Pâques 1916, ou comment l'Irlande a failli être indépendante

Compte rendu publié le 15/08/16 23:49 dans Festivals par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Alain Monnier commence sa conférence, dans la CCI de Lorient, introduit par Patrick Malrieu. Il est l'auteur d'une recherche fouillée sur le soulèvement d'avril 1916, et à l'occasion de cet anniversaire, il a été invité au festival.

Les Irlandais vont payer un lourd tribut à la première guerre mondiale : 40 000 morts. Ils sont sous la domination anglaise depuis longtemps, mais les autonomistes s'organisent en deux groupes, qui vont préparer le soulèvement de Pâques, symbole de résurrection, de renouveau. Alors que la population de l'époque est plutôt favorable à la couronne d'Angleterre, les événements de cette semaine appelée aussi les «Pâques sanglantes» (tout comme le «Bloody Sunday» par la suite) vont entraîner un vaste mouvement de sympathie des Irlandais pour les victimes de ces actions et conduiront à la victoire des Républicains en 1918.

En une semaine donc, ils vont occuper six points clés dans la ville, avec les armes qui transitent par la mer, même si certains chargements (dont celui commandé par Casement) vont être interceptés. Ils établissent leur QG dans la poste centrale et proclament la nouvelle République irlandaise. Mais très vite, l'Angleterre riposte, en envoyant un train de soldats «toutes les quinze minutes» à Dublin. Les chefs sont blessés, les voitures piégées utilisant des citernes de Guinness, l'inégalité entre révolutionnaires et armée d'État, vont conduire les révoltés à se rendre.

60 républicains et civils tués, 2500 blessés, 130 tués du côté des Britanniques, 3500 arrestations, 90 condamnations à mort, 1500 prisonniers, répression de toutes sortes : la semaine de Pâques aura marqué durablement l'Irlande et sa lutte pour la liberté. En 2016, cette «terrible beauté» dont parlait Yeats laisse songeur : l'Ulster appartient toujours à la couronne, les querelles entre orangistes protestants et catholiques de l'Irlande indépendante restent vives, et le Brexit n'arrange rien à l'affaire...


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