Breizh ha quelque chose

Chronique publié le 8/10/17 9:50 dans Politique par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Convergence unitaire

Quand on regarde les manifestations des Catalans comme celle de Girone (vidéo) lundi dernier, on ne voit que des drapeaux catalans, une marée de drapeaux catalans et on n'entend que l'hymne national catalan. Ni drapeaux rouges, ni acronymes de confédérations syndicales, ni bannières de la Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) ou de la droite indépendantiste catalane Convergencia ou de n'importe quel autre parti. Le mouvement indépendantiste catalan est vigoureusement pacifiste et unitaire. Ce sont ces deux composantes qui font sa force.

Un autre lecture de l'histoire

Les Catalans ont fait l'unité des libéraux jusqu'aux sociaux démocrates et même l'extrême gauche anti-capitaliste ! Le point commun ? l'indépendance. Seule l'extrême droite est exclue, elle n'existe d'ailleurs plus en Catalogne suite aux immenses sévices perpétrés par le Franquisme contre les Catalans à la fin de la guerre civile et même après --une guerre qui fut avant tout une guerre contre la Catalogne et contre le Pays Basque soutenus par leurs amis espagnols républicains, qui, cette fois, étaient du côté de la loi et de la constitution. Une guerre menée par l'armée espagnole contre une partie du peuple, en fait contre des peuples. Pour rappel, Franco est arrivé au pouvoir surtout suite à la déclaration d'indépendance de la Catalogne en 1934. Ce sont les nationalistes espagnols qui ont mis Franco au pouvoir principalement pour récupérer de force la Catalogne que la République avait laissée avec une très large autonomie. Le Franquisme fut principalement la négation des nations basques et catalanes. Les idéologies des deux côtés ne furent que le décor de conflits nationaux. Si le franquisme est un négationnisme, le discours de Felipe VI mardi dernier est franquiste puisque tout autant négationniste. Le franquisme est un jacobinisme espagnol qui n'a pas réussi et qui ne pourra jamais réussir car non seulement la somme des nations périphériques de la péninsule ibérique est bien trop forte mais l'histoire va toujours dans le sens de la liberté des peuples. Pour finir, Mitterrand semble avoir tout faux : ce n'est pas le nationalisme qui mène à la guerre mais la négation des droits des autres nations. Ce n'est pas la même chose.

Diviser pour régner

A l'opposé, en Bretagne, on n'arrive à rien. 50 ans de manifestations à Nantes pour la réunification n'ont abouti à rien. Le mouvement nationaliste breton est tellement faible, voire moribond, même si convulsé parfois par des spasmes genre Bonnets Rouges, que l'Etat s'apprête même à supprimer la dernière relique de la Bretagne historique à cinq départements : la carte judiciaire. Pourquoi se gênerait t-il ? Les Bretons sont incapables de laisser leurs convictions, leur idéologie ou leur religion à la maison pour présenter un front commun. Lors de son discours d'acceptation de son Collier de l'hermine en 2011, l'avocat Yann Choucq en avait fait le centre de son message. Il observait que «Les Bretons sont pour la Bretagne mais toujours aussi pour autre chose.» et qu'il fallait «Se rassembler pour porter d'une voix commune l'affirmation de notre existence en tant que peuple».

A l'extrême gauche, on a ceux qui veulent une Bretagne anticapitaliste, ceux qui veulent «l'indépendance ET le socialisme», et ça comprend aussi l'UDB qui est pour l'autonomie ET le socialisme. Que le reste de la planète ait choisi le capitalisme entrepreneurial ne les dérange pas le moindre du monde car ils se sentent plus intelligents que la masse des mortels. Que partout dans le monde les conflits soient des luttes pour les droits fondamentaux de peuples opprimés ou colonisés, ou pour l'indépendance de nations sans états comme les Kurdes, ne les dérangent pas tant que ça. Ils arrivent toujours à faire entrer l'actualité dans le moule de leur idéologie de lutte des classes même s'ils doivent déformer la réalité de toutes leurs forces pour la marxiser. Ça devient grotesque. Je me suis toujours demandé comment les marxistes pouvaient voir une guerre de classe entre Sunnites et Chiites ? Comment ils faisaient entrer le terrorisme islamiste dans leur matérialisme historique. Le pire c'est que l'extrême gauche française depuis la Révolution nie l'existence de minorités nationales sur le territoire de la République. Engels, le partenaire de Karl Marx, s'en est même pris aux Bretons en 1849, les reléguant aux poubelles de l'histoire : «l'existence de tels peuples comme les Gaëls en Écosse, les Bretons en France, les Basques en Espagne et les Slaves en Autriche sont un défi à la révolution. De tels peuples devront disparaître de la surface de la terre lors de la prochaine guerre mondiale. Ce sera un progrès.» Comment une extrême gauche bretonne peut-elle s'allier avec le NPA ou défiler avec eux ou même appeler à voter Mélenchon ? Ça dépasse l'entendement.

