“Les Bretons du pays vannetais” était le thème d’une journée d’étude qui s’est tenue à Auray le 22 octobre dernier.
La forte tonalité patrimoniale apparaissait dans de remarquables exposés sur la musique, le mobilier, les objets du quotidien et les costumes. Musique et costumes excellemment illustrés par la présentation d’instruments de musique par un facteur d’instruments et de costumes traditionnels féminins par un styliste-modéliste.
On sait la relative diversité des arts et traditions populaires en Bretagne. Mais cette variabilité ne doit pas masquer le fonds culturel commun des arts et des traditions, des us et coutumes, fonds culturel qui est breton, de matière celtique. C’est la culture musicale, architecturale, vestimentaire de Bretagne que l’on retrouve dans le pays vannetais et non la culture d’une “minorité nationale” (1) vannetaise comme pourrait le laisser croire la persistance d’une approche linguistique clivante.
Qu’il existe un dialecte breton vannetais, nul n’en doute. Mais il doit être mis au rayon des antiquités patrimoniales. La présentation fort savante de ses particularités vocales, syntaxiques et lexicales n’a guère emporté l’adhésion des auditeurs. L’un d'entre eux se désolait du discours toujours présent (et malheureusement dominant chez les enseignants de breton) sur les variations vocales et lexicales du vocabulaire suivant les dialectes.
Quand on sait que la langue bretonne est une langue sérieusement en danger (2), on ne peut qu’être atterré par la persistance de débats diviseurs et destructeurs se fondant sur les formes dialectales de cette langue.
Quand on sait qu’en pays vannetais, non content d’utiliser les vocales dialectales, on enseigne un lexique dérivé du vocal. Par exemple : on écrit “gouil bamdé” pour “gouël bemdez” (3). L’école Diwan d’Auray vous souhaite “blead mat” au lieu de “bloavezh mat”. Lexique dont on ne trouvera pas la traduction dans le traducteur automatique de l’Ofis Publik ar brezhoneg !
Quand on découvre que l’association des associations Emgleo Breizh conforte cette approche passéiste en éditant un petit ouvrage sur le breton vannetais, on se prend à douter de la réussite d’une re-brittonisation de la Bretagne occidentale et de la survie de la langue bretonne.
Que l’on sache, le dialecte poitevin n’est pas enseigné à Poitiers, pas plus que le dialecte picard en Picardie. C’est une langue française unifiée qui est enseignée. Il en est de même pour toutes les langues modernes. Mais à Auray, en lieu et place du breton moderne, unifié, on enseigne le dialecte vannetais et donc la langue et le manuel utilisés ne sont pas les mêmes qu’à Quimper, Brest, Paris ou New-York.
Si l’on se réfère aux prévisions de l’Unesco, la prochaine étape que risque de connaître la langue bretonne, c’est de devenir une langue en situation critique, dernier niveau de vitalité avant son extinction.
(1) L'expression « minorité nationale » désigne un groupe de personnes dans un État qui présentent entre autres des caractéristiques linguistiques spécifiques.
(2) Atlas Unesco des langues en danger dans le monde : (voir le site)
(3) Titre d’appel de la manifestation “Un automne autrement” organisé par “Ti douar an alre” : (voir le site)
■«le dialecte poitevin n'est pas enseigné à Poitiers, pas plus que le dialecte picard en Picardie» : en effet. La France méprise sa diversité linguistique et a construit son hégémonie, à bien des égards criminelle, sur le rejet de toute forme d'altérité, sur l'uniformisation à outrance et sur les normes parisiennes. Pour sauver le Breton, devrait-on s'abaisser à se conduire en Français de base ?
«[le dialecte vannetais] doit être mis au rayon des antiquités patrimoniales». Quelle autorité a-t-on pour décider cela ? Sur quel droit se fonde cet appel à appauvrir le Breton encore un peu plus ?
«C'est une langue française unifiée qui est enseignée. Il en est de même pour toutes les langues modernes» Certes, en France le simple fait de revendiquer un mot de vocabulaire qui ne serait pas validé par les autorités est une hérésie. Mais il est archi-faux (et très franco-centré, finalement) de croire que toutes les langues modernes sont unifiées. Un Irlandais, un Londonien et un Texan parlerons des anglais n'ayant rien à voir, à tel point que les différences entre le parler Léonard et le parler Vannetais nous paraitraient risibles. On me répondra que les deux situations n'ont rien à voir : et c'est vrai, mais il n'empêche que les langues modernes ne sont en aucun cas unifiées.
