A l'approche de la consultation prévue par le gouvernement, il a paru nécessaire à l'UDB de sortir de la neutralité et de prendre position. Le parti autonomiste a donc interrogé ses adhérents sur la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes. Suite à cette consultation, les militants ont majoritairement choisi de prendre position contre le projet actuel.
L'Union démocratique bretonne revendique une meilleure desserte aérienne de la Bretagne, et notamment des liaisons intercontinentales directes sans correspondances imposées à Paris. En effet, la centralisation des transports français fait perdre beaucoup de temps aux voyageurs et nourrit un bétonnage inquiétant des terres agricoles en région parisienne. Cette centralisation se renforce à l'heure actuelle. Avec le développement du TGV et l'agrandissement des aéroports parisiens, tout est fait pour que Roissy et Orly restent les aéroports de la France entière. Et contrairement à une idée reçue, le grand nombre d'aéroports en Bretagne n'est pas un atout : souvent trop petits pour être à l'équilibre et pour offrir un marché assez important justifiant des vols internationaux, beaucoup d'aéroports bretons vivent sur fonds publics et n'assurent que des liaisons avec Paris, concurrençant donc le train. Le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes a souvent été présenté comme une solution à ces problèmes.
Cependant, il n'existe à l'heure actuelle aucune garantie faisant de Notre-Dame des Landes un aéroport intercontinental. Le chantier ne s'inscrirait pas dans un schéma aéroportuaire visant à rationaliser le transport aérien. Le gabarit même de l'aéroport est en débat, ainsi que le nombre de piste(s), du fait d'une incertitude sur le trafic attendu. Les infrastructures nécessaires pour desservir cet aéroport par la route et le rail nécessitent des travaux lourds et coûteux dont la programmation n'est pas assurée : l'État et la SNCF négligent déjà de maintenir en bon état les lignes bretonnes existantes.
L'aéroport de Notre-Dame des Landes risque donc de n'être qu'un aéroport de plus dans une Bretagne qui en compte déjà trop, sans améliorer significativement la desserte intercontinentale. Le coût des travaux et leur impact environnemental, en revanche, sont bien réels et assurés. L'opération semble devoir se faire essentiellement dans l'intérêt du groupe Vinci qui bénéficie de conditions financières très favorables, au détriment de l'État.
Elle ne renonce pas pour autant à son ambition de décentraliser le transport aérien et à mettre en cohérence les infrastructures de transport. Il est possible d'obtenir des progrès significatifs en partant de l'existant : en confortant Nantes-Atlantique, ce qui implique certes des travaux importants ; en le raccordant au réseau ferroviaire, pour apporter une réponse aux problèmes de l'accès Nord et de la congestion des parkings ; en ouvrant également une gare ferroviaire à l'aéroport de Brest-Guipavas pour le rendre plus accessible et en faire l'aéroport de toute la pointe bretonne. Une fois facilité l'accès à ces deux aéroports, aujourd'hui les plus viables, et ceux qui proposent le plus de destinations, il sera plus facile de réduire le nombre d'aéroports bretons.
Au-delà de la question des infrastructures, il existe aussi un blocage règlementaire. La DGAC temporise l'ouverture de lignes intercontinentales par des compagnies extra-européennes dans les régions françaises, en centralisant notamment le trafic sur Paris. Alors même que des compagnies, notamment du Golfe, sont intéressées par Nantes. Ce verrouillage du développement des territoires par cette institution est profondément symptomatique du malaise français.
Mais Notre-Dame des Landes n'est plus seulement une question d'aménagement du territoire : c'est aussi devenu un problème démocratique. Il est avéré aujourd'hui que l'État a maintenu le secret sur des documents qui pouvait servir à contester le projet, biaisant ainsi le débat public. Après des années de débats et d'affrontements, Notre-Dame des Landes est devenu un symbole du blocage démocratique français, au-delà des débats techniques sur son intérêt économique et environnemental. La consultation, solution imparfaite sans doute, a au moins l'avantage d'offrir une voie de sortie pacifique à ce conflit. Encore faut-il pour cela que la campagne soit équitable, ce dont on peut douter en voyant que le matériel de vote ne sera pas imprimé mais mis à disposition uniquement sur internet, et surtout que le gouvernement a restreint la consultation à la seule Loire-Atlantique. Pourtant, les partisans du projet comme ses opposants raisonnent à une échelle plus large : La Bretagne à cinq département pour certains, les régions administratives Bretagne et Pays de la Loire pour d'autres. Le syndicat mixte reprend le nom d' « Aéroport du Grand Ouest ». Il aurait donc été plus logique et plus équitable d'organiser une consultation plus large que celle de la seule Loire-Atlantique.
Pour l'UDB, le porte-parole, Nil Caouissin
Mouezh-aotreet Unvaniezh Demokratel Breizh
Porte-parole de l'Union démocratique bretonne
■Pour Jean Louis Le Corre, je rappelle que la poursuite de l'activité d'Airbus à Nantes impose le maintien en service de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Ce référendum dans les faits posera donc une question étrange: «voulez-vous un aéroport ou deux aéroports, à Nantes?».
Et l'on peut continuer ainsi l'argumentation. Pour moi, ce sera NON.
Et je suis un fervent partisan de l'avenir d'une Bretagne péninsulaire (unie), forte économiquement et ouverte sur le monde.
Je suis aussi partisan de l'honnêteté intellectuelle et du sens du bien commun, ce que l'on peut regrouper sous une seul vocable: le mot «démocratie», malheureusement passé de mode, dans les faits, ces dernières années.
Ce dossier baigne dans le mensonge de A à Z. Quant à l'avenir économique de la Loire-Atlantique, il y a beaucoup à faire avant même de poser la question d'une extension du transport aérien, laquelle concernerait d'abord le tourisme et non pas les connexions d'affaire comme on l'entend dire parfois.
De surcroît, en ce moment le développement futur du tourisme semble plutôt porté par les paquebots de croisière que par les vols moyen-courrier vers le bassin méditerranéen. On peut s'attendre à ce que la tendance se confirme à l'avenir.
Bevet Breizh hag a-walc'h gant ar sotonioù hag ar gevier!
Assez des mensonges!
Pour Jean Louis Le Corre, je rappelle que la poursuite de l'activité d'Airbus à Nantes impose le maintien en service de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Ce référendum dans les faits posera donc une question étrange: «voulez-vous un aéroport ou deux aéroports, à Nantes?».
Et l'on peut continuer ainsi l'argumentation. Pour moi, ce sera NON.
Et je suis un fervent partisan de l'avenir d'une Bretagne péninsulaire (unie), forte économiquement et ouverte sur le monde.
Je suis aussi partisan de l'honnêteté intellectuelle et du sens du bien commun, ce que l'on peut regrouper sous une seul vocable: le mot «démocratie», malheureusement passé de mode, dans les faits, ces dernières années.
Ce dossier baigne dans le mensonge de A à Z. Quant à l'avenir économique de la Loire-Atlantique, il y a beaucoup à faire avant même de poser la question d'une extension du transport aérien, laquelle concernerait d'abord le tourisme et non pas les connexions d'affaire comme on l'entend dire parfois.
De surcroît, en ce moment le développement futur du tourisme semble plutôt porté par les paquebots de croisière que par les vols moyen-courrier vers le bassin méditerranéen. On peut s'attendre à ce que la tendance se confirme à l'avenir.
Bevet Breizh hag a-walc'h gant ar sotonioù hag ar gevier!
Assez des mensonges!