Poème Armand Robin
"Avec de grands gestes : Monde d’une voix"
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Avec de grands gestes
J'ai jeté pendant quatre ans mon âme dans toutes les langues,
J'ai cherché, libre et fou, tous les endroits de vérité,
Surtout j'ai cherché les dialectes où l'homme n'était pas dompté.
Je me suis mis en quête de la vérité dans toutes les langues.
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Le martyre de mon peuple on m'interdisait
En français.
J'ai pris le croate, l'irlandais, le hongrois, l'arabe, le chinois
Pour me sentir un homme délivré.
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J'aimais d'autant plus les langues étrangères
Pour moi pures, tellement à l'écart :
Dans ma langue française (ma seconde langue) il y avait eu toutes les trahisons :
On savait y dire oui à l'infamie !
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J'ai senti le martyre de mon peuple dans les mots de tous les pays :
J'ai souffert en breton, français, norvégien, tchèque, slovène, croate ;
Et surtout en russe :
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Je me suis étendu sur la grande terre russe,
J'entendais les chants d'un peuple immense qui voulait bien mourir
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Et là, crucifié, je ne sentais pas de mal,
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Là, fatigué, je ne sentais que de la rosée,
Là, fatigué de moi, je me sentais reposé
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Là, fatigué, j'ai tout senti en rosée
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« Ma vie sans moi, suivi de Le Monde d'une Voix », ed Gallimard, collection Poésie, page 160.
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Armand Robin 1912-1961, est né à Plouguernevel. Écrivain, traducteur, homme de radio et journaliste.
« En de très vieux temps, où je parus exister,
On prétendit m'avoir rencontré. »
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Bio Armand Robin sur Wikipédia (voir le site)
Article de Marie-Josée Christien « On prétendit m’avoir rencontré ».
Site très complet dédié à Armand Robin par un passionné, Jean Bescond (voir le site)
Jean Bescond présentera l’oeuvre d’Armand Robin le jeudi 7 septembre de 18 heures
à 19 heures « Chez Max » à Quimper, dans le cadre des « Rendez-vous de Max ». Entrée libre.
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