Nos villes et villages entre la vie et la mort

Chronique publié le 9/03/16 0:09 dans Gwened / Vannes 2014 par Bertrand Deleon pour Bertrand Deleon
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Une rue de l'hyper-centre de Vannes...

Scaër, Bannalec, Rosporden, Rostrenen… autant d’agglomérations jadis vivantes qui laissent la sensation de villes fantômes à certaines heures : maisons à vendre, boutiques vides, quartiers à l’abandon… Rendez-vous dans d’anciennes petites villes, selon la notion bretonne du terme : Le Huelgoat, Questembert… jadis des petits centres florissants, où l’activité était dense dans les rues et dans la périphérie rurale. Puis, circulez sur la côte, ses cités dortoirs, parfois des quartiers entiers aux volets fermés, enchâssant l’ancien bourg, des villes aux rues devenues impersonnelles, tristes, et des périphéries commerciales à perte de vue sans plus d’âme.

En regardant les photos en noir et blanc de nos villes et villages, l’activité humaine n’échappera à personne. Si une photo peut être trompeuse, jeunes et moins jeunes pourront fouiller dans leurs souvenirs pour témoigner du même constat : la gaieté, le bouillonnement de nos espaces publics s’amenuisent. Nos aînés corroborent l’affirmation qu’il y avait de la vie partout, dans les centres aussi bien que dans les champs. Plus récemment, les quadragénaires se souviendront des années 80, les rues animées, les entreprises à taille humaine qui apportaient une activité économique permanente, les animations et concerts dans les bars, loin de la culture choisie et policée des salles de spectacles périurbaines ou des éphémères festivals…

Une traversée du Pays Basque - Euskal Herria, nom donné au territoire historique des Basques s’étendant de part et d’autre de la frontière officielle des Etats français et espagnol – est riche en enseignements, par comparaison, sur l’ampleur des dégâts sur le territoire de l’Etat français. Le Pays Basque nord, que certains appelleront « français », tranche par sa différence d’activité quant au sud, notamment l’intensité de la partie autonome. Au nord, lorsque les centres-villes se vident des consommateurs estivaux, que les retraités rentrent chez eux, et en-dehors des grands festivals, le passage d’un groupe de jeunes peut sporadiquement sortir les rues de leur torpeur. C’est exactement le même état des lieux que nous dressons en Bretagne. Dans le même temps, un peuple de même culture animera les rues, les boutiques jusqu’à des heures tardives de la nuit au sud de « la frontière ». En journée, la variété des secteurs économiques et commerciaux des municipalités du Gipuzcoa, l’une des régions du tiers autonome basque, rappellerait l’animation et la richesse humaine des temps anciens sur les territoires de l’hexagone. La culture est aussi forte, la langue n’est pas minoritaire sur son territoire, et la délinquance moindre. On s’y sent bien ! Or, le cliché du tempérament méridional qui tendrait à expliquer cette vivacité ne peut entrer en ligne de compte concernant ce peuple non latin et même non indo-européen. On en voudrait pour preuve le dynamisme similaire préservé au nord de l’Europe.

Le constat est sévère pour nos villes et villages : on assiste à la perte de caractère, l’inertie mais aussi parfois le « dynamisme passif » et très relatif d’une économie touristique. Qu’a donc précisément tué nos villes ?

- La spéculation immobilière : l’identité structurelle des territoires littoraux a été brisée. Le littoral étant convoité, les résidences secondaires se sont multipliées, les activités économiques maritimes, portuaires ont cédé à la pression immobilière et au tourisme. Les actifs, les familles par conséquent, sont poussés à l’extérieur des territoires d’emploi au profit de retraités venus d’ailleurs, notamment d’Ile-de-France dont le PIB par habitant est presque deux fois supérieur à la moyenne bretonne. Les atouts économiques liés au secteur primaire sont en berne, les terres agricoles reculent, les professionnels de la mer doivent composer avec la manne touristique désormais prioritaire, le bâtiment et les services à la personne se développent au profit des grandes sociétés commerciales qui contrôlent le marché.

