Bretagne Réunie, organisation gérée par une direction collégiale, a décidé d’annuler au dernier moment la manifestation pour la Réunification prévue aujourd’hui à Nantes. Au prétexte que l’événement risquait d’être détourné par les mouvements extrémistes. Autant dire qu’il ne sera plus possible d’organiser de manifestations de grande envergure pour des sujets considérés comme sociétaux, ou curieusement par certains comme « apolitiques » tels que la Réunification.
Effectivement, avec les montées des extrêmes, à gauche comme à droite, dans toute l’Europe, la Bretagne ne pourra pas échapper à ce que ces groupuscules saisissent toute occasion pour mettre en avant leurs obsessions, anticapitalistes et égalitaristes forcenées d’un côté, ou plus morbides encore de l’autre.
Que pouvons-nous faire alors, puisque bien sûr, en cas de casse, c’est toute la cause bretonne qui serait prise en otage ?
La manifestation s’annonçait pourtant plus fédératrice que d’habitude en ce qui concerne les démocrates ayant l’habitude de battre le pavé nantais, puisque les bannières des partis et mouvements politiques avaient été bannies pour que tout le monde se regroupe derrière le Gwen Ha Du.
Alors, si la manifestation devait être remise à un autre jour, pourquoi ne pas se passer également de ce défilé de « sommités » sur le podium de départ ? Car, n’est-ce pas le plus dangereux pour la cause bretonne que tous ces politiques qui tentent de briller là par de trop longs discours et ne font rien ou si peu ensuite ? Qu’y a-t-il en effet de plus mortifère pour notre juste revendication que cette manière de se refaire une virginité bretonne susceptible de servir leur carrière à un moment donné, quand une fois réélus ils ne se soucient pas plus de réunification que de compter leurs points retraite.
Ainsi nous avons vu Messieurs Le Drian sur cette tribune il y a quelques années, et Monsieur de Rugy encore plus récemment. L’un est ministre des Affaires Étrangères de cette république qui nous accable de son ultra centralisme, l’autre est au perchoir de cette même organisation, qui bien sûr soutient Madrid contre Barcelone dans ce déni de démocratie que subit le peuple catalan. Que font-ils pour la Réunification maintenant qu’ils sont au pouvoir ?
Une solution, forcément politique, pour la Réunification passe d’abord par la sanction dans les urnes de tous ceux qui n’auront fait que de vaines promesses lors des lénifiants discours de Nantes au cours des dernières années. Ensuite, il faudra mettre en place un référendum dans les cinq départements bretons qui déciderait de l’avenir institutionnel de la Loire-Atlantique. Referendum populaire sans doute symbolique dans un premier temps et organisé par les Bretons eux-mêmes. Mais le droit finit souvent par s’aligner sur les faits. Entre temps, aidons la société civile (Diwan, Produit en Bretagne, comité du tourisme breton, etc...) à garder le cœur du 44 en Bretagne. Mais n’oublions pas que toutes ces actions, quelles qu’elles soient, sont éminemment politiques.
Carole Ollivro, présidente de Breizh Europa
■Je ne supporte plus de marcher derrière les collabos n’y d’entendre leurs discours.
Le côté positif de l’annulation de cette manif aura été en effet d’empêcher que ces parasites n’utilisent une nouvelle fois cet événement pour justifier leur existence et leur salaire.
Ensuite la Loire Atlantique a été détachée sans consultation ,sans référendum,sans nous demander notre avis.
Nous sommes en Loire Atlantique ,plus en Bretagne que d'autres pays bretons.Voir les activités sur le 44.
Je me méfie très fortement des référendums qui sont manipulés sur d'autres sujets que la question et qui sont des défouloirs d'opposition;
En plus le dernier référendum sur l'Europe n'a pas été respecté par l'état Français,
Une position logique aussi c'est que les associations bretonnes ne devraient plus faire appel aux subventions de la région bidon Pays de Loire.
C'est contraire à nos combats bretons?cela nous enlève des arguments .
Réduire certains budgets plutôt que de recevoir cet argent sale.
Depuis le temps, ceux qui défilent ont-il évalué le résultat ? Au moins les syndicalistes peuvent faire des grèves. Mais là, une fois, 2 fois, 10 fois, 100 fois. Pas seulement inutiles, contre productives par l'aveu de faiblesse qu'elles étalent.
Faire pitié, faire peur pour les prochaines élections ? Contestation, mendicité ou encore paraitre la plus belle des politiquement correctes pour le médias hexagonaux. On ne devient jamais maitre de son destin avec de la contestation ou mendicité.
Du concret qui marche il y en a, le label : «Produit en Bretagne». Les Alsaciens (+Moselle) ont leur Secu indépendante. Vous n'êtes pas content du centralisme parisien, transférer vos comptes bancaires en zone SEPA. En 2017, via internet, il est possible de faire abstraction de la région administrative.
Néanmoins, pour la Réunification, après le cas d'école du Brexit, dernier en date, nous ferions bien de réfléchir au caractère aléatoire de tout referendum à caractère exceptionnel. Et d'ailleurs pourquoi proposer d'emblée ce type de consultation sans aucune maitrise dans notre camp des medias jacobins et après 3/4 de siècle de propagande ligérienne et de substitution d'identité en Loire Atlantique ? On aurait par contre de bonnes raisons de prendre des leçons de négociation acharnée chez nos voisins britanniques ...
