La petite boîte bleue fait recette : un hommage au pâté Hénaff qui tombe à point

Chronique publié le 17/08/17 10:47 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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La petite boîte bleue

Salle comble pour la petite boîte de Pouldreuzic…

Anthony Sérazin a proposé au festival de Lorient avec son équipe un spectacle atypique qui tourne autour… d’une petite boîte bleue.

La queue qui attend dehors devant le CinéFIL est éloquente : pour la troisième des cinq représentations, le bouche à oreille a fonctionné et les spectateurs sont venus nombreux remplir la salle.

Noir. Les deux compères s’avancent, pantalon de marin et chemise bleu marine. Sobres. Wenceslas Hervieux à l’accordéon et au jase, est assisté par Guenolé Diguet à la vidéo, Fred Niol à la lumière, et Anthony , animateur radio de Plume FM, animateur culturel à Peillac pendant des années, comédien désormais.

Il va lire et interpréter pendant une heure une quinzaine de lettres que la maison Hénaff de Pouldreuzic a reçues (et pour une bien moindre part, envoyées) de 1914 à 2012.

L’origine du spectacle ? Une blague de potache d’Antony envoyant au directeur de Hénaff une lettre lui demandant 100 boîtes à l’occasion des cent ans de la maison et de ses vingt-cinq ans…

Et la réponse ne s’est pas fait attendre. Car, voyez-vous, la maison du cochon n’oublie pas ses fidèles : Antony a reçu ses cent boîtes et un gentil petit mot. Et il a été invité ensuite comme comédien à la « garden paté » par le patron lui-même, puis la famille Hénaff, directeurs de père en fils depuis quatre générations, lui a confié toutes les lettres avec la réponse au carbone.

Les spectateurs assistent ainsi à des consommateurs fans de la petite boîte, racontant leurs histoires d’amour, leur pique nique lors des courses cyclistes de Chateaulin, les congés payés, le désert avec quelques gouttes d’eau et la petite boîte qui a permis de survivre…

La magie fonctionne, le public est emporté, rit, en redemande. La mise en scène est professionnelle, le comédien incarne toute une série de personnages du petit garçon de dix ans au patron qui ne supporte pas les imitations…

Longue vie au spectacle et bravo au festival de Lorient ! Enfin, une place pour du théâtre populaire et de qualité, en espérant que chaque année désormais soient offerts aux festivaliers au CinéFIL des spectacles de ce niveau, qui ne se moquent ni de leur public, ni d'une programmation qui gagnerait à intégrer plus les arts vivants interceltiques, le conte, le théâtre de rue ou en salle... Qui sait, avec les Gallois, en 2018 ?


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