A partir du VIe siècle, les termes de «Bretagne» et «Bretons» sont fréquemment utilisés dans les sources continentales pour désigner les peuples originaires du pays de Galles et de Cornouailles venus s'installer dans la péninsule armoricaine. L'identité des Bretons comme groupe ethnique spécifique lié aux royaumes brittoniques apparaît au moment du démantèlement de l'empire romain. L'idée d'identité est proche de celle de «Nation» définie par les auteurs grecs et latin de l'Antiquité avec la limite cependant qu'elle n'est pas mentionnée explicitement dans les textes de l'époque appliquée aux Bretons, ce qui peut constituer un anachronisme. Dans le traité de Gildas ( «De la chute et la conquête de la Bretagne») composé au VIe siècle, l'identité des Bretons est rendue à travers la notion de « patrie » (patria). Quand l'idée de « Nation » transparaît dans les sources au XIIe siècle, elle conserve l'idée d' identité qu'elle pouvait avoir à la fin de l'Antiquité, celle de peuples partageant la même origine avec un sentiment d'adhésion. Le concept de «Nation bretonne» appliqué à la péninsule armoricaine au sens moderne d'Etat apparaît tardivement dans les sources aux XIVe et XVe siècles sous la forme de «Nation de Bretaigne», associé aux institutions du duché de Bretagne.
Le concept de Nation n'a pas le même sens dans l'Antiquité qu'au XIXe siècle. Dans l'Antiquité les auteurs latins utilisent le terme de « natio », conjointement à ceux de « peuple » et « tribu » , déjà utilisés par les Grecs, par référence à Rome. Cicéron définit la « natio » comme une « peuplade », un « peuple » ou une « partie d'un peuple », de la même origine et partageant un sentiment d'appartenance (1). Quand Tacite et Pline utilisent aussi les termes de « Nation », « peuple » ou « tribus », ils jugent la capacité d'assimilation des différentes populations à la société romaine. Au Moyen Âge, il en conserve le sens et s'applique aussi à toutes sortes de groupements, les associations entre maître et élèves dans le cadre de l'université en particulier. Depuis le XIXe siècle, le concept de Nation s'applique à un État organisé. C'est au XIXe siècle en effet que se posent les questions des nationalités et que se constituent des États comme l'Allemagne ou l'Italie.
La comparaison du territoire « des Gaules » et de la « Bretagne » (la Bretagne insulaire) dans l'Antiquité est riche d'enseignements (2). La Gaule, « Gallia » en latin relevait à l'origine des catégories mentales des Romains. Les Gaulois (« galli ») ont d'abord été peuples qui menaçaient directement les Romains au nord de la péninsule italique au IVe siècle avant JC, devenant à la suite des conquêtes romaines les provinces de Gaule cisalpine («Gallia cisalpina») en Italie et Gaule transalpine («Gallia transalpina»), de l'autre côté des Alpes. Quand César se lance dans « La Guerre des Gaules » en 58 avant JC, il a été nommé l'année précédente gouverneur des provinces romaines de la Gaule cisalpine et de la Gaule narbonnaise. La Gaule que décrit César au Ier siècle avant J.C. n'est pas unifiée. Elle est en fait constituée de peuples très différents, souvent rivaux et s'applique à un espace géographique mal défini, en aucun cas «une Nation». César lui-même ne l'entendait d'ailleurs pas autrement : « La Gaule, dans son ensemble, est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui dans leur propre langue, se nomment Celtes, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par la langue, les coutumes, les lois», (César, «La Guerre des Gaules»). Un des seuls moments en définitive où aurait pu exister un sentiment d'appartenance est la bataille d'Alésia en 52 avant J.-C. mais il faut tenir compte également des défections de certains peuples gaulois et des renforts tardifs apportés lors de cette bataille. De la même façon la «Bretagne» de l'Antiquité est d'abord un territoire nommé par des auteurs grecs et latins. Dans un ouvrage “traitant de l’Océan” (“Περί του Ωκεανού”), Pythéas, un explorateur de Massalia (Marseille) désigne au milieu du IVe siècle avant J.C. par « îles britanniques » (“νῆσος Πρεττανική” : *Pretanis en grec) l’ensemble des îles du Nord qu’il découvre. La Bretagne insulaire devient ensuite un territoire de l'administration romaine, une province romaine de l'empire : « Britannia » en latin (la Grande-Bretagne actuelle à l'exclusion de l'Écosse, soit le territoire au sud du mur d'Hadrien) et les «Bretons»/ *Brittons (3) les habitants relevant de cette province militaire. La désignation des « Bretons», comme peuple spécifique avec un sentiment d'adhésion apparaît tardivement à la fin de l'empire romain.
Les troupes romaines «bretonnes» qui sont passées en Armorique dans l'Antiquité au Bas Empire étaient des troupes régulières romaines qui pouvaient être d'origines ethniques très différentes et pas forcément d'origine insulaire. Les troupes de Maxime par exemple sont passées sur le continent mais il n'est nullement avéré qu'elles soient passées par la péninsule armoricaine (4). La recherche récente sur le Tractus Armoricanus souligne qu'il n'est plus possible de démontrer avec certitude la présence de troupes bretonnes dans la péninsule armoricaine à la fin du Bas Empire romain (5) au point que Patrick Galliou, – qui avait été pourtant initialement un ardent défenseur d'une première vague de « migration militaire » à la suite de Léon Fleuriot – la relègue désormais au rang «mythe» historiographique (6). Il ne reste plus dès lors, qu'une migration, celle de peuplement attestée au VIe siècle dans les sources, et peut-être avant, à replacer dans l'ensemble des mouvements de population qui touchent l'Occident à la fin de l'Antiquité.
