Pour un débat sur la légalisation du cannabis

Communiqué de presse publié le 18/09/16 16:17 dans Politique par Caroline Ollivro pour Caroline Ollivro

A l’heure où de nombreuses villes bretonnes connaissent des problèmes de délinquance liés au trafic de drogue, Breizh Europa plaide pour qu’un véritable débat s’ouvre sur la réglementation en ce qui concerne le cannabis, drogue illégale la plus consommée.

Alors que de nombreux pays dans le monde ont depuis longtemps réalisé que la prohibition ne faisait pas baisser la consommation de drogue, il faut ramener un minimum de pragmatisme dans l’approche de la consommation du cannabis et considérer que c’est d’abord un problème de santé publique avant d’être un problème de police. Rappelons par ailleurs que le corps médical s’intéresse depuis longtemps aux vertus du cannabis dans le traitement de certaines douleurs et pathologies.

Pour toutes ces raisons, Breizh Europa milite pour un contrôle de la vente du cannabis et une production locale qui éviteraient la présence de dealers dans les rues, et les problèmes de sécurité qui en découlent. Mais surtout l’argent récolté par cette vente, si elle était encadrée, permettrait comme cela se fait dans certains pays européens et états étatsuniens, de renforcer les moyens de la prévention contre toutes les addictions auprès des jeunes. En Bretagne par exemple, il s'agirait, grâce à cette nouvelle source de revenus, d’avoir une véritable politique de prévention dans les collèges et les lycées en regroupant, autour des professeurs, des professionnels de santé et des membres d’associations, pour un combat à visage découvert contre toutes les formes de dépendance chez les jeunes. Aborder le problème de cette manière ne peut qu’être bénéfique pour tous, car rappelons encore une fois que la prohibition n’a pas fait baisser la consommation de cannabis au cours des dernières années, bien au contraire.

Par cette nouvelle approche, la police pourrait alors s’investir dans des tâches plus importantes que la saisie de barrettes ou la chasse aux petits dealers, responsables jusqu’ici de nombreuses agressions. Les services des stupéfiants pourraient se consacrer à la lutte contre le trafic de drogues dites dures et bien plus addictives, et l’ensemble de la police aurait plus de temps à investir pour l’instauration d’un véritable sentiment de sécurité dans les villes bretonnes.

Ainsi, si l’État français continue d’aborder le problème de la consommation du cannabis avec des conceptions aussi dépassées, rien n’empêche les Bretons d’ouvrir un débat qui s’inspirerait des avancées pertinentes observées dans le monde, notamment dans certains états des USA. Rappelons que l’État du Colorado, pionnier américain en la matière de légalisation du cannabis, a pu réinvestir les subsides de la vente, 43 millions d’euro en 2015, non seulement dans des politiques de prévention au sens large mais aussi vers l’entretien et le fonctionnement des écoles.

Les taxes prélevées pourraient ici, comme d’autres taxes à l’avenir, telles que celles sur l’alcool ou le tabac, être collectées et redistribuées au niveau de la région, échelon le mieux à-même de gérer les problèmes de santé publique, du fait d’une meilleure connaissance de la sociologie des habitants. Cela permettrait également d’avoir une meilleure lisibilité de la redistribution de ces taxes qui, une fois remontées sur Paris, ne sont pas forcément affectées ensuite là où elles devraient l’être.

Au-delà de nos propositions en la matière, il nous paraît important que ce débat soit ouvert ici, en Bretagne. Car nous sommes fortement concernés et que nous avons vocation à être pionniers dans de nombreux domaines.

Caroline Ollivro

Présidente Breizh Europa


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