Le breton, une langue étrangère comme les autres ?
Chronique publié le 30/05/16 17:02 dans Le Coadic par Yves-François Le Coadic pour Yves-François Le Coadic
C’est la fin d’un dispositif ancien et très décrié, les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO). Assurés par des maîtres étrangers, ils vont être transformés en langues étrangères à part entière. Des cours réintégrés au temps scolaire et ouverts à tous comme toutes les autres langues.
Ainsi, l’enseignement de la langue arabe, entre autres, dans le système éducatif français est à l’ordre du jour. A cela deux raisons sont avancées : l’une de nature économique et commerciale, l’autre de nature religieuse. La langue arabe est une langue internationale. Le monde arabe est un partenaire important dans les échanges économiques. Mais, l’apprentissage de cette langue en France est surtout religieux, islamique comme le reconnaissaient de façon explicite les auteurs arabes d’un article publié dans LE MONDE du jeudi 26 mai 2016. Ils décrivaient fort bien le rôle nuisible que jouent les mosquées qui fleurissent aujourd’hui sur le territoire français et les nombreuses associations cultuelles et culturelles qui les accompagnent ou les remplacent insidieusement. Il en est probablement de même des professeurs détachés, financés par les pays islamiques, qui viennent, hors temps scolaire, apprendre l’arabe (et l’islam) aux enfants. D’où la proposition de créer des cours de langue arabe dans l’école française, au même titre que les cours d’anglais, d’allemand, de russe, d’italien, d’espagnol, etc., , non religieux faut-il le rappeler.
Par contre, l’enseignement de la langue bretonne dans le système éducatif français n’est pas à l’ordre du jour. Il n’est pas question de créer des cours de langue bretonne dans l’école française. Alors même que cette langue est, aux dires de l'UNESCO, en danger de disparition. Et ce malgré des initiatives comme le mouvement des écoles laïques Diwan. A l’enjeu sociétal ne répond pas parallèlement un grand enjeu économique et commercial.
N’étant plus langue maternelle, ne serait-il pas possible alors de ramener la langue bretonne au sein de “l’école de la République”, en lui conférant un statut de langue étrangère? … Avant qu’elle ne retrouve son statut de langue nationale.
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Vos commentaires :
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
La France impose sont système éducatif en Bretagne, ce qui est une violation majeure des Droits de l'Homme.
Selon les textes des Droits de l'Homme, empêcher un peuple d'enseigner sa langue et sa culture est une discrimination.
Selon les textes européens, discriminer en principe d'une langue correspond à un acte raciste...!
Intégré ou pas à l'école de la République, les programmes d'enseignement de la langue et de la culture doivent être de la seule responsabilité du peuple en question. Donc ici, les Bretons!
Maintenant, si les Bretons ont un problème avec le respect des Droits de l'Homme et des textes européens, c'est leur problème.
La preuve, le mouvement breton ne fait pratiquement jamais référence à ces textes... peur de qui, peur de quoi???
Les Arables agissent différemment, normal qu'ils obtiennent d'autres résultats!
Ils ont raisons, nous avons tord, c'est pas plus compliqué que cela!
Jeannotin
Vendredi 15 novembre 2024
Je ne comprends pas ce que vous réclamez pour le breton. Il existe déjà des cours à l'école publique, soit sous forme d'option, soit dans des classes à parité horaire (Diw yezh). On peut bien entendu juger que ce n'est pas assez, mais pourquoi déclarer : «l'enseignement de la langue bretonne dans le système éducatif français n'est pas à l'ordre du jour» ?
Fab'
Vendredi 15 novembre 2024
Le breton est enseigné dans les écoles françaises depuis plus de cinquante ans (Loi Deixonne). D'abord comme LV3 (option) puis, plus récemment, comme LV1 Bis (filière bilingue des collèges publics) avec cette étape importante que fût la création du CAPES de breton en 1984.