- Le clientélisme dans les administrations et entreprises : de nombreux cadres sont parachutés en Bretagne. Cette installation, parfois en cooptage du fait de sièges sociaux hors de la Bretagne, se fait au détriment de l’équilibre socioculturel. Ceci est d’autant plus néfaste que la Bretagne et ses habitants sont confrontés à un chômage aggravé par le centralisme français et la situation de périphérie européenne dans lequel l’Etat nous place, à défaut d’un pouvoir breton et l’incapacité politique conséquente à affronter l’économie de marché.

- La rurbanisation désordonnée : les périphéries des villes littorales se voient contraintes d’accueillir hâtivement les actifs chassés des agglomérations littorales. Se créent alors des cités dortoirs étendues entre les centres, les hameaux et les écarts, cassant les liens et la stabilité sociale des territoires. La mobilité des populations est croissante et permanente, laissant peu la place à un ancrage durable et convivial.

- A contrario du point précédent, des quartiers ghettos émergent ou se renforcent. Au profit des plus aisés, on assiste à la privatisation de lotissements, voire de péninsules entières sur le littoral. L’accès s’y fait par barrières automatiques, sous l’œil de vigiles ou la surveillance de caméras ; avec le regard bienveillant des préfets, plus préoccupés en ce domaine à faire démolir des bâtisses patrimoniales sous la coupe de la loi « littoral ». Pour les moins aisés, des enclaves se forment, constituées d’appartements et pavillons à loyer modéré, mêlant des populations de catégories socioprofessionnelles de plus en plus diverses.

- L’éloignement du lieu de travail, conséquence de la spéculation immobilière, rend obligatoire l’utilisation du véhicule. Ce qui fait considérablement obstacle aux circuits locaux et, une nouvelle fois, à l’ancrage humain. Paradoxalement, la conception « très villégiature » partagée par les retraités franciliens favorise la transformation des voies de communication en rues étroites où la vitesse de circulation devient très limitée, en dépit de la nécessité croissante de déplacements par véhicules individuels. Les transports en commun ne répondent pas non plus aux besoins, n’étant pas adaptés à cette évolution démographique. Deux sociétés s’affrontent ou, tout au moins, ne se comprennent pas.

- La désertification rurale : dans les terres, les agglomérations tels les chefs-lieux de canton, jouant à l’origine le rôle de centres urbains administratifs et commerciaux, subissent le contrecoup du désastre économique dans les campagnes, autrement dit la faillite agricole et la fermeture par l’Etat des derniers services publics, ne laissant ainsi aucun espoir pour inverser cet état de fait. Les bassins d’emploi et les zones résidentielles se vident de leur substance, l’agglomération la plus proche n’est souvent que la première étape vers un exode plus lointain. Le maillage du territoire propre à la Bretagne est en péril.

- Les zones commerciales et la grande distribution : la saturation de Vannes Ouest ou la périphérie d’une petite citée comme Questembert en sont les illustrations les plus probantes. Le centre-ville est dévasté, à Questembert, ou connaît un turn-over des commerces franchisés, à Vannes. Les rues sont de plus en plus impersonnelles et la vie s’y arrête en fin d’après-midi. Sur le littoral, ce constat est inversé en période estivale où l’activité est regroupée autour d’un centre artificiel, éphémère.

- La mondialisation des entreprises : les derniers commerces, les dernières entreprises, les hôtels… deviennent les chaînons de grands groupes commerciaux, dont les recettes sont investies en grande partie ailleurs. L’âme de la réalité locale s’y trouve totalement perturbée, puis anéantie.

