4 % de chansons en langue régionale : obligation pour tous les média français !

Chronique publié le 13/07/16 16:30 dans Politique par Fanny Chauffin pour ABP
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Alem ha Kris

Louis-Georges Tin, président du CRAN, explique comment cet amendement a pu aboutir, malgré les réticences de nombreux ministres et ministères.

ABP : Comment expliquer que le ministère de la Culture ne soit pas plus favorable aux langues régionales ?

LGT : Le ministère de la Culture en France est paradoxalement le plus fermé qui soit, alors qu'il se dit "tellement ouvert". Son arrogance est incroyable : alors que c'est l'institution qui devrait faire connaître la richesse des langues régionales, c'est le haut lieu de l'ordre jacobin et de la domination culturelle. À l'extérieur et dans le monde, la France se fait l'apôtre de la diversité culturelle, afin de s'opposer à l'hégémonie de l'anglais. À l'intérieur de ses frontières, elle est très opposée à cette même diversité linguistique, et cherche au contraire à imposer l'hégémonie, pour ne pas dire le monopole du français. On voit là le deux poids deux mesures, emblématique de cette hypocrisie française.

ABP : Comment avez-vous rendue possible cette décision ?

LGT : Nous avons bâti une stratégie de lobbying reposant sur le contournement du ministère de la Culture, qui est le faux-ami et le vrai adversaire dans ce domaine. Nous avons plutôt mobilisé Razzy Hammadi, député PS de Seine-Saint-Denis, rapporteur du projet de loi et membre de la commission spéciale, et Victorien Lurel, ancien ministre, actuellement secrétaire national du PS chargé de l’Outre-mer, qui ont été très efficaces. Il faut "corneriser" le ministère de la Culture et dénoncer sa politique dans ce domaine. Ce que nous disons est pourtant simple à comprendre : il faut défendre la diversité culturelle, car la culture dans l'uniformité, ce n'est plus la culture.

ABP : Comment de façon concrète, cet amendement va-t-il être mis en oeuvre par le CSA maintenant ?

LGT : 40 % de musique française sont à diffuser dans l'audiovisuel français, et sur ces 40 %, 4 % au moins devront être en langue régionale. C'est du ressort des associations de travailler maintenant avec les instances du CSA sur l'application et ses modalités. Il faut que cette obligation soit respectée, qu'elle le soit toute l'année (qu'il n'y ait pas de la musique bretonne seulement l'été, pendant les festivals), s'assurer qu'il y ait une vraie diversité dans la diversité (en matière de musiques des Outre-mer, il n'y a pas que la Compagnie créole, par exemple). Aux associations de se réunir autour du CSA, d'être force de proposition, en faisant découvrir des artistes pleins de talent qui ne passent pas d'ordinaire sur les ondes. Il faut montrer ensemble la richesse et la force des acteurs en présence, la reconnaissance d'une France multilingue et multiculturelle qui crée dans les 66 langues recensées par Bernard Cerquiglini dans son rapport au ministère de l'Éducation Nationale en avril 1999.


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
bravo vive , la BRETAGNE... MA MÈRE ÉTAIT PUNIE A L'ECOLE SI ELLE PARLAIS LE BRETON ...AVEC UN SABOT EN BOIS ATTACHÉ A SON COU ..IMAGINEZ UNE PETITE FILLE AVEC CE POIDS ELLE DEVAIT FAIRE LE TOUR DE LA COUR AINSI
ET MON GRAND PÈRE OFFICIER DE st CYR EST ALLÉ A LA GUERRE 14-18 EH BIEN LUI A EU ÉNORMÉMENT DE DIFFICULTÉ A OBTENIR POUR SES SOLDATS DES CHAUSSURES ....POUR ALLER A LA GUERRE QUAND ON SAIT COMMENT LES BRETONS ÉTAIENT EN PREMIÈRES LIGNE...!!!! excusez je veux juste donner ce témoignage
CELA ME FÂCHE LORSQUE J'APPRENDS QUE LA FRANCE EST TOUJOURS A MÉPRISER LA BRETAGNE KÉNAVO
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