Au passage, une telle situation donne lieu à un grand écart pour les professeurs de breton de nos jours : dans le premier cas de figure, breton optionnel à hauteur d'une heure par semaine, ils on affaire avec des élèves qui ne connaissent rien si ce n'est «Kenavo» et, de l'autre, dans le cas des filières bilingues où le breton est enseigné trois heures par semaine (sans compter les mathématiques et l'Histoire enseignées en breton), des élèves qui, en sixième, ont déjà atteint voire dépassé le niveau requis par les programmes de l’Éducation Nationale en fin de collège.
Par ailleurs, une nouvelle nomenclature est apparue avec la réforme des collèges de cette année. On parle désormais de LVER (Langues vivantes et régionales) et non plus de LVE d'un côté et LVR de l'autre.
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
On devrait proposer le français en option (1h à 3 h par semaine) par principe d'égalité et selon les valeurs de la République.
Et pour les parents qui souhaiteraient plus de français, ils leur seraient possible de créer des écoles à parités horaires (mais pas à plus de 50% de français) de type (Deux Langues) et des écoles sous statut associatif de type (Germé) sachant que ces dernières seraient considérées comme écoles privées...
Ainsi, le breton, l'anglais, l'allemand, l'occitan, le chinois, l'arabe pourraient trouver leur place au sein de la République et refléter la belle diversité de notre nation.
Soit on est pour l'égalité, soit on ne l'est pas...!
Et si à ce rythme la langue française périclite, on ne pourra pas dire que ce soit la faute de l'enseignement, ni de la République, mais bien celle de la population qui n'y trouvait plus d'intérêt à son apprentissage!
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
Au vu des réactions, je pense qu'il est important d'amener quelques précisions.
@Jacques : vous avez raison sauf sur une chose : à savoir qu'il n'existe officiellement pas de peuple breton, par conséquent comme la France ne reconnaît pas de peuple, autre que le peuple français, elle est de fait juridiquement inattaquable!! C'est donc à cause de cela que le mouvement breton ne peut rien faire...si ce n'est que de la figuration.
Concernant l'enseignement de la langue bretonne, il est considéré en France comme quelque chose d'accessoire (pour ne pas dire folklorique) donc quand il y a des réformes dans l'éducation nationale à propos de l'apprentissage des langues, la question des langues régionales dont le breton passe toujours à la trappe.
Ce que l'auteur veut dire est que face à la n_ième réforme (qui a encore été bâclée une fois de plus) il deviendrait plus intéressant pour la langue bretonne d'avoir le statut d'une langue étrangère à enseigner que de rester dans un statut bâtard de langue folklorique pour assurer le devenir de cette langue...
Le problème majeur étant que l'éducation nationale, ses instances dirigeantes fonctionnent encore sous l'ancien régime et ne jure que par la langue française, donc toute langue (autre que le français) n'est pas digne d'être correctement enseignée. (Il suffit pour s'en convaincre de voir la disparition des classes européennes et de la non-volonté de l'EN de ne pas développer les classes bilingues -langue régionale-français ou alors de faire le minimum)
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Exact Ar Vran .Au début de la révolution toutes les langues provinciales devaient être mises en avant .Cependant le jacobinisme dans la droite ligne de la monarchie absolue, centralisatrice a vite repris le dessus .Le Breton en particulier considéré à l'époque comme l'héritage gaulois aurait du être par principe privilégié ,puisque symboliquement le français symbolisait la noblesse ,le latin l'église ,le gaulois le peuple .C'est à cette époque que le néo celtisme prenant des cotés farfelus a pris naissance .L'histoire est souvent paradoxale et pas si simple
C'est souvent aussi le processus de la plupart des révolutions ,elles démarrent avec des idées intéressantes ,et finissent par la terreur et la dictature Le nouveau régime devenant pire que le précédent .Ensuite on paye cela parfois pendant des siècles Voilà pourquoi je crois davantage au réformisme permanent
M.Prigent
Vendredi 15 novembre 2024
Effectivement, comme le dit Ar Vran, la FRRRRRRANCE ne reconnait pas d'autre peuple que «Le Français»
Officiellement,les peuples constituant les minorités historiques de France n'existent pas au yeux de «notre» Constitution.
