D'un artiste breton à un politique de Bretagne : Liberté Égalité Fraternité ou la Mort ? Plutôt la mort que la souillure !

Communiqué de presse publié le 9/02/17 3:42 dans Cultures par Jean-Loup Le Cuff pour MAB, Musée Archipel Breton
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BZH - LEF

A Monsieur XXXXXXXXX

Maire de XXXXXXXX et

Vice-président du Conseil régional de Bretagne :

Monsieur,

Je tiens d’abord à vous remercier pour avoir pensé à moi, afin de réaliser une oeuvre sculptée à l’entrée de l’école élémentaire Jacques Prévert de votre ville, ce qui montre l’intérêt que vous portez à mon travail de sculpteur. À réception de votre proposition j’ai été partagé devant la nature de la commande, à savoir illustrer la devise républicaine centraliste française « liberté, égalité, fraternité ».

Le sculpteur qui est en moi a tout de suite visualisé les belles valeurs à mettre en exergue, et imaginé les formes possibles de ce travail de commande. Par contre, aussitôt, le militant breton qui est en moi s’est dit que cela était tromper l’enfance, face à la réalité plus sordide que cachent ces trois mots accolés, et dont le sens n’a jamais été respecté par votre république.

En 2000 et 2001 j’ai dû me battre contre un projet d’enfouissement d’ordures ménagères sur le site historique de la bataille de Saint-Aubin du Cormier…

Aucun parti républicain n’est venu à notre aide, les trois principaux étaient à la manoeuvre dans ce projet : PS-RPR-UDF.

Après notre victoire, on nous l’a fait payer par le sabotage de plusieurs entreprises culturelles, dont un festival et une maison d’édition, des menaces et des intimidations… Là j’ai vu le véritable visage de la république française et de ses valeurs…

De façon plus large, la Bretagne morcelée par votre république n’est toujours pas réunifiée, alors que votre parti, comme celui de vos adversaires principaux, a eu tous les pouvoirs…

Nos langues originelles (dites régionales) interdites d’enseignement par votre république dès ses débuts, se meurent, et ce n’est pas les moins de 7 % d’enfants qui apprennent le breton aujourd’hui, qui vont réussir à sauver cette langue celtique nous venant de temps bien plus anciens que celui de la pratique du français récent…

L’histoire de Bretagne n’est pas enseignée, et aucun musée en Bretagne ne parle de nos rois et de nos ducs, qui régnèrent pourtant de façon souveraine pendant prés de sept siècles…

Et là dans mon inventaire récent, je suis très soft puisque je ne parle pas des colonnes infernales, des noyades de Carrier à Nantes sous la Terreur, de Conlie, etc., etc. Je ne parle pas non plus de toutes les exactions envers les autres peuples et nations originelles de l’hexagone, ni des peuples et nations envahis hors de France, avec les soubresauts que l’on connaît, encore visibles aujourd’hui.

Ma devise est « Kentoc’h mervel eget bezañ saotret », mon hymne le " Bro gozh ma zadoù ", mes bannières les 4 gwenn ha du, mon pays la Bretagne millénaire réunifiée, mon idéal la démocratie et le respect des peuples et des minorités.

Et comme je ne veux pas trahir mes valeurs et mes symboles, vous comprendrez que je ne puisse servir cette devise fallacieuse qui nous a fait tant de mal, et qui continue à en faire.

Vous m’en voyez désolé, je n’ai rien contre vous, mais je vous joins un mémento de deux pages que j’ai rédigé sur son origine et quelques exactions choisies de votre république à l’encontre de mon peuple et de mon pays, qui n’ont rien à envier à celles causées par la monarchie précédente.

Voilà mon inventaire à la Prévert, certes peu sculptural mais totalement sincère.

Très cordialement à vous, dans l’espoir d’une éclaircie future pour tous les peuples et cultures asservis.

A wir galon deoc’h,

Yann Vleiz Ar C’hunff

(Mab Koad Sav Pell ha Tad An Dael)

D’ar 9 a viz C'hwevrer 2017 e Goneg.

Annexe :

1848 - 1880 : Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort !

Liberté, Égalité, Fraternité est la devise de la République française, de la République d’Haïti, de la Grande Loge de France, du Grand Orient de France, du Droit humain et de la Grande Loge Nationale de France, et plus généralement, elle est dite « devise républicaine » de toutes les loges maçonniques françaises.