Pour finir, remémorons-nous une chose : un travail titanesque a été fait au cours du 20e siècle par des linguistes de renom, pour sauver la langue bretonne et harmoniser les graphies des différents pays. Un travail nécessaire, mais qui est depuis des années décrié par des fous furieux vociférant qu'à cause de cette harmonisation, le Breton est devenu une langue «artificielle». Nous savons que c'est faux.
Si, en revanche, nous décidons de détruire la diversité linguistique qui est l'une des grandes richesses du Breton, allez savoir si ce ne sera pas vrai...
«Mais il doit être mis au rayon des antiquités patrimoniales.»
c'est exactement ce que disent les jacobins français quand ils parlent du breton et des autres langues régionales. Bref, vous êtes pour la diversité en France mais contre la diversité en Bretagne. On a peine à saisir la logique.
«La présentation fort savante de ses particularités vocales, syntaxiques et lexicales n'a guère emporté l'adhésion des auditeurs. >L'un d'entre eux se désolait du discours toujours présent (et malheureusement dominant chez les enseignants de breton) sur les variations vocales et lexicales du vocabulaire suivant les dialectes.»
premièrement, vous ne maîtrisez pas votre sujet: «particularités vocales» n'a pas de sens... je suppose que vous vouliez dire «particularités phonétiques»? Renseignez-vous au moins sur le vocabulaire de base avant de vous mêler d'un sujet.
Dire que le discours sur les particularités dialectales est dominant chez les enseignants de breton est une sottise: la majorité d'entre eux s'en moquent et se contentent du breton unifié (souvent même pas maîtrisé d'ailleurs), donc ont le même avis jacobin et uniformisateur que vous.
«Quand on sait que la langue bretonne est une langue sérieusement en danger (2), on ne peut qu'être atterré par la persistance de débats diviseurs et destructeurs se fondant sur les formes dialectales de cette langue.»
Je ne vois pas de quels débats «diviseurs» vous parlez.
Apparemment, vous considérez que la diversité est un danger et non une richesse, et que le breton parlé par les bretonnants de naissance, qui est le véritable patrimoine linguistique de la Basse-Bretagne, ne mérite pas d'être transmis. Vous souhaitez qu'on le laisse disparaître et qu'on le remplace partout par le «breton unifié», qui n'est qu'une novlangue aseptisée, francisée dans sa phonétique et dans sa phraséologie, et qui n'a pas grand-chose à voir avec la façon de s'exprimer des bretonnants de naissance.
Si vous connaissiez le sujet, vous sauriez que dans les faits, la majorité des professeurs ne connaissent que ce «breton unifié», et pour cette raison, les élèves n'arrivent jamais à communiquer en breton avec leurs grands-parents: aucune transmission familiale n'est faite. Le breton natif disparaîtra bientôt, et ce en grande partie à cause des écoles et du milieu militant, qui n'ont jamais souhaité que la langue réelle soit transmise. Dans quelques décennies, on n'aura plus guère que du «diwaneg», c'est à dire du français traduit mot à mot et déguisé derrière des mots inventés, biscornus, souvent gallois, orthographiés en peurunvan. Alors que si le milieu militant avait été plus intelligent, on aurait enseigné la langue réelle et une transmission familiale aurait été possible.
«Quand on sait qu'en pays vannetais, non content d'utiliser les vocales dialectales, »
cette expression n'a pas de sens
«on enseigne un lexique dérivé du vocal.»
aucun sens non plus
«Par exemple : on écrit »gouil bamdé« pour »gouël bemdez« (3).
malheureusement, plus personne n'écrit »gouil bamdé«, du moins dans les écoles, ne vous en faites pas. Et »gouel« ne s'écrit pas avec ë...
»L'école Diwan d'Auray vous souhaite «blead mat» au lieu de «bloavezh mat».
c'est la moindre des choses. Mais à part quelques expressions comme celle-là, je n'ai pas l'impression que l'école Diwan d'Auray enseigne le vannetais, du moins pas tel qu'il est parlé par les gens. J'ai entendu des gens du pays d'Auray dire «mon petit-fils apprend le breton à l'école, mais je ne comprends rien à ce qu'il dit, alors nous ne parlons qu'en français»...
Pourquoi voudriez-vous imposer «bloavezh mat» dans une région où jamais personne ne l'a dit?
«Lexique dont on ne trouvera pas la traduction dans le traducteur automatique de l'Ofis Publik ar brezhoneg !»
Comme si ce dernier était la référence pour quoi que ce soit...
