Et si « on se faisait une toile » ?
Oh, contrairement à cette expression familière consacrée, habituellement, au 7e art, nous n’allons pas vous parler, sur cette page, de cinéma, même si les « images » y apparaissent, aussi, vous allez le constater, dans la gamme des plus beaux « technicolor » !
Non, comme on le fait avec le plus « viril » mais fruité des spiritueux de sa cave que l’on réserve à d’intimes amis, il s’agit, ici, de partager, avec vous, de superbes moments émotionnels que nous avons ressentis en découvrant les « effluves » profondes et vivifiantes des oeuvres d’un viscéral et authentique artiste-peintre passionné… et passionnant.
Nous prendrons, donc, dans ce climat d’altruiste bien-être culturel, plutôt l’expression, sus-mentionnée, dans son acception conviviale de : « et si on prenait un verre »… même, peut-être, dans ce contexte pictural… un vert !
Artiste breton, ancré à quelques encablures de Landivisiau, « peintre-marin » ou « marin-peintre », nous ne saurons et ne voudrons trancher, tant, ces deux « états » fondamentaux se nourrissent l’un de l’autre, Eric Le Pape nous propose un regard intense sur la péninsule armoricaine qui, elle aussi… regarde la mer !
Dès l’age de 7 ans, Eric Le Pape « a trempé dans la couleur », comme il l’écrit, lui-même, en ces mots, avec une grande discrétion enfouie derrière un plus large exposé de son travail, au début des textes qui présentent, humblement, son parcours et son remarquable travail.
Avec Eric, ses créations semblent, toujours, primer et passer bien avant son talentueux auteur…
Pendant 10 ans, souhaitant dépasser l'autodidaxie, l’adolescent inspiré et doué a suivi, assidûment, des cours auprès de plusieurs professeurs.
Dès sa jeune existence, l’artiste était déjà là, bien là, même s’il se perfectionnait.
Mais l’heure d’un choix de carrière sonnant, ayant, également pour souci de ne pas trop effrayer les parents par des ambitions professionnelles artistiques toujours plus aléatoires, l’artiste, « déjà bien né », à choisi, avec une raison dominant la passion, une carrière maritime, en entrant dans la Marine Nationale.
Il ne fallait surtout pas quitter cet environnement de prédilection qu’a toujours été, pour Eric… la mer !
A un premier temps de rupture violente et douloureuse avec le « côté artiste » ; fracture bien compréhensible dans l’approche de ce milieu professionnel structuré, entre autre, de rationalité et de rigorisme, a succédé une période de reconquête du « marin d’état » par « le peintre-marin », demeuré, en lui, toujours très présent.
Le « marin d’état » est une profession… le « peintre-marin »… est un état !
C’est alors que ce tempérament artistique naturel revient subrepticement, dès que, plus « installée » dans un nouvel univers professionnel, l’âme devient, alors, plus disponible en retrouvant ses existentiels fondamentaux…
C’est ainsi que, petit à petit, Eric Le Pape est parvenu à concilier son métier de marin avec sa passion d’artiste, passant, à cette même époque, pour des raisons pratiques de transport des « ingrédients », de l’huile à l’acrylique… nouvelle technique et nouveau défi.
Les voyages inhérents à l’exercice de sa profession maritime ont favorisé et amplifié la créativité du devenu, en jouant quelque peu sur les mots, « peintre-marin… artiste d’état ».
Au sujet de cette nouvelle potentialité artistique, se trouvant, ainsi, décuplée par les nombreux voyages, découvertes, aventures, Eric ne précise-t-il pas ?
« Mon métier de marin m’a permis d’affiner et de rendre plus vraies mes peintures. Tout au long de ma carrière, j’ai su mettre à profit mon acuité visuelle, ma liberté d’interprétation et mon inspiration lors de mes nombreux voyages et affectations maritimes ».
Après près d’un quart de siècle passé au sein de « La Royale » notre officier marinier de l’aéronautique navale, décide, dans une période de restructuration de l’entité maritime et militaire, de revenir, professionnellement, à sa prime et, finalement, permanente et persistante vocation :
« Après une carrière maritime rythmée par de nombreux voyages, de découvertes, d’aventures humaines au grand large, j’ai décidé de revenir à ma passion première : La peinture !
Contempler la mer avec un regard de peintre ».
Bien lui en a pris !
Pour lui… pour nous !
Nous ne développerons pas, dans cet article, les techniques, les méthodes, les gestes, les choix de l’artiste dont la carrière d’artiste peintre dépasse, à présent, les frontières de sa Bretagne natale.
Ca serait inutile et redondant, eu égard à la force de son expression picturale et à la qualité des éléments et documents qu’il vous propose sur son site Internet, que nous vous invitons à découvrir, au terme de cette présente lecture.
Nous avons rarement rencontré des pages en ligne d’artiste peintre aussi bien conçues, informatives, pédagogiques et structurées.
Nous préférons, au fil des quelques lignes qui suivent et qu’il nous reste pour « ne pas faire trop long », tenter de vous transmettre, avec ferveur et conviction, le très vif intérêt que nous avons ressenti pour cette dense peinture ou, à coups de couteaux affirmés et chargés de matière, le bleu, au fil du temps, rejoint plus largement par le rouge explosent, sensuellement, à votre regard et à votre coeur.
Cette libre interprétation, hautement colorée, des estrans, chemins côtiers, anses de mouillage, plages d’Armorique, reflète, indiscutablement, l’éclatante flamme qu’Eric Le Pape déclare à la Bretagne.