Consécutivement, le pouvoir central pourrait, dans cette logique décréter que les langues «régionales» n'existent pas.
Pourtant, dans sa grande bonté, il nous permet de les enseigner dans les conditions difficiles que l'on connait, alors qu'il sait très bien que seul l'apprentissage OBLIGATOIRE pour tous, des langues régionales jusqu'en 6è, permettrai d'éviter leur extinction.
Bretagne, Corse, Alsace...pour un jacobin bon teint, ne sont plus que de simples indications géographiques ou administratives.
Il en va tout autrement dans des démocraties comme la Grande Bretagne (la France n'est qu'une République) où le statut de nation est reconnu pour l'Ecosse, le Pays de Galles voire la Cornouaille ou l'Irlande du Nord, pays dont les équipes de foot-ball, de rugby...sont présents officiellement dans les compétitions internationales au même titre que les «Etats officiels» reconnus à l'ONU.
J'en veux pour preuve l'application des journalistes sportifs français à Roland Garros, lors du match de tennis Murray/Gasquet, son vaillant adversaire, après un dérapage verbal initial («L'anglais....Pardon, l'Ecossais Murray») à «sanctifier» à tout propos les mots «l'Ecossais» autant que «Murray».
A quand des équipes officielles bretonnes, basques...reconnues à l'international ?
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Oui mais je ne suis pas certain que le gaélique d'Ecosse soit un terrain de combat pour le SNP ??? A l'heure ou la langue bretonne est malheureusement de moins en moins utilisée ,ne vaudrait t-il pas mieux laissercette cause au secteur culturel qui est efficace( exemple diwan) .Le mouvement politique breton serait dans ce cas de figure plus à l'aise pour sensibiliser une population hélas de plus en plus déconnectée de la langue celtique ,sans compter qu'une partie de cette population n'est pas bretonne de souche .Je ne suis pas affirmatif ,je pose simplement la question
Il faut rappeler que la revendication bretonne ne date pas du dix neuvième ,mais qu'elle était déjà une réalité depuis au moins la perte de l'indépendance ,exemple d'Argentré ,et durant cette période par contre elle ne s'appuyait pas du tout sur la langue bretonne
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
@Spered dieub
Vous avez tout à fait raison de dire que c'est au secteur culturel de promouvoir la langue bretonne car cela permettrait enfin à l'Emsav (ou du moins à l'image que l'on a d'elle) de sortir de son impasse politique et donc de ne plus associer le fait de défendre la langue bretonne à être nationaliste breton.
En plus cela permettrait de mettre devant la réalité les bretonnants (brittophones de naissance) qui ne se reconnaissent pas comme nationalistes mais qui ne font RIEN pour défendre leur langue maternelle (ou si peu).
Bref il faut des actes et non plus des postures, comme par exemple pourquoi en majorité ces bretonnants ne veulent plus parler le breton dans leur vie quotidienne, pourquoi ils ne disent rien quand même les quelques structures politiques locales oublient la langue bretonne (cf. les conseils généraux, les communes, les différents organismes publics locaux) à moins d'en arriver à l'adage «qui ne dit mot consent» c'est à dire qu'ils se complaisent dans cet état de délabrement de la langue bretonne...
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@Ar Vran
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
Si des personnes ont jugés bon de mettre sur le papier des textes que l'on qualifie de «Droits de l'Homme», c'est justement pour donner la possibilité à des peuples de se défendre face à des Etats comme la République Française.
C'est bien, ce que je dis : les Bretons se fichent des Droits de l'homme, ils considèrent que cela ne s'appliquent pas à eux et préfèrent évoquer cette pauvre France qui ne reconnait pas le peuple (Nation) breton!