L'enseignement de l'historiographie des peuples «barbares» (7) enseigne aussi que ces peuples n'ont pas pu se constituer en tant que peuple spécifique avec un sentiment d'appartenance avant le démantèlement de l'empire, soit avec ou en opposition de la civilisation romaine : « On doit appliquer aux Bretons les remarques faites à propos de l'ethnogénèse des peuples continentaux : C'est bien à partir des Ve et VIe siècle que se constitua progressivement une identité bretonne aux origines tout à la fois romaines, insulaires et continentales ; et celle-ci cristallisa surtout lorsqu'elle fut confrontée, à partir du VIe siècle, aux ambitions hégémoniques des Francs » (8). Le traité nommé «De Excidio et Conquestu Britanniae» («De la chute et la conquête de la Bretagne») composé par le moine Gildas au VIe siècle restitue par le terme de « patrie » [patria] le sentiment d'identité des peuples bretons au moment du démantèlement de l'empire romain. Même s'il convient toujours de se méfier des «jérémiades» de Gildas, force est de constater que les Bretons insulaires partageaient déjà là une communauté de destin…. Dans le paragraphe XII, Gildas précise que « l'île portait un nom romain sans en observer ni les mœurs, ni les lois » (9). Au paragraphe XVIII, « Les Romains avertirent notre patrie [patriae] de ce qu'ils ne pouvaient plus être si souvent dérangés pour des expéditions aussi pénibles » (10). Un peu plus loin (paragraphe XX), il ajoute « les barbares nous repoussent vers la mer, la mer nous repousse vers les barbares » (11). Elle serait pour lui une des causes - ce n'est pas la seule (12) - de leur migration (paragraphe XXV) : « Les quelques malheureux qui avaient survécu dans les montagnes, surpris, furent massacrés en masse. Certains, minés par la faim, allaient tendre leurs mains aux ennemis ; ils étaient destinés à devenir esclaves, à moins qu'ils ne fussent égorgés sur le champ, ce qui était presque pour eux un avantage. D'autres émigraient de l'autre côté de l'Océan, avec beaucoup de tristesse (...) D'autres enfin, persistaient toujours en alerte, à rester dans la patrie [patriae] » (13). Une bataille comme celle du Mont Badon en 495 a pu cristalliser un sentiment d'appartenance parmi les populations de langue d'origine brittonique.
Les peuples de Bretagne insulaire, de Cornouailles et du Pays de Galles qui ont débarqué en Armorique à la fin de l'Antiquité partageaient la même origine géographique. Cette migration de peuplement étaient une migration interne à l'empire romain. Les Bretons n'étaient pas des «barbares» et appartenaient à la sphère gréco-romaine. Ils étaient christianisés. La langue des Bretons était d'origine brittonique. Les élites religieuses parlaient latin. Le sentiment d'appartenance des peuples passés sur le continent valait probablement autant aussi pour les clans auxquels ils appartenaient en Bretagne insulaire (ceux du Pays de Galles actuels ou de Cornouailles/Cornwall : les «Damnonii» et les «Cornovii»). L'idée de constituer une identité bretonne à part entière - dans le sens de la même origine -, en filiation avec les royaumes brittoniques a continué ensuite à se renforcer tout au long du haut Moyen Âge en lien avec la constitution des royaumes francs et du fait que ces communautés étaient allogènes, d'ailleurs. Bretons insulaires et Bretons de la péninsule se réclamaient de la même parenté. Les recherches sur la langue bretonne soulignent désormais une différenciation tardive au sein des langues d'origine brittonique, peut-être au IXe siècle pour la langue bretonne (14). L'Histoire commune des Bretons a été souvent réécrite a posteriori, avec des historiens comme Geoffroy de Monmouth au XIIe siècle. C'est le cas de Conan Mériadec rapporté à l'Histoire de Bretagne très tardivement (15).
Les premières allusions aux « Bretons » sur le continent apparaissent dans les sources à partir du VIe siècle. Ils sont désignés en tant que tels par des personnes extérieures. Le mot « Bretagne » est employé conjointement pour désigner le territoire où vivent les Bretons (16). L'idée de «Nation» en revanche n'est pas mentionnée dans les sources pour cette époque même si, on vient de le voir, il pouvait exister une communauté de destin parmi les peuples de langue brittonnique, - une sorte de communauté de peuples de langues d'origine brittonique transmanche -. A cela peut-être le fait que cette communauté exogène de la péninsule armoricaine comme les Bretons insulaires avaient recours à l'oral. Grégoire de Tours, évêque de Tours († 595) est le premier à désigner la Bretagne («Brittania») comme entité territoriale à part entière dans ses «Dix livres d'histoires» (ou «Histoire des Francs»), composés dans le dernier tiers du VIe siècle. Le cadre géographique qu'il décrit était réduit aux seules marches orientales de la péninsule, celles que Frédégaire décrit comme les marches bretonnes («Brittanorum limes») autour de la Vilaine et de l'Oust, vers 600. La Bretagne était, pour lui, un territoire étranger qui échappait à son autorité de métropolitain ou chef religieux, à la tête de sa circonscription religieuse. Il donnait à voir le territoire de la Bretagne en négatif, composé des royaumes de Domnonée, Cornouaille et Broërec ou Bro Waroch dans le Vannetais, de formation récente (vers 577). L'historien byzantin Procope de Césarée, au milieu du VIe siècle, en fait un territoire correspondant aux littoraux des cités des Coriosolites et des Osismes, bordier de la Manche et de l'océan Atlantique, en lien étroit avec les migrations insulaires. Il ne nomme pas cet espace mais précise qu'il est en face de l'île de «Brittia» [la Bretagne insulaire]. À la même époque, le poète Venance Fortunat († 600) et le chroniqueur Marius d'Avenches († 593) appellent «Brittani» (Britones), les Bretons, les migrants qui se sont installé des communautés de peuplement d'origine bretonne, le long du littoral armoricain. La Cosmographie de Ravennate, compilation en latin du IXe siècle, donne « la Bretagne des marais », « près de la Gaule Belgique », par opposition à « la Bretagne qui est une île dans l'Océan ». Les annales de Saint-Bertin vers 884 introduisent la notion de Britannia minor ou « petite Bretagne ». La terminologie de la vie de Samson d'époque carolingienne, opposant « Bretons » et « Romains », reprend, quant à elle, la définition ancienne de la colonisation légale de l'Armorique par les Bretons.
