Nolwenn Korbell : un cri du coeur rageur à propos de la langue bretonne (video)
Nolwenn Korbell, une chanteuse talentueuse de langue bretonne qui compose et chante sur des thèmes contemporains, a prononcé samedi à Carhaix, lors de la remise de son [[Collier de l'Hermine]] dont elle est lauréate 2016 aux côtés de 3 hommes, un discours émouvant mettant des larmes aux yeux d'une foule de militants bretons engagés pour la sauvegarde d'une langue et d'un territoire ancestraux de plus en plus menacés.
Relevant des propos insultants du philosophe Michel Onfray, qui parle des langues régionales comme "d'un outil de fermeture sur soi, d'un dispositif tribal, machine de guerre anti-universelle..." (1), elle a lancé un cri d'alarme ancré dans sa propre expérience d'une langue maternelle devenue l'âme même de sa vie et de sa carrière.
Entendez bien : Ma langue me remue les tripes et le coeur car elle me relie à mes grand-mères, à mes ancêtres, à mes parents, à mon fils, à mes amis, à ma terre... qui porte des noms de villes, de lieux-dits, de rivières, de champs qui me parlent et me disent leur histoire et me permettent d'y inscrire la mienne __Nolwenn Korbell
Un cri du coeur rageur de Nolwenn, de toute son âme de Bretonne, fière comme sa crinière, fort comme sa colère.
L'espace Glenmor de Carhaix, si bien nommé, est alors entré en résonance et l'esprit du grand barde breton est remonté des entrailles de la terre, réchauffant le coeur de militants désabusés, victimes de tant de promesses trahies.
Philippe Argouarch
(1) publié le 10 juillet 2010 dans les colonnes du Monde « Les deux bouts de la langue » (voir le site)
■Voilà l'universelle, M. Onfray. On ne peut parler de Culture si on se refuse de parler de cultures au pluriel.
Mais vous vous obstinez à penser le contraire : au nom de l'universelle, on devrait faire taire toutes les différences, les manières de penser, les façons de vivre.
Alors, soyez cohérent, pour nous donner des leçons de philosophie, dépêchez vous de parler l'Anglais, ou mieux, le Novlangue.