Éric Le Ray est un Breton qui a fait un doctorat sur l'histoire du journalisme, sa thèse est sur Marinoni, l'inventeur du journalisme moderne (*). Il a eu [[Bep]] et Cap imprimeur et fait la prestigieuse [[école Estienne]] avant de reprendre l'université suite à une rencontre avec le livre de Mac Luhan Comprendre les médias. Si Mac Luhan s'est rendu célèbre avec son fameux «Le médium est le message», Éric Le Ray est connu pour avoir annoncé «The people is the message», ou «Les gens sont le message». Une autre révolution en perspective.
Son père était un Breton de Muzillac devenu journaliste au Havre où est né Éric. Il semblerait que c'est son père qui lui ait transmis la passion du journalisme y compris d'en comprendre son évolution. Émigré au Québec dès 2004, il devient secrétaire général de l'Union des Bretons du Canada (aujourd'hui association en sommeil). Il revient régulièrement en Bretagne où il a un point de chute près d'Ambon. Alors qu'il travaillait pour une radio du Québec en 2009, il avait conduit une interview du fondateur de l'ABP.
Éric Le Ray vient de sortir son troisième livre : Le Journal sans journalistes qui annonce ce qu'il appelle le 5e pouvoir : le pouvoir des réseaux sociaux. Le 4e étant bien sûr celui de la presse traditionnelle et les trois autres les trois branches des institutions démocratiques que nous avait proposées Montesquieu.
Pour résumer, le simple citoyen, les gens ordinaires comme aimait à les qualifier George Orwell dans son oeuvre, qui n'ont pas forcément une carte de presse, remettent en cause le quatrième pouvoir traditionnel pour en fonder un cinquième, celui des individus, car ils sont tous devenus un média.
Pour Éric Le Ray «les journalistes sont responsables de leur disparition ou en tout cas de la remise en cause de leur pouvoir, celui du quatrième pouvoir, car au lieu d'avoir la vérité comme étendard ils préfèrent servir des connivences et des intérêts particuliers... donc son opinion ne vaut pas plus ou moins qu'un autre citoyen car la vérité est affaire de faits vérifiables, de savoir, et de connaissance, pas d'opinion» et «Si un simple citoyen se met à la recherche de la vérité à tout prix, il peut faire un aussi bon journaliste qu'un journaliste professionnel encarté».
Éric Le Ray nous avertit aussi sur la manipulation des sondages. On peut manipuler des élections en annonçant de faux sondages et le 4e pouvoir semble avoir exercé cette option machiavélique.
Un autre affaiblissement du 4e pouvoir vient des surveillances policières des journalistes eux-mêmes. Le Ray fait le parallèle entre les écoutes téléphoniques d'une demi-douzaine de journalistes au Québec avec l'affaire des fadettes des journalistes du Monde sous Sarkozy. Des infractions qui ont pour conséquences l'instauration de la peur et donc de la méfiance des citoyens à se confier à des journalistes. Le secret des sources n'est plus garanti.
Dans son livre, Le Ray explique entre autres comment Donald Trump a gagné les élections présidentielles grâce aux réseaux sociaux et contre le 4e pouvoir, lui, entièrement dédié à Hillary Clinton. Il rappelle les chiffres de Charles Bwele dans un article de Contrepoints de novembre 2016 les réseaux sociaux ont-ils déjà défait Hillary Clinton ?. Le milliardaire totalisait 28 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux alors qu'Hillary Clinton seulement 10 millions. Le Ray va jusqu'à appeler twitter une «plateforme électorale»...
Pour la version numérique kindle : (voir le site)
Une version papier bientôt à la fnac ou contacter Éric à e-paperworld.epc@bell.net
(*) Marinoni. Le fondateur de la presse moderne (1823-1904), Éric Le Ray
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