Toujours dans la Vie de Samson, l'idée de «patrie de Bretagne» («Brittonum patria») est utilisée pour s'appliquer à des événements se rapportant au milieu du VIe siècle (17). Elle continue avoir le sens qu'elle pouvait avoir dans le traité de Gildas.
Au XIIe siècle, quand l'idée de «Nation» transparaît dans le livre de Llandaf, - une source insulaire compilée vers 1120/1129 avec des éléments du VIe au XIe siècle - , elle conserve la même idée que dans l'Antiquité, celle d'une projection ethno-culturelle, de communautés partageant la même origine avec un sentiment d'appartenance. Dans le passage en question, Guidnerth (ou Guednerth) est un prince gallois du IXe siècle qui aurait accompli une pénitence à Dol : « Guidnerth lui-même et les Bretons et l'archevêque de cette terre étaient de la même langue et de la même nation [unius linguae et unius nationis], bien qu'ils fussent séparés par la distance » (18).
L'idée de Nation, au sens d'institutions centrales et unifiées est-elle dès lors applicable à la Bretagne ? Oui, si on ne l'envisage pas forcément sous les traits d'une Nation jacobine.
Le terme de « Nation bretonne » pour désigner « désigner le duché de Bretagne et son peuple » (19) apparaît dans les sources historiques aux XIVe et XVe siècles, sous la forme «nation de Bretaigne». Cela ne veut pas dire qu'elle n'existait pas avant, on l'a vu. La Chronique de Bertrand Duguesclin, à la fin du XIVe siècle débute ainsi «Ici commence le roman a Bertrand Duguesclin jadis connétable et né de la nation de Bretaigne» . À la fin du XVe siècle, la duchesse Anne de Bretagne commande à Pierre Le Baud de rédiger un texte « pour exalter toute la nation de Bretaigne » pour une nouvelle édition de l'Histoire de Bretagne. La duchesse enfin, emblématique de l'Histoire de Bretagne en deviendra rapidement un symbole, non une allégorie. La genèse d'une « Nation bretonne » sur le continent en définitive est à rechercher dans la constitution de l'identité bretonne au sein des royaumes brittonique lors du démantèlement de l'empire romain. La Nation se construit ensuite tout au long du Moyen Age.
Notes
(1) « Il disait souvent que ce qui faisait la supériorité du gouvernement de Rome sur celui des autres nations, c'est que celles-ci n'avaient reçu pour la plupart leurs institutions et leurs lois », Cicéron, Traité de la République, Livre second, I. Plus largement, dans le monde gréco-romain, le terme de « nations » désignent des peuplades barbares ou païennes puis judéo-chrétiennes (nationes, ethnê), extérieures au monde gréco-romain puis judéo-chrétien, soit une opposition entre « nations » et « cités-État » gréco-romaines.
(2) Bruneaux, Jean-Louis, « Nos ancêtres les gaulois… », L'Histoire, décembre 2007 (lire en ligne).
(3) Les auteurs latins César (Ier siècle avant JC) et Tacite (Ier siècle) désignent par « Britanni » les peuples celtes qui habitent l'île de Bretagne. C’est aussi le terme de Britanni que l’on retrouve sous la plume Grégoire de Tours au VIe siècle dans ses Dix livres d’Histoire ou Histoire des Francs mais cette fois pour appliqué aux Bretons continentaux. En fait les auteurs de l’Antiquité et au Moyen Age utilisaient la même terminologie sur l’île et le continent, ce qui ne rend pas facile la traduction. Certains historiens préfèrent utiliser le terme de « Brittons », pour les Bretons insulaires - de l’Antiquité au début du Moyen Age par opposition aux « Bretons » installés sur le continent après. Cette définition est en fait celle de linguistes, par référence à la langue que ces peuples partageaient... Dans cet article, j’emploierai le terme de « Bretons » utilisé communément dans les traductions.
(4) « Il est exact que Maxime est passé en 383 de Grande-Bretagne sur le continent avec des troupes venues de l'île pour provoquer puis renverser l'empereur Gratien. Il n'a probablement pas débarqué dans la péninsule », p. 32, Tourault, Jean-Louis, Les rois de Bretagne IVe-Xe siècles, éd. Perrin, Paris, 2005, p. 32.
