Lactalis – FNSEA : un accord satisfaisant, ça ?

Communiqué de presse publié le 1/09/16 17:12 dans Agriculture par Noël Rozé pour Coordination Rurale région Bretagne
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photo coordination rurale

Les éleveurs laitiers de l’Organisation des producteurs de lait (OPL) de la Coordination Rurale – non conviés pour les négociations – se demandent s’il faut rire ou pleurer de l’annonce de Lactalis qui aboutira au mois de décembre à un prix de la tonne de lait à 300 euros, pour une moyenne annuelle de 275 euros.

De 340 euros à 300 euros… La mémoire courte

En 2015, la demande portée par le vieux syndicat négociateur était de 340 euros pour 1.000 litres de lait. Aujourd’hui, la crise est plus profonde, les trésoreries plus exsangues et un accord est signé à 275 euros pour la moyenne annuelle 2016 !

Quel syndicaliste digne de ce nom peut honnêtement se féliciter d’être parvenu à un accord couvrant à peine les charges pour 50 % des producteurs ?!

Présenter un petit pas comme une avancée décisive et presque historique est une tromperie indigne qui berne tout le monde mais pas les producteurs.

Les producteurs laitiers pas dupes pour un sou !

"Aujourd’hui, j’ai de la peine pour nos collègues producteurs qui se sont mobilisés pour si peu au final", indique Véronique Le Floc’h, présidente de l’OPL de la CR et éleveuse de vaches laitières dans le Finistère. "Nous avons l’impression que les dirigeants du syndicat co-gestionnaire, qui défendent plus l’agro-industrie que leurs adhérents, ont simplement obtenu ce qu’ils souhaitaient : aligner les prix de Lactalis sur ceux des coopératives, dont les dirigeants ne sont autres que des administrateurs de ce syndicat".

Au lieu de les défendre, cet accord condamne les exploitations les plus fragiles à cesser leur activité. Il maintient les autres dans un faux espoir : celui de compenser par la production de volume les manques de trésorerie.

Un vrai syndicat se bat pour sauver les emplois de ceux qu’il défend, pas pour les reclasser !

Bien loin des 450 € nécessaires…

Les centres de gestion, Inosys et les études indépendantes de l’European milk board montrent que le prix nécessaire pour couvrir les charges à produire 1.000 litres de lait est de 350 euros, hors rémunération du travail. À 450 €, le producteur n’a plus besoin d’aides. Avec cet accord, il va devoir poursuivre ses démarches pour faire valoir ses droits au revenu d’activité et tenter de survivre.


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Donc si je comprend bien: le pouvoir au main d'un petit nombre de personnes qui établissent les règles en fonction de l'intérêt personnel qu'elles peuvent leur apporter. on a un système politique calqué sur le système économique, ou l'inverse.
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