On le sait bien, on n'a jamais demandé son avis à la Bretagne :
- ni en 1532 puisqu'il s'agissait au final, non d'un «Traité franco-breton» comme l'indique encore la plaque commémorative du château de Vannes, mais de simples «édits du Roi de France,» par nature unilatéraux et nullement contresignés par la Bretagne qui n'a donc pas donné son accord.
- ni en 1789, puisque les parlements provinciaux, dont celui de Rennes, furent abolis du jour au lendemain et la Province jusque là «réputée étrangère» fut dissoute comme les autres dans la France républicaine et émiettée en 5 départements.
- ni en 1941 quand, tout en faisant renaitre les provinces historique - dans le cadre tout de même particulier de l'occupation nazie et de la Collaboration - Vichy sépara par décret le 44 de la Bretagne dont il faisait partie depuis le Traité de'Angers de 851 entre le roi des Francs et celui des Bretons armoricains : plus d'un millénaire auparavant !
- ni à la Libération quand les lois vichystes furent abolies par le Conseil National de la Résistance, tout en reconnaissant, il est vrai, que dans ce sens, l'accord était pour une fois superflu !
- ni en 1956, lorsque le Premier Ministre socialiste Guy Mollet, ayant obtenu les «pleins pouvoirs» du Parlement afin de mater la rébellion algérienne, profita de l'occasion pour édicter un «nouveau décret» nous ramenant très gentiment au statut de 1941 ! Le tout, il faut le dire, sans grand émoi des partis de tout bord...
Mais si l'échec fut de cette politique fut finalement cuisant outre-Méditerranée où l'Algérie vit sa vie depuis près d'un demi siècle, elle reste un véritable succès ici même, puisque la Loire Atlantique demeure séparée de son pays d'origine depuis cette époque.
Décidément, on sait récompenser ses amis ! Comme dit la chanson : «Merci patron !» .
C'est pourquoi je me soucie comme d'une guigne de l'avenir des «Pays de Loire», région artificielle qui, privée de la LA, ne peut évidemment que s'effondrer... pour se reconstituer dans un cadre plus cohérent avec le Centre par exemple, c'est son problème, pas le nôtre.
Je sais tout ce qu'on peut opposer à cette argumentation, mu par un souci de démocratie que je respecte ou pour faire montre d'une bonne volonté qui sera, encore une fois, considérée comme de la faiblesse ou de l'impuissance, autorisant de continuer à faire l'impasse sur les pratiques démocratiques de base. Néanmoins mon point de vue de principe possède sa logique : «ce qu'un décret a défait un autre décret doit le refaire».
A-t-on procédé à un referendum pour la réunification de la Normandie il y a trois ans, en 2014 ?
Non ! Il n'en a même jamais été question ! C'est donc possible ! Alors ? De qui se moque-t-on ?
Ne sollicitons plus humblement une «faveur de vassal à suzerain» : exigeons démocratiquement l'application d'un «droit universel».
On peut également rajouter qu'après le traité d'Angers de 851, le pays nantais a fait l'objet de disputes avec l'Anjou voisin pendant au moins deux siècles, mais finalement, il s'est ancré en Bretagne et cela fait déjà un fameux bail ! Demandons à la France depuis combien de temps la Savoie est française, histoire de rigoler ...
Un autre point important que vous signalez également, c'est que, concernant la centralisation, tout était en marche dans l'Ancien Régime. C'est plus que probable et c'est d'ailleurs la thèse de Tocqueville qui était loin d'être le plus mauvais connaisseur de la question !
Autre chose, c'est le rôle positif de la noblesse bretonne pour défendre la Province contre les appétits et empiétements royaux, tout particulièrement en 1888, suivi de son rôle désastreux l'année suivante, quand elle refusa de changer la disproportion ahurissante des représentations par ordre aux Etats de Bretagne (où il y avait de mémoire et en gros plus de 900 représentants de la noblesse : 5% de la population, pour 60 délégués du Tiers Etat : 85 % )...
Sourde et aveugle aux évolutions de son époque (cette attitude autiste nous ramène à quelque chose d'actuel chez nos dirigeants) cette noblesse n'entendait défendre l'autonomie de la Bretagne qu'à la condition expresse de ne rien céder de ses privilèges de caste.
Ce conservatisme irréaliste et buté l'amena donc, dans sa propre logique, à bouder les Etats Généraux qui suivirent, alors qu'elle était la mieux à même de défendre l'existence politique de la Bretagne avec son Parlement. Du coup le Tiers Etat s'y rendit seul, bien naturellement alléché de son côté par la perpective de l'abolition des droits et privilèges seigneuriaux réclamée dans les Cahiers de Doléances et déjà en germe dans le Code Paysan, un bon siècle plus tôt, lors de la Révolte des Bonnets Rouges.
Moralité : Les «droits séculaires» de la Bretagne et de sa «nation réputée étrangère» furent assimilés à des privilèges et passèrent à la trappe.
C'est un exemple navrant dont il faut tenir le plus grand compte aujourd'hui : pas de progression sans union sur les quelques points essentiels qui tiennent largement sur les doigts d'une main.