Vers la fin de la bipolarité politique gauche-droite - La Bretagne en marche ?

Chronique publié le 9/06/17 23:22 dans Politique par Yves-François Le Coadic pour ABP
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La récente percée du mouvement “En Marche” semble avoir contribué à atténuer la ségrégationniste bipolarité politique à la française. La distinction entre les fieffés dits de gauche et leurs semblables dits de droite est-elle en voie de disparition ?

Il faut dire qu’à gauche se trouvaient d’irréductibles conservateurs arc boutés sur des positions économiques et sociales renvoyant au début de l’ère industrielle. De la même façon, à droite, on rencontrait quelques progressistes qu’on se serait attendu à retrouver plutôt à gauche. De plus, pour des raisons carriéristes, il était assez fréquent de trouver à gauche, des gens de droite qui y faisaient carrière ; comme, à droite, des gens de gauche qui avaient saisi l’opportunité d’y faire aussi carrière.

Le nouveau chef de l'État français, qui se revendique "et de droite et de gauche", entend enterrer le bipartisme à la française. Sa proposition de « dépasser les clivages » gauche-droite et de « libérer le pays » a recueilli l’assentiment de 65 % des Français et de plus de 75% des Bretons réunifiés. L'importance du sens gauche-droite du corps politique, la latéralité droite-gauche est donc en voie d’être dépassée.

La dé-latéralisation qui en résulte redéfinit les classes politiques. De ce fait, réapparaissent des catégorisations politiques un peu oubliées comme démocrates, républicains et populistes qui pourraient mieux préciser les orientations politiques des citoyens d'aujourd'hui. Très succinctement, la classe populiste regroupe les anciennes personnes des droite et gauche extrêmes apportant leur soutien direct à un leader charismatique, la classe républicaine rassemble les anciennes personnes de droite et de gauche qui reconnaissent un rôle essentiel à un État et la classe démocrate réunit les anciennes personnes de droite et de gauche qui considèrent que la souveraineté appartient à l’ensemble des citoyen(ne)s (1).

Cette latéralité va-t-elle aussi être dépassée en Bretagne pour les minuscules partis bretons qui gagneraient fort à s’unir ? Et, la Bretagne va-t-elle donc se mettre en marche? Ce ne semble pas être à l’ordre du jour, ces partis restant mimétiques des partis frères français d’avant la révolution macronienne (2). S’ils disent avoir la Bretagne au coeur, ils ont le “coeur” toujours à gauche ou à droite. Malgré le partage de l’objet Bretagne, les positions sont tranchées et les oppositions sont donc violentes. Il manque un(e) ou des “MakroÑ” et un mouvement qui pourraient prôner et mettre en oeuvre la dé-latéralisation en Bretagne et rassembler les démocrates bretons et bretonnes tout en refusant clairement les extrémismes de droite comme de gauche ? Ce pourrait être le germe de la République bretonne en marche !

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1 - (voir le site)

2- (voir le site)


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
Je n'interviens plus beaucoup dans les débats car le système de modération exercé par un certain nombre d'auteurs de communiqués ou d'articles est trop souvent synonyme pour eux de censure discrétionnaire. Ce n'est donc pas à mon avis un bon système et c'est sans doute une des raisons de la chute des commentaires.

Ceci dit, d'accord bien sûr pour la constitution d'une entente bretonne électorale et sur les actions de terrain. Y-a-t-il au fond, comme le souligne Jakez Lhéritier, une autre voie que la volonté des Bretons à défendre eux-mêmes leur pré carré, c'est-à-dire au minimum les points cruciaux mettant tout le monde d'accord : réunification, responsabilités régionales accrues, défense des langues ?

On n'en est pas encore à la plateforme constituée que certains d'entre nous appelaient de leurs voeux il y a peu, pressentant déjà les désastreuses Régionales de 2015 qui consacrèrent à la fois - et probablement non sans lien - l'absence totale de tout «régionaliste» es-qualité au CR et l'entrée en force de nationalistes hexagonaux prônant un jacobinisme éradicateur, frais et joyeux.

Mais cette coordination devient à présent en effet réaliste, puisque les clivages nationaux qui mènent le bal jusque dans nos mouvements «régionaux», ne semblent plus insurmontables à la différence d'il y a encore quelques mois, et même quelques semaines. Il faut voir avec quelle diligence des élus campant depuis des décennies sur une identité latéralisée qui se voulait sourcilleuse, se sont reconvertis en un clin d'oeil à l'expérience oecuménique LREM !

A titre d'illustration de ce que Y-F Le Coadic nomme «dé-latéralisation», j'entendais hier à la TV un représentant des Radicaux qui déclarait que, on ne voyait plus bien le sens d'une opposition Radicaux de gauche/Radicaux de droite, scindés en deux il y a trente ans et placés dans des camps antagonistes. C'est un peu pareil pour les petits partis bretons qui, malgré leurs différences peuvent au moins s'accorder pour l'action concrète sur un corpus de convergences minimum, quitte à proposer plus - et si possible mieux - par ailleurs ( par exemple «l'autonomie fiscale» le nerf de la guerre, qui me semble être une lutte essentielle, quoique pas toujours identifiée comme telle ).

Quoi qu'il en soit, j'ai effectué hier mon minuscule acte de résistance «dé-latéralisée» habituel en votant pour le candidat «Oui la Bretagne» seul présent, mais le cas échéant, j'aurais voté tout pareil pour un candidat «100% Bretagne». Dans mon bureau de vote, nous étions 9 à avoir effectué ce choix, mais : 1, 2, 6, 10,12, il y en a eu pratiquement partout à rappeler que, pour eux, la Bretagne est une préoccupation centrale.

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