Les indépendantistes dans les infographies politiques à la française

Chronique publié le 30/06/17 12:27 dans Politique par Yves-François Le Coadic pour Yves-François Le Coadic
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diagramme circulaire
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diagramme 1 semi-circulaire

Grande nouveauté dans le panorama politique français : l’apparition de députés représentant des minorités nationales corse et polynésienne.

Premier problème : ces minorités aspirant à l’indépendance ou à l’autonomie ne peuvent pas être reconnues par la République Française, une et indivisible ! Elle ne connaît que ses régions administratives et donc les affublent du qualificatif de régionalistes (REG) en lieu et place de nationalistes, indépendantistes ou autonomistes (1).

Deuxième problème : où faut-il mettre ces REG dans les représentations infographiques ? Dans le cadre du paradigme binaire, droite-gauche, qui faisait consensus jusqu’alors, et qui semble perdurer dans le milieu journalistique, on les qualifie de DIVERS et on les place à l’extrême-droite. LE TÉLÉGRAMME et LE MONDE, pour ne citer qu’eux, ont ainsi présenté ce résultat dans leurs éditions du 20 juin (voir diagramme ci-contre). Ce qui voudrait laisser entendre que les REG sont des extrémistes de l’extrême-droite. Il est vrai que, portant atteinte à l’indivisibilité hexagonale, ce sont de dangereux révolutionnaires irrespectueux du dogme de la République Une et Indivisible.

On peut une nouvelle fois s’interroger sur le traitement de l’information effectué par les journalistes. En effet, le Ministère de l’Intérieur positionne les REG au centre des “nuances des candidats” et prend ainsi en compte la position originale de ces élus dans le spectre politique (2).

MINISTERE de L’INTERIEUR

Nuances de Candidats Nb Sièges

Extrême gauche 0

Parti communiste français 10

La France insoumise 17

Parti socialiste 30

Parti radical de gauche 3

Divers gauche 12

Ecologiste 1

Divers 3

«Régionaliste 5»

La République en marche 308

Modem 42

UDI 18

Les Républicains 112

Divers droite 6

Debout la France 1

Front National 8

Extrême droite 1

Pour quelle raison les journalistes de ces médias ont-ils cru bon de ne pas le prendre en compte?

Comme nous le remarquions déjà en octobre 2015 (3), l’indépendance est une notion qui ne fait pas recette dans la presse française. On se souviendra à ce propos de la censure du magazine Bretons par son mentor Ouest-France lorsque ce magazine fit sa une sur le résultat d’un sondage qu’elle avait commandé et qui constatait que 18% des Bretons étaient pour l’indépendance de la Bretagne.

Dans le cadre de la délatéralisation du champ politique inaugurée par le régime Macron et pour tenir compte de l’apparition des représentants des minorités nationales, une nouvelle représentation infographique s’impose. Elle fait appel à un diagramme circulaire, un camembert et non à diagramme semi-circulaire (voir diagramme de l'en-tête).

(1) (voir le site)

(2) (voir le site)

(3) (voir le site)


Vos commentaires :
yanneutch
Vendredi 15 novembre 2024
la nouveauté n'en est pas une mais jusqu'à présent les «outre-mers» posaient la question différemment...
Alfred Marie-Jeanne est (était) un bon client des questions à l'AN

Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Toujours des mots dont on ne donne ni la définition, ni l'acceptation. Le mot «régionaliste», par exemple, s'applique-il à celui qui défend le découpage régional (même à la française) celui de CR sans pouvoirs, sans finances propres, même pas Conseils et émissions d'avis de la population qu'ils représentent ou simplement, celui qui agite un petit drapeau pour montrer qu'il est fier d'être Breton. Mais il existe des «régionalistes» qui ne se contentent pas de ces petites sucettes à la vanille. A quel moment deviennent-ils des indépendantistes, indépendants par rapport à qui, par rapport à quoi et dans quels domaines ? A quel moment, deviennent-ils des nationalistes, B4, B5, front national faute de mieux, et quelle liberté d'agir et de penser, dans quel cadre ? Vaste sujet ! et surtout ne pas compter sur le monde journalistique ou sur le monde qui se croit politicien pour y répondre. Paul Chérel

spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Le mot «régionaliste», par exemple, s'applique-il à celui qui défend le découpage régional (même à la française) celui de CR sans pouvoirs,
C'est faux ,j'en veux pour preuve la création de l'union régionaliste bretonne bien avant l'idée de découpage régional à la française .Le régionalisme peut être première étape vers l'émancipation ,d'un peuple ,d'une ancienne province ,d'une nouvelle entité (exemple la Californie ) ou d'un ancien pays .

yanneutch
Vendredi 15 novembre 2024
L'URB c'était au... XIXe siècle ! Justement dépassée par la FRB-Unvaniez Arvor.

La définition donnée ci-dessus correspond assez bien à celle de Jean-Charles Brun dont vous n'avez peut-être pas entendu parler et de sa Fédération Régionaliste de France. Une sorte de pré/pro-fédéralisme si vous voulez, quelque part entre Proudhon et Maurras (ex Félibre lui aussi).

Si les mots ont toujours un sens, il peut être caché. L'URB régionaliste était «Broaduz» donc nationale si vous voulez...


Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Je crois que Monsieur ou Madame «Spered Dieub» n'a pas bien compris ce que je voulais dire sur l'ambiguité de ce mot «régionaliste». Région s'applique aussi à une partie du corps (exemple région lombaire), s'applique aussi à une spécialité gastronomique ou autre (région du camembert) et; en plus , son origine «politique» et sémantique, du latin régio, désigne «province acquise», conquête , soit par la force, soit par la ruse, soit lors d'un mariage. Alors, URB union régionaliste bretonne, cela signifie quoi et pour quel but ? L'exemple Californie est risible. Les USA, c'est un groupement d'ETATS et non de régions, tout comme l'Allemagne est une union de Länder, pluriel du mot Land. Mais la France ne veut même pas le savoir.

spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
L'urb n'était pas nationaliste ,elle y était même opposée ,ce qui ne l'empêchait pas non plus d'être ultra conservatrice .Mais je ne cherche pas à polémiquer ,seulement pourquoi tant d'intolérance au sein du mouvement breton ? Pourquoi mettre en avant les détails avant l'essentiel ? Pourquoi toujours mettre la charrue devant les boeufs ? Ce serait à croire que les forces qui revendiquent un e forme ou une autre d'émancipation de la Bretagne représenteraient 95% de l'électorat !!!

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