Pendant 50 ans, le PS a investi des hommes, de l'argent, du temps et des promesses pour s'assurer que cette gauche bretonne vote bien pour eux au second tour des élections. Ces militants furent les dindons de la farce socialiste française. Quant aux milliers de Bretons écologistes, ils veulent bien une Bretagne autonome mais elle doit être verte ou rien du tout, même si ça met l'agriculture bretonne sur le carreau. Sauver les rivières ou les plages bretonnes est pour eux bien plus important que sauvegarder ce qui reste de la nation bretonne. Ils veulent sauver la baraque mais se foutent bien des locataires.

A droite, on a vu lors de certaines élections comme les régionales une petite partie du mouvement nationaliste se rallier à Marc Le Fur dont le courant régionaliste est tout aussi minoritaire que celui qui existe au PS ou chez la République en Marche. Aussi des dindons de la farce de droite.

A l'extrême droite, on a des groupes qui veulent une Bretagne «race pure», des groupes qui se battent contre le grand remplacement venant d'Afrique mais qui trouvent très bien que des centaines de milliers de retraités parisiens et londoniens viennent ou vont venir racheter nos terres pour y finir leurs vieux jours. La francisation apocalyptique tous azimuts de la Bretagne, commencée au siècle denier, ne les dérange pas le moindre du monde. Ils n'ont peur que de l'islamisation. Dans les manifs ils défilent non pas derrière le gwenn-ha-du mais derrière le Kroaz-du. Une croix noire sur fond blanc. Certains d'entre eux votent Marine Le Pen. Oui pour celle qui veut supprimer les régions et en finir une fois pour toutes avec le breton et tout ce qui n'est pas 100% français. On approche ici un degré du [[syndrome de Stockholm]] qui touche à l'absurde.

Toute l'extrême droite bretonne est aujourd'hui au bout de la lorgnette avec le retour à peine voilé du franquisme en Espagne. Sous Franco les nationalistes basques étaient garrottés et le seul président élu qui ait jamais été exécuté en Europe est Lluís Companys, le président de la Catalogne, fusillé le 15 octobre 1940 après avoir été capturé en Bretagne où il était en exil et livré à Franco par la Gestapo. L'extrême droite est toujours contre les minorités nationales, des plus anciennes aux plus récentes, et contre les droits des peuples sauf les droits de leur peuple et ceci dans tous les pays du monde. Comment un Breton peut-il être d'extrême droite sans être complice de ce négationnisme ?

Tout est une question de rapport de force et de convergence

Comment peut-on avancer dans cette cacophonie ? Pour beaucoup de politologues, le mouvement breton n'avancera que lorsque les Bretons mettront leur idéologie, leurs convictions ou leur religion au placard avant de défiler pour quémander quelque chose à Paris. Comme les Catalans, les Bretons ne devraient-ils pas défiler derrière un seul drapeau, le gwenn-ha-du ? puisque c'est le drapeau officiel aujourd'hui ? Ne devraient-ils pas chanter le Bro Gozh ma Zadoù en chœur comme les Catalans avec leur hymne ? et même le chanter en français si c'est la seule façon que tout le monde puisse le chanter ? La langue ne devrait pas être un obstacle, quitte à garder le refrain en breton. La convergence n'est-elle pas plus importante que la langue ?

modifié le 10/10 à 19:30


Vos commentaires :
Lheritier Jakez
Vendredi 15 novembre 2024
Une table ronde des organisations bretonnes pour un Programme Commun Breton sur de telles bases:

Pour quand et ou ?


AFB-EKB
Vendredi 15 novembre 2024
An AFB-EKB a zo a -du evit derc'hel perzh er seurt kendiviz dindan divaskell an ABP.


