L'inauguration de la stèle en mémoire de Per-Jakez Hélias fait débat
Dans le cadre du Festival de Cornouaille, la ville de Quimper a inauguré samedi matin une plaque à la mémoire de l'écrivain et journaliste breton, né à Pouldreuzic, Pierre-Jakez Hélias (1914-1995). L'auteur du « Cheval d'orgueil » un livre écrit en breton mais publié d'abord en français chez Plon en 1975 (500 000 exemplaires vendus) et traduit ensuite dans 18 langues, méritait bien sûr plus qu'un nom de rue. Pierre-Jakez Hélias nous a transmis dans un breton du terroir savoureux, un témoignage poignant et émouvant d'un monde rural aujourd'hui en grande partie disparu. Pierre-Jakez Hélias est aussi le co-fondateur du festival de Cornouaille en 1948.
La stèle en bronze à l'effigie du grand écrivain, a été réalisée par l'artiste Pierre Toulhoat. La plaque est bilingue français-breton mais le nom du grand écrivain est bien écrit en breton : Per-Jakez Hélias, le nom sous lequel il était connu en Bretagne, et non pas Pierre-Jakez Hélias, le nom sur la couverture du "Cheval d'Orgueil". La stèle liste les titres de ses oeuvres à la fois gravés en français à gauche et en breton à droite.
Elle a été posée à l'entrée du square qui désormais portera le nom de l'écrivain, près des Jardins de l'Évêché, tout près des quais de l'Odet. L'inauguration s'est faite sous une averse, en présence des deux enfants du disparu, de Jakez Bernard, qui connaissait bien Pierre-Jakez Hélias et qui a oeuvré pour la réalisation de cette plaque, et du Maire de Quimper, Ludovic Jolivet.
Paradoxalement, aucun mot breton ne fut prononcé alors qu'Hélias fut un monument pour préserver et faire vivre cette langue. Hélias est non seulement l'auteur du seul best-seller en breton, mais aussi un des premiers animateurs d'émissions radio en breton. Le journaliste Fañch Broudic choqué, a déclaré au Télégramme : "Ce que je trouve ahurissant, inimaginable, c'est que la ville de Quimper, la capitale de la Cornouaille, fasse aujourd'hui totalement l'impasse sur la langue bretonne, comme si elle n'existait déjà plus".
■Klemmit'ta.
«O c'hortoz ar gontell 'vel ma ra an dañvad» J. Servat