Elle figure dans l'article 2 de la Constitution française de 1958. La liberté et l'égalité sont posées comme principe dans l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, texte qui fait partie du Préambule de la Constitution de la Cinquième République française (bloc de constitutionnalité). Ces trois mots apparaissent, parmi de nombreuses autres formules, pendant la Révolution française, la première fois dans le Discours sur l'organisation des gardes nationales de Robespierre, imprimé et diffusé mi-décembre 1790, mais jamais prononcé. En 1793, la commune de Paris impose d'inscrire « La République une et indivisible - Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort » sur la façade de l'Hôtel de Ville, sur tous les édifices publics de la ville et aussi sur des monuments aux morts.

Cette devise est adoptée officiellement en France une première fois le 27 février 1848 par la Deuxième République, et surtout après 1879 par la Troisième République, inscrite aux frontons des édifices publics à l'occasion de la célébration du 14 juillet 1880.

Ci-dessous, quelques principales dates ne concernant que la Bretagne sous domination républicaine française : ( Parmi de nombreuses autres possibles et une multitude d’affaires… sans mentionner ici les nombreuses autres guerres et occupations coloniales ailleurs dans le monde…)

1790 : 15 février, découpage de la province de Bretagne en 5 départements : Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d'Armor), Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) et Morbihan (petite mer en breton). Suppression du Parlement Breton le 6 septembre 1790 par Paris ("la France est une et indivisible"). Fin de l'autonomie de la Bretagne.

1793-1794 : la Terreur en Bretagne : Les noyades collectives des Bretons à Nantes de Jean-Baptiste Carrier, et en sud Bretagne (comme en Vendée), les colonnes infernales rasent, massacrent, torturent des villages entiers…

1870 : Mort de nombreux Bretons au camp de Conlie, près du Mans : Constitution de l'armée de Bretagne pour lutter contre les Allemands. Cette armée est abandonnée sans armes dans la boue du camp de Conlie par crainte "que ce soit une armée de chouans".

1902 : Émile Combes interdit l’utilisation de la langue bretonne dans les écoles.

Avant la Première Guerre mondiale, la moitié de la population de Basse-Bretagne ne connaissait que le breton, l’autre moitié étant bilingue breton-français. Aujourd’hui la langue bretonne, toujours très peu enseignée par l’Éducation nationale française, est en danger d’extinction (programmée)… La langue bretonne est aujourd’hui la seule langue celtique à ne disposer d’aucun statut car la République française n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et a instauré la loi relative à l’emploi de la langue française dite « loi Toubon ». Chaque année, des rassemblements de plusieurs milliers de personnes demandent l’abrogation de cette loi unique en Europe et la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

1914-1918 : Mort de très nombreux Bretons (Entre 150.000 et 250.000 selon les sources…) aux premières lignes des tranchées, dans un pourcentage bien supérieur à la moyenne française.

1940 : Une centaine de marins de l'île de Sein répondent à l'appel du général de Gaulle et le rejoignent dans la lutte contre les Allemands. Ces Bretons sont les premiers «Français» à s'engager dans la lutte contre l'occupant. Malgré cela, de Gaulle, dissuadé par Debré, ne réunifiera pas la Bretagne à la « libération », morcelée par Vichy en juin 1941…

1955 : L'histoire de la région artificielle et jacobine « Pays de la Loire » commence en 1955 par arrêté ministériel du 28 novembre 1956 signé sous la Quatrième République en même temps que les autres régions lors de l'instauration des régions de programme, publié au Journal officiel du 6 décembre 1956. Ce découpage administratif, entérinant le morcellement vichyste de la Bretagne, sera conforté par la création des Régions administratives, sous la cinquième république…

1994 : 4-5 février, incendie du Parlement de Bretagne à Rennes, lors d’une manifestation de marins-pécheurs. De nombreux témoignages le confirment : trois départs de feux intérieurs volontaires sur ordre du ministre de l'Intérieur, avec la complicité du Premier ministre et du président de la République... (Aucune fusée de marin pêcheur n'a le pouvoir calorifique et temporel de mettre le feu à d'énormes poutres de chêne à travers d'épaisses ardoises froides d'une nuit de février, surtout de nombreuses heures après le départ des marins pêcheurs... ???)

