Le second tour des élections présidentielles présente deux projets politiques en collision. Il s'agit du projet «France» défini lors de la Révolution française, l'ancien projet donc, et le nouveau projet politique, le projet Europe, l'Union européenne, créée en novembre 1993 sur les bases de la Communauté économique dont les fondements furent posés en 1956. Si ces deux projets politiques correspondent à des territoires différents, ils correspondent aussi à deux solutions aux difficultés économiques de la France, le premier propose le protectionnisme et le deuxième une libéralisation.
Je n'ai jamais compris et je trouve déplorable que les leaders du PS ou des Républicains déclarent tous les jours que Marine Le Pen n'est pas républicaine. Elle serait fasciste ou je ne sais quoi. C'est un dangereux mensonge qui ne fait que la servir. Marine Le Pen est l'incarnation du projet républicain - elle en est l'accomplissement, l'aboutissement et l'essence même. Le mot nation est dans tous ses discours. Elle est nationaliste, robespierriste même, puisque adoptant à 100 % la conception française de la nation -- c'est à dire une nation à géométrie variable qui comprend les populations et les peuples contrôlés par l'État français à un moment donné de son histoire. Marine Le Pen est, de plus, la championne de la laïcité républicaine et du liberté égalité fraternité. Elle est l'héritière de toute l'idéologie républicaine. Elle est si attachée aux départements créés en 1791 qu'elle veut supprimer les régions. Sous Marine Le Pen, la Bretagne disparaît complètement. Le FN est pourfendeur de tous les «communautarismes» -- sauf celui de la nation française. Le projet est totalitaire dans la mesure où sa nation républicaine, et ceci dès son origine, est composée de la totalité niée de ses composantes.
L'autre projet, celui d'Emmanuel Macron, est le projet Europe. Je n'ai jamais cru que Macron ait été appelé par Hollande ou encore moins qu'il en soit son héritier. Hollande a tout le temps choisi la promotion de ses amis du Parti socialiste comme Sarkozy choisissait ses amis de l'UMP.
Ce sont les banques, auxquelles la France emprunte 800 millions d'euros par jour (chiffre de l'Institut de Locarn) et Bruxelles, envers qui la France avait pris des engagements sur le déficit qu'elle ne respecte pas, qui ont imposé Emmanuel Macron à François Hollande, d'abord comme conseiller, puis comme ministre de l'Économie. Macron veut libéraliser l'économie française pour qu'elle redevienne compétitive, puisse limiter son déficit et surtout puisse payer les intérêts sur la dette sans continuer à emprunter car cela finit par inquiéter au plus haut niveau de la finance internationale. Son programme est le même que celui de Fillon mais avec plus de social, un peu de pommade, pour bien faire passer les réformes.
Nous sommes confrontés à deux projets qui sont tous les deux inadéquats pour la Bretagne.
Le projet France n'est plus acceptable pour la Bretagne car depuis le début il nie l'existence d'un peuple breton, de son histoire, de ses langues et de ses spécificités, au nom justement de cette nation française du projet France. Cette négation, les Bretons l'avaient plus ou moins acceptée car elle fut compensée par un formidable développement économique et aussi une certaine sécurité grâce à une armée française qui fut une des plus puissantes au monde. Ces deux garanties sont en voie de disparition et rien n'assure que Marine Le Pen puisse les restaurer. On est en droit d'en douter fortement. Si le projet «France» était pertinent en 1789, car la monarchie absolue n'était pas adaptée à la révolution industrielle, le projet n'est plus adapté à une économie mondialisée et numérisée. Finalement l'histoire montre que le protectionnisme est toujours suivi de mesures réciproques venant des autres pays. Il peut créer des emplois à court terme mais à la longue, le système est perdant.
Le projet Europe est aussi remis en cause car si certains ont pu croire que cette Europe serait un pas vers «l'Europe aux cent drapeaux» qu'avait entrevue Yann Fouéré, il n'en est rien. Certes on a eu la paix pendant des décades mais la communauté européenne est une communauté d'États et non une communauté de citoyens européens et encore moins une communauté de régions européennes. On a vu les prises de position des commissaires contre l'indépendance de l'Écosse ou de la Catalogne. Pire, cette Europe présente des institutions très peu démocratiques qui, d'ailleurs, avaient été rejetées par référendum. Elle a été verrouillée pour que rien ne puisse y être changé puisqu'un seul État peut bloquer la volonté des 27 autres comme l'a montré François Asselineau, un des candidats du premier tour-- contrairement aux USA où il suffit de 3/5 des États pour amender la Constitution.
