Réunification = manipulation ?
La dernière manifestation à Nantes en 2016 a été l’occasion pour Patrick Mareschal de dire le plus grand bien de JY Le Drian qui, selon lui, « a évité la fusion « bretagne-pdl. »
Dans le même temps, certains dans la droite française semblent vouloir reprendre l’idée de la réunification en l’intégrant dans leur stratégie électorale.
Il est vrai que durant 40 ans, le PS a su utiliser pleinement la crédulité des militants bretons et si le centre droit a été évincé en Bretagne pour y placer des notables PS c’est avec un soutien très fort des militants bretons.
Ce fut l’époque des mobilisations contre la Cour de Sûreté de l’Etat, les TPFA (Tribunaux Permanents des Forces Armées), etc
Là encore les militants bretons avaient à cœur de faire évoluer cette bonne vieille république avec l’aide de la gauche.
Les militants corses ont dernièrement pu apprécier les nouveaux tribunaux français qui les jugent et les condamnent lourdement.
Nous n’avons plus l’argument au regard de l’opinion internationale des tribunaux d’exception, bras armés de l’Etat dans la répression politique.
Le MIB –Mouvement d’Insoumission Bretonne- que j’ai créé en 1979 n’a jamais cautionné ces actions réformistes.
Dans la même veine, la mobilisation militante bretonne est entière pour la réunification depuis des dizaines d’années.
44=BZH est le grand mot d’ordre. Il serait peut-être temps de mener une réflexion sur cette démarche qui dure depuis les années 70.
Toute discussion au sujet de notre action politique afin de s’émanciper de la tutelle de l’Etat français est immédiatement bloquée par « d’abord la réunification ».
L’intervention de ce mois de septembre 2016 de Patrick Mareschal a provoqué cet article.
Le président de Bretagne Réunie viré en ce milieu d’année 2017 aussi, tout autant que l’auto-nomination d’un groupe de 4 dirigeants dont le même Patrick Mareschal que l’on retrouve candidat sur la liste PS des sénatoriales de Loire-Atlantique en compagnie des pires républicains ultra-nationalistes fanatiques du PS local.
MAI 1981, LA GRANDE MANIPULATION
Déjà en mai 1981 au lendemain de la victoire de F Mitterrrand où tout l’Emsav pleurait de joie dans les chaumières, Patrick Mareschal nous expliquait lors d’une réunion du CUAB –ancienne dénomination de Bretagne Réunie- à Ti Keltiek à Nantes que le dossier qui devait monter à Paris pour amener à la réunification n’était pas assez étoffé, qu’il fallait le travailler encore 6 mois pour qu’il soit solide et que le nouveau gouvernement en place puisse le valider.
Je fus le seul à protester en disant « il faut battre le fer tant qu’il est chaud. «
Dans le même temps d'ailleurs, les avocats des FLB se déplacèrent à Paris pour faire du lobbying puisque quelques jours seulement après la victoire socialiste, les promesses du PS s’émoussaient en ces termes « euh bon, ceux qui ont commis les attentats les plus graves, cela on va voir quand même … «
Grâce à l’action forte et déterminée des avocats, les nouveaux oligarques cédèrent.
Pour la réunification, promise à Nantes solennellement par François Mitterrand lors de son meeting de campagne au Champ de Mars, la même action forte était à faire. Sous l’euphorie socialiste de la victoire, c’était jouable…
Il n’y avait que quelques jours pour agir et ce ne fut pas le cas.
Ensuite, nous eûmes droit régulièrement aux discours en manifs ou devant la mairie de Nantes du même notable socialiste, éminence grise de l'anti-breton JM Ayrault, au sujet de la nécessité d’une mobilisation régulière et nécessaire car au PS il y avait le blocage des méchants jacobins et qu’il fallait apporter un soutien nécessaire en faveur des gentils girondins qui pouvaient gagner. Les gentils étant ceux qui étaient plutôt favorables à la réunification, cela va sans dire.
En 2016, on nous sert la même cuisine où il faut acclamer JY Le Drian.
Ce républicain décrit dans le livre « les tueurs de la république » comme un dur du gouvernement, un faucon républicain qui reprend en main la France-Afrique, ce national-républicain aurait donc sauvé la Bretagne de la fusion Grand Ouest, fusion qui aurait fait disparaître la Bretagne.
Mais de quelle Bretagne s’agit-il ?
DE QUELLE BRETAGNE PARLONS-NOUS ?
Celle que ce bon républicain défend comme il défendrait le Poitou ou le Berry s’il avait été de l’une de ces régions ?