- Le centralisme français : l’Etat cherche à faire des économies pour favoriser des intérêts centralistes. Pour financer le « grand Paris » et ne pas laisser les territoires décider de leurs orientations économiques, la France ponctionne le contribuable à outrance, alourdit les charges des entrepreneurs jusqu’à l’étouffement, ferme les services publics, baisse les dotations aux collectivités (le maigre retour des impôts payés par les contribuables, épargnés par et pour Paris), pratique un chantage à la fusion des communes, pousse les territoires à dépendre de Paris ou les livrent aux fluctuations d’une économie de marché des plus destructrices pour les secteurs d’emploi. En outre, l’absence de politique agricole défensive auprès de l’Europe, et l’ignorance de la façade maritime atlantique par une polarisation aveugle de l’Etat vers l’Est européen, ne donnent aucune chance à nos territoires de sortir la tête de l’eau.

- La réquisition des budgets : point lié au précédent. Tout axe de communication essentiel est réalisé sur plusieurs décennies en Bretagne, la richesse étant réquisitionnée pour les réseaux routiers et ferroviaires franciliens. Lorsque la réalisation de ces voies avance, elle est tournée vers Paris, au profit de Paris (ligne LGV). Ainsi, l’axe routier Vannes – Saint-Brieuc (la ville au centre fantôme) subit toujours d’infinis bricolages, plus coûteux et plus dévastateurs de l’environnement au bout du compte. De même, le serpent de mer, l’axe Triskell, qui doit un jour traverser le centre Bretagne semble un rêve inatteignable. Les flux internes sont considérablement ralentis et les entreprises ne peuvent s’installer de manière pérenne.

- La partition de la Bretagne, héritage de l’Occupation nazie, empêche la Bretagne d’intégrer dans ses ambitions l’ensemble géographique naturel péninsulaire, historique, humain, culturel et économique qu’elle constitue. Là aussi, en matière de transports, ce découpage arbitraire validé par les partis actuellement au pouvoir est handicapant : prenons l’exemple du transport et du fret ferroviaires cassés au niveau de Redon alors même que l’Etat qui a imposé ce découpage se refuse d’apporter sa participation à la création d’un « hub ».

- Le génocide culturel : le postulat français d’un Etat un et indivisible, comportant un sacro-centre, un gouvernement qui ne déconcentre que son pouvoir de contrôle, une seule langue, une école et des médias subventionnés unificateurs, continuent de briser les repères identitaires humains. La société n’a de choix que de s’exprimer par un modèle officiel ou résister par une culture parallèle, non officielle. La mutation culturelle bretonne du XXème siècle a été la plus grande responsable des dépressions, addictions et suicides selon l’ensemble des spécialistes des questions sociétales.

- Le manque d’ambition des élus : l’allégeance à leur parti respectif et à l’Etat central est manifeste. Cette soumission, apparemment rassurante pour l’électorat en carence d’indices, nous pousse au fond de l’impasse. Le manque d’anticipation des mutations, qu’elles soient démographiques, économiques ou socioculturelles, est navrante pour tout individu un tant soit peu sensibilisé aux évolutions sociales. Au sein même des communes, des élus préfèrent abandonner leur municipalité, ses services, au profit d’une fusion avec la ou les communes voisines. Le tout contre des promesses de l’Etat à court terme. Dans un tel contexte, l’idée d’un établissement public foncier digne de ce nom reste une initiative timide. Alors si des élus s’en excusent presque, soulever la question de la mise en place d’un statut de résident permanent devient presque une impolitesse. Enfin, la timidité des prétentions pour sa ville, surtout sur le littoral qui reflète un dynamisme en trompe-l’œil est criant. A titre d’exemple, nous rappellerons le sort du quartier de la gare de Vannes pour lequel la municipalité avait la possibilité de prolonger le quartier administratif et d’affaires proche de l’hyper-centre, grâce à une friche à bâtir intégrant la possibilité d’aménager une sortie directe de la voie express, laissant même la place à la création d’importantes aires de stationnement, une gare multimodale et le désenclavement urgent de l’hôpital. La mairie a préféré entamer le transfert des administrations dans les zones commerciales déjà saturées, ce qui est totalement absurde et aura de lourdes conséquences sur l’avenir de Vannes, et faire plaisir aux promoteurs immobiliers en garnissant le précieux espace du quartier de la gare en espaces résidentiels difficilement abordables pour les locaux.