Les ouvriers bretons comme ceux des chantiers navals de Saint-Nazaire sont victimes des travailleurs détachés, une concurrence déloyale puisque le patron paye des charges moindres sur ces ouvriers venant de l'Europe de l'Est. Les charges sont au niveau de celles du pays d'origine. Les paysans bretons sont victimes de concurrences déloyales puisque les tomates et autres fruits et légumes d'Andalousie sont produits dans des serres où travaillent des Espagnols au noir ou des Marocains sans papiers. Les abattoirs ou les producteurs de porcs allemands sont aussi pour les Bretons une concurrence déloyale puisque le fermier allemand ne paie pas de charges sur les travailleurs saisonniers ou sous-paie des travailleurs polonais, voire des Ukrainiens.
Le projet Europe est certes plus adapté à la géopolitique mondiale de grands blocs continentaux mais sans une harmonisation fiscale, sociale et un véritable gouvernement fédéral, il sera rejeté. Le Brexit est juste le début du dé-tricotage d'un système verrouillé. Macron pourra-t-il y changer quelque chose ? On peut en douter.
Je voterai pour le moins jacobin des deux.
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«La question bretonne, toujours d’actualité» comme le dit et l’écrit AFB/EKB
C’est évident, car une question qui n’obtient jamais de réponse, reste d’actualité tant que quelqu’un, à intervalles plus ou moins importants, comme les élections par exemple, continue de la posée. Même, et surtout, sans que «jamais» une réponse ne lui soit apportée, pas plus que concrétisés les éléments ayant de ce fait une misérable chance de satisfaire le contenu de ladite question !
Mais la question se doit d’être posée régulièrement…Mais depuis le temps qu’on se la pose… Quelle est «la question» au juste ?
Et pourquoi précisément, en ces jours, cette question qui ne devrait pas se poser, doit-elle être posée un peu que comme une supplique mendiante lors d’une horrible élection, tellement moins feutrée et automatique que les autres sans aucun doute, au point que la lie remonte, comme rarement à la surface et se voit !
En fait Madame Ollivro, après d’autres ici journalistes et magistrat « bretons », certainement persuadés qu’ils le sont au-delà des discours, veulent habilement (oui je sais c’est peut-être beaucoup trop d’honneur), influencer des électeurs afin qu’ils apportent leurs voix à E. Macron ?... Pour sauver la France ? Ce qui est un paradoxe, invisible par les ravis, et nié par les adeptes de tous bords, c’est que cela ne veut absolument pas dire, en se basant sur les siècles d’Histoire passés que le « sauvetage » de la Bretagne y soit considéré !
Certainement pas ! Pensent-ils qu’il suffise que Bayrou change de camp, avec des Dutreil, Hue, Madelin, Castenera, Valls, le Drian, Goulard et tous les autres ??? Je sais vraiment aujourd’hui, si hier je ne le savais déjà, que la trahison a une odeur ! Que ça pue en plus d'être destructeur !
Ces directeurs de conscience «politique» brouillent, et troublent à souhait l’eau du marigot où foisonnent caïmans, crocodiles et gavials nourris à la main par, je le pense, non un naïf mais un opportuniste jouant l'aventure. Et ça marche. Ce marigot, bras mort d’un fleuve aux eaux sombres,transformé en véritables nurserie négative et maison de repos, dans lesquelles les sauriens momentanément «œcuménisés» jusqu'à demain, s’invitent au bal masqué pour s’y refaire une santé. Ils adulent, flattent et tapotent la main qui les soigne. Mais personnellement je suis convaincu que ceux-là ne regardent pas les doigts qui prétendraient montrer un chemin qu’ils ne connaissent pas, mais bien tout le «pierrot la lune» qu’ils vont écharper, et se mettre sous la dent au moment jugé par eux, opportun.
La question, «subsidiairement bretonne» apparemment, ne vaut que par la réponse. La réponse n’a de sens que par les actes, et ceux-ci maigrichons, interrogent sur la validité de se poser la fameuse « Question bretonne » et sa superficialité possible… Qui dit interrogation suppose donc toujours une réponse et ainsi de suite ! De ricochet en ricochet, d’élection en élection, de bla-bla en bla-bla-bla.
Le réel me confirme aujourd’hui que la situation électorale de la Bretagne est plus mauvaise encore, très mauvaise et aucun des deux ne vaut donc ,de la part d’un Breton, ni une abstention, ni un vote ! Mais une révolution, par un événement, une volonté qui d’une manière ou d’une autre fasse que le nœud gordien jacobin soit tranché !
Et si le bulletin de vote peut le faire alors qu’il choisisse celui qui le fera. Mais il n’y que l’un des deux candidats qui en sera le déclencheur involontaire, et l’autre ne sera que le continuateur truqueur …à moins que l’implosion de tout le labo n’en soit le détonateur !
C'est bien mon avis...!