Lorsque nous « rencontrons » ses toiles, car il y a rencontre, nous avons la vive impression de vivre ces moments, si particuliers, de ce puissant soleil rasant, encore tamisé par les nuages fuyants sous le vent, lumière qui succède à un court instant de pluie. Dépourvu, par le filtre humide, de toute suspension aérienne parasite, les couleurs, alors, se contrastent, s’intensifient.. se radicalisent !… c’est du Eric Le Pape !
C’est, peut-être, pour favoriser les peintres que, selon l’adage habituellement consacré au rythme météo breton, on dit : « En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour ! ».
La peinture d’Eric Le Pape est, également, sculpture. On a, irrésistiblement, envie de toucher, de caresser la stratification des couches « pleine pâte » qu’il, dans l’urgence, « malaxe, saigne et violente », à grand coups de spatules et de couteaux, pour en extraire la substantifique couleur finale.
Sur cet aspect « matière », Eric précise :
« C’est un moment assez intense où le couteau macule, griffe, caresse la toile et qui, à l’acrylique, laisse très peu de temps à la réflexion ou à la finition. Par moment, je pourrais même qualifier la peinture au couteau d’un acte assez violent mais qui ne laisse pas de place au hasard ».
Ses toiles portent les subtils stigmates de cette création physique toute en épaisseur qui génère les volumes, les transparences, les « quasi cloisonnés », les lignes de force que l’on aurait envie de prolonger, et ça n’engage que nous, pour translater de la toile… au lumineux, contrasté et coloré vitrail contemporain !
Ah, bien sûr, la peinture d’Eric Le Pape peut faire penser, pour certains, à celles du chef de file de l'École de Pont-Aven incarné par Paul Gauguin, pour d’autres aux peintures teintées de bleus méditerranéens de l’autre Paul… Cézanne.
Mais c’est vers le geste créatif de Picasso, qu’Eric voudrait tendre.
Ne déclare-t-il pas ? :
« Et comme Picasso, j’aimerais réussir une oeuvre en quelques gestes fondamentaux, c’est pour cela que je peins, exclusivement, au couteau ».
En tous cas, au-delà des références et inspirations que l’on attribue, à tort ou a raison, aux artistes, quelle que soit la discipline, comme pour se dédouaner de son propre jugement, de son ressenti, voire les cautionner, force est de constater qu’Eric Le Pape a, bel et bien, « sa propre écriture », entre autres, fruit de liberté, mais de rigueur, de spontanéité mais de réflexion, d’abondance de matière mais de technique pointue et maîtrisée.
Exposant, en permanence, à Pont-Aven… eh oui ! à Vannes, Noirmoutier-en-l’Île, Honfleur, Saint-Paul de Vence, Nancy, mais aussi à Genève, Lausanne, New Orléans (Louisiane) Carmel (Californie), Eric Le Pape est un bel ambassadeur de la Bretagne, ce qui, nous a-t-il confié, le réjouit au plus haut point.
Vous trouverez, au sein de ses collections des « oeuvres d’ailleurs », colorant Honfleur, Paris, New York…
Pour préparer cette présentation en ligne qui nous tenait, vraiment, à coeur, nous avons rencontré, téléphoniquement, l’artiste et l’homme qui n’en font qu’un. Durant nos échanges phoniques, nous avons été inondés de sa passion, de son enthousiasme, de son engagement, de son désir de partager toujours plus large, d’à, chaque instant, progresser, parfaire, transcender…
Son amour pour la mer et la Bretagne sont incommensurables et c’est « à grande marée » que nous avons reçu ses mots !
Avons-nous parlé au « peintre-marin », au « marin-peintre » ? Sans nul doute à l’« artiste-peintre-marin », ce triptyque, non pas pictural mais sémantique qui titre notre papier semblant, pour nous, dépeindre au mieux, ce chaleureux homme d’action de talent et de passion.
Les toiles d’Eric Le Pape… c’est le pittoresque nuancier chromatique de ces volets de maisons de pêcheurs bretons, aux franches couleurs, traditionnellement teintés de l’excédent de peinture destiné à protéger et embellir la charpentes des bateaux. Les oeuvres d’Éric, sont des contrevents, larges ouverts sur la Bretagne et l’ailleurs… peut-être sur une Celtie du 3e millénaire…
La peinture d’Eric Le Pape nous a, littéralement, percuté, son acteur nous a séduit, nous ne manquerons pas, au détour de nos chemins de traverse, de le rencontrer, de visu, au milieu de ses toiles. Il nous attend, il vous attend.
Sous sa rubrique en ligne « Visite de l’atelier », son invitation est formulée, dans les mêmes vives et généreuses couleurs qu’ont ses oeuvres : « N’hésitez pas à me contacter, je vous ouvrirai les portes de mon atelier (Plougar - Finistère - Bretagne) avec plaisir !
Comme l’on dit aux marins, bon vent, Eric… et mersi bras !
Gérard SIMON
D'autres oeuvres sur le site de Culture et celtie, l'e-MAGazine : (voir le site)
Pour découvrir un plus vaste panorama des oeuvres d'Eric LE PAPE, visitez :
Le site officiel d'Eric Le Pape : (voir le site)
Le blog d'Eric Le Pape : (voir le site)
La page Facebook d'Eric Le Pape : (voir le site)
© Culture et Celtie
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