Relisez les textes sur les droits de l'homme, le droit à l'autodétermination, etc... (le site de l'ONU grouille de ce type de textes...), vous verrez que c'est aux populations qu'appartient le droit de se considérer comme peuple/nation..!
Lisez mon premier post : porter atteinte à la langue est une discrimination, discriminer est un acte raciste...!
Sauf quand le Breton lit les droits de l'homme, il regarde sa couleur de peau et se dit : mais je suis blanc, je ne peux donc pas être victime de racisme ni de discrimination...!!!
Voilà le vrai problème du mouvement breton!
A sa manière, il est aussi raciste que ceux qui nous discriminent!
Alors oui, les Arabes sont bien plus honorables que les Bretons, dans le sens où ils ne s'inventent pas de fausses excuses pour défendre leur bifteck!
Et les Arabes ne sont pas les seuls, les Catalans disposent d'une constitution illégale au regard de l'Espagne, c'est pourtant leur constitution qui prévaut en Catalogne et cela peut importe l'avis de Madrid!
Conclusion : Arabes ou Catalans ne sont pas Breton, et c'est heureux pour eux!
Et les bretons vont continuer à pleurer : les Arabes ont le droit et pas nous... Ben oui, et heureusement encore!
Pour mémoire, si les Bretons ont eu le droit d'appeler à nouveau leurs enfants avec des prénoms bretons, c'est parce que les Arabes n'acceptaient pas d'appeler leur enfants avec des prénoms français contrairement à nous!
Voilà ou nous en sommes du haut de nos 7% de votes (score le plus faible en Europe)!
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Ar Van
Pour compléter mon post que je viens de vous adressez:
Tarig Ramadan invité chez JC.Bourdin vient d'affirmer ces 2 phrases :
«Il y a un vrai problème de racisme dans le milieu du sport, en France».
«Mais il faut poser la question du racisme en France, vis-à-vis des Noirs, des Arabes, des Roms».
Franchement, j'ai presque envie de dire :
Eh, Tarig, tu n'as pas envie de t'occuper également des Bretons? Ben oui, ils n'y arrivent pas d'eux-mêmes!
Si tu nous obtiens l'indépendance, c'est promis, on se converti à l'Islam...! Ben oui selon les médias, les Bretons ne sont pas islamophobes, donc chiche!
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Ar Vran vous dites
En plus cela permettrait de mettre devant la réalité les bretonnants (brittophones de naissance) qui ne se reconnaissent pas comme nationalistes mais qui ne font RIEN pour défendre leur langue maternelle (ou si peu).
Oui mais c'est un peu moins vrai qu'il y a on va dire trente ans .Il y a toute une partie de ce que j'appelle la génération intermédiaire ,celle qui n'est pas vraiment brittophone de naissance ,mais qui a vécue parmi ceux ci ,elle est moins complexée que les ainés ,a pris conscience de l'intérêt de la langue bretonne, essaye d'améliorer son usage et son vocabulaire ,seulement voilà elle finit pas se sentir gênée ,par ce que certains lui font comprendre qu'elle ne parle pas le bon breton .... Je veux dire en caricaturant ,ceux qui pensent idéologiquement qu'il vaut mieux qu'il reste mille bretonnants de qualité ,quitte à sacrifier l'impur breton des natifs.C'est lamentable car justement cette génération intermédiaire sacrifiée, représentant numériquement au moins autant que les néo brittophones avait la capacité de créer un lien entre le breton codifié et celui des natifs ,voir par ses liens avec les zones linguistiques à contribuer de manière populaire à cette unification
Pire pour rassoir les revendications linguistiques ,ces jacobins rennais n'hésitent pas paradoxalement à mettre en avant le fait qu'il y a encore deux cent mille bretons bretonnants ,quel culot .Alors demain dans dix ans ,sur quelle base populaire vont t-ils s'appuyer lorsque il n'y aura plus au mieux que quarante mille bretonnants pour la plupart des néo .J'appelle çà du gâchis ,on se tire parfois stupidement des balles dans le pied . Déjà hélas il y a des communes qui reculent par rapport à la charte de la langue qu'elles avaient pourtant signées C'était je dis bien dans le principe , une très bonne démarche qui a eu un rôle dans la sensibilisation de la génération intermédiaire
