Monsieur le Ministre,
Vous venez d'accepter d'intégrer le nouveau gouvernement français, en qualité de Ministre de la Cohésion des territoires. Votre choix d'avoir rejoint très tôt (le premier parlementaire à oser le faire) le mouvement En Marche, témoigne de votre esprit d'ouverture. Permettez-nous de vous féliciter pour vos nouvelles fonctions.
Au breton d'adoption que vous êtes, au député de la 6ème circonscription du Penn-ar-Bed (Finistère), désormais Ministre, nous nous interrogeons sur la mission qui sera la vôtre, l'appellation de votre ministère, «Cohésion» suscitant à la fois espoir et inquiétude.
Par «Cohésion», nous serions à même de penser qu'il est question de cohérence pour ce qui concerne l'organisation territoriale actuelle, née d'une réforme bâclée en 2014 sous l'égide de Madame Marylise Lebranchu, réforme qui confirma cet entêtement de la France à vouloir conserver la partition de la Bretagne.
Au mépris de toute logique géographique, socio-économique et historique, les gouvernements successifs n'ont eu de cesse de vouloir séparer Naoned (Nantes) de Roazhon (Rennes), deux villes bretonnes distantes d'à peine cent kilomètres mais capitales administratives de deux régions différentes, dans le seul but de conserver une logique d'existence pour une région récente, les Pays-de-Loire. Vous conviendrez, Monsieur le Ministre, que cette logique repose uniquement sur des intérêts politiques, lesquels ne font que desservir les intérêts propres à la Bretagne et à sa population.
Aussi aberrant soit-il, la France campe sur ce découpage, en sachant pertinemment qu'elle se prive d'un levier puissant dont elle pourrait tirer bénéfices. Vous n'êtes pas sans savoir le potentiel qu'aurait une Bretagne réunifiée! Outre l'importance que peut revêtir une population qui se reconnaît dans sa région, tous les chiffres officiels attestent qu'une Bretagne réunifiée, donnerait à la France une euro-région bien plus puissante économiquement. Du rapport Balladur mis dans les cartons depuis le 5 mars 2009 qui avait accouché d'une proposition pourtant cohérente des territoires de France aux nombreuses revendications appuyant le retour de notre Liger-Atlantel (Loire-Atlantique) dans sa région natale, les intérêts de la Bretagne et de sa population paraissent loin des préoccupations politiques de nos gouvernants.
Aussi longtemps que l'Etat français poursuivra dans cet entêtement, il se trouvera toujours des Bretons pour s'opposer au découpage territoriale actuel. Ce refus de l'évidence est un coût pour tout le monde, une perte de temps pour tous, un frein pour tous. Dans la mesure où le souhait est de mettre en marche un pays, pourquoi continuer à laisser une de ses composantes marcher à reculons?
Par cette «Cohésion des Territoires», nous portons l'espoir que l'orientation de votre ministère n'est pas dictée par cette conception désuète de l' «Unicité» de la République qui tend à uniformiser un espace et sa population. Chacun sait que l'Hexagone est peuplé de populations différentes, de peuples différents, notamment en raison de leur situation géographique, tout comme chacun sait que c'est la conjugaison de toutes ces particularités et de ces richesses qui ont contribué à construire la France et à maintenir sa place dans le concert des Nations.
À cet espoir se conjugue aussi la crainte que votre ministère poursuivra les politiques gouvernementales précédentes, à savoir que votre mission sera de veiller à la cohésion du territoire français, dans l'intégralité de son organisation territoriale comme dans son organisation politique.
Autrement dit, un status quo ou même, une orientation vers la création d'une fusion des deux régions administratives Bretagne et Pays-de-Loire, réunissant de fait les cinq départements historiques de la Bretagne, mais dont le seul intérêt serait de constituer une grande région «Grand Ouest» comme cela est déjà le cas pour le Grand-Est actuel.
- Quel pourrait être les intérêts communs pour des populations qui n'ont pas les mêmes attentes dans la mesure où leurs intérêts ne sont pas les mêmes?
- Comment faire croire à un manceaux son intérêt à vouloir développer la protection du littoral, à consacrer un budget important à la défense de notre environnement maritime, au bilinguisme etc. alors que ses préoccupations se tournent plutôt vers Paris?
- Avez-vous demander à un Brestois quel intérêt pourrait-il avoir avec le développement d'un Grand-Paris?
- Comment convaincre la population bretonne de l'intérêt à «raccourcir» les distances entre la Bretagne et Paris quand les soucis quotidiens de la plus grande majorité concernent la proximité?
Résidez, Travaillez et Consommez dans un environnement réduit ne répond-il pas à une logique clairement censée?