(5) Les différents corps de troupes stationnés à la fin de l'Antiquité dans la péninsule armoricaine sont renseignés dans un document de l'administration romaine « La Notice des Dignités » du début du Ve siècle. J-Y Eveillard en précise l'origine et les noms dans son ouvrage consacré à « L'Armorique romaine » : « Les Mauri stationnés chez les Venètes et chez les Osismes seraient d'anciens limitanei, c'est-à-dire des soldats maures recrutés pour la défense du limes d'Afrique transférés ensuite en Armorique. Louis Pape suggère que le nom de l'ethnique qui leur est accolé s'expliquerait par un recrutement devenu local, ce qui pourrait confirmer la forme gauloise en -acum (Osismiaci). Le parcours des Martenses est mieux connu : ils sont issus de la division en 368-369 de la légion pseudocomitatensis des Martenses, l'autre partie de cette unité occupant le fort d'Altrip (Alta Ripa), entre Mannheim et Spire sur le Rhin. (…). Les Superuentores Iuniores de Mannatias-Nantes venaient vraisemblablement de la partie orientale de l'Empire, consécutivement à la restructuration de l'armée en 364. Il faut ajouter à tous les Lètes francs stationnés chez les Redonnes à Rennes », EVEILLARD, Jean-Yves, L'Armorique romaine, Aremorica Antiqua, éd. Skol Vreizh, 2013, Morlaix, «La Notice des Dignités», texte 17, p.110.
(6) Galliou Patrick, Simon Jean-Michel, Le castellum de Brest et la défense de la péninsule armoricaine au cours de l'Antiquité tardive, dans Archéologie et Culture, PUR, Rennes, 2015, 224 p. ; « l'installation, dans l'Ouest de la Gaule, des soldats de Maxime (...) relève (...) du pur récit mythique. De façon générale, rien en permet donc aujourd'hui de prouver l'arrivée des Bretons dans l'Ouest de la Gaule avant la fin du Ve siècle». ; p. 63 ; idem « l'existence d'une première migration [militaire] bretonne qu'il faut désormais classer au rang des mythes» p. 186. Se reporter aussi aux pages 162-169 où est posée la question de la présence de groupes allogènes dans la péninsule aux regard des dernières données de l'archéologie. J-Y Eveillard interroge aussi l'origine et les noms des différents corps de troupes qui stationnaient dans le «Tractus Armoricanus» (la ligne de défense militaire littorale de la péninsule armoricaine, liée à un système transmanche de défense) : aucun corps n'était originaire de Bretagne insulaire «, EVEILLARD, Jean-Yves, L'Armorique romaine, Aremorica Antiqua, éd. Skol Vreizh, 2013, Morlaix, »La Notice des Dignités«, texte 17, p.104/110. »Le plus ancien témoignage écrit sur ces apports de population d'outre-Manche date des environ de 511 [texte n°27 : Lettre des évêques Licinius, Melanius et Eustochius aux prêtres Lovocatus et Catihernus] (...) «, id., p.157.
(7) Le renouvellement de l'historiographie sur la genèse des peuples barbares peut ainsi mieux aider à comprendre la migration des Bretons en Armorique à la même époque, en particulier la notion d'» ethnogénèse «. L'administration impériale exigeait de distinguer des groupes - qu'elle nommait » peuples « (» gentes «)- et de disposer d'interlocuteurs - qu'elle désignait comme rois (» reges «). Rome doit donc être tenue pour la grande responsable de la formation des peuples et des royautés barbares (…). C'est un phénomène que les historiens, à la suite des travaux de l'Ecole dite de Vienne conduite par Herwing Wolfram et Walter Pohl, nomment désormais » ethnogénèse «, BUHRER-THIERRY, Geneviève, MERIAUX, Charles, La France avant la France (481-888), éd. Belin, 2010, p.43.
(8) BUHRER-THIERRY, Geneviève, MERIAUX, Charles, La France avant la France (481-888), éd. Belin, 2010, p.6-7.
(9) Traduction française dans Chiristiane. M.J. KERBOUL-VILHON, »Gildas Le Sage«, Vies et oeuvres, éd. du Pontic, 1997, p.29.
(10) idem, p.32.
(11) id. p.33.
(12) » Les mouvements de populations bretonnes peuvent tout aussi bien être expliqués par les ambitions des peuples du Nord, les Scots - Irlandais et Ecossais «, BUHRER-THIERRY, Geneviève, MERIAUX, Charles, La France avant la France (481-888), éd. Belin, 2010, p.6.
(13) id. p.38.
(14) Comme l'a relevé M. Coumert, l'apparition des dialectes au sein de la langue brittonique s'opère à partir du IXe siècle – Cf. » Tableau 2 : L'histoire des langues brittoniques selon les données récentes ; vieux breton : IXe siècle «, Coumert Magali, » Des lois bretonnes du haut Moyen Âge ? Les Extraits des livres des Romains et des Francs «, dans Britannia Monastica, n° 17, p. 113.
(15) La famille des Rohan prétendait par exemple descendre de Conan Mériadec, cela justifiait » une lignée royale bretonne antérieure à celle des Mérovingiens, des Carolingiens et, à plus forte raison, des Capétiens «, Tourault, Jean-Louis, Les rois de Bretagne IVe-Xe siècles, éd. Perrin, Paris, 2005, p. 27.