Ar Burev


Léon-Paul Creton
Vendredi 15 novembre 2024
Très juste bien entendu Philippe! Des États et les Hommes!... Et des hommes

Merci toi le Catalan pour cette lettre. Nous avons avec elle, nous Bretons un modèle pour lequel il nous suffira de changer les «matricules», et y écrire Breton à la place de Catalan lorsque «nos» gardes mobiles qui, sans autre «mobile » que celui des états sans envergures démocratiques, agiront en Bretagne de la même façon.

L’on a peu de risque de se tromper sur la programmation de ce type d’action, chez nous, de ces formes d’États, de ces Nations. Seules la violence et l’intensité sont une inconnue.
Et plus encore, l’inconnue des réactions de l’Homme face à ces États aux dirigeants figés et pétrifié depuis quinze mille ans de sédentarisation et du développement de la propriété «individuelle». Toujours sans autre réponse que la violence aux demandes d’évolutions et d’élévations politiques, de transformations bénéfiques pour tous des sociétés. Toujours montrant les déficiences d’évolution mentale, de développement intellectuel de «l’espèce», lorsque disposant de pouvoirs «des plus infimes aux plus élevés» qu’ils s’octroient, ou se font accorder d’une manière ou d’une autre, toujours discutable!

Il est fort possible que chez nous, la demande d'indépendance cela n’arrivera pas avant… «un certain temps», comme disait Fernand Raynaud le comique, l’humoriste déjà d’une autre époque. En répondant à la question qu’un personnage de son sketch se posait sur le temps que mettait un canon de mitrailleuse à refroidir avant de pouvoir être réutilisé…

Pour l’Espagne en ce moment est-il venu le temps de la réutilisation, avec modes et méthodes réadaptées ? L’Espagne comme réflexion et exemple qui vaut pour à peu près toutes ces nations et états pour qui «l’autonomie» accordée ici, et autres avantages sociaux ailleurs ne seraient «ce temps rerndu obligatoire de refroidissement entre deux ères de dictature aux formes différentes,mais imposées par des évènements, et dont la deuxième vient peut-être de démarrer en Espagne?…

Quoi qu’il en soit, comme je l’ai écrit il y a quelques jours ce qui ce passe en Catalogne et en Espagne démontre que l’autonomie offre peu de garanties aux peuples qui »l’ont obtenue« en d'autres circonstances, mais si surtout gérée sous la tutelle plus ou moins importante d’un tel État dont les fièvres de la dictature précédente, n’ont pas été parfaitement et totalement soignées.

Rajoy conforte la précarité du principe d’autonomie encore davantage, car il envisage même de supprimer, ou de suspendre le statut d’autonomie…De la Catalogne. Ce qui rend le statut d’autonomie pour un peuple ambitieux quasiment inutile ou pour le moins garant de rien. L’indépendance donc seule, logiquement pouvant apporter aux peuples que la question investit, représente le plus haut niveau d’autonomie !

Pour moi il n’y a pas d’État modernes, encore moins de progressistes dont les plus »ouverts« ont des fonctionnements et organisations qui sont absolument des circonstances locales. Tous par des tas de concepts éculés, s’auto justifient d’avoir à employer des actions primitives, d’un archaïsme (lorsqu'elles surviennent), qui ne sont que des éléments d’intoxications, d’asservissement mental…Bref de conditionnement par propagande assujettissant des Peuples depuis toujours.

Quant à ceux qui recherchent l’indépendance _l'autonomie étant actuellement sujette à réflexion_ qu’ils envisagent enfin une autre gouvernance, un autre rapport aux Hommes, et d’autres projets d’avenir que ceux des malfaisants à la tête des nations jusqu’à aujourd’hui ! Sinon quel serait donc l’intérêt des poerteurs des mêmes logiciels, avec d’autres costumes ou carrosseries ?

Lheritier Jakez, c’est bien connu, l’on ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres ! Pas plus que l’on ne met de vin à vieillir dans des fûts de chêne neufs sans « …brûlage qui crée des composés aromatiques qui n’existaient pas dans le bois. ». Donc demander un »programme commun" sent le bidon commode!

Á chaque millésime l’on change de fût ! L’on reprend des neufs qui se doivent d’être en chêne d’où les pratiques d’usage de mise en condition pour un bon crû… et surtout pas en résineux, et quatre planches de sapin!