Les tapisseries endommagées par l'eau des pompiers ont été divisées en deux tas : le premier tas des politiquement correctes, le second tas jugé "nationaliste breton" parlant de l'histoire de la Bretagne indépendante... Le second tas a été incendié dans un atelier de restauration du côté de chez Pasqua.... Les murs de ces tapisseries au Parlement sont aujourd'hui vides...

2000-2001 : Volonté des pouvoirs publics jacobins de réaliser un site d’enfouissement d’ordures ménagères sur la partie nord-nord-est du champ de bataille de Saint-Aubin du Cormier, où la Bretagne perdit son indépendance en 1488, et où près de 7.500 hommes d’une dizaine de nations européennes sont enterrés.

2017 : Jusqu’à ce jour, aucune volonté républicaine de réunifier la Bretagne, d’enseigner à tous les enfants bretons leurs langues et leur histoire… Aucun musée en Bretagne ne parle de nos rois et ducs Bretons. L’histoire « officielle » de Bretagne vue par la France ne commence qu’avec le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII. Avant, silence sur nos 7 siècles d’indépendance… Aucune auto-détermination pour le peuple breton, qui n’est pas juridiquement reconnu comme tel. La totalité de la manne fiscale bretonne est gérée par la république française depuis Paris… Le PIB annuel de la Bretagne est pourtant équivalent à 115 milliards d’euros… Pillage et ethnocide continuent donc… La France est-elle un pays démocratique ? Objectivement il semble que non… Une oligarchie affairiste, centraliste et ethnocidaire sans doute …

Devise française : Liberté, Égalité, Fraternité (ou la Mort ?)

Devise bretonne : Plutôt la mort que la souillure...

(Note : L'image d'illustration est composée à gauche du symbole de ma première association bretonne, que je préside depuis 2002 : MAB Koad Sav Pell, gravé par Marc Simon, et à droite d'une image d'archive de Gallica. Mon travail personnel de sculpteur a pour matière l'acier forgé.)


Vos commentaires :
Mardi 7 mai 2024
Jacques je ne vous ai pas oublié ;). Nos points de vue, du moins à partir du mien, vont globalement dans la même direction. Ma remarque n’est qu’un commentaire désabusé à partir de votre référence à la castration, sur le «mouvement immobile breton» qui prétend défendre les intérêts, les idéaux et l’avenir des Bretons.

Le problème de ce «mouvement erratique» c’est qu’il se meut, évolue dans les structures fortifiées de «l’ennemi», et celui-ci ne lui tient pas rigueur de s’être trompé de «forteresse», au contraire il le choie, le chérit, le corrompt et l’annihile en douce ! Du moment qu’il continue à se tromper de combat, de place forte, et qu’il alimente Paris en munitions contre ce qui est et se dit breton, ce tremblement breton peut donc végéter en Bretagne sans problèmes et s’illusionner sur ses activités pro-bretonnes.

La «coque», certains disent «coquille», est une protection utilisée dans plusieurs sports de combat pour protéger les parties sensibles des individus qui s’affrontent. Ce sont celles que l’on peut notamment «castrer», mais comme en France l’on peut avec un seul mot faire un poème, l’on rajoute également comme matière à « castrer » : les neurones, avec la « totale » que représente les dendrites et axones annexes pour que la réflexion ne puisse étendre ses métastases subversives à partir des neurones voisins, auxquels je m’obstine à accorder ma confiance dans leur ténacité naturelle…

La «reptation bretonne» est donc une fausse coquille , un mouvement imperceptible…Un mirage ! Qui ne protège rien de ce qui est essentiel…

Je prie KAD, si je le peux, de ne pas se considérer du Mouvement breton pour l’instant. Du moins surtout pas avant que celui-ci ne soit devenu totalement inerte et inconnu ! Vous y perdriez votre réputation…à construire. (:0)

Nb: Chez le père Ruquier en ONPC, Michel Onfray cette nuit était invité. Pour la promotion de son livre Décadence. Et là des régions asservies il prit la défense. En disant: il faut décoloniser les provinces. Voilà pourquoi pour Michel Onfray, j'en pince! L'UDB en un temps déjà lointain disait Que colonie clairement la Bretagne était! Un rêve paaasse...

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