«Elle est nationaliste, robespierriste même, puisque adoptant à 100% la conception française de la nation, c'est à dire une nation à géomètrie variable qui comprend les populations et les peuples contrôlés par l'État français à un moment donné de son histoire.»
Autrement dit, ce n'est PAS une nationaliste.... (au sens international du mot).
Elle prone l'Etat-Nation (comme les autres) en s'opposant aux nations historiques.
Elle ne reconnait pas plus la nation française (la vraie) que la nation bretonne, corse ou basque... Ce qui compte pour elle comme pour les autres partis, c'est l' identité artificielle permettant de disposer de 66 millions de personnes et de la main mise sur de nombreux territoires (une forme de patrimoine financier au service de l’oligarchie).
La différence entre le FN et les autres partis politiques semblent se résumer à la question de l' «universalité» de la République.
Pour les autres partis politiques, toutes personnes dans le monde à vocation à devenir Français (c'est à dire citoyen français pour former cette nation artificielle) quitte à changer profondément la nature historique de la population facilitant ainsi l'oublie des nations historiques. L'ouverture sur l'Europe de ces derniers étant certainement issu du rêve de «convertir» l'ensemble des citoyens européens à former une République Européenne oubliant les nations historiques et prônant l'Etat-Nation France comme modèle commun, sauf que les Européens ne veulent pas de ce modèle.
Pour le FN, l'universalité de la République se limite aux populations des frontières actuelles, c'est à dire à une artificialité limité à une prédominance européenne issu de l'Hexagone. Ce qui ne représente pas moins un projet artificiel.
A bien y regarder, les 2 projets sont humainement des aberrations car niant le droit à la différence et affirmant le droit étatique de modifier et de définir administrativement cette différence.
La vision FN étant probablement la moins extrémiste des deux, mais cela revient à comparer 2 niveaux de négationnisme de la diversité humaine.
Et les Bretons dans tout cela???
Ils ont intégré l'idée qu'ils n'avaient pas à décider par eux-même de leur propre destin...
Du fait les plus extrémistes de tous semble être les Bretons eux-mêmes et car étant devenu le principal moteur de leur propre négation...!
D'où peut-être notre difficulté à définir la République et notre incapacité à apprendre des nombreux exemples de nations sans état partout autour de nous...! («Bretagne Ouverte sur le Monde» étant un slogan cache misère destiné à masquer cet état de fait).
Car reconnaître la République comme une négation des nations revient à reconnaître la nation bretonne, revient à l'obligation morale de s'opposer au système négationniste et donc de prendre en main sa propre démocratie...
Or en Bretagne, voter Breton est plus tabou que de voter FN ou Mélanchon...!
Macron lui semble avant tout être le candidat d'une oligarchie qui commence à s’inquiéter des conséquences de la doctrine et qui, comme l'a fait Lénine en son temps, souhaite redonner un peu de dynamisme économique pour éviter une révolte populaire. Donc pas étonnant que Macron plaise aux Bretons car il reporte d'autant l'obligation morale de remettre en question l'Etat-Nation en apportant un peu d'air frais à l'économie...
«Sans estime de soi, la Démocratie est impossible...!»
Si cette affirmation avait besoin d'être vérifié, il suffirait de regarder la Bretagne pour s'en convaincre!
Personnellement, je voterai pour le plus démocrate des candidats.... (or je doute que l'adhésion aux valeurs de l'Etat-Nation soit compatible de la définition de «démocrate»).
Avant d'aller critiquer l'Europe, il faudrait peut-être balayer devant notre porte..!
Il faut bien être Breton, c'est à dire l'unique nation d'Europe incapable de faire changer les lignes CHEZ ELLE pour avoir l'ambition de recréer TOUTE l'Europe...
C'est sûr les Européens n'attendaient qu'une chose : c'est que les Bretons s'expriment....
Ce qui est dangereux pour la Bretagne, c'est la France et la République.... mais là, les Bretons ne sont plus que l'ombre d'eux même, ils attendent avec grande modération la bienveillance de Paris.... (voir l'article de Breizh Europa).
Et c'est là que critiquer l'Europe devient utile, cela évite aux Bretons de voir ce que font les autres nations...!
Car s'il y a bien une nation en Europe qui n'a AUCUNE intention d'user du droit international, c'est bien les Bretons!
Déjà qu'on n'est même pas fichu d'avoir un parti politique et des syndicats... (ce sont les Corses qui nous propose leur syndicat et peut-être demain leur parti politique...)
«Le truc des Bretons», c'est l'espoir de voir un jour un type en cravate et en larmes venir nous dire : «On vient de comprendre, on s'excuse, vous êtes un pays libre...!»
Grotesque!
D'une part l'argument me parait très léger et fera même sourire l'électeur lambda. Franchement, on se moque du monde, c'est au ras des paquerettes.