Il y en a qui ferait pas d'étudier comment l'anglais est devenu une langue internationale.. C'est de part une stratégie non élitiste ,par comparaison au français ,tandis les codificateurs du bretons ,et pire leurs descendants refusant bien souvent , de dévier de cet aiguillage
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
@jacques
Vous avez beau ne pas être d'accord mais il faut savoir accepter l'évidence. La république française n'est pas un état démocratique (ou du moins une démocratie en trompe-l-oeil). Comme la France se définie comme un état comprenant un seul peuple (le peuple français), elle n'est donc pas tenue de respecter des conventions qui parlent de droits de peuples. Pour être plus sournois : qui vous empêche de parler français en France et d'enseigner le français car la (seule) langue officielle de la France est le français. En plus pour pousser le raisonnement encore plus loin si le breton est reconnu comme la langue du peuple breton, la France ne serait pas tenu de l'enseigner car il n'existe pas de peuple breton !!!!!!!!!! Evidemment cela est cynique et s'applique à toutes les minorités régionales (corse-basque-alsacien-flamand-arpitan-occitan(s)-catalan).
Il est donc faut de croire que seuls les Bretons seraient concernés !!!
En outre je ne comprends pas votre allusion sur le fait que ce serait grâce aux Arabes que les Bretons auraient le droit d'appeler leurs enfants avec des prénoms bretons??? Vous devez sûrement ignorer le cas d'un breton têtu qui n'a jamais rien lâché et qui est à l'origine de cette ouverture. Il s'appelle Mr Le Goarnic . Cette affaire date des années 70. Le magazine «Breton» en a fait récemment un article.
Mais cela nous éloigne du sujet...
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
@spered dieub
Franchement quand vous parlez français, est-ce vous souciez de ce que dit l'académie française? ou de ce que peut dire un petit bureaucrate? Moi pas ou si il me dit quelque chose je le renvoie dans ces 22...
Pour faire simple la génération que vous évoquez, «l'intermédiaire» n' a rien fait parce qu'elle est était trop fière de parler le français et donc considérait le breton comme quelque chose d'inutile et voulait montrer que eux étaient de véritables français. C'est un fait que c'est à cause d'eux que d'autres ont pris le flambeau de la défense du breton (et ont pu se comporter pour certains comme «extremistes» de la pensée).
Maintenant qu'est-ce qui empêche cette génération intermédiaire de reparler breton dans leur vie quotidienne, de montrer que le breton a encore un avenir, de communiquer en breton? Rien si ce n'est qu'à rester dans leur sentiment de honte.
Mais il est vrai que parmi cette génération de plus en plus de personnes commencent à s’apercevoir de la supercherie de la France et se remettent à parler le breton et à communiquer avec les jeunes générations brittophones et donc leur apprendre le breton yezh ar c'halon et non pas se contenter de critiquer sans rien faire sur le niveau des jeunes brittophones. C'est cela qu'il faut saluer et encourager par des initiatives locales et non plus attendre je ne sais quoi d'un état autiste...
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Ar Van,
Ce que j’essaie de vous dire, c'est que ce n'est pas la République de décider pour nous.
Qu'elle nous pourrisse la vie, c'est une chose, qu'on s'arrête à ses exigences cela en est une autre.
Combien de fois, n'ai-je pas entendu un Breton se présenter comme 'Français' quand il est hors Hexagone en se cachant derrière de truc farfelu comme .. 'Breton en France, Français à l'étranger!!!' (et même des militants bretons...!)
