Les marins bretons de la marine royale ont joué un rôle déterminant dans la guerre d'indépendanc

Reportage publié le 10/06/16 2:01 dans Histoire de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Brest premier port du monde après Londres en 1776

Le port de Brest, qui était devenu à la fin du XVIIIe siècle le premier port militaire du royaume, a joué un rôle capital dans la guerre d'indépendance des États-Unis. Des milliers de marins bretons ont participé aux combats qui ont abouti à la défaite des Anglais à Yorktown en 1781.

Embarqués sur pas moins de 450 navires du Roi, 6 000 marins et soldats ont été identifiés et répertoriés. La plupart des marins embarqués étaient bretons. Vous pouvez taper votre patronyme dans un ordinateur, consultable uniquement sur place, pour découvrir si l'un de vos ancêtres a participé à la libération d'un continent.

Innovation: une application pour mobile

Une première en France (avec aussi l'exposition Signac à Montpellier), le Musée de la marine à Brest propose une application mobile gratuite pour suivre l'exposition Brest port de la liberté qui ouvre demain 10 juin, dans le cadre du 240e anniversaire de l’indépendance américaine.

Finie la location d'écouteurs et de systèmes audio, finis les films sur le petit écran dans des salles obscures. Vous téléchargez l'application Brest Port de Liberté et vous suivez les flèches qui vous mènent à travers les salles voûtées de l'ancienne forteresse tout en écoutant les histoires qui font l'Histoire. Se munir d'écouteurs pour votre mobile afin de ne pas déranger les autres visiteurs.

L'Écossais John Paul Jones

L'exposition suit comme fil directeur, les aventures du corsaire écossais John Paul Jones. Héros de la guerre d'indépendance des États-Unis, commandant d'un vaisseau que lui avait confié Louis XVI pour se battre contre les Anglais, il est décédé à Paris avant que son corps ne soit rapatrié aux États-Unis en tant que fondateur de l'US-Navy.

Des liens historiques forts

Cette exposition rappelle les liens historiques tissés entre la Bretagne et les États-Unis. D'abord lors de cette guerre d'indépendance, se sont illustrés des Bretons comme le Colonel de La Rouërie ou l'officier de marine Charette de La Contrie. Tous les deux, plus tard, se révolteront contre une révolution qui, à leurs yeux, avait trahi la liberté pour laquelle ils s'étaient battus en Amérique.

Ces liens qui se sont encore consolidés quand Brest fut choisi port de débarquement du corps expéditionnaire US en 1918 ou quand le peintre américain Bacon en 1864 découvrit Pont-Aven et fut à l'origine de ce qui devint la peinture de l'école de Pont-Aven.


Vos commentaires :
Mickaël COHUET
Vendredi 15 novembre 2024
Très intéressant.

C’est très bien de faire connaître au grand public cet aspect complètement méconnue de leur histoire liée aux États-Unis.
D’autant plus que des Bretons ont participé à ce conflit en contribuant à affaiblir la puissance coloniale de nos ennemis héréditaires : les Anglais.

Cependant, je pense que ce n’était pas de gaieté de cœur. Ils y ont été obligés.
Les gens de mer étaient les seuls sujets du roi de France à être astreints au service militaire obligatoire (ceci depuis Colbert) : une catastrophe pour la Bretagne (annexée) ! Cette implication dans un conflit qui ne les concernait pas ou les Bretons ont servis de chair à canon (déjà !), sera particulièrement dramatique pour nos aïeux du fait du système des classes, entre 1792 et 1815 (1)…

Par ailleurs, je ne pense pas que l’on puisse écrire ceci :
« (…) pour découvrir si l'un de vos ancêtres a participé à la libération d'un continent. (…) »

Ah bon ? Ce continent à été libéré ?
Il semble que les nations amérindiennes n’aient pas été averties…
Il ne faut pas oublier que les insurgés américains ont commis de nombreuses exactions à l’égard de ces peuples (2).


(1) À lire :
_ Masson Philippe, « Les sépulcres flottants. Prisonniers français en Angleterre sous l'Empire », Rennes, 1987.
_ Acerra Martine & Meyer Jean, « Marines et Révolution », Rennes, 1988.
_ Duigou Serge, « Les malheurs des pêcheurs bigoudens sous la Révolution », Ressac, 1989.
_ Duigou Serge, « 1792-1815. Pauvres marins bretons ! », Le Télégramme, Dimanche 15 février 2004. Voir le site
(2) Ce qui explique en partie l’alliance des Iroquois avec les Britanniques, motivés par des promesses de respect de frontières.


Mickaël COHUET
Vendredi 15 novembre 2024
Très intéressant.

C’est très bien de faire connaître au grand public cet aspect complètement méconnue de leur histoire liée aux États-Unis.
D’autant plus que des Bretons ont participé à ce conflit en contribuant à affaiblir la puissance coloniale de nos ennemis héréditaires : les Anglais.

