Les grenades de désencerclement utilisées à Paris le premier mai marquent un pas de plus dans la violence policière en France.
Alors qu'un jeune étudiant en histoire-géographie a perdu son oeil aux dernières manifestations anti loi Travail de Rennes, les blessés du premier mai parisien se comptent par dizaines.
Tout avait pourtant bien commencé, sous un beau soleil, avec un mélange de population bienveillante, jeunes et vieux, militants habituels et occasionnels. Mais la suite a pris des proportions inattendues : certains ont dit que c'était la faute des «casseurs», d'autres des provocations de la police.
La violence de ce qui a suivi laisse pantois. Des spectateurs ont dit ne pas avoir assisté à ce type d'événement depuis 1968, avec une violence qui a blessé jusqu'au sang, «la guerre, la Palestine» étaient évoqués par d'autres observateurs.
La foule de manifestants a été dispersée grâce à type de grenades «de désencerclement» : elles éclatent en morceaux, blessant au visage, aux mains, aux pieds... Les habitués le savent et sont protégés (casques, gants, etc...).
Pour les manifestants blessés, par contre, rapidement soignés par des «street medic» armés de trousses de pharmacie dans leurs sacs à dos ( ce sont des manifestants organisés pour protéger les autres), c'est sanglant, avec souvent un passage aux urgences de l'hôpital le plus proche.
Témoignage d'un «street medic» : «c'est notre manière de contribuer à ce que la peur change de camp, qu'on prenne soin les uns des autres malgré une répression policière exrême et des violences dingues».
Une manifestante brandit une pancarte «aujourd'hui, je vais peut-être perdre un oeil». Face à l'escalade de la violence, est-ce la surenchère policière qui fera gagner l'Etat et la loi Travail, faisant déjà l'objet de 5000 amendements à voter en ... quinze jours ?
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