La décision gouvernementale de mettre fin aux emplois aidés est une mauvaise nouvelle pour l'emploi. D'ores et déjà, des embauches prévues sont annulées, en particulier dans le secteur associatif. De nombreuses structures sont mises en danger par cette coupure brutale. La Bretagne en fait l'amère expérience. Le réseau Diwan, par exemple, serait gravement fragilisé et de nombreuses écoles pourraient fermer.
Il apparaît par ailleurs difficile de compter sur les collectivités locales pour soutenir le secteur associatif dans cette mauvaise passe, car leurs ressources ne cessent d'être diminuées par l'Etat, et pourraient encore être amputées de 13 milliards d'euros dans les années à venir (selon des modalités encore méconnues).L'UDB appelle à faire face à l'urgence en permettant le maintien des emplois aidés, tout particulièrement dans le secteur associatif non marchand qui rend de nombreux services à la société bretonne dans de multiples domaines comme l'éducation, la protection de l'environnement, la culture et la cohésion sociale.Une fois de plus la Bretagne subit les décisions d'un gouvernement central qui ignore ses spécificités culturelles et sociales. Le projet d'autonomie porté par l'UDB, qui prévoit notamment de porter le budget de la Région au niveau de celui des régions autonomes européennes et d'adopter un pouvoir réglementaire et législatif, permettrait de mettre le tissu social et associatif breton à l'abri des revirements des gouvernements parisiens. Dans l'annonce brutale du gouvernement on mesure les graves conséquences du centralisme français.
■Le secteur de ces emplois est uniquement le tertiaire, le monde où vous vivez est encore celui des années 60, le tertiaire n'était pas encore si développé, les emplois productifs - bien souvent méprisés, cf les bonnets rouges - avaient un rendement qui permettait le financement d'emplois «cosmétiques». Aujourd'hui les proportions sont inversées et quoiqu'on pense du régime parisien, il n'a plus les ressources de ces ambitions.
Ce ne sera pas mieux en Bretagne autonome. Je suis pour une Bretagne fédérée dans une Europe des peuples mais contrairement aux discours - pas que le votre - j'assume que ce sera avec un niveau de vie bien moins élévé qu'aujourd'hui. Serons-nous pour autant moins moins heureux ?
Plutôt que toujours quémander des sous, si cela peu faire redécouvrir aux associations qu'elles ont des crocs, ce serait une bonne chose. Si les emplois en questions rendent un véritable service, la communauté concernée devra comprendre que c'est à elle de mettre la main à la poche et chercher comment ne plus envoyer l'argent à l'état.
Un derniers point et j'arrête, il n'y a pas de protection de l'environnement quand on veut garder un secteur tertiaire important, pas plus quand on veut garder le système éducatif tel qu'il est.
Globalement, ce sont des mesures pour prétendre qu'on fait quelque chose et d'affirmer une démarche sociétale à bon compte.
Vouloir maintenir ce système, on peut se poser la question si c'est par paraisse intellectuelle ou juste par idéologie stupide sans égard pour une situation dramatique et les gens qui la vive.
Obtenir un budget de manière autonome ou bien viser l'indépendance comme la Catalogne ou l’Écosse, une politique économico-sociale stupide reste stupide.
Le réseau Diwan sera bien entendu fragilisé, mais obtenir une stabilité en utilisant la situation sociale difficile de nos compatriotes sans aucune possibilité de concrétiser des emplois stables semble moralement discutable.
En parallèle, le milieu militant breton n'évoque que peu (pour ne pas dire... pas du tout) les financements étatiques qui manque à Diwan pour assurer sa mission d'enseignement.
On peut évoquer les forfaits municipaux que peu de municipalités bretonnes (pourtant majoritairement socialistes ou de gauches comme le milieu breton l'apprécie tant...) pourvoient (notamment quand les enfants ne proviennent pas de la commune de résidence de l'école) et pourtant ce sont ces financements qui interviennent directement afin de permettre d'offrir des postes stabilisés d'assistants (c'est à dire l'inverse des contrats aidés)...
Une part importante du financement de Diwan provient des collectivités bretonnes (région et départements), mais je n'ai jamais vu d'article du mouvement breton évoquant la nécessité pour l'état central de contribuer à ce budget car sauf erreur si les collectivités bretonnes finances cela se fait au détriment des autres budgets.
A cela, tous les pays occidentaux et notamment européens ont obligations de financer l'enseignement des enfants sans discrimination, hors la France est l'un des seuls pays à refuser de ratifier la totalité des textes sur le droit des enfants. Hors, la situation de Diwan est clairement la résultante d'une discrimination. Or là aussi le mouvement breton semble peu actif, mis à part pour la fameuse Charte (ou du moins sa version minimaliste) que l'ami du mouvement breton F.Holland a élégamment mis sous son postérieur.
Donc, le mouvement breton n'a pas soutenu Diwan et d'ailleurs elle même Diwan ne communique que peu sur le sujet (combien de parents savent globalement l'origine des fonds permettant le fonctionnement du réseau?), ce qui fait qu'on a laisser une situation perdurer sachant qu'un jour immanquablement un mur se présenterait, et cela par manque de volonté responsable ou par enfermement idéologique.
Donc, l'Etat central n'est pas l'unique responsable... malheureusement la Bretagne et sa société civile ne sont pas pas encore au niveau de sérieux de nos voisins européens que nous aimons recevoir à Lorient...