Il faut se rendre à l’évidence. Tout ceci n’est que l’essence même de la France, un Etat qui ne sera pas réformable. La France, sa conception recroquevillée et ethnocide, aux relents parfois post-colonialistes fait bon ménage avec la mondialisation : disparition des différences par uniformisation culturelle, voire un nivellement par le bas, l’appauvrissement de l’Homme, par étouffement de la diversité professionnelle, artisanale, économique et créatrice. L’Europe souvent montrée du doigt comme responsable de la perte des identités territoriales, d’une mondialisation américaine, n’est en fait qu’à l’image des Etats qui y siègent. Et dans cet ensemble, la machine France et son allégeance au système de globalisation n’est pas innocente. A nous de changer l’Europe, d’y apporter notre voix, à nous d’organiser notre territoire, de changer nos circuits économiques en interne, de décider de nos exportations, de développer nos infrastructures, nos ports, nos voies de communications. Pour tous les secteurs économiques, du monde de la terre et de la mer, de notre réseau de PMI, de nos artisans et de nos entrepreneurs, de nos salariés du privé, de nos fonctionnaires, au nom de la défense des valeurs sociales, des repères culturels essentiels à l’être humain, une seule voie est envisageable : l’indépendance de la Bretagne. Rejoignons ainsi les autres peuples sur la même voie en Europe occidentale pour peser ensemble. A ce seul prix, nous retrouverons dynamisme et joie de vivre dans nos villes, villages et foyers.

Bertrand Deléon


Vos commentaires :
spered dieub
Vendredi 22 novembre 2024
Le texte bien construit est long , un peu clivant ,mais pas pire que d'autres analyses politiques diverses .Cependant c'est réconfortant de voir qu'il y a des militants qui concluent que la Bretagne devrait aller vers l'émancipation par rapport aux problématiques actuelles ,celles qui peuvent parler au peuple ,plutôt que se baser sur le revivalisme ,un peu trop mis en avant actuellement dans certaines sphères du mouvement breton, de part un maitre à penser éloigné de nos réalités et qui entend que sa raison

Muichka
Vendredi 22 novembre 2024
Superbe article, très bonne analyse.
Pour moi, il fera référence.
Trug' deoc'h, Bertrand

Pat Ogaz
Vendredi 22 novembre 2024
Plutôt d'accord avec cet article; mais citer Bannalec est une grossière erreur ! Venez donc y faire un tour un mercredi ou un samedi matin dès qu'il y a un rayon de soleil... Cette commune, si elle a touché le fond dans les années 75/80 est en plein dynamisme ! Il y a de plus en plus de petits commerçants qui s'y installent et beaucoup de jeunes viennent car l'immobilier y est encore accessible,. Dans les bourgs qui se meurent, il aurait plutôt fallu citer Clohars-Carnoët ou Riec sur Bélon !

Moal
Vendredi 22 novembre 2024
Dans le quartier de Kermoysan à Quimper, il y avait une galerie commerciale. Sorte de rue abritée de la pluie avec des commerces de chaque côté.
Cet équipement permettait à une population aux origines variées de se croiser et de lier des relations sociales.
Le centre commercial a été reconstruit. Le projet a été initié sous la mandature de B. Poignant.
Il ressemble à un bloc où l'accès aux magasins se fait par l'extérieur, exit la galerie abritée...
Une grande enseigne commerciale est désormais propriétaire du lieu, les petits commerçants sont liés par un bail intrusif qui va jusqu'à leur interdire de mettre les affiches des associations du quartier sur leurs vitrines et le loyer a été augmenté.
Le bar PMU, grand lieu de convivialité a disparu.