A cela vous pouvez ajouter, Monsieur le Ministre, que le tribut payé par les Bretons a depuis toujours été bien au-delà de celui de toute autre contrée de l'Hexagone, du tribut humain payé lors de la Première Guerre Mondiale au tribut économique. S'il est notoire que la solidarité est une valeur avérée de la population bretonne, difficile de parler de solidarité dès lors que ses efforts pour produire intensément (directives nationales et européennes) sont imposés et encore moins lorsque cela induit des conséquences environnementales et sur la qualité de vie qui impactent directement la population bretonne.
Force est de constater qu'il est refusé de tout temps à la Bretagne un statut particulier en adéquation avec son passé et avec sa contribution pour la France. Bien qu'il nous soit toujours répondu que la France est «Une et indivisible», les exceptions existent (sic l'Alsace ou la Corse) et nous pourrions vous citer bien d'autres exemples pour appuyer ce déni de démocratie dont est victime la Bretagne au nom d'une inégalité de traitement vis à vis d'autres territoires de l'Hexagone. Et puisqu'aujourd'hui Diwan fête son 40ème anniversaire (1ère école bilingue à Lampaul-Ploudalmézeau), citons pour exemple la période probatoire de nos écoles Diwan (cinq années) et celle des écoles basques Ikastolak (un an), contredisant les principes égalitaires cités dans la Constitution française de 1958 comme dans bien d'autres textes internationaux que la France a pourtant signé et ratifié.
Depuis bien trop longtemps, la France sclérose le développement de la Bretagne ; cette politique va à l'encontre du Droit international au nom du respect des droits les plus élémentaires du peuple Breton, peuple ceci dit en passant, autochtone. Enfin, Monsieur le Ministre, vous ne pouvez ignorer que la Bretagne a les moyens d'exister et de s'émanciper, elle est loin d'être un poids pour la France, bien au contraire. Nous vous faisons grâce de vous citer les nombreuses inventions ou innovations nées de l'esprit breton, celles-ci ne sont pas fortuites. Fruit de cette grande capacité d'adaptation que le peuple breton a depuis tout temps face aux éléments hostiles et à nos origines celtes, elle nous conduit à penser différemment le monde, à le percevoir autrement que Paris ne le perçoit, est-ce pour autant que nous sommes dans l'erreur en ne pensant pas comme les dirigeants français? L'état actuel de la Bretagne témoigne de cette politique jacobine, et si elle est malgré tout encore active, elle le doit aux laborieux qui ne plient pas ; à trop abuser, à trop en demander, ne craignez-vous pas qu'elle ait encore des forces pour se soulever contre son maître spoliateur?
Breizh n'a que trop souffert des choix imposés par Paris. Nous appelons de nos voeux que vous saurez imposer la voix de la raison et de la cohérence au sein de votre ministère comme au gouvernement. Ce dernier, inédit, saura t-il montrer dans la pratique ce qu'est l'intelligence et le pragmatisme?
Puisqu'il se déclare novateur, nous gardons espoir que la lucidité s'emparera du gouvernement dont vous faîtes partie et nous attendons le retour de l'équité et le respect dû au peuple breton et aux droits toujours niés à notre Nation. Tant que la situation perdurera, vous trouverez toujours des Bretons sur votre chemin pour vous rappeler leurs droits. Il ne peut en être autrement, cette évidence est ancrée au plus profond de nous ; la seule chose qu'ils ne savent pas faire est de marcher à genou... Mettez la France en marche, mais sans contraindre la Bretagne à se sacrifier pour elle, et sans l'enfoncer encore plus dans cet abîme qu'elle ne mérite pas.
Renouvelant nos félicitations et vous souhaitant le succès dans votre nouvelle mission,
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre plus haute considération
■il suffit de créer une SCI par l'intermédiaire de sa compagne, aller voir le banquier avec un bon dossier de futur propriétaire d'un local bien loué et le tour est joué, merci aux généreux bretons !
Merci les Banquiers de Paris,
comme tout le monde le sait, les bretons sont des illettrés et des sauvages ...« et il est difficile de trouver des Bretons en centre Bretagne qui ne soient pas des illettrés et capable de travailler sur ordinateur !»
vivement le TGV que l'on aille s'instruire en 1h15 à Paris, et faire grossir le GRAND PARIS,
être Ministre français, c'est moins difficile que d'être député des bretons, il suffit d'avoir un bon fils bien éduqué et d'être vigilant sur «les députés français qui utilisent leurs enfants comme attachés parlementaires» dixit Ferrand
Merci l'ancien banquier-associé de chez Rothschild, nouveau président Macron, pourfendeur d'hypocrites