Bretagne, réunification et autonomie : la faillite de la pensée régionaliste

Communiqué de presse publié le 24/10/17 19:19 dans Politique par Sébastien Girard pour Sébastien Girard
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L’annulation de la marche annuelle de Bretagne Réunie est pour le Parti Breton le révélateur du profond malaise qui traverse le mouvement breton suite à la réforme territoriale de 2014.

Le mensonge originel et l’échec

Ce profond malaise est lié à l’échec patent de la pensée régionaliste notamment en ce qu’elle espère être entendue par « Paris », ce qui supposerait – selon elle – servilité et soumission.

Que nous a-t-on promis depuis Mitterrand, depuis 40 ans ? Quand l’Union de la Gauche serait au pouvoir… et puis quand La France et la Bretagne seraient à gauche…. et puis quand le Sénat serait à gauche… et puis quand nous aurions l’oreille du Prince... Bref, il nous fallait attendre l’alignement des planètes !

Or justement cet alignement a eu lieu. En 2014 ! Et puis, RIEN : la Bretagne reste amputée de la Loire Atlantique...

L’histoire a fait que cette pensée régionaliste a été incarnée par la gauche radicale mais à nul doute, elle aurait pu l’être par la droite.

Qu’avons-nous obtenu depuis la Charte Culturelle (1977 : Valéry Giscard d’Estaing) et la maigrelette décentralisation (1982 : Mitterrand) ?

La nécessaire prise de conscience et le changement

A l’heure où se sont réveillées des Nations comme l’Ecosse, la Corse, la Catalogne et bien d’autres, la Bretagne reste la belle endormie, mendiant l’autorisation d’utiliser un « ñ » pour un prénom.

Pour l’heure, les émanations politiques de cette pensée régionaliste nous proposent d’attendre à nouveau un alignement de planètes, sur un autre projet, espérant au passage glaner quelques postes en monnayant les voix du mouvement breton « servies sur un plateau ».

Pourtant, nulle part, les progrès ne se sont faits sur la base de la servilité et du confort de quelques-uns. Au contraire, partout ce réveil s’est fait sur la base d’une conscience nationale, d’un rapport de force politique, en faisant preuve d’audace et de courage.

Politiquement, ces progrès ont été portés par une force politique centrale, responsable et démocratique, acceptant l’économie de marché, composée d’autonomistes et d’indépendantistes, portant haut l’ambition pour sa nation et son peuple.

Comme il l’a toujours fait, et comme il l’a à nouveau initié lors des dernières législatives avec ses partenaires de 100%.bzh, le Parti Breton continue d’œuvrer à cette convergence politique pour créer cette force politique centrale nécessaire à la Bretagne permettant à bref échéance une autonomie politique, une fiscalité propre, des prises de décision politique ambitieuse, une économie maîtrisée, une culture bretonne en expansion.

Le Bureau Politique du Parti Breton/Strollad Breizh


Vos commentaires :
Luigi Barsagli
Dimanche 22 décembre 2024
Faillite de le pensée régionaliste mais aussi faillite de l'européisme...les deux étant d'ailleurs étroitement liés. L'on voit bien suite au référendum écossais, à la réforme/mascarade territoriale française et la crise hispano-catalane que l'UE n'est absolument pas un vecteur d'émancipation, de diversité, ou de protection des plus faibles. Elle se comporte même déjà -et de façon fort présomptueuse- comme un instrument de soumission, de pression et d'uniformisation.

Le mouvement breton a tout faux depuis trois décennies consécutives. Une pensée quand même pour Carles Puigdemont, qui en ait actuellement rendu face à la pression et l'hostilité , virulence de concert européen, à plaider devant un Sénat espagnol tel le taureau dans l'arène...c'est à la fois triste et tragi-pathétique. Cette crise catalane ne peut que rester indélébile de ce point de vue.


Jacques
Dimanche 22 décembre 2024
Analyse très pertinente du Parti Breton... enfin...!

Oui, le mouvement breton à gauche a fait croire et s'est convaincu lui-même que la venue de la gauche (universelle, humaniste, antiraciste..etc...) allait être la clé de la liberté des Bretons....

Être de gauche, c'était la promesse d'être du côté du bien (?) et surtout c'était la garantie d'éloigner le risque de se faire étiqueté comme fasciste (le fascisme une préoccupation majeurs des citoyens bretons... Mussolini étant Breton comme chacun le sait).

