Le blues du bénévole : à quoi bon toute cette énergie noyée par la pluie ?

Chronique publié le 30/07/17 23:07 dans Langues de Bretagne par Fanny Chauffin pour Kerne Multimédia
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Kanevedenn Eric

Gouel ar Brezhoneg avait été arrosée, mais les organisateurs des fêtes estivales pensaient que la canicule continuerait... Manque de chance, dès que les enfants ont eu droit à leurs vacances bien méritées, ciel gris, ciel chagrin, baisse des températures et humidité.

Alors le calvaire de l'organisateur commence : il regarde toutes les six heures la météo sur Internet, mêlant la météo agricole, la météo marine, météo france, les dictons ... pour voir, malgré les centaines de kilos de moules, de beurre, de frites, de pâte à crêpes, le ciel lui tomber sur la tête à n'importe quelle heure...

Travailler "a youl-vat", être un "volunteer", que ce soit pour Diwan, le club de foot, l'asso des pétanqueurs... c'est pour gagner des sous, pas pour voir tout espoir d'équilibrer les comptes, d'acheter un nouveau vélo pour le club de VTT, pour financer le poste d'une aide maternelle ou d'un AVS,

emporté par le vent et les gouttes de pluie qui font fuir les touristes qui voudraient des vacances au sec, au chaud, à la plage...

Alors, le blues ? Pourtant, face à l'adversité, les amitiés se nouent, les équipes se renforcent. Si on gagne, c'est ensemble, si on perd, on est solidaires. Et les anciens de dire que ces grandes fêtes d'été ressemblent fort aux fêtes de la moisson autrefois. Mais que c'est dur quand tout un été, les vacanciers mouillés se réfugient sous les tables pour finir leur repas... Et les bénévoles comptent alors leur maigre recette en rangeant les supports d'affiches qui ne serviront plus l'an prochain, le carton trempé pliant sous les doigts, en recomptant les douzaines d'oeufs qu'il faudra revendre, les factures accumulées de sono, de groupes, de chapiteaux, de...

Et toute cette énergie pourrait être mise à profit pour interpeller des élus qui pourraient subventionner des fêtes, qui, de toute façon, apportent un plus à la commune, créent du lien social, aident des personnes à se retrouver autour d'un projet, permettent de parler breton dans "une communauté de pratiques", permettant à tous ces gens de bonne volonté, des milliers en Bretagne, de préparer dans la sérénité ces moments de convivialité où se joue aussi l'avenir d'une pratique de la langue et de la culture bretonne, populaire et locale.


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Pas d'inquiétude. Le phénomène touriste est très récent et n'a pas d'avenir. Les lois de la thermodynamie vont faire le tri...
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