«Quand on découvre que l'association des associations Emgleo Breizh conforte cette approche passéiste en éditant un petit ouvrage sur le breton vannetais,»
Emgleo Breiz a fait faillite. Quant à l'approche passéiste, libre à vous de considérer que le patrimoine linguistique de notre région doit disparaître et être remplacé par une langue artificielle qui n'en est qu'une caricature...
«on se prend à douter de la réussite d'une re-brittonisation de la Bretagne occidentale et de la survie de la langue bretonne.»
Re-brittonisation de la Bretagne occidentale? Sur quelle planète vivez-vous ? Les bretonnants de naissance meurent tous les uns après les autres, un infime pourcentage d'enfants apprennent du breton à l'école, ce n'est même pas la vraie langue, de toutes façons peu arrivent à maîtriser ne serait-ce que le breton scolaire, et de toutes façons, la quasi-totalité des élèves ne parlent pas breton en dehors de l'école, donc une fois la scolarité finie, ils oublient tout. Donc ni le breton réel, ni le breton «Diwan» ne seront transmis.
«Que l'on sache, le dialecte poitevin n'est pas enseigné à Poitiers, pas plus que le dialecte picard en Picardie. C'est une langue française unifiée qui est enseignée.»
le poitevin n'est pas du français, ni le picard, ce sont des langues d'oïl, qui se sont développées parallèlement au français. Tout comme le gallo, du reste. Si le poitevin et le picard ne sont pas enseignés (ou peu, il doit exister des cours à mon avis), c'est à cause de la mentalité jacobine ambiante (bref, la vôtre) depuis la Révolution. Mais le gallo est enseigné, et c'est une langue d'oïl au même titre que le poitevin et le picard... Vous avez l'air de trouver ça bien que le picard et le poitevin soient peu enseignés, on voit là votre tolérance et votre ouverture d'esprit.
«Il en est de même pour toutes les langues modernes.»
renseignez-vous sur ce qui se passe en Corse (le concept de «langue polynomique»), dans les pays d'Oc et même dans une partie du Pays basque... l'uniformisation n'est heureusement pas une fatalité partout. Les gens les plus sectaires sont malheureusement en Bretagne, vous en êtes la preuve.
Renseignez-vous sur la Norvège (pas le pays le plus sous-développé du monde), où deux standards écrits coexistent, et où chaque citoyen utilise son dialecte en toutes occasions, sans que ça ne pose de problème à personne.
«Mais à Auray, en lieu et place du breton moderne, unifié, on enseigne le dialecte vannetais et donc la langue et le manuel utilisés ne sont pas les mêmes qu'à Quimper, Brest, Paris ou New-York.»
sauf que c'est faux - j'aurais aimé que ça soit vrai, et qu'on enseigne aux enfants un breton qu'ils pourraient utiliser avec leur entourage et pas seulement dans l'enceinte de leur école.
Si vous connaissiez le sujet, vous sauriez que le breton «unifié, moderne» n'est qu'un succédané de breton, un mélange de léonard littéraire et de trégorrois littéraire, écrits dans une orthographe bâclée, ni phonétique ni étymologique, ni pédagogique ; qu'il est farci de mots inventés incompréhensibles pour tous les bretonnants naturels, de fautes de toutes sortes, que sa syntaxe et sa phraséologie sont françaises, bref, qu'il est le contraire du breton réel et qu'il est dépourvu d'intérêt... Le breton «unifié» n'est qu'un symbole pour les militants politiques, qui s'en servent comme outil de revendications. Il ne pourra jamais être utilisé que dans les petits cercles d'apprenants et dans une poignée de familles militantes.
«Si l'on se réfère aux prévisions de l'Unesco, la prochaine étape que risque de connaître la langue bretonne, c'est de devenir une langue en situation critique, dernier niveau de vitalité avant son extinction. »
Son extinction aura été causée par des gens comme vous, l'Histoire s'en souviendra.
Je dirai que l'article et le post sont à la fois vrai et inexact.
«il n'empêche que les langues modernes ne sont en aucun cas unifiées»
Ce n'est pas vrai car la plus part des langues modernes (?) sont unifiée mais la volonté de standardisation varie énormément suivant les cas.
En République cette standardisation est structurelle des fameuses valeurs de la République en atteignant le niveau d'un fanatisme totalitaire pratiquement unique au monde au nom de la défense/création de l'unité d'une nation qui n'existe que sur le papier...!