Le mouvement breton était propre sur lui... d'autant plus propre que cette prétendue gauche était surtout une extrême gauche...

Pour cela, il fallait voter à gauche (UDB/Breizhistance/Parti Socialiste français)... il fallait manger à tous les râteliers de la gauche (Troadec).... il fallait absolument se rapprocher de la gauche même si extrémiste et irrespectueuse (Parti Breton)...

Avec cet article il semble que le Parti Breton vient de prendre un virage...
Il faut dire qu'avec une Bretagne lanterne rouge de l'Europe, il était temps...

Pour moi, le problème n'est pas le «régionalisme»... mais plus le fait d'affirmer un discours régionaliste quand on est une nation...
Car le régionalisme en Bretagne est un mensonge (sauf à parler des régions de Bretagne).... au point même que pour maintenir ce mensonge le mouvement breton se refuse d'enseigner l'histoire à ses propres enfants...

La preuve que le régionalisme n'est pas un problème en soit, c'est qu'aujourd'hui plusieurs régions demandent à revenir dans leur pays d'origine, par exemple :
La Catalogne du nord,
Les Flandres Belges,
L'Irlande du nord,
La Bretagne Sud...

Tous ces territoires qui ont été séparés de leur nation d'origine contre la volonté des citoyens...
Ces mêmes citoyens qui aujourd'hui revendiquent le droit à l'autodétermination pour revenir dans leur nation d'origine...

Dans ces cas, il ne s'agit nullement d'indépendantisme, on évoque plutôt le terme «irrédentisme» (même si ce mot peut porter à discussion faute de mot plus adapté).

Donc en Bretagne, nous faisons face à un 60 ans de mensonge... dont l'origine provient pour l'essentiel du mouvement breton lui-même.

Donc il s'agirait plus d'une faillite du Mouvement Breton, qui au nom du socialisme (un monde rêvé et idéal qu'il convenait d'imposé), s'est écarté de la valeur «Démocratie»...!

Ce n'est pas sans raison, s'il n'existe pas de parti Social-Démocrate dans le mouvement breton...!

@ Luigi Barsagli
Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain...
Il ne faut pas confondre l'Europe (celle des Européens) et l'Union-Européenne (issue de la fin de la 2GM).

Je voyage beaucoup en Europe, je n'ai jamais rencontré d'Européens hostiles à l'idée d'une Europe Unie (puissance mondiale)... mais je rencontre de plus en plus d'Européens qui disent que l'Europe qu'on nous impose (on notera le terme choisi) n'est pas celle que nous souhaitons...

Et c'est là tout le problème...

Car les médias nous explique le contraire : Que les peuples d'Europe refusent cette idée d'union...! C'est FAUX!

D'ailleurs c'est cette même Europe qui nous explique que l'indépendance écossaise et catalane seraient contraire à l'idée d'union européenne....
Et qu'il faudrait «punir et exclure» ceux qui justement clament très haut leur amour de l'Europe...!
Cherchons la logique...

De ma perception, les Européens ont été trahi : Ils ont cru à une Europe des peuples et des nations (démocratie et droit de l'homme), alors qu'il s'agissait d'un camouflage pour une Europe des États-nations (oligarchique et affairiste).

Aujourd'hui, les Européens constatent que l'Union-Européenne se fait SANS les Européens...

En Europe tout comme en Bretagne, on constate que dès qu'une opinion s'exprime démocratiquement, les mots «racisme, fascisme, replis identitaire, égoïsme» (tout un tas d'insultes) apparaissent immédiatement dans les médias...

Le droit de penser n'existe plus... on se doit uniquement d'obéir à l'état...!

Exemple : la réforme territoriale... mais aussi le fait qu'officiellement la Bretagne fait parti d'une région européenne allant jusqu'au Mans...
(Je n'ai pas le souvenir que les Bretons ni les Français de l'Ouest aient décidé démocratiquement d'être représenté par les mêmes députés européens?).

Face à ce constat certains européens (nations européennes et citoyens) commencent à réagir pour vouloir rétablir la Démocratie : Écosse, Catalogne, Flandre, Corse, Lombardie, Vénétie,....

Mais aussi certains pays : Hongrie, Slovaquie, Pologne, Autriche.... (qui n'acceptent plus que sous le prétexte d'Europe on interdise de décider localement...)