(16) Une argumentation plus fine est précisée dans la première partie de l'ouvrage : Gendry, Mickael, De l'Armorique à la Bretagne. Les Bretons et l'Armorique au haut Moyen Âge, Paris, 2016, 410 p.; Article AGP présentation de l'essai historique : AGP : (voir le site) ; Site auteur WordPress De l'Armorique à la Bretagne : (voir le site)
(17) Édition de la Vita secunda : Dom François Plaine (éd.), » Vita antiqua sancti Samsonis «, Analecta Bollandiana 6, 1887, p. 124.
(18) Liber Landavensis, folio 81 v° dans Evans Gwenogvryn J., The Text of the Book of Llan Dâv, reproduced from the Gwysaney Manuscript, Oxford, 1893, p. 181 ; traduction dans Fleuriot Léon, Dictionnaire des gloses en vieux breton, Librairie Klincksieck, 1964, p. 131
(19) » On parlait déjà de nation bretonne 400 ans avant la Révolution ", enquête par Philippe Argouarch (Agence Bretagne Presse), 2 oct. 2014 (voir (voir notre article)).
■Pour résumer : les légions brito-romaines constituées de cornovi et dumnoni de la région de Brittia entre le mur d’Hadrien et d'Antonin (sud de l’Écosse actuel) botte le cul aux scots et pictes vers l'an 400 et ce jusqu'en Armorique, d’où dumnoni et cornovi en Armorique, d’où Breizh évolution étymologique de Brittia.
(11) « Les ponctions qu’opérèrent ces différents usurpateurs sur les troupes de campagne et des frontières firent peser sur ces forteresses exposées une charge nouvelle, partiellement compensée à la fin du IVe siècle, par l’installation de nouvelles garnisons, et, comme on l’a longtemps cru, par un réseau intermédiaire de communautés militarisées, que l’on a voulu identifier aux premiers migrants », id. Le castellum de Brest, p. 9.
(12) GENDRY Mickael, De l'Armorique à la Bretagne, cf. première partie sur le questionnement de la présence bretonne dans la péninsule armoricaine à la fin de l'Antiquité, également analyses sur Nennius, Geoffroy de Monmouth
Il est un fait, nos historiens Bretons ont un problème a évoquer l'histoire de la Bretagne et souvent vont couper les cheveux en 4 pour en tirer des conclusions à chaque fois «radicales» là où pour toutes les autres nations l'histoire est présentée de manière plus posée.
Je viens d'assister une conférence où tous simplement, la Chrétienté celtique et les Saints-bretons étaient mis en doute (comme ayant jamais existé), par l'usage de documents écris (souvent d'origine franque), comme si tout un pan de notre héritage était une «invention»... à une époque où l'humanité s'émerveille de la transmission orale des Aborigènes sur une période au moins 20 fois plus longue.
Pour avoir posé la question de mon étonnement, la personne m'a répondu que les historiens bretons du 19ème siècle avaient prétendu que la Bretagne et les Bretons avaient «tout inventé et étaient les meilleurs» (je n'ai pas bien compris ce à quoi ferait référence cette personne) et qu'on reviendrait «enfin» à une «normale».... affirmation surprenante pour ne pas y voir une démarche plus idéologique qu'historique.
Pour revenir à la «nation» ne devriez vous pas déjà commencer par donner clairement les 2 définitions actuelles qui s'opposent :
La NATION HISTORIQUE, que l'on appelle aussi «charnelle», résultante d'une identification d'un groupe humain autour d'une identité mais AUSSI de l’identification de ce groupe humain dans cette même définition par LES AUTRES groupes humains.
La NATION ISSU d'un L'ETAT-NATION, donc issu d'un ETAT (organisation administrative) et IMPOSEE aux peuples souvent pour s'OPPOSER (généralement militairement) aux autres groupes humains.
Donc, deux approches totalement opposées pour un même mot : L'Europe et le monde est favorable à la première, la France et la République défendant la deuxième...!
Il est une évidence que la majorité des nations européennes qui aujourd'hui ne suscitent nullement de procès en légitimité n'existaient pas à l'époque romaine. Mais Gaulois (aujourd'hui disparu) et Bretons étaient parfaitement identifié, non seulement par eux-même mais encore plus par les autres nations et peuples de l'époque...!
Vous remarquerez qu'au niveau de l'Europe, les noms des différentes populations bretonnes, dont vous prétendez qu'ils n'avaient pas de «sentiment d'appartenance», n'ont pas survécu alors le terme «breton» (Britain, Bretagne, Great-Britain, Brittany, Briton, British... tous issu de la même identification d'un même groupe humain) a largement survécu...! On parle aujourd'hui de «Brexit»...!
Phénomène inverse des «germaniques», ou le nom global n'a jamais peu être déterminé et ou les noms des différents groupes ont survécus souvent pour qualifier maladroitement des nations modernes.
Étrangement, un reportage Européen «ARTE» ou «RMC» évoquait que la Gaule et la Bretagne (l'île) furent envahis car disposant d'une civilisation avancée qui disposait de villes et de routes qui ont permis les mouvements des légions romains, alors que la «Germanie» ne fut pas envahie faute de ces infrastructures.
A rapprocher certainement du débat sur le «sentiments d'appartenance» entre les peuples de ces 2 exemples?
Je remarque que vous évoquez «Alésia»... sauf que pour les Bretons que nous sommes il faudrait plutôt évoquer la «Révolte de la reine Boudicca» (année 60-61) qui souleva l'ensemble des Bretons dans une révolte d'une violence telle face un Empire Romain au sommet de sa puissance qu'aujourd'hui cela impressionne encore...!