Une région administrative où selon ses dires « j’aime mon chez moi », ce qui pour tout breton non ignorant est perçu comme un propos méprisant pour notre pays car la Bretagne c’est autre chose qu’un repos provincial pour Parisien fatigué.
La plus grande escroquerie politique, la plus grande violence politique est d’appeler « Bretagne. » une région administrative composée de 4 départements.
Cette manipulation dans le plus grand style cynique et machiavélique de la tradition politique française est bien plus grave de conséquence que la création de la région d’état « pays de Loire » et encore plus grave qu’un Grand Ouest.
Le plus révoltant dans cette affaire est d’entendre : « la Bretagne aurait disparu dans le Grand Ouest et cela en aurait été fini d’elle. »
Faut-il rappeler que la Bretagne est annoncée finie, terminée, disparue… depuis 1790 ?!
Date de la création des départements qui avait comme objectif politique de faire disparaître les provinces –pays vaincus- notamment les provinces réputées étrangères comme la Bretagne ?
LA BRETAGNE A 1200 ANS
La Bretagne est toujours là pourtant !
Une nation de plus de 1200 ans d’existence, un peuple têtu mais surtout fier de sa culture, de sa langue, de son identité. Certainement une des identités les plus fortes d’Europe car comment expliquer autrement notre survie si ce n’est par cette incroyable résilience ?
Résilience alors que peu de peuples au monde ont subi une telle stratégie ethnocidaire de formatage des esprits, de lavage de cerveaux, d’usines à soumettre et à créer des renégats tant dans les écoles de purification ethnique que dans les diverses administrations coloniales où le Breton excellait et excelle toujours comme bon serviteur de la République.
Comment alors avoir la prétention de dire « c’est notre dernière chance, après c’est foutu. » ?
Faut-il rappeler à ceux qui affirment cela que nous ne vivons que 80 ans en moyenne sur cette terre, que nous ne faisons que passer sur cette terre de Bretagne qui, elle, a plus de 1200 ans ?
Alors, un peu de modestie ! La Bretagne n’a pas eu d’existence légale, c’est-à-dire par rapport aux lois françaises pendant 166 ans soit jusqu’en 1956 avec les premières créations de régions. Pourtant la Bretagne est toujours là !
Comment peut-on alors brandir une banderole « Nantes en Bretagne » qui provoque automatiquement la réflexion « Ah bon, Nantes n’est pas en Bretagne. » ?
Cette sujétion à la France est sans doute une des raisons majeures de notre échec politique depuis 72 ans.
Il nous faut nous affranchir de cette sujétion par notre façon de vivre, de travailler, d’entreprendre, de nous cultiver, de penser et enfin d’agir politiquement.
La fusion des deux régions françaises, celle qu’il convient de nommer par R.A.R –Région Administrative de Rennes- et celle des pays de Loire amènerait à une renaissance de notre combat politique. Ce ne serait plus « réunification » mais émancipation, nation et liberté politique.
Les Corses ont été divisés en deux départements. C’est par le combat nationaliste de nationalistes sincères que la Corse aujourd’hui est sur la voie de l’émancipation.
Cet écueil de 2 départements va voler en éclat avec les patriotes corses élus.
A Paris ils disent « laissons les Bretons avec cette affaire de réunification, pendant ce temps-là ils ne pensent pas à autre chose».
Ce que cette nomenklatura française en fin de vie n’a pas compris, c’est que si la conscience bretonne et le dynamisme militant qu’il soit linguistique, culturel ou politique est si fort en Pays Nantais, c’est bien parce que cette négation étatique de notre bretonnitude est le meilleur boosteur du sentiment d’appartenance à notre communauté nationale. Paradoxalement, nous constatons que les Bretons du Léon et de Cornouaille sont des Finistériens qui francisent les noms de leurs nouvelles communes, de leurs nouvelles communautés de communes, de leurs lieux-dits, de leurs campings…
Quant aux Rennais, on sait qu’ils ont toujours été plutôt du parti français ce qui explique d’ailleurs que les rois de France firent de Rennes la capitale d’une Bretagne soumise.
Depuis Edmond Hervé ancien maire de Rennes, ils sont heureux de renforcer leur « banlieurisation » vis-à-vis de Paris.
NANTES, CAPITALE DE LA BRETAGNE SOUVERAINE
Les Nantais prenaient les armes lorsque leurs Ducs et leur indépendance étaient menacés par les armées françaises qui arrivaient de l’Est via la Loire, Loire qui a toujours été un axe d’invasion.
Mes parents, grands-parents et tous mes ancêtres, frontaliers sur ces bords de Loire en Saint Julien de Concelles proche du Loroux-Bottereau lieu de résidence de Pierre Landais, grand patriote et adroit homme politique conseiller de François II, massacré par les nobles bretons achetés à prix d’or par le roi de France, ont toujours dit « pendant que les Bas Bretons cultivaient leurs choux-fleurs nous, nous sacrifions nos vies à défendre notre pays.
