Le Brexit, une chance pour l'Écosse et l’Irlande du Nord. Le Frexit, une chance pour la Bretagne

Chronique publié le 19/01/17 10:50 dans Europe par Yves-François Le Coadic pour ABP
t:0

Le Brexit, une chance pour l'Écosse et l’Irlande du Nord

Le 24 juin 2016, la sortie (BRitish Exit) du Royaume Uni de Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse, Pays de Galles) et d’Irlande du Nord de l’Union européenne a été décidée par un processus référendaire. Le vote Leave (out) des partisans du Brexit avec 51,9 % des voix a obtenu la majorité, le vote Remain (In) n’atteignant que 48,1 %.

Mais dans deux des composantes du Royaume Uni, l’Écosse et l’Irlande du Nord, les partisans du maintien au sein de l’Union européenne ont été majoritaires :

Écosse : remain = 60 %, leave = 40 %

Irlande du Nord : remain = 56 %, leave = 44 %

L’Écosse et l’Irlande du Nord ont voté pour rester dans l’Union européenne tandis que l’Angleterre et le Pays de Galles ont voté pour en sortir.

En Écosse, ce résultat remet à l’ordre du jour la question de l’indépendance écossaise déjà soulevée lors d’un précédent référendum, le 18 septembre 2014. Les partisans de l’indépendance n’ayant recueilli alors que 44,7 % des suffrages, le processus menant à l’indépendance par rapport au Royaume Uni n’avait pas pu se mettre en place. Saisissant l’opportunité offerte par le Brexit, la première ministre indépendantiste a annoncé, en octobre 2016, son intention de présenter un nouveau projet de loi pour un référendum d’indépendance. Si cela est nécessaire pour protéger les intérêts de son pays, elle est déterminée à ce que l’Écosse puisse reconsidérer la question de son indépendance avant que le Royaume Uni ne quitte l’Union européenne.

En ce qui concerne l’Irlande du Nord, cette volonté de rester dans l’Union européenne est justifiée par le fait que l’Union a contribué, en fournissant des fonds sociaux et structurels, à la fin de la guerre civile (entre protestants et catholiques) et a été garante des accords de paix conclus.

Lors du référendum pour le Brexit, le maintien a été fortement défendu par les partis nationalistes (Sinn Féin et SDLP), par ailleurs partisans de la réunification de l’Irlande. Alors que les partis unionistes (UUP et DUP), partisans de rester dans le Royaume Uni et donc opposés à la réunification et eurosceptiques, ont milité pour la sortie de l’UE.

Mais ce résultat europhile a eu pour conséquence de soulever le problème de la réunification de l’Irlande. Pour le Sinn Féin, le Brexit offre une opportunité unique d’aller vers une Irlande unifiée. Ce qui conduirait l’Irlande du Nord à rester de fait dans l’UE, l’Irlande actuelle étant déjà membre de cette Union. Le Sinn Féin appelle donc à l’organisation d’un référendum sur l’unité irlandaise.

Le Frexit, une chance pour la Bretagne

Fort de ces exemples britanniques, on peut envisager en France un scénario identique si une sortie de l’Union européenne (FRench Exit) se réalisait. Deux importants mouvements frontistes, le Front National (FN), premier parti français et le Front de gauche (FG) plus quelques autres groupuscules politiques font campagne aujourd’hui pour une sortie de l’Union européenne. L’hypothèse d’un Frexit peut donc être envisagée.

Dans l’éventualité de l’arrivée au pouvoir de ces eurosceptiques, la situation de la Bretagne, fortement europhile comme le montrent les résultats des référendums sur l’Europe de 1992 et de 2005 (calculés sur les 5 départements bretons), poserait le problème de son maintien dans l’ensemble France.

- Référendum 20 septembre 1992 pour la ratification du traité sur l’UE :

Bretagne historique = 59 %, France = 51 %

- Référendum 29 mai 2005 pour une Constitution européenne :

Bretagne historique = 51 %, France = 45 %

Dans ces conditions, si la Bretagne historique veut rester dans l’Union européenne, on pourrait fort bien envisager d’organiser un référendum sur son accès à l’indépendance.


Vos commentaires :
Vendredi 3 mai 2024
J'approuve totalement le premier message de Léon-Paul Creton. Attendons un «Messie» qui, de toutes façons ne viendra pas. Les Bretons ont «hélas» la même formation d'esprit que les Français. Ils sont à la même école. Défaut premier, ignorance ou mépris de tout ce qui a rapport à l'économie, c'est à dire la gestion des affaires aussi bien publiques que privées. Et cela commence au niveau même de ceux qui voudraient prendre le pouvoir. Ils prêchent pour un rassemblement mais POUR QUOI faire ? Et ils élisent n'importe qui , et ils sont contents lorsqu'ils ont acquis un strapontin quelque part pour entrer dans LE SYSTEME. Et y faire quoi ? Nada, rien, peanut. Paul Chérel
0

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 7 multiplié par 8 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.