Ambroise Croizat et la Sécu : le grand bond en arrière ?

Chronique publié le 28/08/17 11:39 dans Festivals par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Guilligomarc'h : le bourg a vécu en cette fin d'août une activité particulière. Durant quatre jours des militants de la décroissance venus de Suisse, de Belgique, de toute la France ont réfléchi à des sujets importants comme l'éducation, la fracture numérique, le système de santé, etc.

Salle toute neuve derrière la mairie. Une cinquantaine de personnes attendent la diffusion du film «la Sociale». Après la projection, long débat sur la nécessité d'une mutuelle, sur l'oubli et la censure du personnage d'Ambroise Croizat, un métallurgiste devenu ministre du Travail qui a «plus fait en deux ans que tous les autres ministres... depuis cent ans» !

On apprend aussi dans le film ce qui est arrivé à cette équipe de pionniers d'avant guerre, emprisonnés, envoyés au bagne de Cayenne, traités comme des criminels en 1939...

A la fin de la guerre, Ambroise, devenu Ministre du Travail sous De Gaulle, va s'épuiser au travail pour confirmer le grand bond en avant qui a permis à tous les travailleurs français de pouvoir enfin être soignés, à toutes les mamans de donner au monde des enfants dans une sécurité accrue, est aujourd'hui remis en question.

Il fait bon, quelques fois, de redécouvrir notre histoire. Alors que la France est un des pays les plus riches du monde (la Sécurité sociale représente un tiers du PIB, soit 600 milliards, «qui passe complètement par un mécanisme de solidarité» selon un participant belge), elle en est encore à faire croire que ce formidable moyen de répartition des richesses avec le prélèvement sur chaque fiche de paie pour la santé des autres et de la sienne, est à abattre... Il n'est que de voir à quoi sont réduits Américains et Anglais en termes de santé publique et ce qui nous attend dans les années à venir en France si aucune action citoyenne n'est menée. Ambroise, reviens !


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