Discours prononcé à Lorient, le 20 mai 2017
La ville de Lorient, notre ville, s’est désormais taillé une réputation de lutte contre les OGM. Après deux marches réussies et l’accueil, le mois dernier, des Rencontres Internationales de Résistance aux OGM, elle est désormais une référence mondiale sur la question. Il faut dire que nous sommes particulièrement concernés en Bretagne : terre d’élevage, le soja importé dans les ports de Lorient, Brest, St Nazaire ou St Malo, est transgénique… alors même que le Conseil régional clamait haut et fort que la Bretagne était une région sans OGM, du champ à l’assiette.
La population a beau dire « non » aux OGM, les multinationales comme Limagrain, Monsanto, Bayer, Syngenta (…) persistent à nous en faire avaler, de gré ou de force ! A grand renfort de millions, ils cherchent à faire passer dans l’opinion publique que les OGM ne sont pas dangereux, qu’ils vont nourrir le monde, qu’ils sont bénéfiques aux paysans. Nous sommes 2000 aujourd’hui. Mais dans le monde ? Combien sommes-nous à affirmer que les OGM sont responsables de nombreux cancers (nous avons d’ailleurs eu des témoignages poignants d’Amérique du Sud lors des Rencontres internationales de Résistance), combien sommes-nous à constater que les famines n’ont pas été éradiquées, ni même endiguées le moins du monde depuis la commercialisation des OGM, que les paysans ayant eu recours aux OGM ont été abusés. Je voudrais ici rendre hommage à nos camarades du Burkina Faso qui ont réussi, du moins provisoirement, à bouter Monsanto hors de leur pays.
Malgré une forte résistance populaire, la doxa continue de propager de fausses idées et de nous faire passer pour des passéistes, des réactionnaires. Refuser le brevetage du vivant serait donc réactionnaire ? Dénoncer l’usage des pesticides devenus plus fort encore depuis l’introduction des OGM serait réactionnaire ?
Vanter un nouveau modèle agricole, un modèle qui fasse vivre les paysans et qui ne détruise pas les sols et l’eau serait utopique ? Et bien, soit, nous sommes des utopistes ! Nous sommes ceux qui n’avons pas abandonné nos idéaux ! Car la réalité, c’est que les OGM sont une vaste opération commerciale menée par de puissantes multinationales qui ont compris que contrôler l’alimentation, c’est contrôler la base même de notre existence !
Comme tous les 20 mai, nous luttons contre les OGM et pour conserver la capacité de faire nous-mêmes nos propres choix !
Je vous remercie.
Gael Briand
■