Et on est en droit de s'étonner qu'une population en ligne direct est ignorante d'un personnage historique connu partout ailleurs en Europe... surtout quand on sait que cette population est l'une des très rares dont les enfants ne reçoivent aucun enseignent de leur histoire!
Tout comme on apprend la partition de l'Empire Romain entre Rome et Constantinople, et que nous ignorons collectivement l’existence de l'Empire Romain Breton de Trêve (4 ème siècle)... Ce qui a du surprendre les Bretons qui ont regarder samedi «L'histoire de l'Europe» sur ARTE en découvrant une carte présentant clairement ce fait. Tout comme les Bretons ont pu être surpris de voir durant 4 heures d'émission des cartes d'Europe s’étalant sur plus de 1000 ans où la Bretagne continentale était clairement présentée comme indépendante de l'Empire Franc puis de la France...!
Sans même évoquer l'affirmation dans cette émission de la part majeure de l'identité celte et germanique comme un apport majeur à l'Europe moderne en plus de la culture grecque et romaine (les Bretons étant là aussi largement évoqué par les images présentées).
Si nous continuons ainsi, nous arriverons à 2 histoires de Bretagne et des Bretons : Celle vu par les Bretons continentaux et celle vue par les Européens...!
Les Bretons continentaux se voyant comme des «non existants» quand les Européens nous verrons comme un élément majeur dans l'histoire de l'Europe.
Et pour conclure le débat de «nation»....!
Si je vous dis les «Viking» :
Est-ce une nation?
Avaient-ils un sentiment d'appartenance?
Il y a 2 choses de sûres :
il y a plusieurs nations modernes qui établissent clairement leur origine chez ces populations!
Et peu importe comment les Vikings se voyaient entre eux, l'immense majorité des Européens savent parfaitement associer une identité claire et similaire quand à l'évocation du mot «Viking» et rapprocher leur identité de ces pays modernes!
Je me dis parfois, qu'il n'est pas loin le temps ou les Bretons continentaux expliquerons aux Européens que les Bretons n'ont jamais existé....!
PS : un «Barbare» n'est en rien une personne ne parlant pas latin, mais une personne n'étant pas citoyen romain... Dans l'empire, tous les citoyens romains ne parlaient pas latin même si c'était la langue d'échange comme l'anglais aujourd'hui! A la fin de l'Empire, les Bretons qui parlaient majoritairement Breton (brittonique) étaient clairement citoyens romains!
Désolé pour la remarque, mais c'est fondamental!
cf : Jean-Claude EVEN : Genèse de la Bretagne armoricaine. 1999. Copyright. Disponible sur Internet.
Heureusement que la disparition de Léon Fleuriot n'a pas mis fin aux recherches sur cette fin de l'empire romain mais le Tractus Armoricanus n'est quand même pas un mythe et attribuer la seule défense des côtes continentales de l'embouchure du Rhin à la Gironde aux seuls autochtones (c'est à dire sans l'aide des Bretons insulaires d'origine) est assez osé.
Léon Fleuriot consacre dans les pages 100 à 109 de «Les origines de la Bretagne» une étude des toponymes marquant les traces des présences bretonnes hors péninsule. Je suppose qu'il s'agit bien de marques d'implantations légions britto-romaines.
Enfin , signalons à nouveau que dans la Notice des Dignités, un document de l'administration romaine, aucune référence à la présence de contingent d'origine insulaire est signalé.
- Sur la notion de «barbare. »La définition ne se réduit pas à la possession de la citoyenneté romaine. Cf. point 5.
- Sur la migration de peuplement. Cf. «De l'Armorique à la Bretagne. Les Bretons et l'Armorique au haut Moyen Age»
J'ai l'impression qu'on s'éloigne comme si l'objet officiel était second.
Aligner des références à l'infini sans autre commentaire est très éloigné d'un débat correspondant à un article pour ABP et n'apporte rien (on ne va pas lire 10 livres pour se faire une idée de l'objectivité d'un interlocuteur).
En cela c'est le travail des universités, dont le travail en Bretagne est plus que discutable en comparaison avec la pratique des autres universités en Europe et dans le monde.
Le fait de bien connaître l'histoire de Bretagne n'exclue en rien une analyse orienté. Malheureusement, les exemples de ce genre chez les historiens Bretons sont courantes, à l'exemple de Cornette dont la connaissance n'a d'égale que sa fascination pour le vainqueur.
On peut également évoquer l'incapacité des historiens bretons d'évoquer l'histoire des institutions bretonnes.
Une chose est sûre, les gens passionnées non orientés sont souvent pédagogues et n'évoquent pas la possibilité de refuser un débat ou d'interdire des commentaires. Surtout en matière d'histoire où personne ne peut se prétendre détenir une vérité et où la modestie doit être une valeur première.
Alors essayons de revenir au sujet : la nation!
Qu'elle est donc la conclusion ou les axes de réflexion?
Comment expliquez-vous que la partie occidentale de l'Armorique porte le nom de «Bretagne» dès le 5/6ème siècle (ce qu'elle n'avait pas avant, bien que les Britanniques semblent rattacher la population de l'époque plus aux Bretons qu'aux Gaulois) alors que dans cette même période les Bretons insulaires ont perdus l’appellation pour le terme de «Gallois» (même si le terme «Briton / Breton», reste aujourd'hui d'actualité quand ils veulent se référer spécifiquement à l'origine nationale) et qu'à l'inverse ce terme «Breton» est resté premier chez les populations continentales ayant résisté aux invasions et conservées leur indépendance.