Le monde anglo-saxons est plus tolérant principalement du fait que l'anglais n'est plus uniquement la langue d'Angleterre mais également des USA, Inde, Pakistan, Australie... Ce qui n'empêche que le socle initial reste l'Anglais «littéraire» d'Angleterre (on trouve plus souvent le mot «night» que «nite»... )
En Allemagne, l'Allemand unifié est bien une réalité mais il existe aujourd'hui une résurgence des dialectes tant à l'école que dans les programmes TV (qui rappelons le, sont principalement régionaux)... Reste que l'Allemand unifié reste la base de l'enseignement.
Ce modèle allemand se retrouve pratiquement partout en Europe : «Un socle unifié et une acceptation bien vaillante de la redynamisation des dialectes».
Prétendre que les Dialectes bretons sont une richesse propre aux Bretons, c'est là aussi faire erreur : toutes les langues possèdes des dialectes (des variantes régionales)!
En Bretagne, nous avons un problème d'identité que nous n'assumons pas face aux valeurs de la République.
Du fait, nous contournons le vrai sujet chacun à notre manière.
Ceux qui parlent de breton «chimique» / «artificiel» font le jeu des Républicains... Le breton unifié n'est pas plus chimique que les autres langues. D'ailleurs, s'il fallait faire un classement «chimique» des langues, la langue française obtiendrait très certainement une place de choix...
Ceux qui veulent «cultiver» les dialectes au rand de «langue distincte» font également le jeu des Républicains. Qu'on nous cite le pays ou une langue unifiée n'existe pas et où les dialectes sont tous langues officielles....! (c'est à dire que le manuel d'utilisation d'un four à micro-onde est traduit dans tous les dialectes....!)
Le breton unifié a toute sa place de la même manière que l'enseignement des dialectes a également tout sa place... L'un pour son coté «pratique / officiel», l'autre pour son coté «vie courante et charme régional». On a autant besoin de l'un que de l'autre et les 2 forment un tout!
Le jour où les Bretons assumeront leur divergence avec les valeurs de la République, ce débat n'existera plus!
Là où le gouvernement français a échoué à détruire complètement la langue et la culture bretonne, vous vous réussirez !
D'autre part, philosophiquement, enfermer des enfants dans un (sous?) dialecte en pleine putréfaction c'est aliéner leur capacité de parler de tout dans leur langue. Une vraie langue doit être d'aujourd'hui, capable d'exprimer tous les plis de la pensée.
Je pense la même chose au sujet des parlers de Hte Bretagne et du Maine.
Nous, les bretonnants, venons de sortir un ouvrage qui existe depuis 200 ans au moins en gallois : un dictionnaire de Théologie de 446 pages marplij. Une performance qui tire le breton vers le haut.
Question : dans ce domaine, qu'est qui a été écrit en Vannetais pur dans le domaine de la théologie ? Il faut remonter à DIHUNAMB, une série d'articles insprirés de St Thomas d'Aquin publiés dans cette revue en ZH rédigés par Roperh Er Mason, une des principaux acteurs de l'unification orthographique et auteur d'un précieux livret traitant de la difficile (il faut le reconnaître) intégration du Vannetais dans la langue littéraire moderne, dite 'Yezh unvan'.
tous les dialectes meurent à vue d'oeil maintenant, et le vannetais est sûrement plus près de la tombe, malheureusement que le Leonard ou le Trégorois, car ceux là bénéficient d'une plus grande aire, le KLT, et d'une grande proximité avec la langue écrite.
On ne peut refaire l'histoire. Sauvons tout ce qui peut l'être et continuons à forger la langue bretonne dont nous avons besoin : ur yezh modern, kreñv, ha yaouank.
Le succes de l'anglais, plus gros dictionnaire du monde, est justement qu'il n'y a pas d' academie anglaise. Pour moi la grosse target c'est google translate avec du breton et surtout le lien breton<->anglais. Un truc accessible partout avec le son. Si ceux qui ont les connaissances pouvaient s'investir. Le welsh y est, le basque aussi.
Il n'est pas indispensable d'aller chercher très loin pour voir des exemples que nous connaissons tous: Le français: il y a une orthographe théoriquement unifiée mais ce n'est pas prononcé comme c'est écrit. On ne s'en rend pas compte tout simplement parce que c'est enseigné. Le breton peut être parlé «dialectalement» ce qu'on appelle ailleurs avec un «accent marqué» et tout le monde se comprend aisément dès l'instant où l'oreille est entrainée. Avec l'usage on ne s'en rend plus compte. Personnellement je parle le «tchétchène» c'est à dire avec l'accent vannetais, les gens éduqués de n'importe quel coin du Finistère ou du Trégor comprennent sans problème, quand j'écris c'est en unifié dit «peurunvan». Une remarque, il y aurait cependant matière à améliorer l'unification orthographique mais là on tombe dans une autre guerre de religion.