Je pense personnellement que c’est sur la base des individus « de bonnes et sûres volontés » que le renouveau doit se mettre en place et se « faire ». Cela ne veut pas dire que certaines personnes venant d’associations et de partis encroûtés et vermoulus, pour ne pas dire parfois impropres pour la création d’un millésime d’exception un vin nouveau car s’ingéniant à tout faire tourner en vinaigre, ne puissent apporter leurs compétences. Mais à conditions qu’ils n’aient pas stagné trop longtemps (deux ans maxi) dans des tuyauteries dont l’utilisation et la provenance et surtout l'entretien et la rénovation seraient inconnues ou ignorés !

Sinon l’on ne risque pas de guérir de la gastro bretonne… Á titre personnel je refuse de m’en remettre pour mes dernières années, à des gens qui ont tellement manquer de vision ou qui ont fait tellement preuve de duplicité et pour qui l’échec était la fidèle compagne de leurs jours et de nos nuits !


Claudie Dupontel
Vendredi 15 novembre 2024
Cet article est tout simplement brillant. Notre Bretagne serait déjà indépendante si tous les Bretons de bonne volonté avaient entendu plus tôt la voix de la raison, loin des sirènes de tous ces diviseurs extrémistes qui entravent de leur bêtise toute revendication bretonne constructive... Indispensable Philippe Argouarc'h.

Lucien Le Mahre
Vendredi 15 novembre 2024
«Breizh ha dic'hall» peut-être, Philippe, non ?

Job LE GAC
Vendredi 15 novembre 2024
« chanter le Bro Gozh ma Zadoù en choeur et même le chanter en français ?» .. . Certainement pas . .! Comme pour le judo, il n'y a pas que les Japonnais qui le pratique . .!
Cestes, il faut expliquer, mais tous les Bretonnes et les Bretons doivent le connaître, tout au moins, le 1er couplet ainsi que le refrain . .!!

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
Cette union, nous sommes plus d'un à la souhaiter!

Assez de divisions à cause d'idéologies, de lutte stériles et arrêtons de faire le jeu de la France!
Devenons fort, et les Bretons nous suivrons.

Mais quel sera l'acteur, le parti, l'association qui prendra l'initiative de proposer cette refonte nécessaire afin de créer (enfin!) un VRAI mouvement breton?
Quant aux autres, accepteront-ils seulement cette refonte pourtant si nécessaire? Accepteront-ils seulement de mettre de coté leurs idéologies pour faire passer la Bretagne avant?

Tout l'enjeu est là.
Nous en avons la possibilité, le potentiel.

À chacun de savoir ce qui prime pour lui: la Bretagne ou son idéologie.

Pour ma part, j'ai choisi, et c'est la Bretagne....
Quant à l'idéologie, ça sera aux Bretons de la choisir démocratiquement..


Yann Menez Are
Vendredi 15 novembre 2024
L'exemple Écossais, puis l'exemple Corse et maintenant l'exemple Catalan.
S'inspirer des autres est bien, mais bâtir notre modèle est beaucoup mieux. CHAQUE PAYS À SES PROPRES SPÉCIFICITÉS !
il ne suffit pas de s'ériger en donneur de leçon, il faut bâtir ce nouveau modèle.
Quant au Bro Gozh en Français, sans commentaire, pourquoi pas en Anglais...

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
@ Yann Menez Are

«Chaque pays à ses spécificités...»

Quelles sont les spécificités de la Bretagne hormis d'avoir la bêtise de ne pas comprendre des principes vieux comme le monde quand les autres régions l'ayant comprit touchent du doigt leur autonomie/indépendance?

À savoir:

«L'union fait la force», quand en face, «il faut diviser pour mieux régner.»

La spécificité de la Bretagne?
Ne pas l'avoir compris et faire le jeu de la France?
Faire passer ses idéologies plutôt que la Bretagne?
Continuer dans la même voie qui ne fonctionne pas en espérant que un jour, un jour peut-être, tout les Bretons se réveilleront avec l'idéologie qu'on met en avant avant que de mettre en avant la Bretagne?

Proposer à chaque élections 100 000 listes «bretonnes» à chaque élections, chacune calquée sur des idéologies bien françaises?