Par ailleurs on peut finalement s'interroger en tant que bretons favorables à une autonomie, à la réunification etc sur l'intérêt même des Régions actuelles.
On parle généralement de la débretonnisation et de la partition de la Bretagne avec la création des Pays-de-la-Loire. Mais au XIXème siècle et début XXème, il n'y avait pas de Région administrative Bretagne...finalement la création des Régions semble plus un problème qu'autre chose pour nous. La dernière Loi NOTRE a consacré cette partition, alors que la France a rasé gratis, passant à 12 Régions Métropolitaines. On a même eu droit à des fusions de communes aux noms bretons pour former des Beaussais-sur-Mer et autre Bon-Repos...quel progrès. Les Régions n'ont aucun pouvoir, et semble juste être un portefeuille lucratif pour des Ministres cumulards et autres apparatchiks. Sans parler du millefeuille administratif qui sort renforcé de cette «réforme».
Que l'on s'attaque plutôt aux accointances du FN avec toutes les dictatures et régimes autocratiques...Russie, Syrie, Hongrie...là c'est à mon avis plus pertinent et d'une autre envergure.
Pour le breton, OK avec vous, mais je ne pense pas que le FN aura beaucoup de choses à modifier au sein de la république française à ce sujet...
Sont-ils si différents, si purs, si honnêtes que ne le serait Dupont-Aignan qui a décidé de participé, ouvertement, au gouvernement de Marine Le Pen ?
De fait sans courage, comme des faux-culs, en négatif photographique, «ILS» en ont fait un allié, recherché ses gains électoraux jusqu’au stade ultime, offrant jusqu'à présent, la garantie du succès, s’ils parviennent à se retrouver seuls contre ce parti.
Ils sont donc les premiers à promouvoir son accession, même à prier pour qu'il parvienne au deuxième tour de l'élection présidentielle en la circonstance. Et à chaque fois l'hystérie anti-FN monte d'un cran...
Et ce, jusqu'à oublier les programmes proposés maintenant et passés ; jusqu’à oublier les actes et responsabilités sur les politiques et conséquences dévastatrices des actions concrètes, négatives, catastrophiques qu’ils ont perpétrés depuis de multiples décennies…en Bretagne !
Et TOUT ANKH MAKRON sera-t-il différent sous son masque, bien propre sur lui? Fera-t-il autrement que Marine Le Pen l’ultra française ?
Les prises de position de certains « Bretons » montrent bien qu’ils sont comme les Le Pen, totalement dominés par le « système global » hexagonal, conscient ou non de cela. Leurs choix actuels et électoraux, prétendent être faits dans l’intérêt de la Bretagne… « aussi » ! Tout un amalgame intellectuel mis en batterie pour nous le faire croire, et/ou s'en servir ! Il le faut bien quand même puisqu’ils ont tellement écrit sur leur amour de la Bretagne, tellement lancé de cris de révolte en sa faveur, et tellement écrit sur son Histoire, sur ses misères… Ils ont tellement voulu changer le cours malheureux de son Histoire en ne trouvant rien de mieux que de le faire dans les partis et syndicats français et en votant pour le conservatisme le plus désolant ! Toujours !!! Et appelant à voter pour qui ? Au lieu d’être dans une stricte neutralité là, et actif dans le combat pour la Bretagne !
«La bouche peut mentir, mais sa grimace alors dit cependant la vérité.» Nietzsche
Comment je vote…ou pas je tente toujours de le penser pour l’intérêt de mon vieux Pays ! Je n’ai plus jamais voulu chanter : On a gagné ! On a gagné ! Et me réveiller en demandant quoi ! Et en constatant l’échec permanent…
J’irai déposer mon bulletin dans l’urne de la petite école française, avec l’amère certitude que l’un ou l’autre ne changera pas grand-chose ici, tant qu’une grande part des «Bretons» seront mentalement aliénés…Et ces consultations plus que le quotidien banal, en montre toute la sujétion.
Ceci dit, je crois qu'il faudrait faire encore un effort pour nommer les choses : l'importance philosophique et politique de la franc-maçonnerie est telle qu'il serait temps d'en parler. C'est là le plus grand tabou français, et les Bretons épris d'émancipation ne devraient pas s'interdire d'aborder le sujet. D'autant plus que la confrérie multiplie les signaux symboliques dans l'espace public médiatique, comme l'a montré la cérémonie d'investiture du président Macron : sa tête représentait l'oeil au centre de la pyramide, avec cadrage télévisuel adéquat ! Ferrand, Collomb, Attali, les fabricants de la pop-star Macron sont tous des Frères maçons...
(*) - Cf Sophie Coignard [«Un Etat dans l'Etat»].