Pendant ce temps là nos noms de lieu en breton sont remplacés par des nouveaux noms à consonance «à la mode». Exemple pour les communes fusionnées de Naizin, Remungol et Moustoir-Remungol les élus ont trouvé moderne d'appeler la nouvelle commune «Evellys». C'est une belle marque de papier Q. A Quimperlé les élus se battent pour rebaptiser les salles du Coat-Kaër, en lui donnant le nom de Benoîte Groult. Protestation de l'opposition. Pour garder le nom breton sans doute ! Pas du tout, ceux qui protestent voudrait l'appeler Sarah Bernhardt. Eux ils ne se battent pas entr'eux pour le breton.
Ce breton que j'aime, c'est un breton plus ou moins standard avec les richesses phonologiques de chaque dialecte et les choix lexicaux propres à enrichir ma pratique du breton. Un coup, je privilégie un mot issu du vannetais, un coup du trégorrois, un coup du léonard, un coup de Preder. Oui, je mélange allégrement divers dialectes en m'appropriant les richesses de chacun d'entre eux car je n'ai ni une vision patrimoniale, ni une vision politique du breton mais créative et artistique. Une réflexion sur le style («le style, c'est l'homme» disait l'autre) fait grandement défaut aujourd'hui, soit dit en passant.
Je suis, pour ma part, agacé par ceux qui parlent un breton soi-disant standard mais avec les choix phonologiques les plus pauvres, qui font qu'ils parlent une espèce de succédané de sous-léonard au nom de leur chère «unité»; et par ceux qui veulent à tout prix vous enfermer dans un demi-canton, si vous parlez bien breton, en vous obligeant à utiliser les mots connus à tel ou tel endroit par souci de ce qu'ils appellent «l'authenticité». Quand, on me demande d'où vient mon breton, je renvois les gens à leurs chères études, comme on dit (pour rester poli).
Mon breton à moi n'est pas du Trégor, ni du Vannetais, ni de Rennes. Il est de Bretagne et c'est tout. De là, le breton le plus riche possible, sur tous les plans. C'est d'ailleurs curieux, cette obsession de certains de savoir d'où vient notre breton. Qu'est-ce que ça peut leur faire ? Comme si une langue n'avait pas une existence autonome et était forcément attachée à un territoire de gré ou de force. Dans un avenir plus ou moins lointain, qui sait si le breton ne sera pas appris et utilisé sur la lune ? Dira-t-on de quelqu'un qu'il parle le «loareg» ? Lol, les amis.
Une dernière chose est agaçante : ceux qui s'obstinent à écrire dans une orthographe qui n'a plus cours, si ce n'est chez les fâcheux. Ainsi, si les Vannetais en question écrivent «blezad mat» comme recommandé dans le dictionnaire de An Here, pas de souci. Par contre, kaoc'h au «bloavez mad» de la municipalité de Brest !
Faux, tout comme votre article, vos dires ne tiennent pas vraiment la route. «Mum» en Grande-Bretagne, «Mom» aux USA, «Colour» en Grande-Bretagne«, »Color« aux USA, »Centre« en Grande-Bretagne, »Center« aux USA, ... etc. etc....
Votre article fait froid dans le dos, vous nous préparez des lendemains bien sectaires. »Dans l'intérêt du Breton le dialecte Vannetais doit disparaître", ça me rappelle la politique d'éradition de la langue bretonne par le gouvernement autrefois.
non le vannetais n'est pas une langue distincte, elle a juste differé du moyen breton de maniere differente. c'est dommage que l'unification du breton ait trop suivi la prononciation parisienne, dite moderne....Le francais etant parlé conjointement avec le breton a Brest ( comme a nantes, saint brieuc, rennes etc...) a sans doute influencé tout cela.
Pourtant le francais etait sans le moindre doute parlé à Vannes mais il n'a pas influencé le parler vannetais... interessant
je vous avais envoyé une réaction mais vous ne l'avez pas publiée. Est-ce un souhait de votre part (et c'est dommage mais vous en avez le droit) ou bien est-ce un problème technique ?
Si les différences vannetaises mettent tant en danger la langue bretonne, il faudrait peut-être envisager une différenciation plus nette, autrement dit ne plus parler de «la langue bretonne» mais «des langues bretonnes».