Ma perception c'est que l'Europe des États-nations est en train de mourir par le réveil des citoyens Européens qui veulent une Europe issue de leur volonté...!
Nous sommes peut-être au début d'une Europe-Unie des nations européennes et des citoyens européens...!

Il ne faudrait pas que le mouvement breton rejette l'Europe au moment ou les citoyens européens semblent vouloir se saisir de la Démocratie...!
Il ne faudrait pas que notre statut de «lanterne rouge de l'Europe» deviennent une spécificité bretonne...!
Et cela d'autant plus que cette Europe démocratique des nations européennes a été théorisé par un Breton...!


G Kerouanton
Dimanche 22 décembre 2024
Le mouvement politique breton saura t il saisir sa chance devant le boulevard qui se présente devant lui , à la suite de l'effondrement du PS et de la droite?

Boned ruz
Dimanche 22 décembre 2024
Jacques ... tout à fait d'accord, on à volé l'Europe aux citoyens Européen... n'était-ce pas VGE à l'origine de la première commission Européenne... et la constitution qui l'a rédigée.
Par contre, je considère que les partis politiques ne sont pas un vecteur de démocratie... ils en sont même l'opposé puisqu'une démocratie supposée aboutie représente un peuple et non pas la pensée dominante d'un groupe politique quelconque... je prend à témoins toutes mes années de vie pour dénoncer l'irrationalité du discours politique.... ce discours justement éloigne les hommes et les femmes de leur capacités à communiquer.... c'est tellement facile de se réfugier derrière un parti politique. J'ai tendance à penser qu'en Bretagne on traîne la honte de nos grand-parents et les choix politiques de nos parents... Les menteurs sont les partis politiques.

Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
J'ai hésité un peu avant d'ouvrir l'article dont le titre était mi-figue, mi-raisin et dont la provenance était presque suspecte. Je viens d'en prendre connaissance deux jours après. C'est le commentaire de Jacques qui m'a ouvert les yeux. Mea culpa. C'est effectivement cette dérive «gauchiste» qui a entrâiné le soi-disant-mouvement breton dans la non-performance. On a oublié l'essentiel pour «faire» du social mais, pire encore, à la mode française. Rien absolument rien de spécifiquement breton et avenir d'une Bretagne retrouvée et conquérante. Rien que le mot «Région» (regio=province conquise) à lui seul était un abandon. Le commentaire anonyme de Boned ruz en est, sans le vouloir je pense, le triste reflet. La dérive et l'échec patent de l'Europe n'est pas due au seul VGE (sous-entendu, homme de droite) mais à toute une engence héritée d'une après-guerre ayant commotionné l'Europe toute entière. En France, cela s'est malheureusement traduit dans un amour du soviétisme et un vague dédain pour l'autre vainqueur, américain riche et nouvel envahisseur. Et la Bretagne dans tout ça ? Rien, nichts, nada, peanut ! Espérons que le «Parti breton» saura se comporter comme une véritable «Assemblée bretonne» revendicatrice, convaincante, porteuse d'espoir et de futur, ce que le petit conseil dit REGIONAL se révèle totalement incapable de faire. A balayer au plus vite ! Paul Chérel

Didier Lebars
Dimanche 22 décembre 2024
Je vous lis depuis quelques jours.

Il me semble qu'en effet que le gauchisme breton est bien l'origine de la faillite autonomiste de la Bretagne. D'un autre coté ce gauchisme s'est imposé parce que la seule minorité agissante était de cette mouvance. Dont acte. L'immigration économique des jeunes non gauchistes est un autre facteur.

Je ne pense pas qu'il y ait un quelconque lien avec la collaboration, tout cela est trop loin. Juste un terreau culturel 68, isolé du monde, qui a duré plus longtemps qu'ailleurs et repris par leurs enfants.

Tout ces rêveurs médiatiques finissent toujours par des projets qui dépendent des finances de Bercy. Meme Diwan, leur réussite, dépend d'emplois aidés financés par Bercy.

Hormis la facade des élections, l'UDB minorité agissante est un mouvement d'extrême gauche quand on écoute les membres. En outre le parti Socialiste Français (allié à leur droite) ne reconnait l'économie de marché que depuis 2007. Le mot «anticapitaliste» largement présent en Bretagne plus qu'ailleurs, sympathique en apparence, en pratique il s'agit de saisir les propriétés de chacun et historiquement toujours dictature et massacre. Un effort intellectuel refoulé par les gauchistes bretons.