Les Arabes font bouger les lignes, tant sur leur droit à enseigner l'Arabe que sur la laïcité qu'ils font voler en éclats!
Tandis que les Bretons se répètent en boucle que rien n'est possible, ce n'est pas vrai!
Demandez aux baltes, s'ils se sont tournés les pouces face aux soviétiques! Eux ne disaient pas 'Lituanien en Russie, Soviétique à l'étranger!'
Même entre les «défenseurs du breton», il y a plus de coups bas entre bretons que de la part de la République.
Et pour les prénoms, le Gouarnic était seul, il a prouvé qu'on pouvait faire des choses, mais il était seul, les Bretons dormaient ou considéraient son combat comme folklorique, farfelu, voir encore plus subtil... d'un autre temps.
Les Arabes eux ne dormaient pas, et ils ont réussis à faire tomber l'obligation d'appeler les enfants de «nationalité» de citoyenneté française selon la volonté des parents!
Ce sont eux qui ont fait bouger les lignes, pas nous!
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
La génération intermédiaire dont je parle est justement celle qui a baignée dans le terreau linguistique et a pris conscience de la défense de la langue ,c'est justement la grande différence par rapport aux locuteurs natifs par contre sur le plan politique ,elle n'était pas forcément engagée ,mais une partie du militantisme breton est inclue dans cette génération intermédiaire .Je m'étais peut être mal expliqué ??? ou vous en bon politique !! m'avez habilement contourné ce que je considère un problème fondamental .Mais je comprends que çà agace ,cependant en discutant autour de moi beaucoup sont d'accord avec moi à ce sujet .
L'autre paradoxe c'est que malgré tout le peuple breton était viscéralement attaché à sa langue malgré un rejet en trompe oeil .Par exemple j'ai entendu des natifs dire en breton cette langue ne sert à rien ,elle ne devrait même pas être enseignée c'est un symptôme de l'humiliation subie .Et puis quelques instant après la même personne qui avait été rendre visite à une notoriété locale , de dire fièrement ah mais il m'a parlé en breton .Le cas est loin d'être unique
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
@spered dieub
«j'ai entendu des natifs dire en breton cette langue ne sert à rien ,elle ne devrait même pas être enseignée c'est un symptôme de l'humiliation subie .Et puis quelques instant après la même personne qui avait été rendre visite à une notoriété locale , de dire fièrement ah mais il m'a parlé en breton .Le cas est loin d'être unique»
Vous avez raison. Il faut maintenant que la honte change de camp. Le fait de s'adresser d'abord en breton est quelque chose de naturel en Basse-Bretagne et cela doit être encouragé. Si l'interlocuteur ne peut s'exprimer en breton (c'est à lui de s'excuser), alors on change de langue et on parle en français; mais non l'inverse.
C'est à ce prix que la langue bretonne redeviendra la langue de la communauté en Bretagne et vous verrez comme par magie tous les journaux subventionnés et autres structures sociales se mettre au breton.
Il n'y a pas d'autre solution: parlez breton, communiquez en breton et pour les esprits «jacobins» il suffit de les traiter de handicapés monolingues, l'effet est garanti !!!
@Jacques : je ne vois toujours pas ce que vont faire les «Arabes» là-dedans, à moins que vous vouliez parler de Jobic pôtr ar Fask en tant que référence culturel....
spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Ar Vran complètement d'accord avec vous c'est ce que je fais tous les jours ou presque .Mes parents se parlaient en breton entre eux et avec le voisinage ,ma langue maternelle est le français A compter de mes dix sept ans j'ai décidé de ne parler que breton avec l'entourage ,évidemment au début j'ai subit des moqueries d'une part par ce que mon expression était maladroite ,et malheureusement aussi pour d'autres raisons que je vous laisse deviner ,mais là ce n'était pas le fait du voisinage qui lui connaissait mes convictions . j'en ai un peu payé la prix... .Je suis loin d'être le seul dans le cas ,c'est pour cela que j'ai insisté sur la génération intermédiaire .
