Gentil Puig Moreno était l'invité du groupe Ermine-CRBC. Il a expliqué l'histoire des deux Catalognes et des luttes menées par des millions de manifestants, et l'autisme de Madrid.
Dix-sept autonomies dans l'État espagnol : et pourtant, la Catalogne peine, malgré son rayonnement économique, son développement important, ses études sociolinguistiques, ses millions de gens dans les rues pour demander l'indépendance, car Madrid ne veut pas se séparer de ce pays qui a continué a parlé catalan même sous Franco, et dont l'élite intellectuelle et économique n'a jamais cessé de pratiquer cette langue. 80 % des partis sont favorables à l'indépendance, et le nombre de partis montre la vitalité de la pratique démocratique de la Generalitat. L'Espagne est une toute jeune démocratie, depuis 35-40 ans, une «démocratie à rebrousse poil».
Mais la période n'est pas favorable, l'Europe est en période de «fragilité extrême» et le linguiste parle d'essoufflement du mouvement.
Alors que la Catalogne sud à la fin du XIXe lorgnait de l'autre côté de la frontière une France mieux structurée, avec un enseignement très centralisé et efficace, les choses se renversent un siècle plus tard ; le développement de la Catalogne sud montre une Catalogne française rurale, avec un retard qu'elle accumule, et des jeunes catalonophones qui viennent enseigner de l'autre côté de la frontière nord, dans les écoles immersives catalanes, les «Bressola».
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