Ce n'est pas seulement le commerce qui se concentre dans les mains d'un nombre réduits d'acteurs, c'est aussi la liberté d'entreprendre qui se trouve mise en difficulté par des loyers et des charges dissuasives dont les bénéfices ne finissent même pas dans les caisses des collectivités publiques.


Nolwen
Vendredi 22 novembre 2024
Je trouve également que citer Bannalec est une grande erreur. J'y habite et je peux vous dire que c'est loin d'être «une agglomération qui fait sensation de ville fantôme». Je pourrais également dire la même chose pour Scaër. Cependant, je suis assez d'accord avec le reste de l'article qui, en passant, est très bien construit.

Bertrand Deléon
Vendredi 22 novembre 2024
Presque 6500 habitants au début du siècle dernier à Bannalec. Il y a un soubresaut actuellement mais dû à ce qu'on appelle une rurbanisation toute relative.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
« La mutation culturelle bretonne du XXème siècle a été la plus grande responsable des dépressions, addictions et suicides selon l'ensemble des spécialistes des questions sociétales. »

La rupture linguistique (durant la décennie 1950) et culturelle, encore aggravée par un remembrement outrancier et irresponsable qui a ravagé le paysage dans sa chair (dans les années 60’s et ultérieures), a atteint en Bretagne une soudaineté et une brutalité sans doute rarement atteinte, si ce n'est jamais atteinte, ailleurs en Europe.

Cette petite phrase est l'occasion de rappeler que dans un tel processus de destruction et de déstructuration sociale - politiquement voulu et orchestré - , c'est bien la dernière génération - dans le cas présent celle qui n'a pas reçu la langue - qui paie le prix le plus lourd. Les ouvrages et articles divers sont pleins d'histoires d'interdiction sur le breton à l'école. Certes. Mais quid de ceux qui viennent immédiatement après, ceux de la génération n+1 ? La République - dans son sinistre dessein, mené avec méthode et détermination et donc avec grande réussite - les a privés du droit imprescriptible de tout être humain à sa langue native, les a privés de l’expérience de la réception du langage patiemment structuré, tissé au fil des générations et des siècles antérieurs. De ceux-là, qui ont entendu la langue mais ne la comprenaient pas, de ceux-là qui n’ont pas eu une relation ordinaire (c’est-à-dire s’inscrivant dans l’ordre du temps) aux adultes, il n'est quasiment jamais question dans l'espace public. Pourtant, les sociologues savent très bien ce que les orphelins de la langue ont dû endurer. Mais les sociologues se taisent, et avec eux d’autres comparses : politiciens, journalistes, gens d’Eglise, et j’en passe...

A l’époque actuelle, les nouveaux arrivants dans ce pays, depuis quelques décennies ou aujourd’hui, ne sont pas soumis à cette injustice monumentale. Dans les rues ou les transports urbains de nos villes - c'est le cas à Nantes, pour ne citer qu'un seul exemple - on entend parler moult langues, européennes ou non. Un véritable bain phonologique, rendu possible par la réception des médias satellitaires (TV étrangères). Et personne n'y trouve à redire.

Dans le même temps, tout ce que la «République» produit de rance et d'arriéré - depuis l'élu local ignare jusqu’au préfet aux ordres - s'arc-boute pour asphyxier un peu plus la langue bretonne. Pas de TV, pas de radio généraliste sur l’ensemble du territoire régional, pas de journaux généralistes, des écoles à dose homéopathique. Je sais bien que l’on revient de loin, que les professeurs sont (trop) peu nombreux etc….Le français, langue (relativement, ou très relativement, c’est selon) répandue à l’international est là. L’anglais ou l’espagnol, qui étaient d’autres candidats historiques dans les siècles passés, eussent été sans doute plus avantageux, car plus importants comme vecteurs planétaires.

