la volonté et le désir des peuples. Genève est toujours une république au sein de la confédération suisse car tel est son bon plaisir. Saint-Malo le fut aussi a un moment de notre histoire. Si on se souvient des 1000 ans de la République de Venise (depuis l'échec de Charlemagne jusqu'a la conquête de Napoléon en 1797) , un des États les plus puissant d'Europe, sinon le plus puissant à un moment donné on ne peut qu'abandonner cette notion de taille, une critique d'ailleurs qui s'applique à la volonté française de créer des régions soit-disant de «taille européennes». La démocratie n'a rien à voir avec la taille ou la géométrie. De plus la révolution des communications fait qu'on peut avoir 1000 états souverains (c'est à dire avec leur propre gouvernement et institutions) dans le cadre de grands blocs continentaux de défense et d'échanges sans aucun problème. Quoi ? les capitales auront 1000 ambassades étrangères. Ben non, elles seront dématérialisées avec un site web présentant tous les services traditionnels. Juste pour prendre un exemple de possibilités.

Seulement 20% des Bretons sont favorable à l'indépendance dans le cadre d'une Europe des peuples mais ce chiffre peut évoluer.


Loïc. L
Dimanche 22 décembre 2024
@l'auteur M. Patay Lejean
«Et si la Corse servait d'étalon, pourquoi pas des communautés indépendantes de 324 0000 habitants…»
l'Islande, 329000 habitants: donc, en restant dans la logique de votre argument, l'Islande ne devrait pas être indépendante.
Si ce n'est pas votre avis, alors vous devez revoir vos arguments.
Personnellement, je n'ai encore entendu ni lu AUCUN argument qui se tient allant dans le sens d'empêcher une nation de s'autodeterminer.
J'entends bien toutefois que vous avez la volonté de défendre les cultures et langues, et que le principe d'autonomie permet cela, avec en plus la possibilité de se gérer financièrement, ce qui est tout à fait défendable et honnête. Ce à quoi j'adhère.
Les régions ou nations autonomes n'auront pas toutes envie d'indépendance. L'extrapolation que vous faites n'est pas réaliste à mon avis.
Quant à une Europe des 100 nations: jamais l'Europe n'aura été aussi forte le jour où cela arrivera, parce que ces anciennes nations comme l'Ecosse n'aurons pas pour vocation de posséder une armée, mais au vu de leurs grande histoire elles savent o combien il est malheureusement nécessaire d'en avoir une. l'Europe sera alors dotée, grâce à ces nations, d'une armée, commune, avec un ministre des affaires étrangères pour les relations internationales. La première puissance économique, militaire et diplomatique monde sera Europe, ou plutôt nous tous ensembles (sans certains etats-nations qui sont des pervers narcissiques)
@P.Argouach
Je suis tout à fait d'accès avec la réponse concernant les sites web. Cela montre à quel point nous changeons d'ère; à tout niveau.
Ce qui m'amène à cette réflexion:
Il fut un temps lors duquel le vote des femmes était sujet à débat, (du genre trop de personnes libre et pas mature); un temps où la liberté des esclaves était un sujet de débat (impossible de s'en remettre économiquement); un temps où l'appartenance au genre humain des amérindiens était l'objet d'une controverse. Actuellement il s'agit du même type de débat qui se pose, en personnifiant une nation. Pas le droit de s'exprimer par un vote, si indépendance pas prête pour cela, pas de liberté et mise sous tutelle, pas possible de s'en sortir économiquement, pas le droit de cité en tant que nation, etc.
Le monde change, et cela va aller très, très vite. Autant accompagner le changement, et de se dire: pourquoi ne pas avoir admis tout cela plus tôt?.

patay marc
Dimanche 22 décembre 2024
Au plus fort des manifs des Bonnets rouges auxquelles j’adhérais entièrement, à Carhaix, il y avait 30 000 personnes, multiplions par 2 soit 60000 pour tenir compte des personnes qui auraient pu venir, cela fait 1,3% de la population de la Bretagne historique, sachant que beaucoup venaient uniquement défendre des intérêts économiques, on voit que les militants actifs de l’indépendance bretonne doivent se compter en centaines … c'est leur droit. Donc quand je lis « le peuple breton soutien le peuple Catalan, il faut lire 1% (très très arrondi, 1000/4600000) du peuple breton soutient 45% des Catalans ! Et encore je suis très généreux. Le sondage de « Bretons » qui évoque 18% d'indépendantistes est faux car la confusion est entretenue entre les partisans d'une régionalisation accrue et les autres, voir cet article de Libé (1). Pour ma part j’adhère totalement au slogan « vivre, décider, travailler au pays » et d'un régionalisation accrue mais je ne défilerai pas sous la bannière indépendantiste.

Entretenir la confusion entre ces deux termes est suicidaire. L’indépendance ne sera certainement pas accordé par les décideurs actuels, quand aux malins qui veulent se passer de leurs avis, lutte armée ?

