Des plaques de rues bilingues français-breton dans le centre historique de Nantes !

Reportage publié le 27/01/17 12:42 dans Patrimoine par Didier Lefebvre pour ABP
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Dévoilement de la première plaque bilingue à Nantes : Catherine Choquet, Pierre-Émmanuel Marais, Olivier Château
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Olivier Château
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Stread ar C'hastell - Naoned
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Catherine Choquet, Pierre-Émmanuel Marais, Olivier Château
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Une cinquantaine de personnes pour le dévoilement de la première plaque bilingue nantaise
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François de Rugy
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A la mairie de Nantes, on boit aussi breton !
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Mini séance du conseil municipal ?
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Pierre-Emmanuel Marais

Ce n’est pas encore la Réunification, mais…

Ce n’est pas encore des Gwenn ha Du sur tous les bâtiments publics, mais…

Ce n’est pas encore le Bro Gozh va Zadoù lors de chaque cérémonie, mais…

Qu’il va être bon se promener dans les rues du Nantes historique (dans la surface délimitée par les cours Saint-Pierre à l’est et 50 Otages à l’ouest, en passant par le quai Ceineray au nord (Préfecture, Conseil Départemental, et la ligne de tramway n°1 au sud. Ajoutons aussi la proximité de l’ensemble des écoles bilingues de la ville.

A l’occasion d’une vaste vague de remplacement de plaques usagées, grâce au travail opiniâtre de Pierre-Emmanuel Marais, élu UDB au Conseil municipal, grâce à une pression forte de différentes associations, dont l’Agence culturelle bretonne, la municipalité a fait ce geste, tant symbolique pour notre langue. La pose de plaques bilingues.

En bonne et due forme, non pas en catimini, avec invitation et accueil presse, la plaque a été dévoilée par quatre élus, Olivier Château, adjoint en charge du Patrimoine, Catherine Choquet en charge de la restauration scolaire, Pierre-Emmanuel Marais, conseiller municipal en charge de la Diversité linguistique et Sonia Meziane, en charge de l’Égalité hommes-femmes.

Straed ar C’hastell – Rue du Château

A deux pas de la statue de la duchesse Anne de Bretagne, réalisée par Jean-Fréour, face à l’entrée principale du Château des ducs de Bretagne, la rue du Château. Ou plutôt, nous pourrons dire dorénavant et officiellement, Straed ar C’hastell. Amis bretons, regardez cette plaque. D’autres vont suivre.

Le dévoilement fut bref, et suivi d’une cérémonie plus officielle et néanmoins amicale, dans la Tour du Fer à Cheval, dans le Château des ducs voisin. Une cinquantaine de militants bretons de longue date, associatifs ou politiques ne voulaient pas manquer ce moment. Parmi eux, on reconnaît des membres de l’UDB, du Parti Breton, on reconnaît le député François de Rugy, très entouré, des membres de l’association Bretagne Réunie, du Centre Culturel breton Yezhoù ha Sevenadur, de l’Agence culturelle bretonne, du Comité des Vins Bretons et Visant Roue, directeur de l'Office public de la langue bretonne, Ofis ar brezhoneg.

Un discours en breton de Pierre-Emmanuel Marais

Dans son discours, Olivier Château insiste sur la politique culturelle de la ville, dont l’objet est de faire vivre la diversité culturelle de la ville, et des actions engagées en faveur de la langue bretonne, dans le cadre de la charte Ya d’ar Brezhoneg, signée le 6 avril 2013 (1). Discours conclu par un « Bloavezh Mat » apprécié.

Pierre-Emmanuel Marais, fidèle à son habitude, n’oublie pas de traduire en langue française son discours prononcé en breton. "Elles [ces plaques] nous disent d'abord l'histoire de notre ville où le breton a toujours été parlé - de façon le plus souvent minoritaire, voire caché - mais toujours vivant. C'est le cas aujourd'hui avec le dynamisme des écoles bilingues, l’action des nombreuses associations culturelles fédérées par l'Agence culturelle bretonne, le Centre culturel Yezhoù-ha-Sevenadur, Kentelioù an noz, hag all..." Tout le monde est heureux d'entendre ce qu'il était venu chercher ". Elles nous disent aussi la singularité de notre Ville, capitale de la Bretagne".

Voir les textes en PDF.

Interview de Olivier Château, adjoint en charge du Patrimoine

- Agence Bretagne Presse : M. Olivier Château, cette plaque est donc la première d’une longue série ?

- Olivier Château : Oui, nous avons commencé ici, face au Château des Ducs de Bretagne, mais progressivement, nous allons couvrir tout le centre historique de Nantes. Nous irons même au-delà, car à proximité des écoles bilingues de la ville, nous les poserons aussi.

- ABP : Où en est la mairie de Nantes de ses engagements signés de la charte Ya d’ar Brezhoneg ?

- OC Nous travaillons sur les cinq engagements. Le soutien de l’enseignement bilingue se poursuit, la signalétique des entrées de ville aussi, il est possible de se marier en breton, et nous programmons des spectacles, avec le soutien de l’Agence culturelle bretonne. Mon collègue en charge des bibliothèques dirait mieux que moi ce que nous faisons pour la langue bretonne dans les bibliothèques de la ville.

