Francisation, anglicisation des noms de lieux de Vannes

Communiqué de presse publié le 8/08/16 23:28 dans Politique par Sébastien Girard pour Parti Breton
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Bertrand Deléon

Le programme "Residence Inside", rue des Grandes Murailles, à la place de l’ancien site des Restos du Coeur en centre-ville, les futurs immeubles « Urban Parc » à Bernus à côté de l’appellation très méditerranéenne "Les Hauts de Bernus"… Ces noms s’ajoutent à une vaste opération de débretonnisation des noms de lieux dans l’agglomération vannetaise, pratique généralisée dans l’ensemble de la Bretagne plus ou moins accentuée selon les villes.

On avait déjà des "Green Village" à l’Est de la ville ou la "villa bleue" pour le breton "Kerglas/kerc’hlas", le "Coin du Bois" pour la traduction littérale du breton "Korn ar C’hoed" : après la francisation, l’anglicisation est en cours.

Certes, grâce à de nombreuses associations culturelles et militantes, la langue bretonne commence enfin à apparaître sur la signalétique urbaine mais ces avancées n’ont de sens que dans une politique culturelle et linguistique cohérente, s’inscrivant dans l’Histoire, notamment celle de la toponymie.

Bretonniser hors sol donne du grain à moudre aux opposants à une politique linguistique bretonne. Ces derniers sont très regardants, écoutés, quant à la traduction bretonne de la signalétique, n’ayant souvent que peu de connaissances en la matière et bien moins titillants quant à l’acceptation de la francisation ou de l’anglicisation « chimique » des noms de lieux.

À l’heure où des élus sont prêts à abandonner sans vergogne le nom de leur commune pour une fusion, en cédant ainsi au chantage très politique des dotations de l’État (le maigre retour de nos impôts dans nos collectivités) ; alors même que des grandes régions insipides voient le jour, il est primordial de redonner des repères culturels et historiques aux générations actuelles et futures.

Ce n’est pas aux promoteurs immobiliers de faire la loi dans nos territoires. Il ne leur appartient pas de nommer nos rues, nos parcelles de terrain, pas plus que la Bretagne ne doit être vendue au plus offrant par leurs soins.

Ces lieux appartiennent à l’Histoire, autrement dit au peuple et à son identité collective. Chaque parcelle a un nom en breton depuis plusieurs siècles.

Le Parti Breton s’engagera à faire respecter un droit foncier inaliénable aux citoyens bretons. L’être humain a besoin de repères pour s’épanouir. Ce sont ces repères dont tout nouveau résident en Bretagne a besoin pour s’intégrer.

La nature n’aime pas le vide, l’absence de références culturelles engendre les conflits de civilisation qui ponctuent la triste actualité.

Pour la Fédération du Haut-Vannetais du Parti Breton

Bertrand Deléon



Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Justement, l'identité bretonne pose problème à la République tout comme il existe une tendance plus générale à la destruction de l'identité occidentale.

J'ai lu un article du ''Parisien'' (de mémoire) qui faisait un parallèle avec le fait qu'à Paris des noms de rue sont anglicisés.

Hidalgo, la maire de Paris, n'a t-elle pas dit que l'identité des Parisiens était plus proche de celles des habitants des autres capitales du monde que des habitants de France...?
(Comprendre : que la capitale de France ait une identité française, c'est ringard, c'est le passé... Elle doit avoir une identité universelle...)

Partout en occident, l'identité est remise en question... un phénomène qui n'existe ni en Asie, ni en Afrique, ni au moyen-orient...

Pratiquement tous les pays occidentaux font la promotion du multiculturalisme (je ne parle pas d'un multiculturalisme entre européens mais bien avec d'autres peuples du monde). Or, si humainement et universellement la tendance avait un sens, nous verrions les autres cultures (largement majoritaire en nombre aux occidentaux) de ce monde procéder de la même manière et ce n'est pas le cas (même nos amis Kurdes prétendument hyper-progressistes sont accusés par Amnistie International d'épuration ethnique par déplacement des populations... On n'a jamais vu le PKK ou l'YPG remettre en question l'identité Kurde, sa langue, sa religion, ses traditions pour s'ouvrir à un monde universel).

En clair, l'occident est malade...
Et de tous les pays occidentaux malades, la Bretagne fait parti des cas les plus critiques.

Si la langue est un minimum défendu... ce que l'on appelle le Mouvement Breton est particulièrement retissant à transmettre aux enfants de Bretagne leur histoire et leurs traditions (même dans les écoles bilingues)...

Dans quelques jours, c'est le nouvel an celtique, la fête de la Samain...
Combien d'écoles bilingues vont célébrer cette fête en imitant la tradition américaine mercantile sans même évoquer aux enfants la tradition bretonne remontant aux racines culturelles de l'Europe...?

(Voir internet : bcp d'article pour nous parler de l'Irlande, peu pour évoquer la Bretagne : alors que la Samain était encore fêtée par nombre de nos grands parents... et peut-être plus qu'en Irlande : comme la langue et la religion, les traditions ont été mises à la poubelle).

On me dira : c'est un sujet différent de celui des noms de rue...
NON, c'est exactement la même chose... : l'oublie volontaire d'une identité pour substituer une autre...!

Comme le dit ''Bruno le Gras'' : ''puissiez-vous être entendu de nos élus...''

Sauf qu'une majorité écrasante des militants bretons ont votés pour ces élus afin qu'ils nous représentent...

Ne nous trompons pas, nous aussi les Bretons participons activement à cette destruction d'identité... Principalement, les militants bretons progressistes... qui ont le ''c.. entre 2 chaises'' entre la défense de la Bretagne et le phantasme d'un monde universel lissé...

Un monde sans identité dont les premiers bénéficiaires sont les entreprises internationales, de ce que nos progressistes appellent le ''grand capital''...

Donc, la majorité des défenseurs de la Bretagne sont également ceux qui la livrent à ce capitalisme aveugle et apatride car sans identité... (pour mémoire : la quasi totalité du mouvement breton a voté Macron... l'homme de ce capitalisme sans identité).

Encore une fois, le problème et les solutions sont de chez nous... avant d'être d'ailleurs...
Il est temps d'avoir les idées claires en Bretagne...

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