Et si moi, cette idéologie ne me convient pas? Dois-je pour autant arrêter d'être indépendantiste?

Je suis pour une seule dictature: celle du peuple. Avec des votations comme en Suisse et non une pseudo démocratie à la française ou le seul choix que l'on ait et de choisir celui qui nous entubera le plus profondément.

Dois-je alors rejoindre à tout prix des partis «démocrates» proposant des idéologies d'un autre temps, et qui ne me conviennent pas, PAR DÉFAUT quand ils n’acceptent pas de défiler avec des partis n'ayant pas la même idéologie?
Coté respect et démocratie, on repassera...

Ce n'est certainement pas en restant sur ses «spécificités» que l'on avancera.
Cela fait plus de 20 ans qu'à chaque fois que je clame qu'il faut nous unir, on me répond avec ses fameuses spécificités...
Si fameuses que depuis plus de 60 ans elles ne donnent AUCUN résultat, sinon de la poudre aux yeux lancés par l'état français à chaque soubresauts des Bretons....
Exemple? le pacte après «les bonnets rouge» version 2000...

Ce n'est pas se porter en donneurs de leçons que de réclamer de faire passer la Bretagne avant que de faire passer son idéologie en premier.
Ce n'est pas se porter en donneurs de leçons que de réclamer que les Bretons s'unissent pour la Bretagne et de vouloir que le peuple breton choisissent sa politique par la suite via le vote démocratique.

C'est juste une questions de bon sens.... L'UNION FAIT LA FORCE


PHILIPPE LEFORT
Vendredi 15 novembre 2024
Ronan Le Prohon, quoi qu'on en pense, est le seul homme politique d'envergure qu'a connu le mouvement breton, Il a toujours dit qu'il ne se battait pas pour« la Bretagne» mais pour « le peuple breton». C'est de là qu'il nous faut partir.Or que cela nous plaise ou non, le peuple breton ne veut pas se détacher de la France: il affirme au contraire sa multi-appartenance: bretonne, française et européenne. C'est pour cette raison qu'il n'accorde pas sa confiance aux partis bretons, qui même quand ils se présentent comme autonomistes et non séparatistes, sont toujours suspectés du contraire. Ce n'est pas l'engagement à droite ou à gauche qui leur est reproché mais leur engagement breton.
L'union des différentes sensibilités du mouvement catalan peut déboucher sur une majorité populaire parce que les différents partis comme la CDC , l'ERC, ou les CUP étaient déjà des forces politiques conséquentes. Ce n'est pas le cas en Bretagne . Une union de groupuscules ne donnera jamais une Force....
La seule union souhaitable serait une union représentant tous les «vieux peuples» de France et tous les anti-jacobins pour faire émerger une force fédéraliste capable de transformer l'état-nation en république fédérale sur le modèle suisse...A l'heure où le paysage politique hexagonal est en pleine recomposition, nous avons peut être une opportunité à saisir?. Et je pense que cette perspective pourrait obtenir l'approbation de la majeure partie du peuple breton...

Yann Menez are
Vendredi 15 novembre 2024
@Radiguet
Quelle virulence et quelles certitudes...
L'union ne suffit pas, c'est de la popote électorale... L'union a existé eaux européennes de 1992, les listes Peuple Breton Peuple d'Europe : résultat médiocre, dommage...
C'est le programme qui doit être trouvé : l'indépendance, l'autonomie, cela ne dit rien qui vaille à la masse des Bretons.
Ce qu'il faut c'est un programme économique qui puisse apporter des éléments d'amélioration de la condition des Bretons!
Je me demande parfois si l'on côtoie les mêmes Bretons? ceux qui ont perdu leur boulot dans l'agroalimentaire? ceux qui sont au chômage? ceux qui bossent 70 h par semaine pour 500 euros par mois, les agriculteurs. Eux, ce qu'ils veulent c'est du boulot...et un salaire...

Le Beguec
Vendredi 15 novembre 2024
Intéressant mais peu crédible... en-effet vous vous exprimez au nom de tous les bretons, ce n'est pas nouveau. Mais comment donc comptez-vous vous y prendre au bout du compte pour légitimer votre statut de porte-parole ? le parcours vers le dessein que vous décrivez est certes long et semé d'embuches. Mais justement, sans ce fameux porte-parole peut-on dire qu'est-elle vraiment commencée ? Vos tribunes sont-elles lues ? Le lecteur que je suis demande des éclaircissements au sujet de votre représentativité, je ne pense pas être le seul...