Je sais beaucoup de choses, car naître dans le silence conduit à observer, encore et encore, pour comprendre, encore et encore…. Mais je rêve que s’ouvrent les portes de l’avenir, je rêve que les générations qui suivent la mienne puissent s’approprier la langue, issue du fond des âges, et la pousser à un niveau de qualité jamais atteint…Et l’employer quand il leur plaira, comme il leur plaira….Avec aisance et audace. Et fierté. Avec un naturel immense. Sans mépris pour autrui, mais sans faiblesse non plus.

Emaon o huñvreal en ur bed o tont ma vezo pep hini bezañ e blas ennañ…


An Askell-Grohen
Vendredi 22 novembre 2024
Ce n'est même pas la peine de prendre les exemple de petites villes comme Rostrenen ou le Huelgoat. Des centres locaux comme Carhaix sont tués par la conjonction du capitalisme et du cosmopolitisme : une banque, un kebab, une banque, un kebab... Et ainsi, tout le long de la rue des martyres. L'aménagement du territoire à la française est d'une nullité sans nom, tant sur le plan esthétique que sur celui de la bête rationalité économique. Un mouvement breton sérieux gagnerait beaucoup à mettre en avant ces problématique, en opposant la beauté naturelle des villes bretonnes face à la laideur de la modernité.

Alter Ego
Vendredi 22 novembre 2024
''La France, sa conception recroquevillée et ethnocide, aux relents parfois post-colonialistes fait bon ménage avec la mondialisation'' : ah, vraiment? L'Hexagone est dans le dernier carré des Etats occidentaux qui freinent des quatre fers contre la mondialisation, et nous avons de plus en plus, sous nos yeux, l'image de l'Hexagone comme type-même de forteresse assiégée et figée, qui se bat contre des moulins à vent.
''nivellement par le bas, l'appauvrissement de l'Homme'' : différentes études économiques prouvent clairement le contraire, au moins en ce qui concerne les pays en voie de développement (taux d'alphabétisme, revenu moyen, accès à l'eau potable, etc).

Kristof
Vendredi 22 novembre 2024
Très bien votre article monsieur Deléon, mais pour poursuivre dans votre logique nationalitaire bretonne , et pour plus d'optimisme , pourquoi ne donnez-vous pas aussi des pistes d'espoir :
1) Brest devrait déjà posséder des milliers d'emplois dans les énergies marines renouvelables . Si elle ne les a pas , c'est bien parce qu'EDF fait tout pour que le projet brestois échoue. Battons-nous pour que des milliers d'emplois fleurissent à Brest dans les EMR! Dénonçons EDF!
2) Le sous-sol breton est riche d'andalousite, de titane, zircon, étain , tungstène, zinc, terres rares, or. Exigeons que les Bretons aient la main-mise sur leurs richesses minières : eux seuls sauront les exploiter dans le respect des populations et de la nature , car c'est leur pays (et leur patrie!).
3) La Bretagne peut très bien un jour redevenir un état indépendant ; il nous faudra alors un grand aéroport international ; c'est pourquoi NDDL doit se faire.
4) Pour aider les agriculteurs a passer les crises, il y avait une mesure simple qui avait commencé a se faire spontanément ; produire de l'électricité sur les toits agricoles. Là aussi EDF a cassé la dynamique lorsque la production des toits équipés en photovoltaïque a atteint l'équivalent d'une tranche nucléaire. Dénonçons EDF!

Ce ne sont que quelques exemples , mais le réveil nationalitaire breton doit se faire avec des exemples économiques concrets, réalisables, argumentés. Ceci pouvant venir étayer le programme des différents partis bretons nationalistes.

Les problèmes ne sont que des solutions qui se présentent ...en bleu de travail ...alors , au travail!