- ABP : En route vers le niveau 2 de la charte ?

- OC : La signalisation bilingue des rues du centre est un premier pas vers le niveau 2. C’est une des options. Donc oui, nous y travaillons, et c’est un objectif.

- ABP : Nantes est-elle bretonne ?

- OC Je ne me positionne pas dans ce registre. Mais sur un plan culturel, évidemment, oui. Nous souhaitons promouvoir encore plus la culture bretonne de la ville.

- ABP : Seriez-vous prêt à demander avec beaucoup d’acteurs associatifs de la ville que le Conseil départemental de Loire-Atlantique fasse jouer son droit d’option (2) ? (et demande à rejoindre la région Bretagne ?)

- OC : Ce n’est pas le rôle des élus de la Ville, ce n’est pas un sujet qui est dans nos discussions, ce n’est pas un dossier majeur pour nous. Non, ce n’est pas notre rôle.

- ABP : Johanna Rolland (maire) avait promis par écrit dans sa campagne électorale, puis David Martineau (adjoint en charge de la Culture) un Gwenn ha Du sur l’Hôtel de Ville de Nantes. Qu’en est-il de cette promesse ?

- OC : A mon niveau, je ne peux pas vous répondre aujourd’hui. Ma préoccupation, avec Pierre-Emmanuel Marais, est de faire avancer ce dossier. On en reparlera plus tard.

Notes :

(1) Les 5 options retenues par la ville de Nantes dans la cadre du niveau 1 de la charte Ya d’ar Brezhoneg :

- Développer l’enseignement bilingue ;

- Compléter la signalisation déjà étoffée des entrées de ville ;

- Renforcer la place du breton dans les bibliothèques ;

- Signaler la possibilité de se marier en breton ;

- Programmer des spectacles en breton.

(2) voir (voir notre article)


Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024
Spered dieub, que les Écossais aient perdu leur référendum sur leur indépendance est dû au fait, apparemment accepté et reconnu, qu’ils aient accordé le droit de vote sur la question aux personnes d’origine immigrées.
Personnellement je n’ai pas eu besoin qu’un tel référendum ou autre vote ait eu lieu, pour percevoir et estimer un tel danger représenté pour les Nations de France, engagées dans tel processus ou approchant, quel que soit le niveau d’autonomie revendiqué ! Ni, sans racisme ni xénophobie, pour m’interroger sur l’impact de l’immigration dans les différentes strates et assemblées des structures syndicales, et de politiques décisionnelles de l’état français agissant sur tout …le territoire !

Les Écossais dans un processus d’émancipation _« pour le moins»_ depuis des siècles avec les Anglais, ont vu leur volonté historique, anéantie dans cette tentative-là, par des votes d’immigrés qui ont considéré (contre les Écossais), qu’il n’était pas de « leurs intérêts »que cette indépendance soit obtenue. Ce faisant, ils ont fait le jeu de la couronne dite «britannique»! Sans s’embarrasser du combat séculaire des Écossais ;Pas plus qu’en France, ils ne s’embarrassent ou s’embarrasseraient d’agir toujours plus, pour contrecarrer des décisions politiques dans l’espace français, qu’ils pensent ou penseraient leur être contraire à eux et leurs avantages, leurs ambitions politiques, leurs idéologies. Même contre les nôtres… Aux différents niveaux territoriaux, leurs motivations par intérêts sont les mêmes.

Mes réflexions n’ont rien à voir avec une quelconque xénophobie, mais avec un constat évident que les immigrés et les autochtones n’ont pas les mêmes liens affectifs, les mêmes motivations et désirs d’évolution culturelle, économique, et autres pour nos pays… Á chacun de les percevoir, de les apprécier à leurs justes effets, si possible, et d’en tirer conclusions et actions. Aux citoyens peut-être de prévoir ce que, et pour, des hommes politique dignes de ce nom auraient dû, devraient, et doivent « prévoir ».
Mes réflexions m'amènent à considérer que le «white spirit» intellectuel actuel qui se diffuse partout est un sacré diluant pour notre civilisation… Engendrant laxisme, refus du réel et illusions hypnotiques !

Mais à voir, écouter et constater ce qui se passe en ce moment, et qui atteint un paroxysme de décadence, d’incompétence, d’idiotie et de vénalité, il semble que notre futur soit bien compromis. La dégradation des relations sociales, les violences multiples et diverses, déjà anciennes, n’ont pas l’air d’être prises en compte dans les avis et opinions qui veulent à tout prix se maintenir dans les strictes limites des poncifs, au niveau de l’angélisme et des analyses dépassées, partisanes de chapelles, qui après tout démontrent assez bien l’imprégnation judéo-chrétienne que certains semblent nier à l’Europe. Notamment les concepts charitables les plus « désarmants » …Donc dangereux !

Les quelques petits « éléments de langage » de Anne Maisonneuv et de Josiane Rastapopoulos n’en sont que l’écume , mais l’atmosphère délétère qu’ils dégagent est totalement disproportionné…et inutile !

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