Paul Kerguelen
Vendredi 15 novembre 2024
@ Yann Menez Are

Et que vaudrait le meilleur des programmes, sans autonomie pour l'appliquer?

C'est oublier que les politiques sont décider sur Paris, que les impôts prélevés en Bretagne vont sur Paris et que la Bretagne n'en reçoit que des miettes...

Et qui dit Bretagne dit Bretons.

Ayons à minima une autonomie et nous pourrons avoir nos propres programmes politique plus à même de répondre aux problèmes des Bretons, qu'ils soient agriculteurs, pêcheurs, artisans commerçant ou autre...

Mais pour l'avoir, il faut être en mesure de la demander... Ce dont nous sommes loin!

Pour l'instant nous ne faisons que proposer des programmes politiques, que des partis français proposent à l'échelon national. A une différence prêt: eux peuvent les mettre en application, pas les partis bretons, quand bien même ils seraient majoritaire au Conseil Régional...

On espère que les Bretons se réveilleront autonomistes sur des programmes dont ils savent que même le plus beau ne saurait être applicable, puisque tout se décide à Paris ou à Bruxelles.

Alors oui, allions nous, rappelons aux Bretons qu'en droit international la Bretagne est de fait indépendante, réclamons que les impôts Bretons reviennent en Bretagne, pour les Bretons, en leur donnons des chiffres fiables qu'ils peuvent vérifier, promettons leur une véritable démocratie et non une pseudo démocratie à la française, démontrons leur la viabilité d'une Bretagne autonome...

Or pour l'instant, nous n'avons pas d'unité pour le réclamer.

Alors oui, nous ne sommes que les comiques de la France, de doux idéologiques qui proposent 1000 programmes idéologiques, inapplicables qui ne parlent pas aux Bretons... ce qui fait bien le jeu de la France, mais pas celui des Bretons...

C'est bien! c'est folklore, cela fait bien rire......


Léon-Paul Creton
Vendredi 15 novembre 2024
Oui PHILIPPE LE FORT « quoi qu’on en pense de R Leprohon » et de son envergure, cette appréciation du «Peuple Breton», cette analyse et volonté est tout à fait conforme à de l’agriculture en «hydroponique», c’est-à-dire des hommes et des femmes dont les racines blanchâtres que l’on perçoit un peu dans l’eau trouble, flottent ondulent «dans le courant d’une onde impure» chargée de nutriment chimiques et de cristaux hexagonaux. Parfois simplement des plants enfouis dans un sac plastique de terreau, à usage unique et limité.

Plants bien rangés, suspendus techniquement, ou suivant le cas serrés les uns contre les autres pour ne pas s’affaler et vivoter puis finir par mourir tristement. Plus de terre qui permette de se maintenir, bien «planté», dans et par sa nature profonde élaborée par des siècles d’Histoire… L’UDB avec R Leprohon ne veulent à l’extrême limite, pardon ne voulait en ce qui le concerne, qu’une Bretagne ! Celle qui serait de gauche ….uniquement ! Un peuple, une pensée, une seule de gauche et cultivée dans les mêmes serres jacobines que les Français, mais quand même en lisant Franz Fanon à la lueur des lumières, de normes NF!
Un peuple, comme les tomates, bien calibrées, de la même texture caoutchouteuse, et sans plus de saveur et qui même sous l’appellation «Kuzh Heol» ou «Kousk Héol», ne serait pas davantage une garantie de la qualité de celles de grand papa !
Mais monsieur LEFORT c’est déjà le cas de ce que l’on appelle un peuple en France la super endiverie, Ça l’est déjà depuis 1789 ? Regardez aussi le tas de pays où l’on défile régulièrement l’on défile comme des endives dans leurs bassins de culture… et de culture. Militaires ou civils qui ne sont que matières à utiliser, à consommer…à servir ! Donc au préalable à asservir.

Mr Leprohon à fait partie dès 1977/1981 de ceux qui, qui m’ont fait prendre conscience de certains aspect des pratiques politiques et logiquement pour moi de prendre «la déchirante» décision de fuir l’UDB, et de considérer ce cor aux pied, jusqu’à aujourd’hui néfaste aux intérêts bretons. Je ne fais plus depuis longtemps, de différence entre eux et un parti français de gauche…et de droite !