Étrange, mais je ne connais pas beaucoup de peuples qui change de nom pour celui d'un autre...! (Surtout si cet autre est dépourvu de sentiment d'appartenance)
Imagine -t-on les Espagnols se qualifier d'Italiens où les Suédois se qualifier d'Allemands?
Et l'appellation d'un peuple et d'un pays reste la dimension première d'un sentiment d'appartenance, que ce soit directement chez la population concernée ou chez les populations exogènes pour la décrire! (La démarche des exogènes possiblement la plus pertinent des deux, contrairement aux idées reçues).
Une chose est sûre cela devient lassant de voir nos historiens très affirmatifs, surtout dans l'axe qui peut être perçu comme minimisant l'histoire des Bretons, alors qu'en parallèle nos enfants sont les seuls en Europe à n'avoir pas accès à leur histoire (ce qui suscite peu de débat en Bretagne et pas plus chez nos historiens) et qu'il est aisé de faire le constat que les documentaires historiques réalisés par les Européens ou les Américains présentent notre histoire de manière souvent bien plus valorisante que ce que l'on peut avoir directement en Bretagne.
Il serait grave que les Bretons continentaux en soient réduit à se retourner vers les autres nations pour avoir une vision objective de leur histoire ou tout simplement pour avoir la connaissance de leur histoire.
Je souligne seulement deux choses dans l'article . Les mots « Bretons » et « Bretagne » apparaissent dans les sources au VIe siècle. Le mot «Nation bretonne » apparaît de son côté plus tardivement dans les sources (je le précise bien à nouveau) . Si vous lisez plus attentivement vous verrez que je ne dis pas que l'idée de Nation est apparue à la fin du Moyen Age.
Mes salutations.
«Et propter aliam causam eo quod ipse Guidnerth et Brittones & archiepiscopus illius terræ essent unius linguæ et unius nationis quamuis diuiderentur spatio terrarum. & tanto melius poterat renuntiare scelus suum. & indulgentiam requirere cognito suo sermone.»
unius linguae et unius nationis = Guidnerth le «Gallois» est envoyé à Dol faire pénitence «de même langue et de même nation»
Oui, mais le problème est toujours de ne voir l'histoire de Bretagne et des Bretons que sur la base continentale. Ce qui est une erreur tellement grossière qu'on peut se poser quelques questions...
Le «Roman national» donc les élites françaises réclame le «retour» a trop longtemps réduit Bretons et Gaulois à de simples «tribus» auxquelles les Romains auraient apporté la civilisation... On sait aujourd'hui que la réalité était bien différente.
Sans même évoquer l'idée que semble avancer les Britanniques sur le fait que les Armoricains se raccrochaient plus aux Bretons qu'aux Gaulois, donc l'inverse de ce que l'on affirme habituellement. C'est dire que les Britanniques semblent avoir une idée de la constitution des nations à l'époque...
Quand je constate l'approche de nos historiens bretons continentaux et les «trous béants» dans leur présentation de notre histoire, ma confiance est devenu limité.
Histoire des Bretons insulaires,
L'épisode de Boudicca,
La place des Bretons dans l'Empire Romain,
L'Empire de Trêve (Bretagne, Gaule),
Les armées bretonnes sur le continent (dont l'épée damasquée remplacera le glaive romain pour devenir le standard durant 5 siècle jusqu'au tournant du millénaire, l'origine de la légende d'Excalibur).
L'action des Bretons face aux envahisseurs francs et jusqu'au fameux Charlemagne..
La place des Bretons dans la prise de l'Angleterre par les «normands»,
L'importance des possessions bretonnes en Angleterre sur le plan politique, militaire et économique,
Le fonctionnement des institutions bretonnes avant 1532, puis jusqu'à la Révolution.
Si 5% des Bretons continentaux dispose d'une vague notion de ces événements ce serait déjà surprenant.
Vous êtes enseignant, c'est bien... mais là aussi je m'étonne que nos enseignants bretons soient si peu engagé (c'est un euphémisme) face à l'absence totale de transmission de l'histoire chez les enfants bretons continentaux. D'autant que si l'histoire de Bretagne et des Bretons n'est pas au programme de l'état français, rien n'empêche nos enseignants bretons de faire leur devoir de transmission... qui à l'évidence est totalement absent (y compris chez Diwan).
Quelle autre nation en Europe peut afficher officiellement 70 à 80% de la population totalement ignorante de son histoire?
J'abonde dans le sens évoqué par «Spered Dieub» d'un débat avec Jean-Claude Even...
L'histoire de Bretagne et des Bretons mérite mieux que les affirmations du moment, le débat vidéo courtois et pédagogique entre passionnés est bien plus méritoire.
Car c'est devenu choquant de voir ARTE ou RCM (reportages européens ou américains) évoquer des pans de notre histoire «pudiquement» absent chez nos historiens...
Bien cordialement,
@ Spered Dieub,
Cornette a dit que ce qui est «formidable», c'est que les Bretons ont «intégrés en conscience l'idée de la France»...
Conclusion étrange d'un historien pour présenter l'histoire de 2 peuples qui se sont affrontés (s'affrontent toujours) depuis 16 siècles dans ce qui est probablement le conflit le long de l'histoire de l'Europe (sur le plan militaire, culturel et démocratique).