Un peuple, une langue, une terre, un Etat, c'est beau, d'accord … mais cela ne correspond pas aux évolutions de nos sociétés qui sont de plus en plus multiculturelles et multiethniques. Je ne suis pas attiré par ces sociétés. Cette évolution n'a pas ma préférence mais je ne suis ni idéologue, ni agressif. Il n'y a pas de peuple américain mais des citoyens américains, il y a de moins en moins de peuple anglais mais des citoyens anglais, il n'y aura plus de peuple breton, dans un Etat breton de gauche, mais des citoyens bretons … Londres n'est plus anglaise sauf dans Agatha Christie ce qui est sans doute la cause du Brexit. Or les indépendantistes de gauche sont en plein dans cette idéologie rêveuse, pétrie de contradictions insolvables, gentillette, assez bien pensante, culte des minorités, indignation, théorisation de la révolte et de la libération (2), écologie comme nouvelle religion (3) .... Pour parler clair, je ne vois pas bien où se situera « la culture et le peuple breton » dans un siècle, quand en Bretagne, dix langues y seront parlées, trois ou quatre religions pratiquées, et 20% de la population d'origine exogène. Entre les mauvais pensants de droite dure et les bien pensants de gauche, je préfère encore faire partie du troupeau, ou des sages ...

L’Islande par son éloignement, le Japon par une politique que l'on qualifierait ici d’extrême droite, protège remarquablement leur homogénéité mais la Bretagne ne pourra suivre l'exemple de l’Islande, dommage peut être, mais c'est ainsi. Je pense que les sans papiers vont bientôt s'installer à Roscoff.

Les Bretons d'aujourd'hui sont extrêmement vernis et privilégiés, comparativement, la France est le pays le plus « sociale » et partageux du monde (% dépense de l'Etat dans PIB), mais nous sommes atteint d'un maladie de langueur qui atteint tous les pays développés qui nous font râler et pleurnicher un peu trop.

Je me considère comme breton, français et européen et j'aimerais être citoyen européen dans l'idéal, une Europe fédérale qui protège les cultures originales de notre espace. Je pense que la crise catalane doit obliger l’Europe à prendre en main ce dossier explosif sous peine de graves tendances centripètes.

Je suis un grand rêveur ... mais le romantisme est pour moi une poésie pour les nuls, surtout en politique, qui doit rester essentiellement un pragmatisme. Je ne crois pas que Macron soit un Jacobin, thème que j'étudierai prochainement, si les Bretons veulent durant ce mandat ou le suivant obtenir (y a qu'à prendre diront certains) un élargissement de leurs droits, ils ont intérêt fissa de ne pas trop délirer, car il ne leur sera rien accordé qui ne soit généralisable aux autre régions.

1. Voir le site
2. « L'homme au semelle de vent » de Le Bris, brillant mais mauvais, témoigne de l’extrême confusion de cette pensée gauchiste, comme dans Libé
3. La démographie est enjeu au moins aussi important mais les bien pensant sont comme les cathos, plus d'enfants mieux c'est ! 900 millions prévus au Nigeria, qui ne pourra les nourrir, guerre, famines , émigrations massives ...


Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
Belle plaidoierie de Marc Patay, historien du passé. Le monde évolue, il résiste. C'est son droit. Ce qu'il dit et présente de la Bretagne est assez amusant, mais ce n'est ni le souhait, ni, j'espère, le futur. La concentration, notamment des pouvoirs de décision, doit, ou va, disparaître. C'est une survivance du monde féodal. L'esprit de la «fédérativité», si, l'on me permet ce néologisme, c'est bien la liberté d'agir, d'entreprendre, de penser, de décider, au niveau le plus près du résultat souhaitable et désiré. et c'est mettre en commun, précisément et seulement ce qui dépasse physiquement et techniquement les possibilités de ce niveau. Je redis donc, fin des Etats-nations. La France en est un triste exemple. Concentration de toutes les ressources, redistribution aléatoire et inadaptée. Paul Chérel

spered dieub
Dimanche 22 décembre 2024
Marc vous êtes peut être un peu dans la provocation ,votre Chronique aurait pu faire la une de Marianne ! Cependant concernant l'évolution des nations votre constat n'est pas faux et met à mal le concept de l'Europe aux cent drapeaux qui a mon sens au vu des échanges et mouvements de population n'est plus d'actualité. En Bretagne en ce qui concerne l'approche ethnique, si l'on peut sauver la culture et la langue ce sera un exploit .Par contre en ce qui concerne l'émancipation de la Bretagne ce sont les concours de circonstances économiques et géopolitiques à venir qu vont décider davantage que le militantisme ,et dans ce sens elle peut avoir vocation à devenir une entité autonome voir un pays ,même si elle n'avait pas été indépendante par le passé .
La notion de nation est évolutive elles naissent disparaissent peuvent renaitre ainsi va le monde
Pour ce qui concerne la Catalogne je déplore la lâcheté de petits pays de l'union européenne de sa taille ,hormis un peu la Belgique .Les autres auraient pu provoquer un minimum de débat au sein des institutions européennes sur le sujet ,mais ils 'alignent sur le diktat des grands pays ,ce qui peut leur couter cher un jour en cas de l'arrivée au pouvoir de despotes en Espagne, France, Allemagne, Angleterre ,ceux ci pourraient décide d'annexer à nouveau certains de ces petits pays .Le gouvernement irlandais entre autres a vraiment la mémoire courte .

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