EMANCIPATION
Les Bretons collectivement doivent mener le combat politique pour leur émancipation nationale.
Ce sera long car… nous n’avons pas encore commencé. Comme le disent nos amis du Plaid Cymru, « menez ce combat sans vous compromettre avec les partis français, vous ferez de petits scores pendant un temps et puis comme pour nous, un jour ça paiera ».
CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE BRETONNE
En conclusion, nous sommes tous conscients il me semble que ce système étatique d’essence totalitaire qu’est la république française est en fin de vie.
C’est le cheminement naturel de tout système totalitaire. Pour survivre il asphyxie, il plie, il soumet, il ramollit, il dirige, il nivelle et en cela il distille son propre poison.
Il faut s’attendre à de grandes déflagrations, voire une réelle implosion.
Le pouvoir sera alors à saisir.
La question est de savoir si avec la réunification nous préparons la Bretagne et le Peuple Breton à prendre son destin en main ou si c’est par le dessein d’une démocratie bretonne pour la société bretonne que nous pourrons saisir les opportunités à venir ?
■La Bretagne a un vieux complexe: l'EMSAV de la 2éme GM.
Non ce n'est pas un point Goldwin, mais une réalité, qu'il serait peut-être temps de dépasser!!!...
De ce complexe, est né l'idée, qui prévaut encore aujourd'hui: indépendantiste = extrême droite, donc à bannir, car sous entendant un repli sur soit, surtout avec le politiquement correcte qui prévaut de nos jours...
BR est-elle réellement apolitique?
Sur le papier, oui.
Dans les faits, j'en doute.
Pour avoir vécu l’anecdote suivante: Lors de la manifestation de 2015, j'étais parmi des partisans de l'UDB. Quand soudain, un des chefs, arriva outré... ADSAV avait osé sortir ses drapeaux!
Résultat?
L'obligation pour ADSAV de défilé sans ses drapeaux quand l'UDB défilait avec les siens....
Si réellement BR était apolitique, AUCUN drapeaux de partis ne seraient autorisé... Ni ceux de l'UDB, ni ceux de d'ADSAV
.... ou alors TOUS les drapeaux, qu'ils soient de l'UDB ou d'ADSAV.
Je ne suis ni pour l'UDB, ni pour ADSAV.
Je suis pour la Bretagne..
Une fois l'émancipation acquise, ça sera au Bretons de choisir.
C'est le jeu démocratique qui n'est pas mis en œuvre actuellement, ni par ADSAV, ni par l'UDB...
Que la Bretagne devienne alors d'extrême gauche ou d'extrême gauche sera alors le choix des Bretons...ça sera alors à eux de choisir...
Mais en attendant, nous ne sommes que les bouffons non seulement des Français, mais aussi des Bretons français, qui nous regarde en riant....
Devenons un interlocuteur sérieux face aux Français, Nantes redeviendra bretonne.
Avec ou sans manifestation...
Soyons fort, et la France n'aura d'autre choix que de nous rendre ce machin que les Français appellent la Loire Atlantique...
Proposons clairement aux Bretons à minima l'autonomie au lieu de 100 partis proposant un programme politique.
Programme ne prévalant que dans l'éventualité ou la Bretagne deviendrait émancipée... ce qu'elle ne deviendra jamais tant que l'EMSAV agira de la sorte.
Proposons clairement les choses en démontrant qu'une Bretagne autonome ou indépendante est viable - et non seulement viable mais souhaitable -, et nous serons suivi, surtout actuellement...
Mais qu'avons nous à proposer?
RIEN!
Sinon une pléiade de partis et aucune image d'unité.
L'EMSAV veut-il réellement l'émancipation? La question peut se poser...
Nous sommes justes bloqués dans un schéma d'un autre siècle, proposant non pas l'idée d'émancipation, mais des programmes politique dépassés et calqués sur des modèles français d'un autre temps...
Le cadre historique : L'URSS était une union de plusieurs républiques, dont la plus grande, la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) était elle-même composée de différentes républiques plus ou moins autonomes (Tatarie, Tchouvachie, Yakoutie, etc).
Les patriotes bachkirs de la république autonome de Bachkirie (Республика Башкортостан) considèrent que la ville de Sim (et sa région) est un territoire historiquement bachkir, injustement rattaché à l'oblast bidon de Tchélyabisnk. Un seul slogan les unit ! Sim en Bachkirie !
