Madame Hidalgo, maire de Paris, a, ordinairement, trois sujets de préoccupation, Paris-plage, les voies sur berge et la pollution diesel, mais ne lui demandez surtout pas de parler de sécurité, des 6.000 vélos/an dérobés dans sa ville, de la cherté des logements, du casse-tête du stationnement et des transports, des Sdf... en fait de la plupart des sujets de société ! sujets triviaux sans doute … ou trop sensibles, dont la simple évocation pourrait effrayer ses bobos ?
Pourtant, cette écolo bon teint, certainement adepte de la décroissance, sauf concernant le budget de l'État, s’enthousiasme soudain pour les Jeux et « l'indécence de ce grand cirque planétaire qui étale ses vices en Mondiovision » (1), et va occasionner une débauche de pollution, pas en 205 diesel c'est vrai, et de gaspillages.
Car, comme vous le savez, Paris, non la France, est candidate aux Jeux Olympiques de 2024. Le coût prévisionnel de cet événement est estimé à 6,5 milliards et pour complaire à l'esprit beauf interplanétaire, ce sera évidemment un investissement durable et responsable, en conscience et en responsabilité, comme dirait Valls, phraséologie à la mode.
En fait, il est à prévoir qu'au final, si Paris est retenue, le budget sera, au minimum, multiplié par deux, trois ou quatre, comme c'est l’habitude. Car dans l'histoire des Jeux, les budgets prévisionnels ont toujours été dépassés de beaucoup.
Pour Barcelone, Londres ou Athènes, on gravite autour des 10 milliards d'euros, quand les jeux de Chine ont culminé à 32 milliards et ceux de Sotchi à 36 milliards ! (2)
Cette inflation des budgets peut causer la ruine financière des villes organisatrices.
A la suite des jeux d'Athènes (2011), ville qui n'avait pas les moyens de ses ambitions, la dette de la Grèce a augmenté, des équipements coûteux sont désormais en friche par manque d’entretien, et l'on sait ce qu'il est advenu depuis de ce pays en quasi-faillite ...
Que cela soit en Grèce ou au Brésil, combien d'écoles, de dispensaires, de routes, d'investissements productifs, sacrifiés à cet étalage de fric siphonné par les entreprises privées et la corruption.
Donc Paris va dépenser beaucoup d'argent, 12 milliards au moins, y compris de l'argent public (+ de 3 milliards), à son seul bénéfice, mais avec le concours des Français et des Bretons.
Auteur d’études sur les Jeux olympiques, Victor Matheson est sceptique quant aux gains : « mon premier conseil pour n'importe quelle ville qui souhaite soumettre sa candidature aux Olympiades est de s'enfuir au plus vite ! » résumait-il, en 2013, dans le Washington Post. (3)
Tous les experts s'accordent à dire que les retombées positives ne peuvent être économiques : quelques infrastructures dans une ville déjà fort bien pourvue, des retombées pour les investisseurs privés, des coûts pour le reste des Français.
Alors peut-être un prestige international accru, Paris était déjà la première destination du monde, mais quid de la voie lactée ?, un bénéfice social, un bien-être collectif, une fierté nationale (4), du vent. La baguette magique des Jeux ne va pas ressouder les banlieues à la communauté nationale, ni relever le niveau scolaire, ni accélérer la croissance française, ni diminuer la dette, ni booster la croissance, ni...
Devant le «m'as-tu-vuisme», la vanité et le conformisme des décideurs, le peuple sait parfois être raisonnable, les Cariocas ont protesté, sans succès, contre la tenue des Jeux, Hambourg a dit non, et Boston, la ville aux 78 Nobels, vient de les refuser, voilà des gens raisonnables. Je leur dis bravo d'avoir remis les songes-creux à leur place.
Dans le fond, si les Parisiens veulent s'offrir les Jeux, cela ne me gène pas beaucoup. En revanche, j'aimerais qu'ils les financent eux-mêmes, et ne viennent pas solliciter les contribuables bretons, en particulier, vu que la plupart des équipements et des investissements seront réalisés sur Paris.
Et comme je ne pense pas être entendu, eh bien, dans l’intérêt des Bretons et des Français, je souhaite que Paris ne soit pas retenue pour ces Jeux Olympiques 2024.
Notes :
1. Marianne : (voir le site)
2. Le Monde : (voir le site)
3. France Info : (voir le site)
4. Le Nouvel Obs : (voir le site)
■Si Paris veut les jeux, si Paris veut dépenser de l'argent pour son prestige... la vérité c'est que les Bretons sont d'accord car la volonté de Paris est la volonté des Bretons...! Par principe, le Breton n'a pas d'opinion, ou du moins son opinion ne va pas plus loin qu'une manif, quelques bonnets, et cela étalé au grand maximum sur quelques jours..., qui prendra fin quand les médias et les centrales parisiennes siffleront la fin de la partie!
Alors si j'étais Paris, je ne vois pas pourquoi je me gênerais de dépenser si tel est mon plaisir!
Si nous espérons que Paris perde, c'est parce que nous avons aucune volonté à exprimer autre chose que notre accord inconditionnel à Paris!
Au mieux en appellerons nous à l'opinion des Français... et à notre solidarité avec leur opinion, comme notre seule audace à nous exprimer!
Donc, Paris décidera et Paris le sait que trop bien!