Jacques
Dimanche 22 décembre 2024
@ Bonet ruz

Un des travers des Bretons actuels c'est d'imaginer des soutiens, des idées et des révolutions de dimension planétaire... (probablement pour compenser notre incapacité à agir concrètement dans notre propre pays).

Dans tous les pays démocratiques, il y a des partis politiques... à imaginer comme vous le dites que cela n'est pas souhaitable, je dirai que nous les Bretons ferions mieux de laisser ce débat au milliard d'êtres humains vivant en Démocratie, nous les Bretons avons d'autres problématiques bien plus concrètes à résoudre.
Soyons modeste et surtout bien plus pragmatique.

@ Paul Chérel & Didier Lebars

Merci pour votre retour.

Pour moi, l'UDB est un fossile vivant issu de la période fin 2GM-Guerre froide créée par des militants bretons sincères (pour certains) qui voyaient dans ce positionnement gauche/extrême gauche l'unique moyen de continuer à faire avancer la Bretagne dans le contexte Français.

Sauf que ce qui aurait du être un camouflage est devenu un état d'esprit, au point qu'aujourd'hui il n'existe pratiquement nulle part ailleurs en Europe un tel archaïsme de pensée avec un tel niveau de mépris vis à vis de la majorité de la population (suffit de revoir la vidéo de l'échange entre C.Guyonvarc'h et son ami nationaliste Corse choqué par les propos du Breton).

Si on veut faire avancer la Bretagne, il faut oublier l'UDB et Breizhistance... et comme je l'évoquais, il faut enfin se doter des partis politiques capables d'écouter et répondre aux besoins des citoyens...

Tant que la gauche bretonne ne sera pas représenté par un parti Social-Démocrate de type européen, cette gauche bretonne sera un problème...

(Comme vous faites références à la reconnaissance de l'économie de marché, c'est justement ce point qui fut à l'origine de la séparation entre les socialistes et les Sociaux-démocrates européens... il y a plus d'un 1 siècle de cela aux Pays-Bas...)

Quand on sait que la Bretagne fut un pays de commerçants et d'industriels (on ne le sait même plus car on n'apprend plus notre histoire) et que l'on note l'absence totale du mouvement breton dans le tissu économie (Locarn mis à part) et cela d'autant que le milieu culturel à clairement fait marche arrière (se souvenir de cette fille d'un bagad qui sur une vidéo de Fanny Chauffin nous affirmait que Nantes n'était pas en Bretagne et que nos 3 écoles Diwan, Dihun, Divyezh n'enseignent pas l'histoire de Bretagne...).

Or en Catalogne, c'est justement le soutien du tissu économique allié au tissu culturel qui rend les choses possibles...

Je doute qu'un parti politique unique (exemple : le Parti Breton) puisse faire l'ensemble du travail, il faut une diversité qui corresponde à la diversité d'une population de 4,6 millions de personnes. (L'exemple écossais avec le SNP est à mon avis spécifique. A étudier mais à mon avis ce coté solitaire fut une probablement une cause de l'échec de leur référendum).

Pour moi, il est vraiment urgent que les Bretons actuels s'ouvrent au monde!

A galon deoc'h,


Kerouars
Dimanche 22 décembre 2024
Il faut prendre en compte un phénomène majeur : la large perte de la conscience d identité, dans une grande partie de la population de Bretagne. Phénomène qui se retrouve dans la plupart des régions de France, Corse exceptée. La continuation et le renforcement du lien historique et culturel au niveau d une élite a permis de stopper la dissolution générale de l identité, avec des signes ultra visibles, comme par exemple la mise en place de l affichage bilingue dans les villes. Mais ces signes visibles sont trompeurs. Car la masse de la population, notamment en raison de son ignorance, voit de moins en moins en quoi elle est distincte du reste de la France. La conscience historique n est pas présente, il y a un déficit de marques fortes, présentes uniquement sur le sol breton (banques, entreprises, services,...) qui constitueraient des marqueurs. La connaissance de la langue, meme basique est largement ignorée ( je fais le test très souvent à chaque fois que je croise un breton hors de Bretagne). Aussi faut il retravailler sur les fondamentaux, continuer à pousser les décisions politiques des élus bretons, afin de raviver morceau après morceau, cette identité perdue, dans toutes les couches de la population, sans laquelle aucun progrès significatif ne pourra être accompli.

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