Sortir de la RSFSR ? Vous n'y pensez pas ! Quitter l'URSS ? Le lait de jument vous tape sur la tête ! A moins que vous ne soyez un fasciste ou un titiste ! Dehors vous dis-je, malfaisant !
Conclusion : Les patriotes en culotte-courte aiment la Bachkirie.
Que tous les confettis politiques bretons se réunissent sur des bases humanistes respectueuses, des plus faibles. et des moins entrainées aux débats hautement politiques.
Que la conquête politique commence par aller aux élections municipales UNIS pour 2020.
Que les projets soient expliqués aux portes d'HLM,à la sortie des Lycées,des Festou Noz,des Festivals (Kemper,FIL,Vieilles Charrues,Bout du Monde,Clisson,St Nazer,Guingamp,etc..),des grands chantiers,St Nazer,Rennes,Brest ...à la foire de Béré,etc..
Pour cela il faut des troupes,...Nous en avons fait des actions sur le terrain(années 70à 80.).mais il y a des limites aussi,notre vie professionnelle a été détruite.
Il m'a fallu survivre.
Constats pas d'UNION,pratiquement peu d'élus Bretons libres sauf peut être P Troadec Maire de Carhaix..?
Pour moi ,Il faut aussi commencer par construire des groupes politiques de Bro/pays,avec les UDB,Parti Breton,Oui la Bretagne,etc....
Cela fait 50 ans que cette eau tiède sert de «ligne politique» à certains régionalistes, elle a vécu.
Le combat identitaire breton est antinomique avec toute orientation gauchisante. La gauche se fout de «l'identité» et elle est cohérente avec elle-même.
La clarification est déjà largement faite. Et prochainement, elle sera parachevée.
Le «socialisme» trahi et mal cuisiné, n'a finalement débouché que sur «le sociétalisme» dont l'appellation , le faux nez «Gauche» relève du populisme des «élites autoproclamées». Cette excroissance dégénérescente, appelée, la gauche, ne concerne pas le peuple, ne l'a jamais concerné! Cet ectoplasme du socialisme réel utilise le peuple, fini par l'opprimer et dans la meilleure des application (la démocratie?) le mène en bateau comme tout autre système, ou religion ou idéologie une fois récupéré par une forme de pouvoir ou une autre!
En ce sens, finalement, je suis d'accord avec vous: La Gauche est cohérente... Ci gît un système comme d'autre gisent, le bien qu'il fît, le fît ma! Le mal qu'il fît, le fît bien!
En prime je vous offre Henri la Morale de La Mouche et le coche. De La Fontaine...
Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.
D'accord par ailleurs avec les propositions de se battre sur deux fronts : celui de la «réunification», à Nantes, et celui de la «dévolution», à Rennes, où se trouve l'actuel Conseil Régional croupion B4. Ou pourquoi pas comme les Etats de Bretagne se réunir à chaque fois dans une ville différente et pas forcément excentrée par rapport au gros de la population comme le sont nos deux capitales ? Il faut penser aux facilités d'accès pour le plus grand nombre.
Cette «dévolution» repose sur une «autonomie fiscale et financière», c'est-à-dire la perception et l'utilisation au pays des impôts collectés en Bretagne par un Parlement ayant retrouvé sa dignité et ses droits, à la différence du Conseil Régional actuel qui se contente de répartir la bourse que lui concède le Pouvoir Central.
Tout est là, car c'est «l'inversion du système centralisé» que nous connaissons, par le nerf de la guerre.
Les Bretons disposent alors de leur argent pour gérer leur Région, et cette fois c'est eux qui attribuent un pourcentage à l'Etat Central pour assurer ses frais régaliens (autour de 10%). Le rapport de forces s'est tout simplement inversé. Le tout n'empêchant évidemment pas une forme de péréquation équilibrante en faveur des régions moins riches dans le cadre nouveau d'une république non plus «d'octroi» jacobin, (de suzerain à vassal) mais cette fois coopérative ou de type disons fédéral si ce n'est fédéraliste.
C'est le système que vivent les Basques d'Euskadi, mais pas les Catalans. Je ne saurais dire si les velléités indépendantistes de ces derniers, que l'on ne retrouve apparemment moins chez les Basques, peut se réduire à cet aspect des choses, mais on peut néanmoins réfléchir à la question.
Et pour terminer sur les manifs de réunification nantaises, la période processionnaire qui dure depuis 40 ans ne pourra faire éternellement l'économie d'une réflexion sur son efficacité et d'un recours à l'imagination.
Ce n'est pas à Nantes qu'on verra prochainement le dynamisme des Bretons. Ce sera sur les routes à cause du projet du gouvernement français de remettre en fonction l'Ecotaxe.