Bertrand Deléon
Vendredi 22 novembre 2024
Bonjour Kristof,

Merci pour l'intérêt que vous avez portez à cette publication. Vos idées sont pertinentes, même si je ne partage pas forcément tout, notamment sur NDDL (bien que je ne m'oppose pas à la construction d'un aéroport international). Vous savez, quand on écrit une analyse, il y a souvent des retours : c'est trop long, c'est trop court, ce n'est pas assez positif... Je comprends. Sur ce dernier point, je vous invite à lire les très nombreuses prises de position que le Parti Breton sur son site ou celui du site de campagne des Régionales. Nous devons manifestement faire mieux en termes de communication car Je constate en effet que lorsque nous proposons quelque chose, ça me semble beaucoup moins lu que les articles dénonçant les rouages de la politique française dans notre pays. Toutefois, le texte que j'ai écrit ci-dessus porte tout de même des propositions.
Bien cordialement.


Ar Vran
Vendredi 22 novembre 2024
Bel article qui résume l’appauvrissement de nos campagnes et nos petites villes.
Toutefois il ne faut pas oublier que pour des raisons de politique à court terme, de nombreuses communes ont rendu les parkings de centre ville payant ou se sont opposés à la création de zone de parkings.

Ce qui a eu pour conséquence de faire fuir les automobilistes car devoir payer pour quelques minutes ou tourner plusieurs minutes avant de trouver une place de parking, alors qu'en poussant un peu vous pouvez vous garer sans problème au parking de la grande surface d'à côté.


TY JEAN
Vendredi 22 novembre 2024
Et que lit-on dans la presse d'hier 30 mars ? « la consommation foncière sous haute surveillance » tu parles d'une bonne blague ! Zones commerciales à perte de vue" on bétonne à tout va ! rurbanisation, 1000 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année dans le Morbihan. Une vraie catastrophe à venir.Et que nous disent les élus lors de voeux de bonne année ?
d'avantage de lotissements,de zones, de densification de l'habitat ( sic ) et ne parlons pas des spéculations visant les approches des gares :hôtels et résidences de luxe de luxe .Ici on nous parle de ville à la place de bourg ( Pluvigner, Plescop, Brec'h ). Régulièrement j'entends de plus en plus de doléances concernant les bouchons autour de Vannes, de Lorient. que sera la Bretagne dans 50 ans ? une réserve pour nantis? un immense amuse-gueule genre Disneyland?

Petit patron du 29
Vendredi 22 novembre 2024
Raisonnement affligeant : pour vous, les Bretons sont encore et toujours les victimes de Paris, des jacobins, de l' Europe, des étrangers, ...Personnellement, je crois que nous sommes acteurs depuis longtemps de la société dans laquelle nous vivons et que nous avons construite génération après génération. Arrêtez de vous plaindre sans arrêt et sortez du nombrilisme stérile. La Bretagne, si elle veut être forte et respectée, doit être ouverte sur l'extérieur, accueillante et ne doit surtout pas se recroqueviller dans un régionalisme craintif. Je suis Breton et je consacre mon énergie à être acteur de mon destin dans un monde moderne contrairement à beaucoup de régionalistes qui écrivent toujours les mêmes commentaires négatifs et défaitistes. Vous passez beaucoup de temps à réfléchir à vos actions pour être plus entendus par les Bretons ( cf le mauvais score de vos représentants à la dernière élection régionale ). Mais, vos commentaires toujours négatifs, vos attaques permanentes, vos gémissements,...ne donnent tout simplement pas envie de vous soutenir dans vos combats que la très grande majorité des Bretons jugent rétrogrades.

Kaou LB
Vendredi 22 novembre 2024
Devenez acteurs de votre destin en soutenant les propositions indépendantistes aux prochaines échéances électorales. Aux Régionales, le liste bretonne a fait peu de voix et pourtant, les idées étaient là, positives, claires et encourageantes pour l'avenir. Elles ouvraient notre économie sur l'arc atlantique et nous permettait de sortir du constat dépeint ci-dessus.

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