Sur ce « plan » là, ils ne m’ont jamais déçu d’avoir eu cette réflexion, et pris cette décision. Et une partie du peuple breton répète, et ânonne comme les Catalans « union-loyalistes » en Espagne : Je suis Breton ! Je suis Français ! Je suis Européen. Voilà donc leur Gloire à ces Bretons ? Á ces Catalans ? Vous avez, pardon j'ai dit hydroponique, comme c’est… hydroponique !

De 1964/68 à aujourd'hui, n’est-il pas possible de faire un bilan complet et objectif des résultats de ces choix politiques ? Et Les critiques qui doivent logiquement en découler ? Les résultats obtenus depuis 60 ans devraient abréger considérablement les palabres sous le baobab celtique ! R Leprohon a rejoint le PS, pourquoi? Puis est revenu à l'UDB bien accepté je pense, Pourquoi faire? Pas de problème c'est une union n'est-ce-pas? Partouzante!


P. Argouarch
Vendredi 15 novembre 2024
@jacques : je n'ai pas passé votre commentaire vu que vous attaquez mes intentions plutôt que de débattre des arguments présentés en particulier la négation des minorités nationales par les extrémistes de Robespierre à Franco, au PP espagnol et aux jacobins dont les pires sont ceux du FN. D'autre part ma chronique a été rééquilibrée. Je vous signale aussi que le PS n'existe pratiquement plus et que le FN était au second tour au cas où vous n'auriez pas remarqué. Mes paragraphes sont proportionnels aux nouvelles forces politiques dans l'hexagone.

Boned ruz
Vendredi 15 novembre 2024
«Pour beaucoup de politologues, le mouvement breton n'avancera que lorsque les Bretons mettront leur idéologie, leurs convictions ou leur religion au placard avant de défiler pour quémander quelque chose à Paris.»..... A mon sens cela est devenu évident depuis les états généraux organisés par les bonnets rouges... La volonté de participation démocratique était stupéfiante... parmi les manifestants tout au moins mais aussi plus généralement dans la population ; une pétition sur la réunification l'année suivante m'avais permit de m'en rendre compte. Cela est un premier constat.
Le dernier taux d' abstention est je crois une preuve de ce besoin de démocratie qui s'est révélé il y a déjà quelques années. De ceci je me dis qu'il y a deux problèmes concrets . Le premier: Jusqu'à quel point les Bretons se sentent ou non en démocratie? et en toute logique veulent-ils une démocratie? Parfois on se le demandent quand la plus part d'entre-eux semblent ne pas vouloir voir ce qui se passe. Qu'une bonne partie des Bretons soient politisés, il n'y a aucun doutes. Ces choix politiques ont déjà quelques générations de vols... Mais là, où il y a interrogation c'est dans le rapport des abstentionnistes à la démocratie. Considèrent-ils qu'il n'y a plus de démocratie possible? Où se sont-ils abstenus ( comme moi) pour affaiblir le système en place. Comme peu ou aucun médias Breton ne me semblent avoir traité le problème, ces questions n'ont pas de réponse.
Le second: Quel fonctionnement démocratique est mis en place par les partis politique Breton ? A cette question je réponds une chose; comment se fait-il que ces partis politiques continuent de proposer à la population, des programmes pré-pensés sans avoir imaginer, qu'à l'opposé de cette méthode, il faille aujourd'hui construire un programme AVEC la population. Comment se fait-il qu'aucun parti politique ne se soit lancé dans cette aventure démocratique; qu'avait-il à perdre. Tout le monde sait que la participation à un forum politique par le biais d'un site relatif à un groupe politique ne sert pas à grand chose; puisque les idées, le programme est pré-mâché. La faiblesse des partis politiques Bretons quel qu'il soit est de s'intéresser à des potentialités politique au-lieu de s'intéresser aux gens. de-là, il est aisé de mesurer l'honnêteté intellectuel d'un parti politique...C'est pourquoi je trouve que les états généraux proposés aux bonnets rouges, mais aussi ouvert à la population, été alors d'une puissante modernité... Bien plus puissante qu'un site internet politique.

Le Lorc'heg
Vendredi 15 novembre 2024
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