On considère que pour sauver une langue il faut qu'il reste cent mille locuteurs au minimum ,hors sauf miracle dans vingt ans il ne restera au maximum que quarante mille brittophones actifs .Si les dirigeants du milieu linguistique breton auraient dans les années 70 80 associé cette génération intermédiaire qui avait la capacité d'entrainer une partie des natifs vers une prise de conscience de l'intérêt de la langue bretonne ,la situation aurait été plus favorable aujourd'hui ,pas gagnée pour autant .Les langues minoritaires quoi qu'on dise sont en distorsions de concurrence par rapport aux dominantes ,c'est même vrai pour le gallois pourtant dans une bien meilleure situation que le breton .Il y a vait eu malgré tout à l'époque une bonne démarche c'était la revue evit ar brezhoneg ,dommage que çà n'a pas duré
Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Ar Van,
C'est pourtant simple.
Sauf erreur, la fin de l'obligation de donner un prénom français date de l'élection de Mitterrand.
Les Arabes sont majoritairement musulmans, et être obligé de s'appeler officiellement Martin ou Philippe (prénoms chrétiens français) quand on va à la mosquée ce n'est pas évident...
Les Arabes comme nous les Bretons avaient donc 2 prénoms, celui de l'état civil et celui de leur vie réelle. (Combien de Bretons avaient à l'époque un prénom d'usage ne correspondant pas à l'état civil, beaucoup).
Comme toujours, on ne dit jamais les choses. Et oui, ce n'est pas par respect pour les Bretons que cette obligation a été levée... Pour l'essentiel, c'est la pression de l'électorat musulman qui a fait évoluer cette situation!
D'ailleurs, Marion le Pen ne disait-elle pas qu'un Breton qui refuse de nommer ses enfants avec un prénom français fait preuve de refus à s'intégrer dans la République... (Mince, ce truc, elle ne l'a pas inventé toute seule, il y a un long historique idéologique derrière...)
Comme quoi, concernant les Bretons, le débat est toujours potentiellement ouvert... même si le retour en arrière est fortement improbable et là aussi principalement du fait de devoir reconsidérer le cas des musulmans!
Et on pourrait étendre le débat à la laïcité, dont les Bretons avec leur 45% d'écoles libres (que Mitterrand voulait supprimer) pourraient avoir une opinion à exprimer (comme en Alsace ou en Bavière), mais là encore ce sont les Musulmans qui font voler en éclat la sacro-sainte laïcité (car tabou ou pas, cette laïcité si dogmatique pour la République et bien en train de voler en éclats...).
On peut en discuter longtemps, mais une chose est sûr les Bretons défendent mal leur bifteck même quand les droits internationaux sont en leur faveur!
Alors qu'au sein de l'Hexagone, d'autres parviennent à de meilleurs résultats. (Dernier en date, le surprenant réveil des Alsaciens concernant la réforme territoriale qui sont directement partis s'adresser à l'Union Européenne. A part le cas solitaire de le Gouarnic, les Bretons n'ont jamais osé..!).
Pas impossible à terme que cela change! Espérons le!
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
@spered dieub
Bravo pour votre volonté de continuer à vouloir pratiquer le breton dans la vie de tous les jours. Si chaque bretonnant se donne comme objectif de transmettre le breton à 4 de ses proches (non déjà bretonnants/brittophones) (que cela soit du cercle familial, amical ou autres; cela étant plus facile chez les jeunes enfants bien sûr) ou à minima transmettre l'intérêt de la langue bretonne par enseigner les 100 mots bretons les plus usuels alors en 2 générations la langue bretonne aura retrouvé ses lettres de noblesse.
Il est temps pour les bretonnants de sortir de leur passivité et de montrer qu'ils existent en se remettant à parler d'abord breton.
Comme le disait Kennedy «Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays». Pour les bretonnants, c'est très simple : reparler en breton!