Est-il exact que Grégoire de Tours ne mentionne pas que les Bretons sont des nouveaux venus sur le continent ? Si c'est exact, comment l'explique-t-on?
Merci
Votre paragraphe :
«Comment expliquez-vous que la partie occidentale de l'Armorique porte le nom de »Bretagne« dès le 5/6ème siècle (ce qu'elle n'avait pas avant, bien que les Britanniques semblent rattacher la population de l'époque plus aux Bretons qu'aux Gaulois) alors que dans cette même période les Bretons insulaires ont perdus l’appellation pour le terme de »Gallois« (même si le terme »Briton / Breton«, reste aujourd'hui d'actualité quand ils veulent se référer spécifiquement à l'origine nationale) et qu'à l'inverse ce terme »Breton« est resté premier chez les populations continentales ayant résisté aux invasions et conservées leur indépendance.»
Je me suis souvent posé la question sur le pourquoi se faisait-il, que les Bretons/Gallois avaient adopté ce nom de : Gallois, mais sans avoir de réponses précises, ni fait de recherches, juste une rêverie sur la question.
En picorant de nombreuses lectures j’ai lu que les Grecs donnaient le nom de «Keltoï» (Celtes) à un certain nombre de peuples au nord de la Méditerranée. Et j’ai lu également que les Romains pour désigner ces mêmes peuples, utilisaient le terme de «Galli», qui toujours suivant mes lectures et rêveries donna les mots désignant la « Gaulle et Gaulois, Galice et Galiciens, Galicie en Pologne avant 39/45, Galates et Galatie en ce qui devait devenir la Turquie. Ma rêverie m’a amené comme ça jusqu’en Galilée, à peine à cinq cents kilomètres au sud du royaume des Celtes Galates. Cette Galilée, que dans une lecture plus tardive de E.Renan (Jésus), je découvrais que celui-ci nommait aussi cette Galilée: La Gaulonitide…Région d’un peuple joyeux pas très apprécié par les Juifs de Judée et d’Israël…La Cène n’est-elle pas un banquet de fin… digne d’Astérix ?...
L’on peut peut-être considérer qu’en raison d’une «pression» romaine aussi forte en «Kembre» que sur le continent, et plus peut-être là que dans d’autres régions de Grande Bretagne, l’origine romaine de désignation des Celtes s’est là aussi imposée en «Pays des Galli»?
J’ai lu, et vu aussi notamment des docs sur ARTE, qu’en Bretagne la Grande entre les Bretons et les Romains les combats furent très durs, sanglants, beaucoup de massacres de Bretons menés par leur grande reine guerrière Boudicca, ou encore Boadicée, de déportations… Il ne serait pas étonnant que défaits, durement administrés et exploités deux à trois bons siècles, la désignation romaine (Galli), à partir de cette époque, ait pris petit à petit le dessus sur celle de Bretons. Ils devinrent donc «Gallois» pour une partie du/des peuples ! Ce qui peut éventuellement conforter ce que vous écrivez dans la dernière phrase de votre paragraphe cité plus haut.
En Breton (moderne ?) le nom du Pays de Galles est Kembre venant du celtique ( Cymru Cambrie, Cambria,). Quant à France, ce pays de Gaulois et dans la continuité des Francs, les Bretons du continent l’on nommé Bro G/C’hall (mutation du G en C’H). Le mot «gall» dans son évolution désigne aussi et toujours aujourd’hui le Français.
J'ai du mal à comprend ce que cette phrase signifie concrètement. Pouvez-vous reformuler de manière plus pédagogique ou vulgarisé?
A ma connaissance, la Bretagne continentale est née du replis des légions bretons (soldats et familles des soldats ainsi que marchants et commerçants évoluant autour de ces installations... un peu comme aujourd'hui sont les bases américaines qui sont de vraies petites villes avec plus de civils que de militaires et dotées de tous les services) qui étaient basés en Gaules du Nord (Gardes frontières le long du Limes, unités d’intervention en poste arrière souvent de type cavalerie qu'on appellerait aujourd'hui les «forces spéciales» ou les forces d'action rapide et unités navales dont la base principale était Londres mais qui possédait des bases avancées à Brest et au Yaudet à l'entrée de la Manche).
Donc, le retrait progressif de ces troupes acculés dans ce qui deviendra le «réduit breton» Vilaine/Rance (que les Français essayeront de faire renaître en 1939 face à l'armée allemande... vieux souvenir d'une époque lointaine) créera une stabilisation du front obligeant Childéric à une paix qui le soulagera d'un affrontement sans vainqueur avec les Bretons lui permettant de se retourner contre les Burgondes et les saxons afin d'assurer sa présence en Gaulle.
Les «Marches de Bretagne» restant un point de divergence, car officiellement revendiqué par les Francs mais militairement sous domination bretonne dès que les Francs étaient obligés de soulager leur présence militaire (un peu comme ce qui se passe aujourd'hui avec l'Américain en Afghanistan).
Un statut co qui se maintiendra jusqu'au Traité de Verdun 843 où les fameuses «Marches de Bretagne» n'apparaissent plus dans le partage de l'Empire Franc car finalement considérées par les Francs comme Bretonnes au vu de la réalité géopolitique sur le terrain.
Est-ce ce retrait des légions (militaires + populations civiles) que vous appelez «migration» et est-ce traité de paix avec Childéric que vous évoquez par «arrangement»?
Vu que nous sommes en plein Vème siècle!