Messieurs,
Vous avez, sans nul doute, appris récemment que l’actionnaire coréen majoritaire des Chantiers STX à Saint-Nazaire (ex-chantiers de Penhoet) se trouve dans l’obligation de vendre ses participations. Trois consortiums se sont, à ce jour, déclarés intéressés. Il s’agit, en Europe, du groupe néerlandais Damen et du groupe italien Fincantieri. Un troisième acquéreur potentiel, basé en Asie et majoritairement chinois, s’est aussi manifesté.
Vous savez aussi que ces chantiers ont un carnet de commandes bien rempli pour les dix prochaines années, grâce à la construction de navires de croisières. Il faut noter que la construction navale occupe, juste après les industries agro-alimentaires, la seconde place de l’export breton. Elle constitue de ce fait un pôle stratégique majeur.
Il ne vous a pas échappé non plus que le tribunal du district central de Séoul, chargé de désigner de nouveaux acquéreurs pour le site de Saint-Nazaire, vient de reporter sa décision au 11 novembre prochain.
En qualité de premiers responsables de la vie économique dans notre région, ces événements, sans nul doute, ne vous ont pas laissé indifférents. Aussi ne pensez-vous pas qu’il serait opportun pour vos deux entités d’étudier ensemble les modalités rendant possible une entrée au capital de STX Saint-Nazaire ?
Ce serait là une façon de projeter au niveau international une image très valorisante des milliers de salariés bretons employés sur ce site et ne pourrait qu’avoir des retombées positives pour la Bretagne tout entière.
Enfin nous saisissons l’opportunité de ce courrier pour vous demander de réactiver la commission mixte chargée de renforcer, par des réalisations communes, les liens entre vos territoires respectifs. Nous y verrions là un signal concret, en réponse aux souhaits maintes fois exprimés par la majorité de nos compatriotes, en faveur du processus de réunification de la Bretagne.
Dans l’attente de connaître rapidement vos intentions, nous vous prions, Messieurs les Présidents, de croire à l’assurance de notre parfaite considération.
Dr Jean Le Mée, président de l’AFB-EKB
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