Cependant, je pense que ce n’était pas de gaieté de cœur. Ils y ont été obligés.
Les gens de mer étaient les seuls sujets du roi de France à être astreints au service militaire obligatoire (ceci depuis Colbert) : une catastrophe pour la Bretagne (annexée) ! Cette implication dans un conflit qui ne les concernait pas ou les Bretons ont servis de chair à canon (déjà !), sera particulièrement dramatique pour nos aïeux du fait du système des classes, entre 1792 et 1815 (1)…

Par ailleurs, je ne pense pas que l’on puisse écrire ceci :
« (…) pour découvrir si l'un de vos ancêtres a participé à la libération d'un continent. (…) »

Ah bon ? Ce continent à été libéré ?
Il semble que les nations amérindiennes n’aient pas été averties…
Il ne faut pas oublier que les insurgés américains ont commis de nombreuses exactions à l’égard de ces peuples (2).


(1) À lire :
_ Masson Philippe, « Les sépulcres flottants. Prisonniers français en Angleterre sous l'Empire », Rennes, 1987.
_ Acerra Martine & Meyer Jean, « Marines et Révolution », Rennes, 1988.
_ Duigou Serge, « Les malheurs des pêcheurs bigoudens sous la Révolution », Ressac, 1989.
_ Duigou Serge, « 1792-1815. Pauvres marins bretons ! », Le Télégramme, Dimanche 15 février 2004. Voir le site
(2) Ce qui explique en partie l’alliance des Iroquois avec les Britanniques, motivés par des promesses de respect de frontières.


Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Très bien cet article montrant l'influence bretonne dans le monde à toutes les époques.
Très bien aussi le complément historique apporté par Mickaël Cohuet.
Voilà ce qu'on appelle un bon débat dont les Français semblent ignorer la façon de faire. Chacun, avec ses propres connaissances ou lectures, apportent sa contribution et son point de vue.
Voici une petite phrase extraite d'un article publié dans le «Saint Louis magazine» du 10 mai :
« The collective's latest tour traces old river byways of traders and explorers through Chicago, St. Louis, and many more cities, all while highlighting traces of Breton culture left behind by the earliest European Americans »
Paul Chérel

Lucien Le Mahre
Vendredi 15 novembre 2024
La participation bretonne à la flotte d'Amérique se monte à environ 10.500 hommes, soit près d'un tiers de l'effectif total, provenant de la plupart des grands ports bretons, de Nantes à Saint Malo en passant par Vannes, Lorient, Quimper, Brest, Saint Brieuc et Dinan.

La participation terrestre est bien plus modeste : moins de 3% des 8.000 hommes du contingent français.

On ne manquera pas de se rappeler que La Fayette, qui possédait par sa mère des terres en Bretagne et siégea occasionnellement aux Etats de Bretagne, dépensa plus d'un million de livres pour la cause des «Insurgeants».
C'était à peu près le coût d'un grand navire de guerre, tel que le Parlement de Bretagne en fit construire un à Lorient en 1762 (le «Bretagne» armé de 100 canons) et tels que Choiseul en finança pendant les années suivantes (17 vaisseaux) afin de se rapprocher du niveau supérieur de la flotte anglaise.

Un des rares moments de politique navale française au cours de l'Histoire, qui compensa en partie la crise agricole, et par suite : démographique, touchant la Bretagne depuis des décennies : 40 millions de livres infusées dans la construction navale bretonne = 50.000 emplois pour les chantiers et 100.000 emplois de personnels de mer dans la Royale et le commerce maritime renaissant.

Les nombreux débats dont la guerre d'indépendance américaine fut l'objet dans les cercles éclairés de Bretagne ( et sûrement ailleurs) se comprennent donc très bien, alors que l'Histoire officielle les néglige, surtout que la révolution américaine, inspirée du Siècle des Lumières français, déboucha sur une République Fédérale.

Les Bretons, qui à l'époque formaient une «Nation réputée étrangère» dont le «home rule» était garanti par le Roi de France, furent sans doute plus surpris par l'absence républicaine d'un roi que par le caractère fédéral du nouvel Etat, d'autant que la France de l'époque possédait 13 Provinces à Parlement dont la Bretagne et la Guyenne restaient encore à peu près fonctionnelles, on le verra par exemple en 1788.

Il faut noter que ce système démocratique non-centralisé, prôné avec constance par le journal «The federalist», fut établi pour un nouvel Etat de 3 Millions d'habitants et qu'il a survécu à l'accroissement ultérieur considérable du territoire qui s'étendit jusqu'au Pacifique et à la multiplication de la population par plus de 100 !

Doit-on s'étonner qu'un Marquis de la Rouërie, qui fut le chef d'une Légion de Volontaires auto-financée spécialisée dans les actions de guérilla et proche de La Fayette comme de Washington, (qu'il invita je crois à son mariage) s'oppose quelques années plus tard à la suppression unilatérale des provinces à Etats et en particulier du Parlement de Rennes ?

Doit-on également s'étonner que devant le tour centralisateur et parisien pris peu à peu par la Révolution française, il ne s'y oppose comme il le put, à sa façon maladroite d'homme de guerre ?


Mickaël COHUET
Vendredi 15 novembre 2024
Merci à vous,

Paul Chérel et Lucien Le Mahre pour le partage de ces informations historiques passionnantes !


sebgi35
Vendredi 15 novembre 2024
Mon beau père le docteur Philippe Carrer a raconté tout cela dans «La Bretagne et la Guerre d'indépendance des Etats Unis» aux éditions Les Portes du Large dirigé par Bernard Le Nail décédé depuis et personne ne le cite jamais. Il faudrait rendre à César ce qui est à César

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