Interdite de banderoles, Bretagne Réunie passe outre à Lorient (vidéo)
Le Duc Alain Barbetorte, dit Alan Al Louarn ou encore Alain Le Grand, ne régna que de 888 à 890 sur le duché de Bretagne. Mais ce fut le premier souverain européen à abolir le servage et qui fit de Nantes la capitale politique de son Duché – la présence du château des Ducs de Bretagne en est encore témoin aujourd'hui.
Rennes par la suite en fut la capitale parlementaire, parlement nommé par le Duc qui, couronné prince en son pays, qui y prenait conseil. La preuve, s'il en fallait encore, que toute gouvernance unique et uniquement centrale nous est viscéralement insupportable. La Bretagne vécut longtemps cette gouvernance bicéphale. Deux regards différents sur le pays, puis le duc décidait en souverain absolu car, comme toute l'Europe de cette époque, la Bretagne est féodale.
Pourquoi ce regard sur notre histoire lointaine tandis que s'étalent et défilent à Lorient, le Festival Interceltique, rassemblant des Celtes répartis dans le monde entier ? Des Celtes en marche dans ce siècle tout neuf et dont racines et cultures se croisent et évoluent au fil de l'histoire et de techniques nouvelles. Toujours en recherche, relevant les défis dans l'éclat des corps qui dansent sur leurs musiques et leurs traditions, enrichies des apports d'autres cultures. Rien n'est figé. Tout est possible.
Mais voilà, la réunification de la Bretagne historique, le gouvernement socialiste, dit de gauche, pas plus que son précédent, Républicain de droite, n'en veulent pas. Le tout bien encadré par les Hauts Fonctionnaires inamovibles et Gardiens du Temple jacobins.
D'où interdiction par le préfet Thomas Degos, qui a pris ses fonctions le 31 mars 2015, de dire et d'afficher nos libres choix au passage… sur le FIL. C'est le fonctionnaire “hors sol” qui décide pour nous sur nos propres terres : immuables ordres sectaires de Paris comme en tout bon État centralisateur. Serait-ce acte de terrorisme que de déployer pacifiquement une banderole demandant la réunification de la Bretagne ? Démocratiquement, à nos yeux, non !
D'où, démonstration sur le FIL, une fois de plus réussie “d'un passé outre” à un diktat de l'État français.
De moins en moins démocratique, la peau de chagrin républicaine s'est encore rétrécie. Il en va de même pour les langues régionales. Souvenons-nous d'un discours du candidat Mitterrand – mars 81 - ici même à Lorient. Hollande a chaussé les mêmes godillots : promettre en campagne mais surtout ne pas tenir ses promesses une fois élu. Nous y reviendrons.
Ça ne peut plus durer.
"Interdite de banderoles, Bretagne Réunie passe outre au FIL", écrivions-nous en titre.
■