Pétition pour la Bretagne, destinée aux parlementaires européens (mais pas que !)

Lettre ouverte publié le 4/09/16 16:47 dans Europe par Yann Varc\'h Naoufel FURON pour AMBASAD VREIZH
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Image conçue par Karl Poinson pour Ambasad Vreizh

Depuis plus de 75 ans, la Bretagne, une des plus anciennes Nations d'Europe dont la souveraineté est reniée par la France depuis la Révolution française, est toujours privée de son intégrité et son intégralité territoriales. En dépit de bon nombre d'engagements, l'État français refuse de reconnaître les droits afférant à notre minorité bretonne.

Nous souhaitons déposer un recours en manquement contre l'État français pour non-respect de la minorité bretonne sur son territoire historique malgré les engagements pris devant les instances européennes.

Considérant que les institutions françaises sont verrouillées et qu'il est illusoire d'attendre qu'elles évoluent dans le bon sens pour Breizh comme pour tout peuple de l'Hexagone ;

Considérant que la majorité des députés français ne vote qu'en fonction des directives de leurs partis nationaux, que les sénateurs élus au suffrage indirect font de même ;

Considérant que le découpage territorial nouvelle formule n'a tenu aucunement compte de la volonté populaire et qu'il résulte uniquement d'échanges et de transactions effectués entre grands décideurs politiques du parti socialiste français, lesquels se sont autodéterminés à huis clos pour dessiner leur vision territoriale d'un pays qui ne leur appartient pas ;

Considérant que la société civile a été écartée dans tous les débats ;

Considérant l'absence d'interrogation préalable des collectivités territoriales concernées ;

Considérant que l'organisation d'un référendum pour statuer sur la Réunification sur l'ensemble du territoire breton fut refusée maintes fois ;

Considérant que les autorités françaises décident de la latitude à décider ou non de l'organisation d'un référendum tel que ce fut le cas le 26 juin 2016 pour décider de l'implantation d'un aéroport à Notre-Dame des Landes, le champ de consultation effectué sur le seul département de Loire-Atlantique n'a pas été étendu à tous les Bretons qui en subiront les conséquences, financières entre autres ;

Considérant que le droit inaliénable à l'autodétermination n'est pas appliqué en France, alors même que la voie française prône ce droit pour l'international ;

Considérant que la réforme territoriale française a été discriminatoire dans la mesure où elle permit de réunifier la Normandie et non la Bretagne ;

Considérant que la réforme territoriale française induira la disparition des identités fortes et des cultures régionales minoritaires, Paris appliquant le principe "la République Française est une et indivisible" pour considérer qu'il n'existe qu'un peuple de France, une seule identité et une seule langue ;

Considérant que ce refus systématique de réunifier la Bretagne est défendu pour protéger l'unité nationale, son intégrité et sa sécurité, alors que bien d'autres pays de l'Union européenne ne pâtissent aucunement de la reconnaissance de plusieurs régions "ethniques" ou de la co-officialité de plusieurs langues ;

Considérant que l'État français a toujours refusé un statut particulier à la Bretagne sous le prétexte de "l'Unicité de la République" alors qu'au sein même de l'Hexagone, des statuts particuliers sont accordés à l'Alsace, à la Corse, etc. ;

Considérant que la partition du territoire historique breton est discriminatoire à plus d'un titre pour les habitants du département de Loire-Atlantique car n'ayant pas le même droit d'accès à la culture bretonne, aux media bretons, à l'enseignement du breton et du gallo dans les écoles et à l'université de Nantes à la différence des Bretons résidant en Bretagne administrative ;

Considérant que ces habitants du département séparé de sa région administrative française d'origine ne peuvent bénéficier du même engagement politique pour ce qui concerne la défense et la promotion de leur culture, de leur histoire et de leurs langues dès lors qu'ils sont intégrés dans une région qui leur est imposée (Pays de Loire) rendant notamment impossibles les discussions au sein du Conseil régional pour défendre les intérêts propres à leur particularité ;

Considérant que les intérêts géographiques propres aux habitants de la Loire-Atlantique, notamment pour ce qui concerne la façade maritime, ne pourront être défendus et promus en corrélation avec ce qui sera décidé pour les quatre autres départements bretons ;

Considérant que la débretonnisation de la Loire-Atlantique, séparée de la région administrative Bretagne n'a jamais cessé, insidieusement, des réaménagements détruisant l'identité bretonne du bro Naoned (pays nantais), faisant disparaître ou laissant à l'abandon une partie du patrimoine breton ;

Considérant que les dépenses en communication de la région Pays de Loire afin d'ancrer une identité factice sur son territoire artificiel sont à la charge de tous les habitants, ceux de Loire-Atlantique sont ainsi soumis à contribution pour défendre une identité qui n'est pas la leur ;

Considérant que les politiques successives de l'État français et de la région administrative Pays de Loire ont pour conséquence d'avoir effacé l'identité bretonne des plus jeunes générations en profitant du système éducatif pour formater de bons et loyaux "ligériens", constitue purement et simplement une assimilation déguisée au point de les opposer à ceux qui revendiquent l'identité bretonne de la Loire-Atlantique ;

Considérant que la discrimination linguistique dont nous sommes victimes est un obstacle majeur à l'éducation inclusive, plurilingue et interculturelle, principe préconisé par le Conseil de l'Europe ;

Considérant que la société politique et médiatique doit tendre au respect de la diversité culturelle, religieuse et linguistique ;

Considérant que le droit au respect de nos droits individuels comme collectifs pour ce qui concerne notre langue notamment n'est pas respecté dans la vie publique, lacune rappelée en 2009 et cette année par le Comité des droits économiques sociaux et culturels des Nations Unies - observation générale n° 21 : les groupes minoritaires "ont le droit de jouir de leurs formes d'éducation, de leurs langues, de leurs moyens de communication (presse, radio, télévision, internet, etc.) et de toutes les manifestations particulières de leur identité et de leur appartenance culturelle" ;

Considérant que "dans les cartons" la disparition des départements est programmée afin de réduire le mille-feuilles administratif et la superposition des compétences par plusieurs collectivités ;

et

Considérant que d'ores et déjà l'État français a pour objectif de fusionner les régions administratives Bretagne et Pays de Loire, peut-être même avec celle de la Normandie, afin de les réunir dans une région dont la dénomination "Grand Ouest" se fait entendre de plus en plus souvent dans les media...

Au nom de Breizh et de toutes les âmes bretonnes, Ambasad Vreizh dénonce le manquement de la France dans ses prérogatives afférentes au respect du peuple breton, minorité nationale reconnue, et dénonce la réforme territoriale actuelle.

Cette réforme constitue ni plus ni moins une trahison aux institutions européennes et aux Parlementaires européens qui défendent les droits fondamentaux dans l'Union Européenne.

Le maintien de la partition de la Bretagne est une discrimination, cette réforme empêche les Bretons, reconnus comme minorité nationale, de vivre sur leur territoire ancestral.

Dans des courriers du 8 novembre (n° ms/MSH/fm-D(2010)1950-A3864) et du 16 novembre 2010 (n° ms/MSH/fm-A(2010)3677-823571), la Commission européenne a rappelé à l'État français l'existence de la minorité bretonne en France.

L'État français se positionne à l'opposé de la protection des minorités, ne protégeant pas plus qu'il ne promeut les droits des Bretons. Il bafoue les valeurs fondamentales que vous défendez, à savoir la reconnaissance et la défense de notre minorité nationale.

Parce que l'État français ne respecte aucunement sa minorité bretonne sur son territoire historique, parce qu'il passe outre ses propres signatures sur bon nombre de textes internationaux au même titre qu'il bafoue le droit coutumier breton, nous faisons appel à votre soutien pour défendre notre démarche.

Notre seul but est que le peuple breton soit respecté en tant que tel, que ses droits ne soient plus bafoués, que la démocratie soit restaurée pour Breizh comme pour toute Nation européenne.

La Nation bretonne n'a pas à avoir moins de droits et de devoirs que toute autre Nation, fusse-t-elle antérieure à la naissance de l'État français. Si la notion d'Europe des Peuples a un sens pour vous, aidez-nous pour que nos doléances puissent être entendues. En regard du droit international et des traités européens, une action contentieuse est plus qu'envisageable.

Puissent un jour les vents de Breizh souffler sur ceux qui nous gouvernent, ce vent de liberté n'est que l'aspiration qu'a tout peuple, toute Nation pour jouir de ses droits les plus élémentaires.

Un envoi postal est en cours à destination de tous les parlementaires européens, la présente pétition sera adressée à différentes instances et acteurs européens lorsque le nombre de signatures sera conséquent.

Pétition : (voir le site)

Trugarez vras

Bevet Breizh !


Vos commentaires :
Vendredi 17 mai 2024
@YR
Nous avions connaissance de cette réponse que l'on nous donne chaque fois que l'on demande une reconnaissance de la Bretagne, de ses droits, de son identité: personne ne serait compétent!
C'est la raison pour laquelle, nous nous adressons à la base de ce qu'aurait dûe être l'Europe, celle des Nations, celle des Peuples et non celle des technocrates de la Commission Européenne, i.e, aux parlementaires.
Nous n'ignorons pas que la C.E arrive à imposer les textes qui doivent être discuter au Parlement, autrement dit il est nécessaire aussi de trouver les dirigeants politiques qui épousent cette idée, et parallèlement, continuer sur le terrain à discuter avec la population bretonne, laquelle, je vous l'avoue, campe à des années-lumière des idées bretonnes dès lors qu'on leur parle de régionalisme, d'autonomie ou d'indépendance.
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